Le Lapin agile

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"Au coin de la rue Saint Vincent et de la rue des Saules, situé sur la pente nord de la Butte Montmartre, apparait le vieux Lapin Agile posé, depuis près d'un siècle et demi, sur la terre comme un lampe sourde. Une étrange petite maison de Noël où chacun peut entendre la chanson de son attendrissement personnel. (Dixit Pierre Mac Orlan)

En 1879, le peintre caricaturiste André Gill peint une enseigne représentant un lapin sautant d'une casserolle :" Le Lapin à Gill" qui se change tout naturellement en LAPIN AGILE

PICASSO, BRUANT, APOLLINAIRE ET D'AUTRES...

Un peu avant 1900, Frédé, figure inoubliable de Montmartre, donne une impulsion artistique détermi-nante au cabaret. Pour la première fois peut être, des arts différents vivent en communauté. Des écrivains, des poétes, des musiciens, des comédiens, des sculpteurs, tous alors inconnus, se côtoient, se critiquent, se moquent, s'entraident aussi. Autour de la guitare et du violoncelle du Père Frédé, naît la richesse de l'histoire du Lapin Agile, dans les veillées, où chacun joue, récite, chante ses oeuvres, et reprend en choeur les chansons populaires. Leur déno-minateur commun, l'humour dans la camaraderie. Ces inconnus s'appellenr Picasso, Utrillo, Derain, Braque, Modigliani, Guillaume Apollinaire, Max Jacob, André Salmon, Pierre Mac Orlan, Francis Carco, Roland Dor-gelès, Gaston Couté, Jules Depaquit, Caran d'Ache, Forain, Charles Dullin, etc... Entre toutes les histoires qui forment le légendaire du Lapin Agile, il faut citer celle demeurée fameuse du peintre "Boronali" dont l'oeuvre exposée au Salon des Indépendats obtint un succès considérable auprès des critiques d'Art de l'époque, puis un triomphe de fou-rire quand on sût que la toile "Coucher de soleil sur l'Adriatique" avait éte peinte à la terrasse du Lapin Agile, et devant un huissier, par l'âne de Frédé, Lolo, à la queue duquel Roland Dorgelès et André Warnod avaient attaché un pinceau trempé successivement dans des pots de peintures de couleurs différente

 

PEPINIERES DE TALENTS.

Aristide Bruant avait acheté en 1913 le Lapin Agile pour éviter qu’il ne périsse sous la pioche des démo-lisseurs. Il le revendit en 1922, dans des conditions les plus amicales au fils de Frédé, Paulo, son unique élève. Tout de suite, sous la direction de Paulo et plus tard avec sa femme la chanteuse Yvonne Darle, le lapin Agile prend un essor important, le spectacle s’organise, des chanteurs, des poètes, des musiciens peuvent y faire leurs débuts. On y voit dans les an-nées 30, s’y produire pour la première fois en public, Rina Ketty, Pierre Brasseur, André Pasdoc, Claude André Puget, Pierre Asso, Jacques Pills, Clé-ment Duhour, et dans les années 40, Pierre Dudan, Jean-Roger Caussimon, puis dans les années 50/60, Alexandre Lagoya, Ida Presti, Georges Brassens, François Billetdoux, André Reybaz, Annie Girardot, Yves Mathieu, fils d’Yvonne Darle, Jacques Esterel, Claude Nougaro, alors tous inconnus. De même, plus près de nous, Jacques Debronckart, Georges Zamfir, Frédéric Lodéon, Pierre-Yves Artaud, Eric Robrecht etc… "Aujourd’hui encore, on y boit les traditionnelles cerises à l’eau de vie et les gens qui se groupent sous la lampe voilée, autour de quoi les chansons s’enroulent ne sont pas d’une autre essence que ceux qui venaient méditer sur leur infortune, ou chanter devant l’âtre du Père Frédé."(Mac Orlan).

 

VEILLES ETERNELLES.

