Albert Camus

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Albert Camus

Lucien Auguste Camus, père d'Albert, est né le  à Ouled Fayet dans le département d'Alger, en Algérie. Il descend des premiers arrivants français dans cette colonie annexée à la France en 1834, et départementalisée en 1848. Un arrière-grand-père, Claude Camus, né en 1809, venait du bordelais, un autre arrière-grand-père, Mathieu Just Cormery, d'Ardèche et sa femme de Veymerange en Lorraine, mais la famille se croit d'origine alsacienne

. Lucien Camus travaille comme caviste dans un domaine viticole dans le hameau de Saint-Paul (aujourd'hui Chebaïta Mokhtar), nommé « le Chapeau du gendarme ». Celui-ci se trouve à 8 km de Mondovi, en langue arabe Dréan, à quelques kilomètres de Bône (Annaba) dans le département de Constantine. Les caves appartiennent à un négociant de vin d'Alger. Lucien épouse le  à Alger (acte de mariage no 932)

Catherine Hélène Sintès, née à Birkhadem le , dont la famille est originaire de Minorque en Espagne. En 1910, naît à Alger leur fils aîné Lucien Jean Étienne et, en , leur second fils, Albert. Lucien Auguste Camus est mobilisé comme 2e classe dans le 1er régiment de zouaves en . Atteint à la tête par un éclat d'obus qui l'a rendu aveugle, il est évacué sur l'école du Sacré-Cœur, de Saint-Brieuc, transformée en hôpital auxiliaire, et il meurt, moins d'une semaine après, le  à 28 ans. Orphelins de père pour fait de guerre, les deux frères sont faits pupilles de la Nation.

De son père, Camus ne connaîtra que quelques photographies et une anecdote significative : son dégoût devant le spectacle d'une exécution capitale.

« Je me suis souvenu dans ces moments d'une histoire que maman me racontait à propos de mon père. Je ne l'avais pas connu. Tout ce que je connaissais de précis sur cet homme, c'était peut-être ce que m'en disait alors maman : il était allé voir exécuter un assassin. Il était malade à l'idée d'y aller. Il l'avait fait cependant et au retour avait vomi une partie de la matinée2»

Sa mère, en partie sourde, ne sait ni lire ni écrire : elle ne comprend un interlocuteur qu'en lisant sur ses lèvresS 5. Avant même le départ de son mari à l'armée, elle s'était installée avec ses enfants chez sa mère et ses deux frères (Étienne  sourd-muet, qui travaille comme tonnelier  et Joseph), rue de Lyon à Belcourt, un quartier populaire d'AlgerS 6. Elle y connaît une brève liaison à laquelle s'oppose son frère Étienne.

Albert Camus est influencé par son oncle, Gustave Acault, chez qui il effectue de longs séjours. Anarchiste, Acault est aussi voltairien. De plus, il fréquente les loges des francs-maçons. Boucher de métier, c'est un homme cultivé. Il aide son neveu à subvenir à ses besoins et lui fournit une bibliothèque riche et éclectique.

Formation

Albert Camus fait ses études à Alger. À l'école communale, il est remarqué alors qu'il n'a que 10 ans, en 1923, par son instituteur, Louis Germain, qui lui donne des leçons gratuites et l'inscrit en 1924sur la liste des candidats aux bourses malgré la défiance de sa grand-mère qui souhaitait qu'il gagnât sa vie au plus tôt. Ancien combattant de la Première Guerre mondiale, où est mort le père du futur écrivain, Louis Germain lit à ses élèves Les Croix de bois de Roland Dorgelès, dont les extraits émeuvent beaucoup le petit Albert, qui y découvre l'horreur de la guerre

 Camus gardera une grande reconnaissance à Louis Germain et lui dédiera son discours de prix Nobel. Reçu au lycée Bugeaud (désormais lycée Émir Abdelkader), Albert Camus y est demi-pensionnaire. « J'avais honte de ma pauvreté et de ma famille […] Auparavant, tout le monde était comme moi et la pauvreté me paraissait l'air même de ce monde. Au lycée, je connus la comparaison », se souviendra-t-il

Il commence à cette époque à pratiquer le football et se fait une réputation de gardien de but. Après avoir été reçu à la première partie de son baccalauréat, il entre en classe de philosophie à l'automne 1930

. Mais en décembre, à la suite d'inquiétants crachements de sang, les médecins diagnostiquent une tuberculose et il doit faire un bref séjour à l'hôpital Mustapha. Il évoquera cette expérience dans son premier essai d'écriture, L’Hôpital du quartier pauvre qui remonte vraisemblablement à 1933

 C'est la fin de sa passion pour le football, et il ne peut plus qu'étudier à temps partiel. Son oncle et sa tante Acault, qui tiennent une boucherie dans la rue Michelet, l'hébergent ensuite, rue du Languedoc, où il peut disposer d'une chambre.

