Paul Verlaine

 

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signature de Paul Verlaine

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Sources Wilkipedia

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Après treize ans de mariage, Nicolas-Auguste Verlaine et son épouse Élisa-Stéphanie Dehée donnent naissance, le , au 2 rue de la Haute-Pierre, à Metz, à un fils qu'ils prénomment Paul-Marie en reconnaissance à la Vierge Marie pour cette naissance tardive, Élisa ayant fait auparavant trois fausses couches3,4. Catholiques, ils le font baptiser en l'église Notre-Dame de Metz. Paul restera le fils unique de cette famille de petite-bourgeoisie assez aisée qui élève aussi, depuis 1836, une cousine orpheline prénommée Élisa.

Son père, militaire de carrière, atteint le grade de capitaine avant de démissionner de l'armée en 1851 : la famille Verlaine quitte alors Metz pour Paris5, d’abord rue des Petites-Ecuries, puis dans le quartier des Batignolles6. Enfant aimé et plutôt appliqué, il est mis en pension à l'institution Landry, 32 rue Chaptal, les enfants pensionnaires à Landry suivent leurs cours au lycée Condorcet7. Paul Verlaine devient un adolescent difficile, et obtient finalement son baccalauréat en 1862.

C'est durant sa jeunesse qu'il s'essaie à la poésie. En effet, en 1860, la pension est pour lui source d'ennui et de dépaysement. Admirateur de Baudelaire, et s'intéressant à la faune africaine, il exprime son mal-être dû à l'éloignement de son foyer, à travers une poésie dénuée de tout message si ce n'est celui de ses sentiments, Les Girafes9. « Je crois que les longs cous jamais ne se plairont/ Dans ce lieu si lointain, dans ce si bel endroit/ Qui est mon Alaska, pays où nul ne va / Car ce n'est que chez eux que comblés ils seront ». Ce court poème en quatre alexandrins reste sa première approche sur le domaine poétique, même s'il ne sera publié qu'à titre posthume[réf. nécessaire]. Bachelier, il s'inscrit en faculté de droit, mais abandonne ses études, leur préférant la fréquentation des cafés et des cercles littéraires parisiens. Il s'intéresse plus sérieusement à la poésie et, en , une revue publie son premier poème connu de son vivant : Monsieur Prudhomme, portrait satirique du bourgeois qu'il reprendra dans son premier recueil. Il collabore au premier Parnasse contemporain et publie à 22 ans en 1866 les Poèmes saturniens qui traduisent l'influence de Baudelaire, mais aussi une musique personnelle orientée vers « la Sensation rendue »10. En 1869, paraît le petit recueil Fêtes galantes, fantaisies inspirées par les toiles des peintres du xviiie siècle que le Louvre vient d'exposer dans de nouvelles salles11.

Dans la même période, son père, inquiet de son avenir, le fait entrer en 1864 comme employé dans une compagnie d'assurance, puis, quelques mois plus tard, à la mairie du 9e arrondissement, puis à l'hôtel de ville de Paris. Il vit toujours chez ses parents et, après le décès du père en , chez sa mère avec laquelle il entretiendra une relation de proximité et de violence toute sa vie. Paul Verlaine est aussi très proche de sa chère cousine Élisa, orpheline recueillie dès 183612 et élevée par les Verlaine avec leur fils : il souhaitait secrètement l'épouser, mais elle se marie en 1861 avec un entrepreneur aisé (il possède une sucrerie dans le Nord) ce qui permettra à Élisa de l'aider à faire paraître son premier recueil (Poèmes saturniens, 1866). La mort en couches en 1867 de celle dont il restait amoureux le fait basculer un peu plus dans l'excès d'alcool qui le rend violent : il tente même plusieurs fois de tuer sa mère. Celle-ci l'encourage à épouser Mathilde Sophie Marie Mauté (1853-1914) qu'un ami lui a fait rencontrer : il lui adresse des poèmes apaisés et affectueux qu'il reprendra en partie dans La Bonne Chanson, recueil publié le , mais mis en vente seulement l'année suivante, après la guerre et la Commune. Le mariage a lieu le  (Paul a 26 ans et Mathilde, 17) ; un enfant, Georges, naît le 13.

Le tumulte Rimbaud, puis le retour à la foi (1872-1875)[modifier | modifier le code]

Arthur Rimbaud en 1872.

