Gaston Roupnel
Gaston Roupnel
(Louis Gaston Félicien Roupnel),
né le à la gare de Laissey (Doubs) et mort le à Gevrey-Chambertin (Côte d'Or), est un historien français, ruraliste et moderniste.
Fils d'un père modeste employé des chemins de fer Auguste Roupnel, chef de gare à Gevrey-Chambertin, normand d'origine et d'une mère bourguignonne, il vint vivre en Bourgogne dès l'âge de six ans. Élève au lycée de Dijon de 1883 à 1891 puis à la Faculté de Dijon de 1892 à 1895 puis enfin en Sorbonne, il ne fut pas reçu à l'agrégation malgré plusieurs tentatives.
Professeur d'histoire de lycée à partir de 1896, en 1899 au lycée de Saint-Étienne, de 1900 à 1903 au lycée d'Épinal, il est chargé de cours à Douai de janvier 1903 à octobre 1904, au Prytanée militaire de La Flèche d'octobre 1904 à septembre 1908, à Grenoble et enfin à Dijon en 1910 jusqu'à se retraite en 1938 le jour de son anniversaire, il avait soutenu sa thèse de doctorat en 1922 sur La Ville et la Campagne dijonnaise au XVIIe siècle.
Professeur à l'Université de Dijon comme chargé du cours spécialement créé pour lui en 1922, il est aussi connu comme écrivain régionaliste auteur du roman Nono en 1910 et journaliste. Il écrivit de nombreux ouvrages sur l'amour qu'il portait à sa campagne et à ses vignes. En 1910, il rata le prix Goncourt, d'une voix, pour son roman Nono, au profit de Louis Pergaud (De Goupil à Margot). Le livre eut un grand succès. Il publia ensuite Le vieux Garain, un recueil de nouvelles Hé ! Vivant, Bourgogne, Histoire de la campagne française, Histoire et destins, Siloë, La Nouvelle Siloë et Cette Vie de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Deux textes, La ville et la campagne au XVIIe siècle : études sur les populations du pays Dijonnais (Paris, Éditions Ernest Leroux, 1922) et, plus tard, l'Histoire de la campagne française (Grasset, 1932) dédicacé à son père Auguste Roupnel, « En souvenir de ses pères paysans de Normandie, du Maine et de Bourgogne » lui assureront une reconnaissance durable et seront commentés par Marc Bloch, Lucien Febvre et Pierre Goubert. En revanche, Histoire et destin (Grasset, 1943) concrétise une philosophie de l'histoire en décalage avec la construction contemporaine d'une discipline historique comme science sociale1. Sa défense d'une « histoire structurale » sera appréciée par Fernand Braudel et constitue l'une des sources de sa réflexion sur la longue durée. Gaston Roupnel contribue aussi, comme le montrent les travaux de Gilles Laferté et Philip Whalen, à nourrir le régionalisme culturel qui se développe en Bourgogne dans l'entre-deux-guerres.
Gaston Roupnel est mobilisé localement par les tenants de la Révolution nationale ; à plusieurs reprises, ses travaux sont repris et abondamment cités. La postérité de l'œuvre de Gaston Roupnel, comme celle de ses collègues, passe aussi par celle de la France des années sombres.
Il est marié à une vigneronne de Gevrey-Chambertin, Suzanne, et l'ami cher entre tous de Gaston Bachelard, son collègue à la faculté de Dijon. Son fils, Louis Roupnel, se suicide à l'âge de 29 ans, le 1er octobre 1937.
Récompenses et distinctions
- Chevalier de la Légion d'honneur le 29/1/1927.
- 1928 - Prix Maria Star : 5.000 fr. à M. Gaston Roupnel pour Siloë décerné le 31/12/1927 par la Société des Gens de Lettres.
- Président en 1929 la toute nouvelle Société du Folklore fondée par l'Académie de Dijon.
- Gaston Roupnel a obtenu en 1934 le prix Maujean (2.000 fr) de l'Académie française pour son ouvrage Histoire de la campagne française.
- Membre résident de l'Académie des sciences, arts et belles lettres de Dijon du à sa mort en 1946.
- Gaston Roupnel fut membre du jury national du prix « Sully-Olivier de Serres », institué en juillet 1942 avec Colette, Henri Pourrat, Georges-Henri Rivière, Charles Silvestre, Jean Yole.
- Président du syndicat des vignerons (il dira à des journalistes : « le pire des métiers, c'est vigneron »).