Théodore Géricault
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Théodore Géricault naît dans une famille aisée de Rouen, originaire de la Manche, à Saint-Cyr-du-Bailleul où un lieu-dit du même nom, l’« Hôtel Géricault » existe toujours. Il y reviendra régulièrement pendant de nombreuses années, notamment chez ses cousins à Saint-Georges-de-Rouelley. C’est là qu’il découvre le milieu équestre, future source d’inspiration et qu’il y peint sa première œuvre connue : son autoportrait (1808). De nombreux tableaux du peintre sont restés dans cette famille. Mais une majorité d’entre eux ont été détruits lors des bombardements de 1944. Géricault y a fait également le portrait de son oncle normand, le conventionnel Siméon Bonnesœur-Bourginière (Minneapolis Institute of Arts1), et de son cousin Félix Bonne-sœur-Bourginière.
Le père du peintre, Georges (1743-1828), magistrat et riche propriétaire terrien, tient une manufacture de tabac. Sa mère, Louise Caruel (1753-1808), fille d'un procureur du parlement de Normandie, descend d’une vieille et riche famille normande. Vers 1796, la famille Géricault s’installe à Paris, 96 rue de l'Université. Élève médiocre "paresseux par délices". En 1806, il entre au Lycée Impérial où il a pour professeur de dessin, le prix de Rome Pierre Bouillon.
et sa mère, Louise-Jeanne-Marie Caruel (1753-1808) « belle et sensible ». Tous deux appartenaient à des familles bourgeoises et de tradition monarchique. Ils s'étaient mariés le 16 février 1790 et Théodore sera leur seul enfant .
Vers 1796, la famille Géricault s'installe à Paris, au 96, rue de l'Université. Le père, Georges-Nicolas, abandonne la profession d'avocat pour un emploi plus rémunérateur dans la manufacture de tabac créée en 1792 par un oncle de sa femme, P.A. Robillard.
En 1807 son oncle maternel Jean-Baptiste Caruel de Saint-Martin(1757-1847), banquier et collectionneur, épouse Alexandrine-Modeste de Saint-Martin (1785-1875)3 qui a 28 ans de moins que lui. Le couple encourage Théodore Géricault à suivre des études artistiques. Le peintre fortuné ne connaît pas de problèmes d’argent et n’a pas besoin de vendre ses œuvres pour vivre, excepté à la fin de sa vie, à la suite de mauvais placements
Après avoir fréquenté deux établissements scolaires situés à proximité, le jeune Théodore est admis en octobre 1806, en classe de 4e, au lycée impérial (actuel lycée Louis-le-Grand), en même temps qu'Eugène Delacroix, son cadet de sept ans (1798-1863). Ses études ne sont guère brillantes, mais elles révèlent une double passion : le dessin et les chevaux. La mort de sa mère, le 15 mars 1808, le met en possession d'une belle fortune, sous la tutelle de son père.
Si bien qu'en juillet, à 17 ans, il décide d'arrêter ses études pour se consacrer à la peinture. Son père tente de s'opposer à cette vocation, mais Théodore bénéficie du soutien de son oncle Jean-Baptiste Caruel (1757-1847) et de sa jeune épouse, née Alexandrine-Modeste de Saint-Martin (1785-1875).
Théodore s'installe, avec son père, au 8 de la rue de la Michodière, dans un immeuble appartenant à un associé de Robillard. Durant l'été 1808, il séjourne à Mortain, chez son oncle Siméon Bonnesoeur-Bourginière et y peint son premier autoportrait (huile sur papier, 21 x 14 cm, Paris, coll. part.), dont la technique annonce déjà l'officier de chasseurs à cheval de la Garde impériale.
Et, sur la recommandation de ses oncle et tante Caruel, il s'inscrit à l'atelier de Carle Vernet (1758-1836), le peintre des chevaux et des cavaliers, une spécialité qui passionne Géricault. C'est probablement Carle Vernet, membre de la loge des Neuf Soeurs, qui met son élève en contact avec la Franc-maçonnerie . Il se lie d'amitié avec Horace Vernet (1789-1863), le fils du maître, et s'installe un petit atelier dans une mansarde, au 8 de la rue de la Michodière.
Au physique, Géricault est un beau jeune homme, grand, svelte, agile de son corps, agréable de compagnie, séduisant d'emblée les hommes et les femmes et conscient de cette séduction (plus tard, il portera un léger collier de barbe rousse).
