Souricière Agatha Christie
Outre ses romans et ses nouvelles, Agatha Christie fut une dramaturge prolifique et acclamée.
De La souricière à Témoin à charge, ses pièces rencontrent d'ailleurs toujous un effarant succès outre-Manche.
Ce n'est sans doute pas sa casquette la plus connue en France. Peu traduites, rarement jouées, les pièces d'Agatha Christie n'ont jamais eu ici la popularité de ses romans ou de ses nouvelles. Outre-Manche, c'est une autre histoire. Régulièrement acclamée pour ses qualités de dramaturge, "la reine du crime" continue d'y faire les beaux jours des théâtres britanniques, à commencer par le St Martins et sa pièce phare, La souricière. Il faut dire que l'univers des planches ne pouvait laisser indifférente cette Anglaise à l'éducation raffinée, habituée à fréquenter les frontons du West End londonien au fil de ses promenades avec sa grand-mère. "Dans la famille, nous étions tous des amateurs de théâtre", confirme Agatha Christie dans son Autobiographie. C'est donc en toute logique que, dès 1928, Michael Morton adapte Le meurtre de Roger Ackroyd, sous le titre Alibi, tandis que Charles Laughton (futur réalisateur de La nuit du chasseur) arbore le premier la célèbre moustache d'Hercule Poirot. Mais Agatha Christie aura bataillé ferme pour corriger les libertés prises par Morton avec l'histoire originale - ce dernier voulait notamment faire du détective belge un bourreau des coeurs prénommé Beau !
En dépit du succès de la pièce - quelque 250 représentations à Londres, avant un voyage à Broadway -, la romancière envisage très vite de se lancer elle-même dans l'écriture dramatique. "Ce qui me décida, c'est l'irritation de voir des gens adapter mes livres pour le théâtre d'une façon qui ne me plaisait pas." L'année suivante, elle s'attelle à la rédaction de Black Coffee, une histoire d'espionnage qu'elle jugera "bourrée de clichés [...] mais pas si mauvaise". Malgré les réticences de son agent, Agatha Christie parvient à faire monter la pièce en décembre 1930. Celle-ci rencontre un joli succès, et connaît même une adaptation sur grand écran quelques mois plus tard.
Poirot viré de la scène
Ce coup d'essai devait avoir de longues suites. En 1937, année de parution de Mort sur le Nil, Agatha écrit Akhnaton, une pièce historique aux accents shakespeariens publiée seulement en 1973. Malgré ses défauts manifestes, elle considérera toute sa vie cette bizarrerie égyptienne comme l'un des sommets de son oeuvre... Ses vrais galons de dramaturge, elle les gagnera en réalité quelques années plus tard avec la difficile adaptation de Dix petits nègres - une "gageure", dixit l'auteur, qui conclut la pièce par un surprenant happy end ! Montée pendant la guerre malgré les bombardements allemands, celle-ci est acclamée par la critique et triomphe à New York, sous le titre Ten Little Indians.
Encouragée par ce succès, la romancière réalise vite l'intérêt de l'écriture dramatique : "Les pièces de théâtre sont beaucoup plus faciles à mettre en texte qu'un livre car on peut les visualiser dans son esprit, on n'est pas empêtrée dans toutes ces descriptions qui vous entravent si terriblement dans un roman et vous empêchent de dérouler le fil de l'action." Avec l'adaptation de Rendez-vous avec la mort, en 1945, elle choisit pour la première fois de se passer de Poirot, dont le physique spectaculaire résiste mal au passage sur scène. Le détective belge sera pareillement exclu de plusieurs pièces ultérieures, dont Mort sur le Nil et Le vallon, sans que le public y trouve à redire. Mais le plus extraordinaire reste encore à venir.
