
_______________________
« Les couleurs dans la peinture sont semblables à des leurres qui persuadent les yeux, comme la beauté des vers dans la poésie. »
_______________

________________________________
la mort de Germanicus
___________________
Le sujet est tiré des annales de Tacite, Livres II, LXXI, LXXII:
La Mort de Germanicus, fut commandée à Nicolas Poussin fin 1626 par le cardinal Francesco Barberini, et livrée en 1658. Vendue par la famille du commanditaire en 1958 au Minneapolis Institute of Art, l’œuvre était jadis exposée dans la galerie du palais Barberini. C’est là, lors de son second séjour romain, que Gustave Moreau, entre le mois d’avril et le début du mois de juillet 1859, en réalisa une copie à la grandeur de l’original.
Le sujet est tiré des Annales de Tacite (Livre II, LXXI-LXXII) – livre que Moreau avait en sa possession – Suétone l’évoque également dans sa Vie des douze Césars (Vie de Caligula, chap. I et II). Poussin choisit de peindre l’épisode où, le général Julius Caesar (Rome 15 av. J.-C. - Antioche 19 apr. J.-C.), surnommé Germanicus en raison de ses victoires en Germanie, étendu sur son lit, agonisant, exhorte ses proches à le venger. Envoyé par Tibère (dont il est le fils adoptif) en Syrie, Germanicus avait dû faire face à l’hostilité du gouverneur Pison et de son épouse Plancine qui, avec l’aval de l’empereur jaloux de sa gloire, le fit empoisonner. A gauche son épouse éplorée, Agrippine, est entourée par ses enfants et leur nourrice. A droite, amis et soldats sont représentés dans des attitudes variées traduisant douleur et révolte.
Moreau fut toujours un grand admirateur de l’œuvre de Nicolas Poussin dont il copia dans sa jeunesse pour son ami Armand Dumesnil L’Automne (dit aussi La Grappe de raisin rapportée de la Terre promise, Paris, musée du Louvre, Inv. 7305). De lui il a pu dire : « […] c’est le peintre de la raison et du bon sens par excellence. Eh bien ! malgré tout, la puissance imaginative l’emporte toujours chez lui, et, si l’on veut bien étudier son œuvre, on verra que, malgré son désir d’être vrai, exact, logique, raisonnable, etc, etc, il ne peut jamais résister à ses entraînements féconds et souverains qui le poussent vers cette logique sublime de l’imagination pure, si distante de la logique du bon sens et de la raison. »
______
1627
huile sur toile
___________


___________________

______________
lieu actuel d'exposition
Minneapolis Institute of Art
Minéapolis
___________

_______________________
Martyre de Saint Erasme,
1628-1629
Huile sur toile,
____________________
Copie réalisée en 1859
à la Galerie Barberini à Rome
_________________
cm 320 x 186
__________
Saint Érasme de Formia, martyrisé sous Dioclétien en 303, aussi connu sous le nom de saint Elme, est le saint patron des marins. Le feu de Saint-Elme est nommé en son honneur.
Les Actes de saint Elme ont été en partie compilés à partir de légendes qui le confondent avec un évêque syrien, Érasme d’Antioche. Quand la ville de Formies fut rasée par les Sarrasins en 824, la dépouille d’Érasme fut transféré à Gaète.
Le martyre de saint Érasme : après lui avoir enfoncé une alène sous chaque ongle des doigts, les bourreaux l’auraient brûlé au fer rouge et arrosé d’’huile bouillante.
La légende des intestins dévidés aurait été forgée au XIVe siècle à Gaète où se trouvait son tombeau.
Les vêtements épiscopaux d’Érasme sont déposés au bas du tableau.
Un prêtre païen vêtu de blanc se penche sur lui et lui montre l’idole qu’il aurait dû révérer, probablement un Hercule, à cause de sa massue.
Tandis que l’un des bourreaux dévide l’intestin d’Érasme, un autre derrière lui tourne la manivelle qui permet de l’enrouler.
En haut à gauche, un cavalier romain désigne le martyr à ce second bourreau, probablement en lui donnant l’ordre de tourner la manivelle.
Au-dessus d’eux, deux anges portent la couronne et la palme du martyre.
Contrairement au saint Érasme de Thierry Bouts, celui de Poussin est disposé de telle manière qu’il ne voit pas ses intestins se dévider : son propre corps y fait écran. Son visage exprime la douleur, alors que celui de Bouts est impassible. Mais c’est une douleur modérée, décente, agréable à regarder.
Tout le tableau s’ordonne à partir de l’opposition d’Érasme en bas à gauche et d’Hercule en haut à droite : les deux visages se ressemblent a point qu’on peut se demander s’ils n’ont pas été réalisés à partir du même modèle. Poussin ne suggère-t-il pas là une équivalence peu chrétienne ?
On peut difficilement faire une lecture chrétienne du tableau, du bas corporel vers le haut spirituel :
Hercule est au même niveau que les anges du martyre...
En revanche, la coupure sémiotique des spectateurs-acteurs du martyre, qui sépare le tableau entre l’espace du corps, en bas, et la représentation religieuse abstraite, en haut, est évidente : le tableau fonctionne comme signe. En haut la statue d’Hercule comme la couronne brandie par les anges signifient la Foi : le haut est le lieu du signifiant, le lieu où il est proclamé. En bas, est représenté ce que signifient les proclamations d’en haut, ce qui les légitime : le corps, souffrant avec grâce, du martyr.
______________________________
Pinacotèque Apostolica Vaticana
http://www.museivaticani.va

