les marbres du chateau de Versailles
Les marbres des pyrénées au Château de Versailles
Des Grands Appartements à l’Escalier de la Reine, de la Galerie des Glaces aux fontaines et autres fabriques du parc, Versailles resplendit de marbres dont la diversité et la richesse furent expressément voulues par Louis XIV.
Ce fut à l’apogée de la haute Renaissance, durant le règne d’Henri II, que naquit en France la volonté d’exploiter les ressources des "monts Pyrénées".
Les marbres qui y furent extraits servirent dans les palais et les tombeaux royaux, et les carrières continuèrent à fournir maints décors de châteaux et de cathédrales durant le XVIIème siècle.
Toutefois, sous Colbert, la recherche, l’extraction et le transport de ces pierres furent véritablement et systématiquement organisés, étendus au Minervois et à la Provence.
Les besoins suscités par le Louvre, puis par Versailles, nécessitèrent d’engager une véritable politique marbrière qui développa les ressources nationales au profit de l’image royale, une image digne des reflets les plus brillants de l’Antiquité.
La fourniture de ces marbres nationaux, débutée en 1664 sous Colbert, atteignit des proportions considérables jusqu’en 1688, sous la haute direction de Louvois.
Bien que périodiquement interrompue par les multiples conflits du règne, elle permit la création d’œuvres innombrables dans les demeures royales.
En 1712, l’activité reprit sous l’égide du Duc d’Antin, premier directeur des Bâtiments du Roi, qui créa un véritable département des marbres au sein de ses services, avec des contrôleurs et des inspecteurs nationaux et régionaux, afin de hausser encore la qualité des matériaux extraits.
Natif de Montespan, en Guyenne, le Duc d’Antin était particulièrement attaché à ce que les Pyrénées soient représentées avec honneur à Versailles : "Je ne veux
rien épargner pour cela".
A ces fins, il fit périodiquement vérifier la qualité des excavations par ses contrôleurs, tels les marbriers Tarlé, père et fils, qui recherchèrent partout les veines les plus pures et firent également ouvrir de nouvelles carrières en Minervois et en Provence.
Ces entreprises furent assistées par les inspecteurs pyrénéens, les Lassus, père et fils, demeurant à Montréjeau, qui supervisèrent les carrières et firent lever des cartes, ouvrir des routes, rectifier des cours d’eau ou aménager des ports.