Le Musée de Port-Royal
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Fondation de Notre-Dame de Porrois
L'abbaye Notre-Dame de Porrois fut fondée en 1204 par Mathilde (ou Mahaud) de Garlande, veuve de Mathieu de Montmorency, mort à Constantinople au cours de la quatrième croisade. Elle acquit le fief de Porrois à Milon de Voisins, et avec l'appui d'Eude de Sully, évêque de Paris, y fit établir une communauté de femmes. Affiliée à Cîteaux dès 1209, la nouvelle abbaye fut officiellement reçue au sein de la congrégation en 1225 par le Chapitre général, et placée sous l'autorité de l'abbé des Vaux-de-Cernay.
L'imposante église abbatiale fut consacrée le 25 juin 1230, et l'abbaye prospéra grâce aux libéralités des seigneurs locaux. Son temporel s'étendait dès la fin du XIIIe siècle jusque dans les faubourgs de Paris. L'abbaye de Port-Royal n'échappa toutefois pas au déclin général des institutions régulières au cours des XIVe et XVe siècle. Au XVIe siècle, les abbesses Jeanne de la Fin I (1513 à 1558), et Jeanne de la Fin II sa nièce (cat. 9), reconstituèrent patiemment le temporel de l'abbaye, et entreprirent des premiers travaux dans l'église et les bâtiments conventuels.
en savoir plus : Cartulaire de Notre-Dame de Porrois
Les religieuses de Port-Royal
La Réforme catholique, consacrée par le Concile de Trente, avait gagné tardivement la France, en raison des troubles des Guerres de religions, et de l'essor de la pensée gallicane. La pacification du royaume par Henri IV favorise le mouvement de réformes des établissements religieux du royaume.
Mère Angélique et la réforme du monastère
Ph. de Champaigne
Portrait de mère Angélique
Paris, musée du Louvre © R.M.N
Fille d'un avocat célèbre, Jacqueline Arnauld – Mère Angélique – devient coadjutrice de la vieille abbesse, Jeanne de Boulehart en 1599, à sept ans et demi, puis abbesse de l'abbaye cistercienne de Port-Royal en 1602 à l'âge de onze ans. En 1608, elle entreprend la réforme de l'établissement, en rétablissant la stricte observation de la règle de saint Benoît, la pauvreté, la vie communautaire et la clôture. Port- Royal est la première communauté de femmes réformée en France.
Port-Royal de Paris
En 1625, la mère Angélique obtient la permission de créer un second établissement à Paris dans le faubourg Saint-Jacques. L'abbesse demande la séparation de Cîteaux et place l'abbaye sous la juridiction de l'ordinaire. En 1629, elle obtient du roi Louis XIII la permission pour la communauté d'élire son abbesse, et démissionne en juillet 1630. La direction spirituelle de la communauté est assurée, vers 1635, par l'abbé de Saint-Cyran.
En 1647 le monastère prend le nom de Port-Royal du Saint-Sacrement, et les religieuses reçoivent le scapulaire blanc avec une croix rouge sur la poitrine, qui remplace le scapulaire noir des cisterciennes.
Deux monastères, une communauté
Le 13 mai 1648, la mère Angélique revient à Port-Royal des Champs avec plusieurs religieuses. Une partie de la communauté se réinstalle aux Champs à la fin de la Fronde en 1653. L'abbaye des Champs vit désormais en étroite relation avec l'abbaye parisienne, alors que les premières mesures de Mazarin, puis du jeune roi Louis XIV, commencent à s'abattre sur les jansénistes.
Les Solitaires aux Champs
Réunis à Paris à partir de 1637, les solitaires s'installent l'année suivante à Port-Royal des Champs, dans l'abbaye abandonnée par les religieuses. Sous l'influence de Saint-Cyran, des personnalités laïques ou ecclésiastiques, parents pour la plupart de la mère Angélique, comme ses neveux Antoine Le Maître ou Louis-Isaac Le Maître de Sacy, le médecin Jean Hamon, le grammairien Claude Lancelot, le moraliste Pierre Nicole..., y mènent une vie d'étude et de prières. Ils entretiennent les bâtiments, font drainer le fond du vallon et entreprennent de rehausser le sol de l'abbatiale. Au retour des religieuses en 1648, les Solitaires se retirent dans la ferme des Granges.
Les « Petites écoles »
Sous l'impulsion de l'abbé de Saint-Cyran, directeur spirituel de la communauté des religieuses de Port-Royal, les Solitaires se consacrent dès 1637 à l'éducation des enfants et créent les « petites écoles ».
Musée de Port Royal,
Façade des petites écoles
© R.M.N.