Cependant la vie de Paul Verlaine se complique durant la période troublée de la Commune de Paris que soutient le jeune poète qui s'est engagé dans la Garde nationale sédentaire, où il est de garde une nuit sur deux dans un secteur calme. Il fuit Paris pour échapper à la répression versaillaise et est radié de l'administration. Sa vie sans horizon devient tumultueuse après la rencontre en septembre 1871 d'Arthur Rimbaud avec lequel il va vivre une relation amoureuse conflictuelle jusqu'en 1873

 Ruinant son mariage avec Mathilde qu'il frappe après s'être saoulé à l'absinthe4[source insuffisante]. Mathilde demande la séparation et obtient gain de cause par jugement du Tribunal civil de la Seine rendu le  (le divorce sera prononcé le : la loi Naquet qui le rétablit date du ),

Paul Verlaine vit par intermittence avec Arthur Rimbaud : leur relation affichée fait scandale et la violence de Rimbaud crée aussi le tumulte dans le Cercle des poètes zutiques où Verlaine l'a introduit, et finalement « le pauvre Lelian » (anagramme de Paul Verlaine) comme il se nomme lui-même, part pour Londres avec « l'époux infernal » en , sa femme rompant de fait définitivement avec lui12Victor Hugo, apprenant la nouvelle, s'apitoie :

« Effroyable histoire de Paul Verlaine. Pauvre jeune femme ! Pauvre petit enfant ! Et lui-même, qu'il est à plaindre ! »

Durant des mois de vie errante en Angleterre et en Belgique qui nourriront le recueil Romances sans paroles se succèdent séparation et retrouvailles avec Rimbaud et de tentatives de retour à sa famille où sa mère ne l'abandonne pas. L'épisode Rimbaud s'achève au cours d'une dispute le  à Bruxelles, par les coups de revolver de poche Lefaucheux de Paul Verlaine qui, craignant de voir s'éloigner son amant, le blesse superficiellement au poignet gauche : incarcéré le jour même dans un centre de détention provisoire, il est inculpé pour son geste et stigmatisé pour son homosexualité.

Il est condamné à deux ans de prison le , même si Rimbaud a retiré sa plainte, la pédérastie étant un élément aggravant. La sentence est confirmée en appel le  et Verlaine est incarcéré à la prison de Bruxelles

À la prison de Mons où il est transféré en , Verlaine — influencé par la vie de Benoît Labre — retrouve la foi catholique et écrit des poèmes en prose qui prendront place dans ses derniers recueils Sagesse (1880), Jadis et Naguère (1884), Parallèlement (1889) et Invectives (1896), puis dans les Œuvres posthumes.

La composition en prison de trente-deux poèmes (poésie naïve et savante teintée de lyrisme romantique, elle évoque sa crise d'identité), insérés dans ces recueils, est issue d'un manuscrit autographe datant de 1873-1875, intitulé Cellulairement, entré dans le musée des lettres et manuscrits depuis 2004 et classé trésor national depuis le .

Libéré le  avec une remise de peine de presque une année pour bonne conduite, Verlaine tente en vain une réconciliation avec Mathilde qui obtiendra finalement le divorce et la garde de son enfant en . Il passe deux jours et demi avec Rimbaud à Stuttgart « reniant son dieu » : c'est leur dernière rencontre et Rimbaud remet à Verlaine le texte des Illuminations que Verlaine fera publier en 1886.

En , Verlaine s'installe à Londres comme professeur de greclatinfrançais et dessin. Il passe ses vacances avec sa mère. Il rencontre Germain Nouveau, un ancien ami de Rimbaud, et enseigne ensuite dans différentes villes anglaises.

Il revient en France en . À la rentrée d'octobre, il occupe un poste de répétiteur en littératurehistoiregéographie et anglais au collège Notre-Dame de Rethel, tenu par des jésuites20. Il se prend d'une vive affection pour l'un de ses élèves âgé de 17 ans, Lucien Létinois21, fils d'un couple d'agriculteurs. Mais en , son contrat n'est pas renouvelé au prétexte d'économies de gestion

. En septembre, Paul et Lucien partent pour l'Angleterre, où ils enseignent séparément dans des villes différentes. Verlaine rejoint Lucien à Londres. La nature de leur relation reste l'objet de conjectures. La pièce VIII (Ô l'odieuse obscurité) de la section Lucien Létinois du recueil Amour semble désigner un lien charnel, nié par certains biographes

. En tout état de cause, l'attachement de Paul Verlaine pour Lucien Létinois semble avoir été sincère et partagé. Verlaine reporte sur Lucien, dont il aime la douceur et admire la prestance, son amour paternel frustré24. Lucien, plus docile et prévenant que Rimbaud, paraît avoir accepté de bonne grâce les sentiments protecteurs du poète.