Record de longévité
En 1947, à la veille de ses 80 ans, la reine mère Mary - veuve du roi George V - demande comme cadeau à la BBC une pièce radiophonique d'Agatha Christie, l'un de ses auteurs favoris. "L'idée me plut", témoigne la romancière, qui rédige alors en quelques semaines Trois souris aveugles, un sketch de vingt-six minutes autour de la vengeance d'un orphelin. Sentant le potentiel de l'histoire, Agatha décide d'étoffer l'intrigue et les personnages pour en tirer une nouvelle, puis une pièce en deux actes baptisée La souricière - un clin d'oeil à Hamlet (qui donne ce surnom à la pièce jouée devant le roi pour le confondre). Monté pour la première fois le 6 octobre 1952 au Théâtre royal de Nottingham, ce huis clos habile voyage quelque temps à travers l'Angleterre, avant de s'installer au New Ambassadors Theatre de Londres le 25 novembre. "Elle tiendra huit mois, pas plus", prédit alors Agatha Christie à son fidèle producteur Peter Saunders. La suite lui donnera tort. Transférée le 23 mars 1974 au St Martins voisin, La souricière y figure aujourd'hui encore à l'affiche, totalisant le plus grand nombre de représentations consécutives au monde : plus de 24 000 depuis sa création ! "La pièce a battu tous les records du théâtre mondial", annonce fièrement David Turner, qui la met en scène depuis 1993. "C'est d'ailleurs amusant de songer qu'elle a été créée l'année du couronnement d'Elisabeth II !" Pas jalouse, la reine fit l'honneur de sa présence, lors du cinquantième anniversaire de la pièce, à une mémorable soirée.
Le nom du tueur
Mais pourquoi un tel triomphe ? "Voilà des années que je me pose la même question ! ironise David Turner. Peut-être la simplicité atemporelle de la pièce joue-t-elle en sa faveur ?" Jamais remaniée depuis sa création (le décor lui-même n'a été restauré que deux fois en cinquante-six ans), La souricière a surtout forgé sa notoriété autour de son dénouement surprise et du secret qui continue d'entourer l'identité du meurtrier. La tradition veut ainsi qu'à la fin de chaque représentation on demande au public de taire le nom du tueur afin de ne pas gâcher le suspense pour les autres spectateurs. L'enjeu est tel que certains chauffeurs de taxi n'hésitent pas à dévoiler le twist final s'ils jugent le pourboire trop maigre ! On comprend alors mieux la controverse qui a récemment secoué le Royaume après la divulgation du nom de l'assassin sur la fiche Wikipedia de la pièce...
De cet incroyable succès découlent également des conséquences inattendues : Agatha Christie avait en effet offert les droits de cette oeuvre à son petit-fils, Mathew, pour son neuvième anniversaire, spécifiant que la nouvelle ne pouvait être publiée tant que la pièce restait à l'affiche du West End. Autant dire qu'on peut encore l'attendre longtemps en librairie... Sans doute est-ce aussi cette singularité qui fait aujourd'hui de La souricière un tel classique de la culture anglaise. La façade aux néons mauves du St Martins Theatre est d'ailleurs devenue l'un des "monuments" incontournables de toute escapade londonienne. Mais attention : les réservations sont déjà complètes jusqu'à l'été 2011 !
"Ce fut la nuit de ma vie"
Loin d'imaginer pareille longévité, Agatha Christie restera attentive au cours des années 1950 à la justesse des adaptations de ses pièces, accumulant les succès et les honneurs. Le 28 octobre 1953, elle est présente au théâtre Winter Garden de Londres, pour la première de Témoin à charge, tiré d'une nouvelle de 1925. Oubliant sa "gêne" et sa "timidité", elle reçoit ce soir-là l'acclamation du public, avant de signer des autographes à des dizaines d'admirateurs. "Ce fut la nuit de ma vie, vraiment !" confiera-t-elle avec extase dans son Autobiographie.
Source:l'express
LA SOURICIÈRE
En ce début du mois de Janvier l'espace Athic http://www.espace-athic.com/
a joué une oeuvre
d'Agatha Christie
La Souricière
La Souricière est l’un des plus grands classiques de la comédie policière,
un des chefs d’œuvre d’Agatha Christie.
1950
, Londres, un meurtre vient d’être commis dans Culver Street. Pendant ce temps, un jeune couple, Mollie et Giles Ralston, ouvre la pension de famille « Monkswell Manor » dans la banlieue de Londres. Très vite, ils s’y retrouvent bloqués par une tempête de neige avec leurs cinq pensionnaires… jusqu’à ce qu’ils découvrent avec horreur que l’un d’entre eux a été assassiné dans la maison. Qui a bien pu commettre ce crime… ? Une chose est sûre : l’assassin est dans la maison …
The Mousetrap est la pièce policière d’Agatha Christie
qui totalise le plus grand nombre de représentations au monde. Elle est jouée depuis 60 ans
à Londres.
Elle est célèbre pour son dénouement à surprise que les spectateurs sont priés de ne pas révéler !!
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La Compagnie des Hauts de Scène
Adaptation
de Pierre Florent
Mise en scène
de
Florence Fakhimi
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Avec
Matthieu Brugot
ou
Martin Vers,
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