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Anne de Bretagne naquit le 25 ou 26 janvier 1477 à Nantes, comme en ce 25 janvier 2019, et mourut le 9 janvier 1514 (à 36 ans) à Blois... Elle fut duchesse de Bretagne et comtesse de Montfort (1488-1514) et d'Étampes (1512-1514) et, par ses mariages, reine des Romains (1490-1491), puis reine de France (1491-1498), et encore de nouveau reine de France (1499-1514), et reine de Naples (1501-1503), et duchesse de Milan (1499-1500 et 1500-1512)... La reine est apparue comme un enjeu central dans les luttes d’influence qui aboutirent après sa mort à l’union de la Bretagne à la France en 1532... La noblesse bretonne, voulant préserver ses privilèges, comme ses prérogatives, s'évertua alors à prouver, par l'intermédiaire de l'historiographie régionale, que sa dernière duchesse avait voulu résister à cette annexion à la couronne de France... Anne de Bretagne reste depuis lors, pour les Bretons, comme un personnage soucieux de défendre le duché face à l'appétit français...

Parallèlement, elle est élevée dans la mémoire nationale française comme un symbole de paix et de concorde dans le royaume, dont elle en fut sacrée la mère... Le destin posthume d'Anne de Bretagne est composé d'images déformées par son histoire façonnée par les calculs politiques et les jeux de propagande... D'où la nécessité de séparer l'historiographie objective d'Anne de Bretagne de l'imaginaire collectif des Bretons qui fait régulièrement appel à cette référence culturelle dans des supports publicitaires, des spectacles et des manifestations folkloriques, et de dépasser la vision antagoniste des historiens bretons qui poursuivent avec ce personnage une mythification de leur passé, et une historiographie nationale voulant forger le mythe d'une nation française une et indivisible... On pourrait affirmer : contradictions, vous avez dit contradictions... ?!

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