Ils reviennent en France et vont vivre chez les parents de Lucien à Coulommes-et-Marqueny, au lieudit Malval. En , ils s'installent à Juniville, dans le sud du département des Ardennes. Avec l'argent de sa mère, Verlaine achète la ferme dite de la petite Paroisse, qu'il fait enregistrer au nom du père de Lucien (en plein divorce, il craint que sa femme fasse saisir la ferme)

. Mais l'affaire, mal gérée, périclite vite. En , Verlaine doit revendre la propriété à perte26. Paul rentre à Paris. Lucien et ses parents s'installent à Ivry-sur-Seine.

Le , Lucien meurt subitement de la fièvre typhoïde à l'hôpital de la Pitié. Il n'a que 23 ans. Profondément désespéré par la perte de son « fils adoptif », Verlaine lui consacrera 25 poèmes, placés à la fin du recueil Amour (1888)

La déchéance

Portrait du poète Paul Marie Verlaine (1844-1896) au Café François 1er, 69 boulevard Saint-Michel, 5e arrondissement, Paris (entre 1890 et 1896), photographie de Dornac

Requête de Verlaine

auprès du ministre de l’Instruction

publique Archives nationales

Rentré à Paris en 1882, Verlaine essaie en vain de réintégrer l'administration. Il renoue avec les milieux littéraires. En 1884, il publie un essai remarqué sur les Poètes maudits et le recueil Jadis et naguère, qui rassemble des poèmes écrits une décennie plus tôt et que couronne le célèbre Art poétique, publié en revue dès 1874, qui revendique un art « sans rien en lui qui pèse ou qui pose ».

Il est alors reconnu comme un maître et un précurseur par les poètes partisans du symbolisme ou du décadentisme. Dans son roman À rebours paru en 1884, J.-K. Huysmans lui réserve une place prééminente au sein du Panthéon littéraire de Des Esseintes. À partir de 1887, sa célébrité dépasse même les cercles littéraires : le jeune compositeur Reynaldo Hahn chante dans le salon d'Alphonse Daudet, devant le poète, son premier cycle de mélodies, les Chansons grises, qui regroupe sept poèmes de l'auteur.

En 1894, malgré sa négligence physique et l'opprobre attaché à son nom, il est désigné comme « Prince des Poètes ».

Le no 39 rue Descartes en 2011.
On aperçoit la plaque commémorative au premier étage.

Son alcoolisme entraîne des crises de violence répétées. Il est emprisonné à Vouziers, du  au , pour avoir tenté une nouvelle fois d'étrangler sa mère, avec laquelle il vit toujours (elle mourra le ). Longue déchéance, sa fin de vie est quasiment celle d'un clochard, hantant cafés et hôpitaux et condamné à des amours « misérables »30. Soutenu par de rares subsides publics ou privés, il donne quelques conférences.

Il ne produit plus guère que des textes d'occasion, dont des poèmes érotiques, voire pornographiques. Souffrant de diabète, d'ulcères et de syphilis, il meurt d'une pneumonie aiguë le , à 51 ans, au 39 rue Descartes, dans le Ve arrondissement de Paris32. Ses obsèques ont lieu le  en l'église Saint-Étienne-du-Mont. Il est inhumé au cimetière des Batignolles à Paris, dans la 20e division, zone qui se trouve actuellement en dessous du boulevard périphérique. En 1989, sa tombe a été transférée dans la 11e division, en première ligne du rond-point central33.

En totale rupture avec la morale convenue de son temps, Paul Verlaine apparaît comme une figure emblématique du poète maudit, aux côtés d'Arthur Rimbaud qu'il a fait connaître malgré leur rupture.

L'œuvre de Paul Verlaine

Paul Verlaine en 1890.
Portrait par Eugène Carrière.

Paul Verlaine est avant tout un poète : son œuvre offre moins d'une dizaine de courts recueils publiés entre 1866 et 1890, mais les poèmes ont été écrits pour l'essentiel avant 1880, c'est-à-dire entre 22 et 35 ans. Les textes ultérieurs sont très inégaux et souvent de caractère alimentaire.