Camus est alors encouragé dans sa vocation d'écrivain par son professeur de philosophie, Jean Grenier qui lui fera découvrir Nietzsche. Il restera toujours fidèle au milieu ouvrier et pauvre qui a été longtemps le sien, et son œuvre accorde une réelle place aux travailleurs et à leurs tourments. Il obtiendra son diplôme d’études supérieures en Lettres, section philosophie, en 1936, en présentant un mémoire portant sur les pensées de Plotin et Augustin d'Hippone.

Débuts littéraires

Stèle à la mémoire d'Albert Camus érigée en 1961 et gravée par Louis Bénisti face au mont Chenoua à Tipasa près d'Alger :

« Je comprends ici ce qu'on appelle gloire : le droit d'aimer sans mesure. »

— extrait de l’essai d’Albert Camus, Noces à Tipasa

En , il épouse Simone Hié (1914-1970), starlette algéroise enlevée à son ami Max-Pol Fouchet. Toxicomane, elle le trompe souvent et leur mariage s'effrite rapidement. En 1935, il adhère au Parti communiste algérien (PCA) sur le conseil de Jean Grenier. Le Parti, alors anticolonialiste et tourné vers la défense des opprimés, incarne certaines de ses propres convictions.

La même année, il commence l'écriture de L'Envers et l'Endroit, qui sera publié deux ans plus tard par Edmond Charlot dans la librairie duquel se retrouvent les jeunes écrivains algérois, tel Max-Pol Fouchet.

Camus fonde et dirige, sous l'égide du PCA, le « Théâtre du Travail », mais la direction du parti infléchit sa ligne en 1936 et donne la primauté à la lutte contre la stratégie de l’assimilation et la souveraineté française Les militants sont alors poursuivis et emprisonnés. Camus, qui s’accommode mal du cynisme et de la stratégie idéologique, proteste alors contre ce retournement et est exclu du Parti en 1937

. À la rentrée qui suit cette rupture définitive, ne pouvant se résoudre à un théâtre strictement engagé qui ne porte pas la liberté de l'artiste, il crée, avec les amis qui l'ont suivi, le « Théâtre de l'Équipe », avec l'ambition de faire un théâtre populaire

La première pièce jouée est une adaptation de la nouvelle Le Temps du mépris (1935) d'André Malraux, dont les répétitions lui donnent l'occasion de nouer une amitié avec Emmanuel Roblès

. Il entre au journal créé par Pascal PiaAlger Républicain, organe du Front populaire, où il devient rédacteur en chef, puis au journal Le Soir républicain (lorsque la publication d'Alger républicain sera suspendue), que Pia et lui lancent en septembre 1939. Son enquête Misère de la Kabylie () aura un écho retentissant

. Invité peu après à une projection privée du film Sierra de Teruel que Malraux avait tiré de son roman L'Espoir, Camus lui dit avoir lu L'Espoir huit fois.

En 1940, le Gouvernement général de l'Algérie interdit le journal Le Soir républicainS 26. Cette même année, Camus divorce de Simone Hié pour épouser Francine Faure, sœur de Christiane Faure6,7. Ils s'installent à Paris où il travaille comme secrétaire de rédaction à Paris-Soir sous l'égide de Pascal Pia.

Il fonde aussi la revue Rivage. Malraux, alors lecteur chez Gallimard, entre en correspondance avec Camus et « se révèle lecteur méticuleux, bienveillant, passionné de L'Étranger » et il en recommande la publication. Le livre paraît le , en même temps que l'essai Le Mythe de Sisyphe (1942), dans lequel Camus expose sa philosophie. Selon sa propre classification, ces œuvres appartiennent au cycle de l'absurde cycle qu'il complétera par les pièces de théâtre Le Malentendu et Caligula (1944)

. Il est à noter qu'Albert Camus, venu soigner sa tuberculose dans le village du Chambon-sur-Lignon en 1942-1943, a pu y observer la résistance non violente à l'Holocauste mise en œuvre par la population. Il y écrit Le Malentendu, y trouvant des éléments d'inspiration pour son roman La Peste auquel il travaille sur place10.

En 1943, il devient lecteur chez Gallimard et prend la direction de Combat lorsque Pascal Pia est appelé à d'autres fonctions dans la Résistance. Le journal se revendique comme la « voix de la France nouvelle » et Camus ne souhaite pas qu'il soit associé à un quelconque parti politique

. En 1944, il rencontre André Gide et un peu plus tard Jean-Paul Sartre, avec qui il se lie d'amitié ; la même année () il anime la première représentation de la pièce de Picasso : Le Désir attrapé par la queue, cette scène est racontée avec humour par Claude Simon dans Le Jardin des plantes.