En 1810, il passe à l'atelier de Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833), le peintre néo-classique, où il apprend à connaître l'art de David et la tradition des études d'après l'antique et les modèles. Il y fait la connaissance de Dedreux-Dorcy et d'Ary Scheffer, qui resteront ses fidèles amis.
Chez Guérin, Géricault est un rapin turbulent, il multiplie les frasques et ses rapports avec le maître sont assez difficiles. Par ailleurs, il fréquente assidûment le musée Napoléon, au Louvre, où il se familiarise avec les chefs-d'oeuvre qui y sont exposés (Caravage, Titien, Rembrandt, Velasquez, Van Dick et Rubens) et effectue de nombreuses copies.
En outre, il se rend souvent à Versailles, aux Grandes écuries impériales, où il exécute de brillantes études et où il peindra Les poitrails (coll. part.), Les croupes (Fontainebleau, coll. part.) et Tamerlan, le cheval de l'Empereur (Rouen, musée des Beaux-Arts).
En février 1811, il s'inscrit à l'École des Beaux-Arts et, en avril, il échappe à la conscription, son père lui ayant payé un remplaçant.
En 1812, Géricault décide de participer au Salon qui doit s’ouvrir le 1er novembre et compte tenu du prestige et de la gloire militaire de l’Empire (la Grande Armée victorieuse vient d’entrer à Moscou), il choisit de présenter le portrait d’un cavalier, le lieutenant Alexandre Dieudonné, officier des chasseurs à cheval de la Garde impériale.
Avant d'entrer en campagne, le lieutenant Dieudonné (5) avait posé devant Géricault dans son nouvel atelier, une arrière-boutique sur le boulevard Montmartre. Géricault fait le portrait de l'officier (Bayonne, musée Bonnat) et plusieurs esquisses du chasseur à cheval chargeant (3 d'entre elles sont à Paris, coll. part.; les 3 autres sont au musée du Louvre, à Bayonne, musée Bonnat et à Rouen, musée des Beaux-Arts). L'exécution de l'oeuvre définitive est rapide (12 jours selon la légende, en fait moins de 2 mois). La toile, de grandes dimensions (294 x 194), est accrochée au Salon sous le titre Portrait équestre de M.D…, devenu ensuite Officier de chasseurs à cheval de la Garde impériale chargeant (Paris, musée du Louvre; voir Napoléon, éd. Rencontre, t. 7, p. 8).
L'officier, dans son brillant uniforme et le cheval fougueux sont magnifiques.
On dit que le maître David, surpris, se serait exclamé : « D'où cela sort-il ? Je ne reconnais pas cette touche ». Puis, à ses élèves, qui lui parlaient de l'oeuvre d'un débutant, il avait dit : « Regardez donc plus attentivement la peinture de celui que vous appelez un amateur, voyez combien elle est solide, combien le ton est riche et vrai, quelle allure, quel mouvement ; c'est simplement superbe et moi, David, je serais heureux et fier d'avoir fait ce chasseur à cheval ».
Le tableau de Géricault était d'ailleurs accroché en face du Portrait équestre de S.M. le roi de Naples (Murat) par Gros (Paris, musée du Louvre), ce qui constituait un hommage certain (6).
L'oeuvre de Géricault, dans l'ensemble, est bien accueillie. Sur la proposition de Vivant Denon, directeur du musée Napoléon, une médaille d'or d'une valeur de 300 francs lui est décernée, mais l'État n'achète pas le tableau (il n'acquerra d'ailleurs aucune oeuvre de Géricault avant sa mort).
L'Officier de chasseurs à cheval de la Garde a souvent été interprété comme emblématique de la gloire de l'épopée impériale. Même si son visage apparaît pensif, l'officier est dans l'action et il semble courir à la victoire.
Au Salon de 1814, qui se tient sous la Première Restauration, Géricault expose sa deuxième grande toile : Le cuirassier blessé quittant le feu (huile sur toile, 358 x 294, Paris, musée du Louvre : voir L'Histoire de Napoléon par la peinture, par J. Tulard, A. Fierro et J.M. Leri, p. 267 ; études préliminaires : Cuirassier blessé assis sur un tertre, 46,5 x 38, Paris, Louvre ; Portrait de carabinier, 64 x 54, Rouen, musée des Beaux-Arts ; Autre portrait de carabinier, 100 x 85, Paris, Louvre ; esquisse de l'oeuvre définitive : Cuirassier blessé quittant le feu, 55 x 46, New-York, Brooklyn-Museum).