Dans le Spectacle actuel " Chanson, Musique, Humour, Poésie ", on retrouve justement l’atmosphère de ces veillées, où chacun écoute l’autre et partage avec lui son plaisir. Le public est de plus en plus sensible à cette forme de spectacle et avides de découvrir de nouveaux artistes que l'on ne voit pas encore à la télévision. Sollicités, tant par des organismes français qu’étrangers, nous décentralisons de plus en plus notre spectacle. Quels que soient les lieux, les salles qui nous accueillent, nos décors et notre troupe recréent fidèlement l’ambiance et l’atmosphère de nos veillées. Toutes les expériences tentées ont confirmé d’emblée l’enthousiasme et l’intérêt que le Lapin Agile suscite partout.

 

AMBASSADEUR D’UN PATRIMOINE.

Le Lapin Agile se hisse aujourd’hui au niveau des noms les plus prestigieux de notre patrimoine artistique. Dans le domaine de la peinture, de la littérature, du chant, de la poésie, de la musique, des chansons populaires, il véhicule l’image d’une tradition française et parisienne, appréciée des publics du monde entier. Son large répertoire est l’Ambassadeur privilégié d’une culture française toujours très demandée hors de nos frontières. Comme l’a dit un jour Claude NOUGARO :  

Le LAPIN AGILE c’est le coffre-fort de l’éternité ".

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extrait du livre de bord du lapin Gouache de Maurice VlaminckRésultat de recherche d'images pour "Maurice Vlaminck"

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lapin agile en 1872

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Maurice UtrilloRésultat de recherche d'images pour "Maurice Utrillo"

 

Mac OrlanRésultat de recherche d'images pour "Mac Orlan"

 

Pablo picassoRésultat de recherche d'images pour "picasso"Metropolitan Musèum of Art New-YorkRésultat de recherche d'images pour "Metropolitan Musèum of Art New-York"

 

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Alexandre Lagoya Vidéo pour "alexandre lagoya"http://www.dailymotion.com/video/xe3xpj

 

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Le lapin agile vu par la Presse

 

 

Max Jacob, Pablo Picasso, Toulouse-Lautrec, Blaise Cendrars, Aristide Bruant, Pierre Mac Orlan ou Roland Dorgelès en furent des habitués. Le cabaret Au Lapin Agile, anciennement Le Cabaret des assassins, fut entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe l'un des principaux lieux de rencontre des artistes de la butte Montmartre, à Paris, au point que son simple nom semble aujourd'hui résumer tout l'imaginaire lié à la bohème du quartier.

Imaginaire déjà bien présent en 1885 lorsque Émile Goudeau, poète et romancier montmartrois, raconte dans La Presse ses soirées endiablées dans le cabaret de la rue des Saules où se mêlent chaque soir, dans une joyeuse cohue, peintres, musiciens, filles légères, fêtards en tous genres... ou simples ivrognes. Goudeau en profite pour rappeler l'origine du nom :

« L'auberge des Assassins, ainsi s'appela le cabaret de Salze. Il avait demandé à André Gill une enseigne ; une casserole immense dans laquelle se précipitait un lapin; d'où le titre : Au Lapin agile, que l'on prononçait : Au lapin Gill ! [...]

 

On buvait là par amour de la couleur locale, avec des gestes sauvages et désordonnés, des saladiers de vin blanc ; quelques-uns, féroces, risquaient le saladier de vin rouge qui fait des taches bleues, à travers les nappes, et même à travers les tables, jusque sur le plancher : o corrosif ! »

À la mort de son fondateur Louis Salze, la même année, Le Lapin Agile va perdre de sa superbe. Dès 1886, Le Tintamarre évoque sur le mode de la nostalgie les riches heures de ce cabaret où « les viveurs aux abois, les décavés, les amours incomprises, les mangeurs de vache enragée et le high-life des dos, venaient s'échouer comme une épave après la tempête ».