Ses textes en prose sont tardifs et surtout autobiographiques (Les Mémoires d'un veuf, 1886, Mes Hôpitaux, 1891, Mes Prisons 1893). Son essai sur Les Poètes maudits (1884) tient cependant une grande place par les découvertes qu'il contient : Tristan CorbièreArthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé, et dans la seconde édition, parue en 1888, Marceline Desbordes-ValmoreVilliers de L'Isle-Adam et Pauvre Lelian (anagramme de Paul Verlaine).

La carrière poétique de Paul Verlaine s'ouvre avec les Poèmes saturniens de 1866, bref recueil de 25 poèmes qui rencontre peu d'écho mais Verlaine s'annonce comme un poète à la voix particulière, jouant subtilement sur les mètres pairs et impairs, les rythmes rompus et les formes courtes dont le sonnet.

Se plaçant sous la sombre égide de Saturne, il cultive une tonalité mélancolique qui fait de certains poèmes des incontournables de la poésie lyrique (« Mon rêve familier », « Soleils couchants », « Promenade sentimentale », « Chanson d'automne »). Fêtes galantes de 1869, composé de 22 poèmes aux mètres rapides et aux strophes peu nombreuses et courtes, se présente au premier abord comme un recueil de fantaisies à la manière de Watteau dans lesquelles Verlaine multiplie les jeux de prosodie, mais le sentiment de l'échec et de la vanité des jeux amoureux des petits marquis et des Colombines colore peu à peu le recueil, jusqu'au poème final, le célèbre « Colloque sentimental » où « Dans le vieux parc solitaire et glacé […] / L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir36. »

La Bonne Chanson paraît en 1872, mais l'édition était prête dès 187037. Il s'agit de 21 poèmes dédiés à sa fiancée Mathilde et écrits pendant l'hiver 1869 et au printemps 1870 qui constituent « une chanson ingénue », plutôt convenue et sans doute un peu mièvre38. Citons en exemple une strophe du poème XIX : « Donc, ce sera par un clair jour d'été : /Le grand soleil, complice de ma joie, /Fera, parmi le satin et la soie, /Plus belle encor votre chère beauté ».

Il n'en va pas de même des poèmes écrits dans les années du tumulte qu'apporte Arthur Rimbaud dans la vie de Paul Verlaine : une part de ceux-ci est regroupée dans Romances sans paroles, bref recueil de 21 courts poèmes, qui est publié en 1874 pendant son séjour en prison en Belgique.

Une touche nouvelle apparaît, plus dynamique avec des instantanés nourris des souvenirs amoureux et des impressions reçues lors de la vie errante avec « l'homme aux semelles de vent » en Belgique et en Angleterre (« Quoi donc se sent ? /L'avoine siffle. /Un buisson gifle /L'œil au passant. » « Charleroi »).

Les sous-titres comme « Ariettes oubliées » ou « Aquarelles » renvoient à des mélodies légères (« Il pleure dans mon cœur /Comme il pleut sur la ville », « Ariettes oubliées », III) et à des «c hoses vues », Verlaine notant comme un peintre impressionniste la correspondance entre les états d'âme et les paysages39 : « L'ombre des arbres dans la rivière embrumée /Meurt comme de la fumée, /Tandis qu'en l'air, parmi les ramures réelles, /Se plaignent les tourterelles. / Combien, ô voyageur, ce paysage blême /Te mira blême toi-même, /Et que tristes pleuraient dans les hautes feuillées /Tes espérances noyées ! » Romances sans paroles, « Ariettes oubliées », IX.

Sagesse (1880) comporte un plus grand nombre de poèmes plus amples (47) et montre une autre voie. Verlaine revient sur son parcours douloureux avant de montrer sa transformation mystique quand il retrouve la foi catholique (« Ô mon Dieu vous m'avez blessé d'amour », II, 1) sans faire disparaître son mal de vivre (« Je ne sais pourquoi/Mon esprit amer /D'une aile inquiète et folle vole sur la mer. » Sagesse, III, 7, qui associe des vers impairs de 5, 9 et 13 syllabes et la fonction du refrain) avec une grande force suggestive (« Et l'air a l'air d'être un soupir d'automne, / Tant il fait doux par ce soir monotone / Où se dorlote un paysage lent ».

La tombe de Paul Verlaine au cimetière des Batignolles.