Le cuirassier blessé quittant le feu a été interprété comme emblématique de la défaite des armées impériales. En ce sens, il aurait dû être bien accueilli par la Restauration. Or, il n'en fut rien : d'une part, on ne désirait plus rappeler le passé militaire récent de l'Empire (l'officier de chasseurs à cheval était exposé à nouveau), d'autre part, le dessin du cheval était critiqué, la tête de l'animal et sa croupe étant trop rapprochées. Géricault ressent douloureusement cet échec.
Attiré par l’armée, les uniformes et les chevaux, il s’était engagé le 1er juillet 1814 dans la compagnie des Mousquetaires gris de la Garde royale ,
où il portait une tenue superbe : habit écarlate à parements or, soubreveste bleu-roi avec une grande croix blanche sur la poitrine et dans le dos, culotte en peau blanche, bottes fortes, casque argenté avec plumet et crinière. Pourquoi cet engagement inattendu ?
On suppose que Géricault y avait été encouragé par les jeunes aristocrates royalistes qu'il rencontrait et qui étaient, comme lui, passionnés de chevaux.
En mars 1815, après le retour de l'île d'Elbe, Géricault escorte Louis XVIII lors de sa fuite vers Gand. Alfred de Vigny, lieutenant à la compagnie des gendarmes du Roi, raconte qu'ils étaient suivis par « les lanciers de Bonaparte » qui montraient, de temps en temps, la flamme tricolore de leurs lances à l'horizon (Servitude et grandeur militaires, Laurette ou le cachet rouge).
La Garde royale va seulement jusqu'à Béthune, où elle est licenciée par ordre de Napoléon. Géricault, déguisé en charretier, prend clandestinement le chemin du retour et pendant les Cent-Jours se réfugie près de Mortain, chez son oncle Bonnesoeur-Bourginière.
Sous la Seconde Restauration, l'atelier de Géricault est installé au 23, rue des Martyrs, Paris 2e (aujourd'hui 9e), dans un immeuble appartenant au colonel Bro (celui-ci l'avait acheté au père de Géricault et l'avait loué ensuite à son vendeur, pour lui-même et son fils). L'atelier du peintre se situait sur la gauche du jardin, dans un pavillon à arcades que l'on peut encore voir aujourd'hui. Géricault y travaillait dans la solitude et le silence. Dans la même rue, au n° 11, Horace Vernet, ami de Géricault, avait, lui aussi, son atelier. C'était un milieu pittoresque, bruyant et joyeux, où se retrouvaient des bonapartistes (les colonels Bro et Atthalin , le commandant Langlois, les généraux Boyer de Rebeval et E. de Colbert, le chansonnier Béranger), des libéraux (les généraux Foy et Lamarque, le député Manuel), le duc d'Orléans, futur Louis-Philippe, qui se faisait appeler « Valmy ». À l'époque, les nos 11 et 23 de la rue des Martyrs communiquaient par leurs jardins, derrière les immeubles sur rue
Outre les oeuvres déjà citées, les peintures militaires de Géricault sont nombreuses : Napoléon donnant un ordre à un officier supérieur(huile sur toile, 46 x 55,5, Reims, musée Saint-Denis, voir Napoléon par la peinture, p. 269) ; Lancier rouge de la Garde impériale (45 x 38, Paris, coll. privée) ; Trompette de lanciers polonais (40 x 32, Glasgow) ; Trois trompettes à cheval (60 x 50, Washington, National Gallery) ; Officier supérieur de lanciers polonais (45 x 36, coll. part., il s'agirait du général Krasinski) ; Trompette de chasseurs à cheval (70 x 57,5, Paris, coll. privée) ; Trompette de hussards (46 x 38, Vienne, Kunsthistorisches Museum); Trompette de hussards à cheval (96 x 72, U.S.A.); Demi-solde, coiffé d'un bonnet de police (60 x 48, Paris, coll. part.; s'agit-il de Bro ? de Langlois ?
Cependant, Géricault éprouve le "mal du siècle", "qui taraude une génération nourrie de rêves de gloire et qui ne trouve pas d’exutoire à son énergie et à son ambition".
En outre, sur le plan affectif, il voulait briser, par l'éloignement, des amours coupables et sans avenir, faites d'angoisses, d'exaltations et de remords, avec sa jeune tante, Alexandrine-Modeste Caruel (il la rencontrait en secret dans son château du Chesnay). Comme Stendhal, c'est l'Italie qui l'attire. Non admis lors de la phase finale du concours pour le Prix de Rome (mars 1816), il décide de partir, à ses frais, pour Florence, Rome et Naples, où il étudie Raphaël, Michel-Ange et Léonard de Vinci.
