Le Contrat Ella Balaert
Le Contrat
Le Contrat est un roman baroque, à multiples facettes, miroirs, chausse-trappes et faux semblants, qui poursuit la réflexion de son auteure sur le statut du réel. Qui signera ? Qui tire les ficelles ? Qui mourra ? « Impossible, le corps n’oublie rien, mon petit : il accumule les expériences et superpose leurs traces, il sédimente, se stratifie comme les couches géologiques d’une montagne ou se grave comme les écritures successives d’un palimpseste, mais il n’oublie pas. Ceci dit, on peut toujours écrire sur sa peau une histoire qui en recouvre une autre plus ancienne. » E. B. |
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"Au commencement était le verbe : à la fin aussi." le slogan des éditions Thanatographes annonce la couleur : noire. L'éditeur ne publiera que des derniers textes, à la façon du Suicide d'Édouard Levé. Mais quand une oeuvre est-elle finie ? complète ? quand est-ce qu'un auteur a-t-il vraiment tout dit ? Voici quelques unes des questions que posent ce roman baroque dont la première partie, autour des derniers textes d'écrivains, est très réussie, avec des réflexions sur le temps et l'écriture tout à fait intéressantes. La seconde partie est peut-être moins surprenante mais propose tout de même au lecteur de découvrir la création du roman qu'il lit et la réécriture du passé. Loin des romans ouvertement féministes, le Contrat articule tout de même une méditation sur le pouvoir dominant de l'homme, ici un éditeur, sur la femme, ici représentée par Jeanne, qui ne sait plus si l'écriture est réellement une réparation : "Si l'écriture arrachait la croute et creusait la plaie ?" - Signera-t-elle le pacte faustien qui mettra un terme à son oeuvre ? Un étonnant et agréable roman à la construction baroque et à l'écriture soignée. |
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