Pourtant, au début du XXe siècle, Montmartre et le Lapin Agile sont encore loin de l'embourgeoisement. Le célèbre cabaret est alors repris par le charismatique Frédéric Gérard (1860-1938), dit « le père Frédé ». Ce généreux fêtard, qui n'hésite pas à se faire payer les consommations en poèmes ou en chansons, y emménage avec sa femme, son singe, son chien, son corbeau, ses souris blanches et son âne.

Frédéric Gérard, agence Meurisse, 1927 - source Gallica BnF

C'est une véritable renaissance : Le Lapin Agile redevient l'épicentre de la vie artistique montmartroise. En 1907, Les Annales politiques et littéraires envoient leurs journalistes à l'assaut de ce quartier aux « rues étranges », qui « sent la débauche, le vice et le crime ». L'un d'eux décrit sa soirée passée au Lapin Agile :

« Je me faufilai dans une pièce, étroite et basse, où flottait la fumée des pipes et qu'éclairait vaguement un bec de gaz. Tout à coup, une ritournelle interrompt les conversations, et le pianiste hurle, par-dessus son instrument :

 

— Notre ami Gaston, le chanteur mondain, du Casino de Saint-Ouen-les-Bains, va exécuter un morceau de son répertoire.

 

Le chanteur mondain, son melon sur la nuque, avec des tics à la Paulus, ouvrit une vaste bouche :

 

J' peux pas faire un pas

Sans qu'un' femm' me lorgne,

J' peux pas faire un pas

Sans qu'ell' chop' mon bras.

 

Ses huit couplets dévidés, le chanteur mondain regagna sa place où l'attendait, à côté d'une absinthe grenadine, une jeune personne qui l'accueillit d'un baiser. »

En 1910, un célèbre canular imaginé par Roland Dorgelès assure la renommée du lieu. Une toile intitulée Et le soleil s'endormit sur l'Adriatique, signée du prétendu Joachim-Raphaël Boronali, est exposée au Salon des indépendants. Il s'agit en fait d'une parodie d'art moderne, peinte par... Lolo, l'âne du père Frédé. La presse s'amuse longtemps de la supercherie :

« Un pinceau fut attaché à l’extrémité caudale d’un âne appartenant au propriétaire du cabaret du Lapin-Agile, et prêté pour la circonstance. L’âne fut ensuite amené et tourné devant la toile et M. X..., maintenant le pinceau et la queue de l’animal, le laissa par ses mouvements barbouiller la toile en tous sens, prenant seulement le soin de changer la couleur du pinceau et de la consolider. »

Mais les artistes et les farceurs ne sont pas les seuls à fréquenter l'endroit. Anarchistes et criminels du bas Montmartre s'y donnent parfois rendez-vous. En 1911, un triste fait divers met un terme à l'âge d'or du Lapin agile Victor, dit Totor, le fils de Frédéric Gérard, est assassiné d'une balle dans la tête, derrière le bar.

« – Au secours ! A nous ! On tue Victor !

 

Une jeune femme, les mains crispées sur son crâne ensanglanté, se précipitait, l'avant-dernière nuit, hors du cabaret du « Lapin agile », rue des Saules, en poussant ces clameurs affolées. Un individu, encore inconnu, venait en effet de tirer deux balles sur Victor Gérard, le fils du patron et de blesser à la tête Marie Chantomme, servante de l'établissement, dont les cris éveillaient les voisins.

 

Victor est mort. Marie Chantomme est à Lariboisière. Et la Butte entière est en deuil. »

Le chansonnier Aristide Bruant aura beau racheter le cabaret en 1913, la Première guerre mondiale sonnera partiellement le glas de ce lieu mythique. Le centre de gravité du monde artistique s'étant déplacé à Montparnasse, Le Lapin Agile va perdre de son aura. Même si, en 1920, des manifestations typiques de l'esprit local y ont encore lieu, comme l'élection du maire de la « Commune libre de Montmartre » :

Le Lapin Agile est toutefois toujours en activité et accueille humoristes et chanteurs.

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