Jules Renard
"Comme maire, je dois veiller au bon état des chemins ruraux ; comme poète, je préfère les voir mal entretenus."
1864
Naissance de Jules Renard le 22 février à Châlons-du-Maine, en Mayenne, où son père réalisait des travaux pour les chemins de fer.
C'est le cadet de trois enfants. Sa sœur Amélie est née en 1859 et son frère Maurice en 1862.
1866
La famille Renard s'installe à Chitry-les-Mines, d'où est originaire le père, François Renard. Père et fils deviendront maires de Chitry.
C'est un village de la Nièvre, à la limite du Morvan, qui avait à l'époque environ 450 habitants. La région vivait de l'agriculture, de l'élevage et du flottage du bois.
1875-1881
Jules Renard est en pension à Nevers, où il fera toutes ses études.
1881-1887
Il va à Paris pour préparer le baccalauréat et le concours d'entrée à l’École normale supérieure. Il réussit le baccalauréat mais renonce au concours de l’École normale. Il entre en philosophie au lycée Charlemagne mais ne poursuivra pas ses études.
Il vit d'une petite pension que lui verse son père. C'est une période de vaches maigres : il à du mal à trouver du travail.
Il commence à collaborer à de petites revues et à fréquenter le milieu littéraire. Quelques articles sur lui commencent à paraître.
Un poème, Les Roses, que sa maîtresse, Danièle Davyle, pensionnaire de la Comédie-Française, lit dans les salons, lui permet de se faire connaître.
Des vacances passées à Harfleur avec un couple de bourgeois lui inspirent L’Écornifleur.
Il commence en 1887 son journal ainsi que Les Cloportes, qui ne sera publié qu'en 1909.
1888
Mariage avec Marie Morneau (Marinette). Le couple s'installe au 44, rue du Rocher, immeuble qui appartient à la mère de Marinette. Ce mariage lui apporte la sécurité matérielle, mais le ménage a des relations difficiles avec les deux belles-mères.
Crimes de village est publié à compte d'auteur.
1889
Naissance de son fils Jean-François (Fantec).
Jules Renard devient actionnaire du Mercure de France, revue en création à laquelle il collaborera régulièrement jusqu'en 1909.
Toute sa vie, il donnera des textes à plusieurs revues et journaux (chroniques, histoires, critiques...).
1890
Publication de Sourires pincés chez Alphonse Lemerre. La famille Lepic y fait sa première apparition.
1891
Jules Renard fait la connaissance de Tristan Bernard, qui restera l'un de ses meilleurs amis.
1892
Naissance de sa fille Julie-Marie (Baïe).
L'Écornifleur (Ollendorff)est bien accueilli par la critique et lui permet de se faire connaître.
Il collabore à La Plume, dont il est actionnaire, au Gil Blas, au Figaro, à L’Écho de Paris et au Journal.
1893
La Lanterne sourde et Coquecigrues (Ollendorff) affermissent sa réputation d' "auteur gai".
1894
Jules Renard est élu à la Société des Gens de Lettres.
Publication de Poil de Carotte (Flammarion) et du Vigneron dans sa vigne (Mercure de France). Dès sa publication, Poil de Carotte est accueilli comme un classique par certains critiques.
1895
La demande, écrite avec Georges Docquois, est jouée à l'Odéon. Elle est tirée d'une histoire publiée dans Sourires pincés.
Le Plaisir de rompre, qu'il a adapté à partir d'un dialogue publié au Mercure de France, est crée par Jeanne Granier et Henry Mayer aux Bouffes-Parisiens et connaît un grand succès.
Il participe à la rédaction de X..., roman impromptu Georges Auriol, Tristan Bernard, Georges Courteline et Pierre Veber.
1896
Parution des Histoires naturelles (Flammarion) et de La maîtresse illustrée par Vallotton (Simonis Empis).
Jules Renard loue à Chaumot un ancien presbytère, où la famille s'installera tous les ans de mai à octobre. Il l'appelle "Gloriette". C'est également le nom qu'il donne à son épouse dans plusieurs de ses livres.
Lui et Marinette deviennent délégués cantonaux, c'est-à-dire qu'ils visitent les écoles qui leur sont affectées de manière à servir de passerelle entre l'administration et les familles.
1897
Le père de Jules Renard, atteint d'une maladie incurable, se tue d'un coup de fusil. Cette mort a un retentissement profond chez son fils. Il espère et redoute qu'un jour il pourrait faire la même chose.
Il engage le couple Chalumeau (Philippe et Ragotte) pour entretenir la maison de son père et la Gloriette.
1898
Le Pain de ménage, joué pour la première fois dans les salons du Figaro par Lucien Guitry et Marthe Brandès, est très bien reçu du public et de la critique.
