Egypte histoire d'une decouverte

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Carnet d'Egypte


Aujourd'hui 17 Mai


Des nouvelles du gouvernorat de Beni Suef !

Un ensemble bien conservé de quatre pots canopiques en calcite avec bouchons calcaires a été accidentellement déterré dans la zone d'un site archéologique d'Ehnasya el-Medina. En savoir plus : https://m2.youm7.com/story

 

 

 

 

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Amenirdis, la divine adoratrice qui inspira Mariette !

 

Cette magnifique statue de la XXVe dynastie représente Amenirdis. D'une hauteur d'1,70 m, elle est sculptée dans la calcite, le carbonate de calcium, qui, en Egypte, est couramment appelé "albâtre". L'excellent travail du sculpteur est sublimé par la douceur claire et lumineuse de cette pierre, dont les veines suggèrent un souffle de vie…

La reine est représentée debout, la jambe gauche très légèrement avancée. Elle est vêtue d'une longue robe moulante qui lui couvre le corps jusqu'aux chevilles, laissant deviner ses formes élégantes, notamment une poitrine bien dessinée.

Elle porte une imposante coiffure tripartite composée de nattes tressées qui passent derrière les oreilles et retombent sur la partie supérieure des seins. Sur cette perruque est posée une dépouille de vautour, emblème de Mout, épouse d'Amon, agrémentée d'uraei en relief au niveau du front. Le tout est surmonté d'un mortier cerclé d'uraei dressés.

Le visage est beau, d'une symétrie et d'une plastique parfaites, les grands yeux en amande, bien soulignés, les lèvres pleines. Le nez est abîmé, mais curieusement, cette blessure n'enlève rien à sa noblesse.

Son bras gauche est plié sous la poitrine, et, dans sa main, elle tient un sceptre dont la tige souple passe entre ses seins et dont les lanières s'épanouissent de son aisselle au début de l'avant-bras. Son bras droit repose le long du corps. "Elle porte de larges bracelets ouvragés à ses poignets et des anneaux plus simples aux chevilles. Sur son collier on voit finement gravée une petite image d’Amon qui est suivi de Mout. Comme les reines, Aménardis tient l'insigne végétal, souplement replié sur sa poitrine, et tient dans sa main droite le collier-menat. La grâce des reines ramessides a cédé à une composition presque architecturale, massive; le charme des jeunes visages féminins est remplacé par l'expression sérieuse d’un masque grave mais combien conventionnel, sur lequel aucune allusion à l'origine de la princesse n’est perceptible" analysent Mohamed Saleh et Hourig Sourouzian dans leur "Catalogue officiel du Musée Egyptien du Caire".

Le socle rectangulaire qui sert de base repose sur un autre, plus grand, qui est, selon les sources, en granit gris ou en basalte.

Cette statue a été découverte par Auguste Mariette en 1858 (plus précisément en juillet selon Ludwig Borchardt), à Karnak, dans l'enceinte du Temple de Montou. Elle était "tombée face contre terre, en travers de la porte qui sert d'entrée au petit temple". Abeer el-Shahawy ("The Egyptian Museum in Cairo") apporte ces précisions : "Elle a été trouvée à Karnak dans une chapelle dédiée à Osiris sous sa forme d'Osiris Neb-Ankh, 'le Seigneur de la vie', qui est située dans l'enceinte du temple de Montu, au nord de Karnak. La pièce est dans un excellent état de conservation et montre une finition parfaite".

Dans "Karnak, étude topographique et archéologique", Auguste Mariette reproduit fidèlement les inscriptions qui la couvrent. En voici un court extrait : "La première est gravée sur la partie supérieure du socle de granit. Les titres principaux de la reine y sont réunis. Le proscynème est fait à Ammon-Ra, dieu de Nes-ta-ui, et à Mentu-Ra, dieu de Us (Thèbes), en faveur de la princesse héritière, la très-douce, la très-honorée, la dame de la douceur, la palme d'amour, la régente du sud et du nord (titre éthiopien qu'il faut remarquer). La reine est dite en même temps soeur et fille de deux rois dont les noms ont été martelés. Le frère de la reine est Sabacon, qui était vivant à l'époque de l'érection de la statue… La seconde inscription est gravée sur la statue elle-même, à côté du pied droit. Bien que les titres qu'elle prend (l'épouse du dieu et la main du dieu) ne soient pas des titres de reine régnante, Amnéritis y est nommée avec le double cartouche). Le titre de Neb-ankh-la-ui donné à Osiris est celui que prend ce dieu quand il est considéré sous la forme d'une momie… La troisième inscription est gravée sur la plinthe à laquelle la statue est adossée… On y lit : '.. la très-douce, la régente des deux pays, la soeur du roi Sabacon vivant à toujours, l'épouse du dieu, Amnéritis'".

Auguste Mariette tomba sous le charme de la magnifique Amenirdis…

Chargé par le khédive Ismaïl "de concevoir les représentations égyptiennes, d'élaborer un pavillon égyptien et un programme de manifestations culturelles" pour l'Exposition de 1867 à Paris, il souhaitera y présenter les plus belles pièces, dont celle qu'il nomme "la reine d'albâtre". Malheureusement, tout comme celle du "Cheikh el-Beled", la statue sera victime d'un moulage mal "effectué" : elle en souffrira et devra être restaurée à son retour en Égypte.

Elle l'inspirera également pour écrire le livret de l'opéra Aïda. Il accomplira ce travail avec passion et sérieux. "Aïda préoccupait l'illustre égyptologue autant que ses chères antiquités". Il mettra l'ensemble de ses compétences au service de ce travail inhabituel, se remettra à l'aquarelle pour dessiner costumes et décors. Souhaitant que tout soit en parfaite concordance historique, il travaillera jusqu'à la consonance du nom des personnages ! C'est ainsi qu'Amenirdis sera rebaptisée "Amnéris". Elle deviendra l'héroïne d'un opéra magnifique, en quatre actes avec un prélude somptueux, des chœurs époustouflants, des arias magnifiques, qui ne cesse de porter internationalement la splendeur de l'Egypte…

On ne peut que s'étonner à la lecture de la description, assez "sévère", qu'en fait Gaston Maspero dans son "Guide du visiteur au musée de Boulaq, 1883" : "Cette jolie statue, un peu trop vantée au moment de la découverte, représente la reine Ameniritis, fille du roi Kashta et sœur de Sabacon. Les formes un peu longues et grêles sont chastes et délicates : la tête, surchargée de la grande perruque des déesses, est d'une expression un peu morne. Malgré ses défauts, cette statue n'en est pas moins un des morceaux les plus précieux du Musée".

Au Musée égyptien du Caire - où elle a été enregistrée au Journal des Entrées sous le n° JE 3420 et au Catalogue Général CG 565 - elle charme tous les regards qui se posent sur elle…

marie grillot

Illustration : Statue d'Aménirdis, divine adoratrice, reine, sœur et fille de roi - calcite (albâtre égyptien) - XXVe dynastie - règne de Chabaka, 713-698-av. J.-C. - découverte par Auguste Mariette en juillet 1858 dans le Temple de Montou à Karnak - Musée égyptien du Caire - JE 3420 - CG 565

sources de l'article et illustrations complémentaires sur égyptophile

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
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