Chaque maître est chargé de 5 à 6 enfants au plus. La matinée, commencée à 5 h et demie, est consacrée à la version latine. Après le repas à 11 h et la récréation au jardin, l'après-midi est consacrée à l'histoire ou à la géographie pendant une heure, puis à la poésie ou au grec.
L'enseignement est complet et donné pour la première fois dans des manuels en français rédigés spécialement par les Messieurs de Port-Royal : écriture, lecture et diction, grammaire, latin, grec, histoire, géographie...
« Comme ces écoles étoient plus pour la piété que pour les sciences, on ne pressoit pas si fort les enfans pour les études, dont on leur donnoit cependant de solides principes. »
En 1651, le succès de leur enseignement incite les Solitaires à construire un bâtiment destiné à un pensionnat de garçons, accueillant chaque année une trentaine d'élèves.
Aux origines du Jansénisme
Au début du XVIIe siècle, l'Église française se préoccupe davantage de réformes et de renouveau spirituel que de questions dogmatiques. Toutefois, la controverse avec les protestants a ouvert un courant en Sorbonne – alors faculté de théologie – attaché à l'étude des écrits des pères de l'Eglise, particulièrement saint Augustin, pour les questions liées à la Grâce. La publication de l'Augustinus de Cornelius Jansen (1640), son succès en France au moment de la mort de Richelieu (décembre 1642) ouvre une ère de polémique dans les rangs des théologiens français, avec, notamment, la publication, en août 1643, de la Fréquente communion d'Antoine Arnauld, docteur de Sorbonne et frère de la mère Angélique. Condamnation romaine et polémique en FranceA la demande de la Sorbonne, le pape condamne, en 1653, cinq propositions jugées extraites de l'Augustinus. Loin de clore la controverse, la bulle Cum occasione attise une polémique violente, menée par Antoine Arnauld. En 1655, dans sa Lettre à une personne de condition et sa Seconde lettre à un duc et pair, Arnauld accepte la condamnation des Cinq propositions, mais garde sur leur attribution à Jansénius un silence respectueux. Obligée de prendre parti, la Sorbonne choisit d'exclure, en 1656, Antoine Arnauld et avec lui une centaine de docteurs – le tiers de ses membres. Les débats orageux dont les Provinciales (1656-1657) se font l'écho, font connaître à un plus large public le contenu du « Jansénisme », cette hérésie condamnée par Rome.
Formulaire et
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Alexandre Famin, architecte du château de Rambouillet
et propriétaire du site des Granges, planta, vers 1810, parmi de nombreux...
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Colloques
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samedi 2 décembre 2017
de
9h à 18h
De l'antique conflit entre grâce et liberté
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à la genèse du jansénisme
Sandro Botticelli: Saint Augustin
organisé par les Roseaux pensants
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Avec
Raymond Jarnet,
président de la société des Roseaux pensants
Philippe Luez,
conservateur général du patrimoine et directeur du musée
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Les visites-conférences de Port-Royal
Des visites de groupe peuvent être organisées avec des conférenciers habitués à présenter les lieux et leur histoire.
Pour participer à ces visites vous pouvez vous adresser directement aux conférenciers
qui gèrent leur groupe et les emplois du temps.
Jean-Paul CARCEL
Hubert CHARRON
Françoise DE GUILHERMIER
fdeguilhermier-jacquot@orange.fr
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Cette visite peut se dérouler en trois temps au départ de la Gare RER de Saint-Rémi-lès-Chevreuses :
- Pour les marcheurs accompagnés d’un guide, une randonnée facile de huit kilomètres suit, à travers bois et champs, le chemin Jean Racine.
Possibilité le dimanche de rejoindre et de revenir de l’abbaye par le Baladobus (nous contacter).
- Accueil et pique-nique ou collation (participation aux frais)
- Visite du site des ruines de l’abbaye, des granges et du musée en compagnie d’un conférencier
spécialisé et bénéficiant d’aides techniques et humaines prenant en compte votre handicap (voir ci-contre).
Cette visite peut s’adapter à toute demande particulière. N’hésitez pas à nous contacter.
VISITES ADAPTEES DES RUINES DE L’ABBAYE, DES GRANGES ET DU MUSÉE
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Visiteurs aveugles et malvoyants - Visite du site avec un conférencier spécialisé |
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Visiteurs sourds et malentendants - Visite du site avec un conférencier et un interprète LSF |
Le site de Port-Royal des Champs est partiellement accessibleaux personnes à mobilité réduite (contacter le musée).
Ces visites ont été conçues par Accès Culture, avec Les Amis des Granges de Port-Royal des Champs porteurs du projet,
en partenariat avec le Musée national de Port-Royal.
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