Publication des Bucoliques et du Plaisir de rompre (Ollendorff).
L'affaire Dreyfus éclate et Jules Renard se montre un dreyfusard ardent, rompant toutes relations avec pratiquement toutes ses connaissances antidreyfusardes. Il en attaque d'ailleurs plusieurs dans les Chroniquettes non signées que publie le Cri de Paris.
Conférence à Chaumot sur Michelet.
1899
Sortie des Histoires naturelles illustrées par Toulouse-Lautrec (Éditions Henri Floury) et pulication du Pain de Ménage (Ollendorff).
1900
Poil de Carotte connaît un triomphe au Théâtre-Antoine.
Son frère Maurice meurt d'une angine de poitrine.
Jules Renard est élu conseiller municipal de Chaumot.
Il devient chevalier de la Légion d'honneur, distinction qu'il briguait depuis longtemps et dont il est très fier.
1901
Rencontre avec Jean Jaurès chez Léon Blum.
Conférence à Chaumot sur Victor Hugo et à Corbigny sur Molière.
Le Plaisir de rompre est reçu à la Comédie-Française.
1902
Une édition de Poil de Carotte avec des illustrations de Vallotton est publiée par Flammarion.
Collaboration à l'Echo de Clamecy, où il donne des articles sur la vie politique locale et les ingérences du clergé dans la vie publique jusqu'à la fin de 1903. Ces articles seront réunis dans Mots d'écrit.
1903
Le Théâtre-Antoine monte Monsieur Vernet, adaptation pour la scène de L’Écornifleur.
Conférence à Clamecy et à Cosne sur le rire.
1904
Il donne La Vieille au premier numéro de l'Humanité. Il collabore au journal tout au long de l'année.
Il est élu maire de Chitry, fonction qu'il gardera jusqu'à sa mort, et dans laquelle il essaiera de mettre en pratique ses idées relatives à l'éducation et à la justice sociale.
Il subit une alerte cardiaque qui l'oblige à renoncer à tout exercice physique (escrime, bicyclette, chasse...).
Conférence à Nevers sur Poil de Carotte devant l'Amicale des Instituteurs de la Nièvre puis à l’École normale d'enseignement primaire de Saint-Cloud.
Publication des Histoires naturelles illustrées par Pierre Bonnard (Flammarion).
1905
Il est nommé membre du comité central de la Ligue des droits de l'Homme.
Conférence à Marigny sur Victor Hugo.
Discours à l'Avenir du prolétariat à Corbigny et à l'inauguration du buste de Claude Tillier à Clamecy.
Ravel met en musique les Histoires naturelles.
1906
L'Invité (premier titre de Huit jours à la campagne) est donné à la Renaissance sous le pseudonyme de Paul Page mais rencontre peu de succès. La pièce est publiée aux éditions Jules Rouff.
1907
Edition de Poil de Carotte illustrée par Poulbot (Calmann-Lévy), qui connaît un franc succès.
Publication des Philippe (Édouard Pelletan).
Il est élu à l'Académie Goncourt.
1908
Il termine Le cousin de Rose, une pièce qui ne sera pas jouée.
Publication de Mots d'écrit (Cahiers Nivernais) et de Nos frères farouches - Ragotte (Arthème Fayard).
1909
La Bigote, représentée à l'Odéon, entraîne un déchaînement bien pensant contre son auteur.
Publication des Histoires naturelles avec des dessins de Benjamin Rabier.
La mère de Jules Renard se tue en tombant dans son puits. On ne sait pas s'il s'agit d'un accident ou d'un suicide.
1910
Mort de Jules Renard le 22 mai d'une artériosclérose. Il est âgé de 46 ans. Il est enterré civilement à Chitry. De nombreuses personnalités suivent son cercueil à Paris, parmi lesquelles Aristide Briand, Jean Jaurès, Steinlein, Courteline, Anatole France.
1913,
un monument est érigé à Chitry en sa mémoire.
Le père de Jules Renard, François, était libre-penseur. Il devint maire de Chitry-les-Mines. Il passait pour un homme qui ne mâchait pas ses mots - sauf avec sa femme, à laquelle il avait fini par ne plus parler, même pour lui répondre quand elle s'adressait à lui.
Rosa-Anne Colin, la mère de Jules Renard, "les yeux cousus de fil blanc".
Chitry-les-Mines est le village d'origine de la famille Renard. Jules Renard en deviendra maire, comme son père avant lui.
"Par la place qu'il occupe sur une belle route, souvent trop boueuse au bord de l'Yonne, à quelques pas d'un canal, Chitry, avec son château admirable (je ne parle que de l'aspect extérieur) est un village d'une rare séduction." (dans l'Echo de Clamecy, 7 mars 1903)
Marinette et Jules Renard