Un village si paisible
Au cour des Corbières, entre vignes et garrigues, niché au fond d'une combe surmontée de pechs et de collines, ce petit village semble bien paisible à ces nouveaux habitants, Charlotte et Vincent.
Pourtant une ambiance délétère règne entre ses rues désertes et menace le bonheur de cette jeune famille.
Réussiront-ils à découvrir les raisons de tant de haine ? Sauront-ils repousser les dangers qui planent sur leur couple ?
Ils feront connaissance avec les habitants, apprenant leur culture, leurs coutumes mais aussi leur passé parfois trouble. Ponctuée d'ardentes histoires sentimentales mais aussi de drames, c'est l'histoire d'un terroir d'aujourd'hui qui puise sa quiétude dans ses racines.
Sa montre bipait depuis de longues minutes : six heures un quart.
Il se leva, courbaturé, fatigué et descendit préparer un Nescafé.
Deux madeleines et un quignon de pain sec trempé plus tard, il partit s’habiller.
Il enfila un vieux pantalon de treillis, une veste, prépara un petit sac à dos dans lequel il glissa quelques pommes, une bouteille d’eau et partit aussitôt vers la place du village. Déjà les voitures s’étaient réunies et les chasseurs discutaient assis sur les capots.
? Ah, voilà un rabatteur. Bonjour, bien dormi ? Lui demanda le chasseur du café, qui se présenta sous le nom de Frédo
. ? Bonjour, oui merci. ? Nous attendons quelques chasseurs encore. Tu iras avec Toinou, qu’il lui montra d’un coup de menton. Il s’approcha de Toinou, serra les mains des autres chasseurs... Comme toujours, le silence se fit à son arrivée, seuls les chiens excités gueulaient dans les véhicules. Les retardataires ne tardèrent pas à arriver et Frédo commença sa présentation à laquelle Vincent ne comprit rien. Ils montèrent en voiture et roulèrent un moment sur les chemins à peine carrossable. Enfin, Toinou s’arrêta.
? Allez, il faut continuer à pied, annonça-t-il. Passez cette chasuble. Je vais vous placer, ensuite ne bougez pas. Si vous entendez corner, vous battrez des branches et ferez du bruit. Même si vous entendez tirer, ne quittez pas votre poste, jamais. Attendez que je vienne vous chercher. ? Entendu. Vêtu de ce gilet orange fluorescent et d’une casquette rouge, ils montèrent le petit raidillon puis se glissèrent dans la ravine
. ? Voilà votrre poste. N’en bougez surtout pas. Je suis juste au-dessus et je vous ai en visuel. Je vais corner deux coups pour dire que nous sommes prêts. Au coup de corne long, vous ferez du bruit. A tout à l’heure.
? D’accord.
Auteur
Bernard Bouyssou