Revenu à Paris à la fin de l'été 1817, il peint le Marché aux boeufs (56,5 x 48, U.S.A.), Course de chevaux libres à Rome (plusieurs toiles), plusieurs Paysages italiens, Le train d'artillerie, Le passage du ravin (89 x 143,5, Munich).
Il fait aussi des portraits : Mme Laure Bro, née de Comères (45 x 55, Toulouse, coll. part.), Olivier Bro enfant (59,5 x 49, U.S.A.), Portrait présumé d'Alfred Dedreux (45,5 x 37,5, Paris, coll. part.), Alfred et Élisabeth Dedreux enfants (98 x 80, coll. part.), Portrait de Louise Vernet enfant, dit aussi L'enfant au chat (60,5 x 50,5, Paris, musée du Louvre), Portrait d'oriental (60 x 48, Besançon, musée des Beaux-Arts, portrait du mameluk Mustapha, domestique de Géricault), Portrait du colonel Bon Jannot de Moncey, dit aussi Dragon blessé (14 x 12, Dijon, musée des Beaux-Arts)
Mais sa passion pour Alexandrine le reprend. Elle est enceinte. Pour éviter le scandale, elle accouche discrètement, chez un médecin, rue Pavée, le 21 août 1818, d'un fils déclaré « de père et de mère non désignés » et prénommé Georges-Hippolyte
Le choc de cette naissance cachée ainsi que le suicide du général H. Le Tellier, ami du colonel Bro (après la mort accidentelle de sa femme, il se tire une balle en plein coeur) perturbent Géricault. Pour échapper au désespoir qui l'étreint, il se lance à corps perdu dans le travail. Il peint le général sur son lit de mort (24 x 32,5, Winterthur; esquisse coll. part.). Et, cherchant un thème pour le prochain Salon, il songe au naufrage de La Méduse, dont deux survivants, Corréard et Savigny, viennent de publier le récit (nov. 1817).
En 1822-23, sa santé est altérée. Plusieurs chutes de cheval ont provoqué une lésion de la moelle épinière. Il souffre d'une « carie des os » (mal de Pott) et les opérations chirurgicales n'améliorent pas son état. Dès le milieu de 1823, il doit rester alité. Alexandre Dumas raconte que, dans les derniers temps de sa vie, il alla lui rendre visite avec le colonel Bro et le trouva couché. Veillé par son fidèle ami Dedreux-Dorcy, il meurt le 26 janvier 1824, à 6 heures du matin, 23, rue des Martyrs. Il n'avait que 32 ans (voir Ary Scheffer, La mort de Géricault, musée du Louvre) (14).
Delacroix note dans son journal : « Pauvre Géricault, je penserai souvent à toi ! Je me figure que ton âme viendra quelquefois voltiger autour de mon travail… Adieu, pauvre jeune homme ! Au moins tes douleurs ont cessé ».
Le 28 janvier, le service funèbre est célébré dans la petite église du Faubourg Montmartre. Le colonel Bro, Dedreux-Dorcy, le mameluk Mustapha entouraient le père de Géricault, très éprouvé. Le corps de Théodore est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, provisoirement dans le caveau de la famille Isabey (15), puis définitivement dans la 12e division, avec une sculpture d'Étex (Répertoire mondial des souvenirs napoléoniens, Editions SPM, 1993, p. 297).
Lors de la vente de son atelier, Dedreux-Dorcy achète le Radeau de la Méduse, que l'État lui rachètera ensuite grâce à Forbin. Le chasseur à cheval de la garde et le cuirassier blessé sont achetés par le duc d'Orléans et les deux toiles reviendront à l'État en 1851.
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petite bibliothèque
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Théodore Géricault (Rouen 1791 – Paris 1824), fut formé d’abord par Carle Vernet (1808) puis par Guérin (1810), il copie au Louvre les œuvres de Rubens et du Caravage, et présente au Salon de 1812 « Officier de chasseurs » qui lui vaut un grand succès. Après un voyage en Italie (1816-17 à Florence, puis à Rome où il découvre l’œuvre de Michel-Ange et de Raphaël), il entreprend en 1818 une grande composition sur l’événement contemporain du naufrage du navire « La Méduse ».Élevant des thèmes quotidiens ou des faits divers au rang de hauts faits héroïques, s’ouvrant largement à l’actualité, sa peinture déclenche les passions, en France comme à l’étranger (voyage en Angleterre, 1820-1821où il est frappé par les grands paysagistes Constable et Turner). Avec le « Cuirassier blessé quittant le champ de bataille » de 1814, Géricault exprime, à une échelle monumentale, le désespoir qui s’empara de toute une génération à la chute de l’Empire. Fasciné par la force physique du cheval, Géricault en exploita la valeur expressive pour donner un plus grand relief à l’image de la défaite.