Le , il est le seul intellectuel occidental à dénoncer l'usage de la bombe atomique, deux jours après le bombardement d'Hiroshima, dans un éditorial resté célèbre publié par Combat.

En 1945, à l'initiative de François Mauriac, il signe une pétition demandant au général de Gaulle la grâce de Robert Brasillach, personnalité intellectuelle connue pour son activité collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale.

En 1946, Camus se lie d'amitié avec René Char, poète et résistant français. Il part la même année aux États-Unis et, de retour en France, il publie une série d'articles contre l'expansionnisme soviétique  qui deviendra manifeste en 1948, avec le coup de Prague et l'anathème lancé contre Tito.

En 1947, c'est le succès littéraire avec le roman La Peste, suivi deux ans plus tard, en 1949, par la pièce de théâtre Les Justes.

Engagement politique et littéraire

Méfiant à l'égard des idéologies, « dès 1945, Camus écartait toute idée de révolution définitive et soulignait les risques de déviation révolutionnaire. » En , la publication de L'Homme révolté efface toute ambiguïté sur ses positions à l'égard du régime communiste

. Selon l'essayiste Denis Salas, Camus reste « un homme de la gauche modérée » qui se positionne à distance de la gauche communiste et de la droite libérale de Raymond Aron

Ces positions provoquent de violentes polémiques et Camus est attaqué par ses amis La rupture avec Jean-Paul Sartre a lieu en 1952, après la publication dans Les Temps modernes de l'article de Francis Jeanson qui reproche à la révolte de Camus d'être « délibérément statique »

. Il rompt également avec le poète algérien Jean Sénac, qu'il traite de « petit égorgeur » en raison de son engagement dans l'insurrection algérienne. En outre, il proteste contre la répression sanglante des révoltes de Berlin-Est () et contre l'intervention soviétique à Budapest (octobre-novembre 1956).

En 1954, Camus s'installe dans son appartement parisien du 4, rue de ChanaleillesS 38. Dans le même immeuble et durant la même période, habite René Char.

En 1956, il publie La Chute, livre pessimiste dans lequel il s'en prend à l'existentialisme sans pour autant s'épargner lui-même.

Un des volumes de Simone Weil publiés posthumes sous la direction d'Albert Camus

À cette époque, il édite également la publication posthume des œuvres de la philosophe Simone Weil. Camus se considère son "ami posthume", à tel point qu'il garde une photo de Weil sur son bureau

 À l'occasion du prix Nobel de littérature, en 1957, lors de la conférence de presse, des journalistes lui demandaient quels étaient les écrivains vivants qui comptaient le plus pour lui ; après avoir nommé quelques auteurs français et algériens, il ajouta :

"Et Simone Weil - car il y a des morts qui sont plus proches de nous que bien des vivants". Camus fit publier ces œuvres dans la série "Espoir", qu'il fonda avec l'éditeur Gallimard, considérant le message de Weil comme un antidote au nihilisme contemporain.

La guerre d'Algérie et le prix Nobel

La même année, il lance à Alger L'Appel pour une Trêve Civile, tandis qu'au dehors sont proférées à son encontre des menaces de mort. Son plaidoyer pacifique pour une solution équitable du conflit est alors très mal compris, ce qui lui vaudra de rester méconnu de son vivant par ses compatriotes pieds-noirs en Algérie puis, après l'indépendance, par les Algériens qui lui ont reproché de ne pas avoir milité pour cette indépendance. Haï par les défenseurs du colonialisme français, il sera forcé de partir d'Alger sous protection

Le  le prix Nobel de littérature lui est décerné Interrogé à Stockholm, par un étudiant originaire d'Algérie, sur le caractère juste de la lutte pour l'indépendance menée par le FLN en dépit des attentats frappant les civils, il répond, selon Dominique Birman, correspondant du Monde qui assiste à la scène : 

« J’ai toujours condamné la terreur. Je dois condamner aussi un terrorisme qui s’exerce aveuglément, dans les rues d’Alger par exemple, et qui un jour peut frapper ma mère ou ma famille. Je crois à la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice. »

 Le traducteur C.G. Bjurström rapporte beaucoup plus tard une version un peu différente : « En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère »

Souvent déformée en « Entre la justice et ma mère, je choisis ma mère », cette réponse lui sera reprochée. Elle s'insère pourtant de façon cohérente dans l'œuvre de Camus, qui a toujours rejeté l'idée selon laquelle « tous les moyens sont bons » : c’est tout le sujet développé, par exemple, dans Les Justes.