Jadis et Naguère de 1884 (42 pièces) est un recueil assez disparate qui reprend pour l'essentiel des poèmes écrits plus de dix ans plus tôt. Il comporte le célèbre « Art poétique » qui proclame dès le premier vers les choix de Verlaine : « De la musique avant toute chose / Et pour cela préfère l'impair / Plus vague et plus soluble dans l'air, / Sans rien en lui qui pèse ou qui pose ». On y trouve aussi le poème « Langueur »et ses fameux premiers vers : « Je suis l'Empire à la fin de la décadence/Qui regarde passer les grands barbares blancs / En composant des acrostiches indolents, / D'un style d'or où la langueur du soleil danse » qui furent reconnus comme fondateurs par les décadentistes.

Poète de la confidence, de la musicalité et de la suggestion, Verlaine a pu se voir reprocher43 sa complaisance pour la mélancolie d'homme malheureux (Pauvre Lelian dit-il en parlant de lui, J'ai perdu ma vie conclut-il dans Parallèlement (Révérence parler, I) et sa langueur décadente, et on a pu aussi critiquer sa « fadeur »

. Néanmoins cette voix dont on retient les murmures constitue une des formes importantes du renouveau poétique dans le dernier tiers du xixe siècle45 et son influence sera grande, à travers les symbolistes comme Jean Moréas et les décadentistes, et le poète aura de nombreux héritiers comme Guillaume Apollinaire qui selon Michel Décaudin « tend une main à Verlaine » avant de s'ouvrir à d'autres modernités46

 

 

Les Œuvres complètes de Paul Verlaine éditées dans la Bibliothèque de la Pléiade sous la direction de Jacques Borel, composées des Œuvres poétiques complètes (1938 puis 1962, un volume), et des Œuvres en prose complètes (1972, un volume) forment l'édition de référence du corpus verlainien, suivie ici pour dresser la liste exhaustive des œuvres de Verlaine.

Œuvres poétiques

Recueils en vers

Chanson d'automne
sur un mur d'immeuble à Leyde, Pays-Bas.

Recueils érotique

Verlaine a publié trois œuvres licencieuses « sous le manteau » afin de contourner la censure :