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Le Louvre
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L’œuvre de Géricault, interrompue brutalement, portait en lui les grandes tendances qui allaient traverser toute la première moitié du siècle
: le culte de la grande tradition classique réinterprétée dans un sens contemporain, le dynamisme de la forme répondant à la puissance de l’imaginaire et la curiosité pour l’actualité des réalistes. Peintre de la tension maîtrisée, adepte de la composition « en frise » à l’antique, il peint à Rome cinq esquisses néoclassiques lors d’une course de chevaux sur le Corso (connu comme le Corso dei Barberi),
pendant le carnaval. Géricault, passionné de cheval, et fasciné par cette fête, dépasse le caractère pittoresque pour en faire un symbole de la lutte de l’homme contre la nature et une allégorie politique du peuple cherchant à se libérer de ses jougs. Dans le tableau du musée Thyssen, Géricault présente une des phases finales de l’exhibition, où un jeune homme, habillé à la manière traditionnelle romaine, promène le cheval vainqueur.
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Galerie
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Cuirassier blessé quittant le champ de bataille,
1814,
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Géricault commence par peindre surtout des scènes
militaires dramatiques qui se refusent à tout glorification comme à toute critiques
des combatants français
Celle-là représente en fait un témoignage subjectif
des experiences et des comportements humains en ces temps agités
Cette oeuvre grandiose,où tous les élèments s'associent pour accentuer le mouvement
formel et pictural.
Expression du tempérament violent du cheval et du cavalier
confirme la puissance d'intuition de Géricault.
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Course de chevaux libres à Rome
, 1817,
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la Folle
vers
1822
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Cette oeuvre est l'un des dix portraits que Géricault réalise pour le docteur Georget,médecin alièniste.de l’hôpital de la Salpêtrière à Paris,
S'écartant de la tradition,il ne présente pas les internés de cet asile parisiens comme des créatures possédées
par le démon ou des délons grotesques,
Géricault cherche bien d'avantageà saisir leur destin individuel et a le rendre de manière concrète.
Il se range ainsi à l'avis du médecin qui considère la folle comme un trouble moderne lié au progrès social.
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Course de chevaux à Epson
1821
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Géricault,grand amateur de chevaux et cavalier passionné,
consacre à ce thème de nombreuses oeuvres dont la vie et le réalisme
reste toujours inégalès
Il réalise cette toile pendant un séjour en Angleterre.
Avec une palette légère aux tons terreux,il décrit
un instant plein de tension,dont l'atmosphère nerveuse.
Les chevaux sont représenès
dans un étirement outrè.
Ce procédé suggère une accélération de tempo
leur permettant de fuir l'orage qui menace.
leur cavaliers les poussent à prendre cette allure peu naturelle.
Le climat orageuxse reflète efficacement dans les effets de clair-obscur.
Par des tableaux de ce genre,Géricault annonce déjà les recherches de la génération suivante:
celle des impressionistes
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Le Four à plâtre,
vers 1824,
Acquis en vente publique en 1849
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Avec le « Four à plâtre » ou le « Marché aux bœufs », Géricault peint la réalité quotidienne.
Il pratique également la lithographie, illustrant Byron, brassant le monde du mythe et des légendes du passé.
Ses lithographies –
scènes de genre anglaises, sujets équestres, illustrations de Byron
– le montrent observateur exact et prompt à adopter cette technique nouvelle
dans l’art de l’estampe récemment introduite en France.
