La Quotidienne de Lise Barrow
19 Avril |
_____________________
____________
Informations
__________
----------------
la date de sortie
de la version papier est en revision
Reservation necessaire
____________________
À cause de la situation actuelle,
les dates de sortie de nos nouveautés
sont en cours de révision.
les livraisons
reprendront à la fin du confinement.
Vous pouvez donc continuer à réserver
vos exemplaires
https://laplumenumerique.kneo.me/shop/category/1903 "
Date du Jour
19 Avril |
---|
____________________________________________
_________________________
En ces temps difficiles,
je vous offre le fruit de mon inspiration :
une histoire fantasy par semaine,
à partir d’une fenêtre ouverte
sur quelques mots.
___________________
L'histoire du jour
_____________________________________________
La fenêtre s’ouvre sur la baie de San Francisco, couverte de brume
_________
________
Max et Flo couraient à en perdre haleine. Ou plutôt, ils avaient couru. Désormais, l’un derrière l’autre, ils grimpaient la pente escarpée aussi vite qu’ils le pouvaient, tournant résolument le dos à la baie de San Francisco.
– Attends ! supplia-t-elle, le souffle court. Je n’en peux plus !
– On ne peut pas s’arrêter, lui rappela-t-il d’un ton ferme.
Malgré tout, il interrompit sa course et se tourna vers elle. Les mains sur les genoux, elle tentait d’apaiser sa respiration hachée et les battements fous de son cœur.
Les yeux de Max glissèrent en contrebas. On ne voyait presque plus rien. Un pilier du Golden Gate Bridge émergeait encore du nuage bleuté qui s’était répandu sur la ville. Quelques lumières jaune orangé se devinaient derrière l’épaisse couche de brume. Sous le ciel rose pâle de cette fin de journée d’été, c’était un spectacle très beau, assurément, comme une parure estivale de teintes pastel des plus inoffensives.
Néanmoins, ce nuage n’avait rien de naturel et s’était formé, suite à une expérience malheureuse, depuis le laboratoire où le couple travaillait. Il s’était échappé par le système de ventilation pour se déverser dans les rues. Il grossissait, s’étoffait, s’étendait sans que rien ne semble pouvoir le stopper. Et c’était la mort assurée pour quiconque l’inhalait. Les deux grimpeurs s’étaient enfuis dès que l’alerte avait été donnée. Cependant, ils n’étaient pas encore tirés d’affaire. Déjà, après avoir colonisé la baie, des langues cotonneuses montaient à l’assaut des collines. Bientôt, elles seraient sur eux.
L’homme attrapa Flo par le coude et la força à se remettre en route. Ils se hissèrent encore sur quelques mètres, péniblement, mais le brouillard toxique les talonnait. Il s’enroula autour de leurs corps pour atteindre leurs visages. Soudain, ils ne purent plus respirer et portèrent la main à leur gorge, les yeux exorbités. Max poussa un dernier râle et s’effondra.
Son propre cri le fit se redresser d’un bond dans son lit. Quel horrible cauchemar ! Il essuya la sueur aigre de son front et réfléchit : il y avait eu un incident au labo, hier soir. Et si jamais son rêve venait à se réaliser ?