Œuvres non recueillies

  • Premiers vers
  • (1858-1866) :
  •  
  • La Mort [fragment d'une imitation
  •  
  • des Petites Vieilles 
  • de Baudelaire],
  •  
  •  CrépitusImité de Catulle,
  •  Imité de Cicéron
  •  
  • AspirationFadaises
  • Les DieuxCharles le fou (fragment),
  •  
  •  Des MortsÀ Don Quichotte,
  •  Un soir d'octobreTorquato Tasso,
  •  L'Apollon de Pont-AudemerVers dorés.
  •  
  • Œuvres en collaboration
  • (1867-1869) :
  •  
  •  Qui veut des merveilles ?,
  • revue de l'année 1867,
  •  
  • en collaboration avec François Coppée 
  • paru dans Le Hanneton 
  • dirigé par Eugène Vermersch,
  •  7e année, no 1, ) ;
  •  Vaucochard et Fils Ieropéra-bouffe
  •  en un acte (fragments), en collaboration
  • avec Lucien Viotti, musique d'Emmanuel Chabrier
  •  (vers 1869).
  •  
  • Poèmes contemporains
  • des Poèmes saturniens et des Fêtes galantes
  •  (1866-1869) 
  • : « D'ailleurs en ce temps léthargique » (quatrain)50L'EnterrementChanson du pal (fragments), La Machine à coudre et le cerf-volant (1868), L'Ami de la nature (1868), poème sur l'air de La Femme à barbe (1868), Sur le calvaireLe MonstreAu pas de chargeÉtant né très naïf (1869).
  •  
  • Appendice à La Bonne Chanson 
  • (1869-1870) 
  • Vieilles « bonnes chansons » 
  • Vœu finalL'ÉcolièreÀ propos d'un mot naïf d'elle.
  •  
  • Contribution à L'Album zutique 
  • (vers 1871-1872) :
  •  À Madame ***Sur un poète moderne,
  •  Vieux Coppées (« Souvenir d'une enfance … » ; « Le sous-chef est absent … » ; « Bien souvent dédaigneux … »), Bouillons-Duval, « Offrant à Jésus-Christ… »
  • Poèmes contemporains de La Bonne Chanson et des Romances sans paroles (1870-1873) : Les Renards (1870), Retour de Naples (1871)51Après les massacres de 1871 (1871 ?), Le Bon Disciple (), « Vive notre grand Monarquô » (quatrain, ).
  •  
  • Reliquat de Cellulairement et poèmes contemporains
  • de Sagesse (1873-1878) :
  •  ΙΗΣΟΥΣ ΧΡΙΣΤΟΣ ΘΕΟΥ ΥΙΟΣ ΣΩΤΗΡ 
  • (1873),
  •  Faut hurler avec les loups ! (chansonnette écrite sous le pseudonyme de Pablo de Herlañes, chantée par Edmond Lepelletier au théâtre des Folies-Hainaut) ; « Les écrevisses ont mangé mon cœur » (Vieux Coppées, été 1873) ; Sur Jules Claretie (1874) ; « Dites, n'avez-vous pas », « Pour charmer tes ennuis », « Endiguons les ruisseaux » (Vieux Coppées, 1874) ; Autres Vieux Coppées : « Épris d'absinthe pure » (), « La sale bête ! » (hiver 1875-1876), « C'est pas injuss' de s'voir » (1876), « Je renonce à Satan », « N. DE D. ! J'ai rien voyagé » (fin 1876), « Ah merde alors, j'aim' mieux » (1877) ; Sur Rimbaud (Londres, 1876 ?), La Tentation de Saint-Antoine (1878).
  •  
  • Poèmes contemporains
  • de Parallèlement 
  • (1889) 
  • En 17… (), Écrit entre Chambéry et Aix (1889), « Ça, c'est un richard qu'on emporte » (quatrain), « On m'a massé comme un jeune homme » (quatrain), Sur Raoul Ponchon (1889), Écrit en marge de « Wilhelm Meister » ().
  •  
  • Poèmes divers
  • (1890-1896) :
  •  Éventail Directoire,
  •  
  • « Vos yeux sont deux flambeaux » (), À Eugène Carrière (),
  •  
  •  Dédicace manuscrite à Vanier (1891)
  • À Mademoiselle SarahRotterdam 
  • (), Le RougeÀ Madame ***, « Plus d'infirmière », « J'fus un bel enfant bleu », Je suis un poète entre deuxTriolets (1893 ?), Le Charme du Vendredi Saint : « La Cathédrale est grise admirablement » (Paris, ) et « Le soleil fou de mars » (), Voyages (), Impression de printemps (), Demi-teintes (),
  •  
  •  Ex Imo (hôpital Broussais), À Ph…À ma femme (, Broussais), Cordialités : « Dans ce Paris] où l'on est voisin et si loin », « Deux colibris parisiens, deux cancaniers », Pour une fêtePour les gens enterrés au Panthéon, « La Croix sans or du Panthéon » (1893), À Monsieur et Madame Tarlé (, Broussais), Contre la jalousie (, Broussais) : « La jalousie est multiforme », « D'ailleurs, la jalousie est bête », « Bah ! confiance ou jalousie ! », « Et pourquoi cet amour dont plus d'un sot s'étonne », Craintes (,
  •  
  • Broussais), Visites (), Retraite (), ParisÀ Mademoiselle Marthe (, Broussais), Conquistador (Londres, ), Souvenir du  (Dieppe-Newhaven), Paul Verlaine's Lecture at Barnad's Inn (Londres, ), Oxford (), Traversée (Douvres-Calais), In the refreshment room (novembre ou  ?), BergeradesMoraleHôpitalLamentoToast (), Féroce (), TristiaMeloriaOptimaPâquesAssomptionPrièreÀ Fernand
  •  
  • Crance (), Pour une affiche du salon des « Cent » (), À Madame Marie M… (), Écrit sur un lvre de notes intimes (hôpital Bichat), Quand même (, Bichat), Pour le Nouvel AnActe de foiÀ Célimène (), Pour E… (« Ô la femme éternellement »), Pour E… (« J'aime ton sourire »), Pour E… (« Quelle colère injuste et folle »), À Eugénie : « Ô toi, seule bonne entre toutes ces femmes », « Mais il te faut m'être si douce », Épilogue en manière d'adieux à la poésie « personnelle » (), Ægri Somnia (), Anniversaire (), 
  •  
  • Conseil (), Début d'un récit diabolique ( ?), Souvenirs d'hôpital : « La vie est si sotte vraiment », « D'ailleurs, l'hôpital est sain », IntermittencesSites urbainsClochi-clochaEn septembre (), Reçu (Mardi gras 1895), Distiques : « BloyTailhade et Jean Moréas », « Ces faux chauves qui sont les plus beaux trios », « RichepinPéladan et Catulle Mendès », Qui est beauImpromptuMonna RosaMort ! (
  •  
  • Vive le Roy ! () ; poèmes d'Arthur Symons traduits par Verlaine : Prélude aux « London Nights », Aux Ambassadeurs, Prière à saint Antoine de Padoue, Dans la vallée de Llangollen.
  •  
  • Le Livre posthume (1893-1894).
  • Œuvres oubliées (1926-1929).