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Chantre du désespoir ou de la souffrance révoltée, il livre des tableaux rougeoyant du feu des batailles ou du sang des drames, reniant avec une technique empruntée aux maîtres du passé : une touche emportée et dense, aux couleurs violentes et sourdes, anime ses compositions par une véhémence, voire une violence qui épouvantait Guérin. Les personnages se tournent, les bêtes se hérissent. Toutefois, il apporte en même temps une composante réaliste, fréquentant la morgue et se faisant construire un véritable radeau pour réaliser « Le Radeau de la Méduse ». Le grand clair-obscur, en rupture avec la lumière rationnelle des compositions de David, donne à la scène ce climat sombre et dramatique. En 1819, Delacroix avait été fortement impressionné par le tableau, pour lequel il avait d’ailleurs posé pour le dos du personnage qui, au premier plan, s’agrippe à une poutre. La composition discontinue, la séparation stricte des registres, la juxtaposition abrupte de figures isolées se retrouvèrent dans son « Dante et Virgile aux Enfers » de 1822. Apprenant la mort de son presque ami, Delacroix citait Michel-Ange : « Porté sur une barque fragile au milieu d’une mer orageuse, je termine le cours de ma vie »
Eugène Delacroix qui travaille avec Géricault poursuivra dans cette voie
Géricault dans le monde
Madrid,
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Musée Thyssen
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Course de chevaux libres,
vers 1817,
Chicago
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Art Institute
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La femme paralytique,
1821
Oeuvre choisie
Le Radeau de la Méduse
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« Le Radeau de la Méduse » avait symbolisé suivant l’expression d’Arnold Scheffer la « marche de la nouvelle école » :
l’appel au sublime devenait une alternative au beau idéal, dans le cadre d’une peinture d’histoire contemporaine traitée à une échelle monumentale ;
la qualité de la représentation n’était plus mesurée à l’aune de la seule perfection formelle, mais à celle de la grandeur et de la force.
Le nu masculin, pierre de touche du genre depuis David, trouvait désormais un sens politique nouveau ;
l’héroïsme des musculatures massives, inspirées de Michel-Ange, portait bien encore l’idéal
à l’encontre même de la vraisemblance de corps amaigris par un trop long jeune.
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Le Radeau de la Méduse,
1818-1819
. En 1816, au large de l’Afrique occidentale, le navire La Méduse fait naufrage.
Près de 150 personnes embarquent sur un radeau fragile et affrontent des jours et des jours de navigation dans des conditions épouvantables ;
seule une quinzaine d’entre eux vont survivre.
Frappé par cet épisode dramatique, qui semble la métaphore de l’écroulement désastreux de Napoléon,
Géricault conçoit une toile aux dimensions exceptionnelles et à l’énergie puissante.
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Esquisse pour le Radeau de la Méduse,
1818,
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"Le Radeau de la méduse", chef d'oeuvre de Théodore Géricault, est le fruit d'une véritable enquête du maître sur un fait divers macabre :
le naufrage d'un bateau nommé La Méduse en 1817 et la lutte pour la survie des rescapés, contraints de manger les morts pour ne pas périr.
L'oeuvre est exposée en permanence au premier étage du musée du Louvre.
Cinq mètres par sept, "Le Radeau de la méduse" de Géricault exposé au Louvre ne cesse de soulever des questions.
Qui sont les personnages ?
Que signifient ces détails passés inaperçus ? Comment Géricault a-t-il pu dessiner des détails si réalistes ?
Comment les survivants ont-ils pu manger les morts ? Réponse dans le Choix du 20 heures
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Géricault s'empare du drame
C'était le 2 juillet 1816, il y a 200 ans.
La frégate La Méduse, menée par un commandant inexpérimenté s'échoue sur le banc d'Arguin, au large de la Mauritanie, à deux jours de mer de la côte.
Faute de canots en nombre suffisant, seuls les nobles embarquent.
Pour les 150 malchanceux restants, il faudra se contenter d'un radeau,
construit à la hâte lors de l'échouage pour tenter de délester le bateau avant qu'il ne se couche.
La frégate "La Méduse"
Quinze survivants sortent du canot, deux d'entre eux racontent le drame à la presse.
Géricault prend connaissance de ce récit et décide de rencontrer les deux rescapés qui témoignent de ces cas d'anthropophagie.
Ces miraculés sont représentés fidèlement au centre de la composition.
"Ils n'avaient quasiment rien à manger, dès les premières nuits ils s'entretuent et dans les 48 heures qui suivent
ils s'entredévorent", relate Jacques-Olivier Boudon, auteur du livre "Les Naufragés de la Méduse"
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Portrait d'Alexandre Corréard, l'un de deux survivant du naufrage qui raconte la tragédie à Géricault
Une oeuvre politique et révolutionnaire
"Le Radeau de la Méduse" exprime également de manière métaphorique l'incompétence du pouvoir en place.
Géricault, le Républicain s'élève contre l'injustice et va même jusqu'à contraindre Louis XVIII à traduire le capitaine Hugues Duroy de Chaumareys en justice.
Au sommet de la toile, le maître place un esclave noir qui guide le radeau vers un horizon dégagé.