_______________________________________
Autoportrait
__________________
1650
Peinture sur toile
: Hauteur 98 * Largeur 74 cm
____________
Mentions à l’intérieur de l’image (hors signature et date).
1. L’inscription sur le tableau vide derrière le peintre porte : « EFFIGIES NICOLAI POVSSINI ANDEL: | YENSIS PICTORIS.
ANNO ÆTATIS . 56 | ROMÆ ANNO IVBILEI | 1650. »
2. Peint pour Fréart de Chantelou entre septembre 1649 et mai 1650.
3. Gravé par Jean Pesne.
________________
A gauche, la muse de la peinture porte un diadème muni d’un troisième œil.
Deux mains embrassent la muse, signifiant selon Bellori l’amour du peintre pour la peinture, et l’amitié qui le lie à Chantelou, à qui Poussin destine ce tableau.
_________________________
Musée du Louvre
http://www.louvre.fr/
________________

________________________
La Peste d'Asdod
_____________
1640
____________
Huile sur toile
_____________
La toile met en scène,à gauche, le temple de Dagon à Asdod,avec la statue du dieu brisée,l'arche d'alliance et le coffre de bois revêtu de lames d'or qui contient les Tables de la Loi du peuple d'Israël.Poussin peint avec emphase la frayeur mortelle et l'épouvante des gens d'Asdod,affligés dr tumeurs sur ordre de Yahvè,qui condamne leur croyance paiënne.
Selon toute vraissemblance,,l'artiste ne choisit pas le thème biblique du premier livre de Samuel au hasard,car en 1630,Milan est victime d'une grave épidémie de peste.

______________________
Midas et Bacchus
_____________
vers 1630
____________
Huile sur toile
98x153cm
___________
Alte Pinakothek Munich
_____________
Dans les Métamorphoses,Ovide raconte comment Midas,roi de Phrygie,reconduit Silène auprés de Bacchus aprés son enlèvement.Midas demande à Bacchus de lui accorder en récompense le pouvoir de transformer en or,il conjure le dieu de lui retirer son don et est finalement sauvé au cours d'un bain dans le fleuve Pactole.La critique n'a jamais pu situer le moment précis de l'évènement représenté par Poussin.
____________________________________________________________________________________




_________________________
L'enlèvement des Sabines
________________
vers 1635
_____________
huile sur toile
159x206cm
_______________
Romulus qui apparaît ici sur une tribune à gauche, a été informé que ses compagnons manquaient de femmes.Il leur ordonne d'enlever alors les Sabines qu'il a invitées à une fête.
La célèbre légende de la Rome antique a inspiré Titelive,Virgile,et Plutarque.Poussin a peint cette scène très dramatique pour le cardinal Alugi Omodei.Deux années auparavant,l'artiste avait peint une première version du même thème qui se trouve aujourd'hui à New-York.
Dans la version du Louvre,l'ensemble de la composition est nettement plus dense et crée une tension extrèmement forte dans sa dimension dramatique.L'architecture participe également à la dynamique.
__________________



_________________________
Musée du Louvre
____________________

__________________________
Polyphène
_____________
1649
______________
Huile sur toile
150x198 cm
_______________
Musée de l'Ermitage
Saint-Petersbourg
_________________
Dans la sérènité d'un paysage,Poussin peint la légende du cyclopePolyphène,éperdument amoureux de la nymphe Galatée,qui lui préfère le berger Acis.Fou de jalousie et de colère le géant tue Acis,Poussin peint le moment qui précède le meurtre.Le géant se tient derrière l'Etna,qui se dresse au centre de la toile,les autres protagonistes n'ont pas conscience de sa présence.
Au premier plan,à gauche,Acis adossé à un rocher observe Galatée et ses suivantes épièès par le cyclope.
La toile dont la composition est clairement organisée,est une oeuvre de commande pour Jean Pointel.En raison du style, la critique situe aussi l'oeuvre dans les années 1660.

___________________________________
Vedanges du peuple d'Israël dans le desert
___________
1637-1639
__________
huile sur toile
____________
La toile est commandée à Poussin par son ami et mécène Paul Fréant de Chantelou (1609-1694)
.Moïse se tient droit,la main levée,au milieu des juifs affamés et gémissants.
Il demande à Dieu de faire pleuvoir des cailles et la manne pour adoucir la misère de son peuple.
Le peintre saisit l'occasion que lui offre cette scène,où les figures sont nombreuses,de peindre les émotions qui les habitent.
_____________________
Musée du Louvre
______________________

_____________________________
Moise sauvé des eaux
____________________
huile sur toile
93,5x121
__________
L'équilibre de la composition et l'harmonie des couleurs font de cette toile un chef-d'oeuvre parmi les nombreuses variations autour de ce thème.
Elle reproduit le Pharaon, trouve Moïse exposé sur les rives du Nil.
D'aprés Félibien, la toile date de 1638.En 1685, elle faisait partie de la collection d''André le Nôtre.,dessinateur des jardins royaux,avant que Louis XIV n'entre en possession de l'oeuvre en 1693
_____________________
Musée du Louvre
____________