Recueils abandonnés ou inachevés

  • Les Vaincus :
  • recueil exaltant l'héroïsme des « vaincus »
  • de la Commune de Paris.
  •  
  • Cellulairement :
  • recueil de poèmes composés,
  • comme son titre l'indique, en prison,
  • entre  et .
  •  
  • Varia 
  • : recueil projeté vers 1893,
  • très probablement alimentaire,
  • composé de 57 poèmes tous récupérés
  • dans les Poèmes divers

Œuvres en prose

Œuvres de fiction

  • Les Mémoires d'un veuf (1886).
  • Louise Leclercq - Le Poteau - Madame Aubin - Pierre Duchatelet (1886).
  • Histoires comme ça (1888-1890).
  • L'Obsesseur (1893).
  • Conte pédagogique (1895).

Œuvres autobiographiques]

  • La Goutte
  • (1885 ?).
  •  
  • Gosses
  •  (1889-1891) :
  •  Gosses ; Histoires comme ça. Gosses ;
  • [Jeanne Tresportz] ; Gosses ; Gosses [Mômes-monocles].
  •  
  • Mes hôpitaux 
  • (1891).
  •  
  • Souvenirs 
  • (1891) :
  •  Mes souvenirs de la Commune ;
  •  Souvenirs sur Théodore de Banville ; 
  • Souvenirs d'hôpital ; Au quartier.
  • Souvenirs des dernières années.
  •  
  • Bénéfices 
  • (1891).
  •  
  • Le Diable 
  • (1891).
  •  
  • Chronique de l'hôpital.
  • L'Ennui, là 
  • (1892).
  •  
  • Souvenirs d'un Messin
  •  (1892).
  •  
  • Mes prisons 
  • (1893).
  •  
  • Quinze jours en Hollande
  • . Lettres à un ami (1893)
  • avec un portrait de l'auteur
  • par Philippe Zilcken
  •  
  • Onze jours en Belgique 
  • (1893).
  •  
  • Un tour à Londres
  •  (1894).
  •  
  • Croquis de Belgique.
  • Confessions 
  • (1895).
  •  
  • Croquis de Belgique
  •  (1895).
  •  
  • [Dernières chroniques
  • de l'hôpital]
  • (1895).
  •  
  • Enfance chrétienne
  •  (posthume).
  •  
  • [Fragment dont on a pu retrouver la date,
  • et où Verlaine parle de sa mort à cinquante-deux ans] (posthume).
  • La Mère Souris
  •  (posthume)
  •  
  • Les Bigarrures de l'honneur 
  • (posthume).

Œuvres critiques

.

  • [Conférences] (1892-1894) 
  • : conférence à La Haye ;
  • deuxième conférence à La Haye ; notes sur la poésie contemporaine : fragments de conférences faites à Bruxelles et à Charleroi ; conférence sur les poètes contemporains ; conférence à Anvers ; conférence à Nancy et Lunéville ; conférence sur Les Poètes du Nord (Marceline Desbordes-Valmore, Sainte-Beuve, Charles Lamy et Alexandre Desrousseaux) donnée au Café Procope à Paris.
  •  
  • Articles et préfaces (1893-1895) : Charles Cros ; Les Baisers morts de Paul Vérola ; À propos d'un livre récent ; Tout bas par Francis Poictevin ; Préface à Dame Mélancolie par Émile Boissier ; Préface à Chansons d'amour par Maurice Boukey ; Au bois joli par Gabriel Vicaire ; À propos de Desbordes-Valmore ; Opinions sur la littérature et la poésie contemporaines, Éphémères par le vicomte de Colleville ; Auguste Vacquerie : Notes et souvenirs inédits ; Henri Murger ; Deux poètes français (Édouard Dubus ; Le Parcours du rêve au souvenir par le comte de Montesquiou-Fezensac) ;
  •  
  •  Deux poètes anglais : Arthur Symons, L. Cranmer Byng ; préface de Arthur Rimbaud : Ses poésies complètes ; Arthur Rimbaud ; Nouvelles notes sur Rimbaud ; Arthur Rimbaud : Chronique.
  • Articles anglais (1894-1896) : Notes on England: Myself as a french master ; Shakespeare and Racine ; Notes respecting Alexandre Dumas the younger ; My visite to London.

Œuvres polémiques et récits de voyages

  • Les Imbéciles (1867).
  • Articles du Rappel (1869).
  • Voyage en France par un Français (1880).
  • Vieille Ville (1889).
  • Nos Ardennes (1882-1883).

Verlaine jugé par ses contemporains

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Victor Hugo 

félicite Verlaine pour ses Poèmes saturniens, qui illustrent ce qu’il appelle « une jeune aube de vraie poésie. » Il invite Verlaine chez lui en 1868, et lui écrit à l’occasion des Fêtes Galantes publiées en 1869 : « Que de choses délicates et ingénieuses dans ce joli petit livre ! »


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Leconte de Lisle

 reconnaît immédiatement dans les Poèmes saturniens l’œuvre « d’ un vrai poète, [artiste] très habile et bientôt maître de l’expression. »


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Mallarmé 

lui écrit que les vers des Poèmes saturniens ont été « forg[é dans] un métal vierge et neuf » et qu’il en a appris un certain nombre par cœur. D’ailleurs, Mallarmé apporte son concours afin d’obtenir une pension pour Verlaine et prononce un discours sur sa tombe.


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Anatole France

 également décèle dans les Poèmes saturniens des « richesses pour l’avenir, [une] promesse de science et d’originalité. »


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Théodore de Banville 

lui affirme que ses Poèmes saturniens, qu’il a lus dix fois de suite, lui assurent « parmi les poètes contemporains une des places les plus solides et meilleures. »


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Maurice Barrès

 lut un discours aux obsèques de Verlaine, et dans un article du Figaro présenta l’œuvre de celui-ci comme « une terre de liberté » pour les gens de sa génération qui dédaignaient la réussite et la reconnaissance de l’Académie


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Huysmans

 exprime dans À rebours toute l’admiration qu’il éprouve pour le poète, dont le talent original résidait dans sa maîtrise incomparable de la métrique, et surtout dans sa capacité à « exprimer de vagues et délicieuses confidences, à mi-voix, au crépuscule […] en des vers charmants où passait l’accent doux et transi de Villon »


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Léon Bloy 

fut d’abord assez sévère à l’égard de Verlaine puis évolua pour voir en lui « véritablement le plus haut poète contemporain », « un ange qui se noie dans la boue » et il se souvenait de sa poésie comme de « l’un des beaux étonnements de [sa] vie, mais il n’apprécia pas Mes Prisons, recueil de souvenirs daté de 1893 – « littérature de pochard », qui le fit s’exclamer : « Pauvre grand Verlaine ! »


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En revanche, Barbey d’Aurevilly

 ne voyait en lui qu’ « un Baudelaire puritain », le talent en moins, qui tirait une partie de son inspiration de Victor Hugo et d’Alfred de Musset.


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Le jour des funérailles de Verlaine, François Coppée prononce un discours : « Saluons respectueusement la tombe d’un vrai poète, inclinons-nous sur le cercueil d’un enfant », ce qui fait dire à Alphonse Daudet dont les propos nous sont rapportés par Edmond de Goncourt : « Un enfant ! […] Un homme qui donnait des coups de couteau à ses amants, qui, dans un accès de priapisme de bête sauvage, ses vêtements jetés à terre, se mettait à courir tout nu après un berger des Ardennes… 


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L’opinion de Edmond de Goncourt

 peut se résumer à ces lignes au vitriol tirées de son journal : « Malédiction sur ce Verlaine, sur ce soulard, sur ce pédéraste, sur cet assassin, sur ce couard traversé de temps en temps par des peurs de l’enfer qui le font chier dans ses culottes, malédiction sur ce grand pervertisseur qui, par son talent, a fait école, dans la jeunesse lettrée, de tous les mauvais appétits, de tous les goûts antinaturels, de tout ce qui est dégoût et horreur.


 

  • Fable ou histoire daté du  et publié dans le recueil Invectives en 1896. Manuscrit paru dans La Plume en 1896. Porte aussi le titre alternatif Anecdote.

  • [Désappointement] publié en 1913 dans Biblio-sonnets, ce sonnet serait le dernier écrit par Verlaine avant sa mort. Manuscrit paru dans La Plume en 1896.

 

 

 

 

 

 
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