Préférant une formule d'association, Albert Camus a été contre l'indépendance de l'Algérie et a écrit en 1958, dans la dernière de ses Chroniques algériennes que « l'indépendance nationale [de l'Algérie] est une formule purement passionnelle ». Il dénonce tout autant l'injustice faite aux musulmans que la caricature du « pied-noir exploiteur ». Camus souhaite ainsi la fin du système colonial mais avec une Algérie toujours française, proposition qui a pu paraître contradictoire.

Une partie de la presse littéraire française, de gauche comme de droite, critique ses positions sur la guerre d'Algérie, la simplicité de son style et considère son prix comme un monument funéraire. Cette reconnaissance devient alors un fardeau. Blessé par ses détracteurs, notamment son ancien compagnon de route Pascal Pia, en proie au doute, il écrit désormais peu.

Parallèlement, il s'engage dans la défense du droit à l'objection de conscience, entre autres, en parrainant le comité créé par Louis Lecoin, aux côtés d'André BretonJean CocteauJean Giono et l'abbé Pierre. Ce comité obtient un statut, restreint, en , pour les objecteurs. En revanche, il refuse de s'associer à l'appel de plusieurs écrivains (Jean-Paul SartreFrançois MauriacAndré MalrauxRoger Martin du Gard) demandant la levée de l'interdiction du livre La Question consacré à l'usage de la torture en AlgérieS 45.

Sur l'Algérie, il a déclaré :

« J'ai aimé avec passion cette terre où je suis né, j'y ai puisé tout ce que je suis et je n'ai séparé dans mon amitié aucun des hommes qui y vivent… »

Le chèque afférent au Nobel lui permet de s'acheter en 1958 une maison à Lourmarin, village du Luberon dans le Vaucluse. Il retrouve dans cette ancienne magnanerie la lumière et les couleurs de son Algérie natale.

Les Possédés

Camus n'en reste pas moins prêt à se remettre en question : la récompense du Nobel lui sert aussi à financer son ambitieuse adaptation théâtrale des Possédés de Fiodor Dostoïevski, dont il est également le metteur en scène. Représentée, à partir de , au théâtre Antoine, la pièce est un succès critique et un tour de force artistique et technique : trente-trois acteurs, quatre heures de spectacle, sept décors, vingt-quatre tableaux. Les murs se déplacent pour changer la taille de chaque lieu et une énorme plaque centrale tournante permet de rapides changements à vue des décors.

C'est au peintre et décorateur de cinéma Mayo, qui a déjà illustré plusieurs de ses ouvrages (L'Étranger - éd. de 1948), que Camus confie la création de ces multiples et complexes décors.

Vie privée

Il épouse en premier mariage Simone Hié en 1934 puis, en 1940, en secondes noces 47Francine Faure (1914-1979), mère de ses jumeaux, Catherine et Jean nés en 1945. Selon sa fille, Catherine Camus :

« Je sais seulement qu'elle [Francine Faure] l'a toujours aimé. Et lui [Albert Camus], je pense, aussi. Il y a eu d'autres femmes, et d'autres amours. Mais il ne l'a jamais laissée. […]

Elle, elle m'a dit qu'ils s'étaient toujours aimés, et que cela n'avait jamais été médiocre »

Il a plusieurs liaisons amoureuses, notamment avec Maria Casarès (1922-1996)  « l'unique », rencontrée en 1944, interprète de ses pièces de théâtre Le Malentendu et Les Justes, liaison qui, du fait de son caractère public, aggrava la dépression de Francine ; avec une jeune étudiante américaine, Patricia Blake (1925-2010), rencontrée à New York en 1946 ; avec la comédienne Catherine Sellers (1926-2014), choisie pour interpréter une religieuse dans sa pièce Requiem pour une nonne ; avec Mi (Mette Ivers née en 1933), une jeune Danoise, artiste peintre, rencontrée en 1957 à la terrasse du Flore alors qu'il se trouvait en compagnie d'Albert Cossery et de Pierre Bénichou.

Mort

Monument en hommage à Albert Camus dans la petite ville de Villeblevin, commune où il est mort d'un accident de voiture le .

Albert Camus fête le jour de l'an de 1960 dans sa maison de Lourmarin avec sa famille et des amis, Janine et Michel Gallimard, et leur fille Anne. Michel est le neveu de l'éditeur Gaston Gallimard. Le , son épouse Francine et ses deux enfants repartent pour Paris par le train. Camus, qui devait rentrer avec eux, décide finalement de rester et de rentrer avec ce couple d'amis venus en voiture, une puissante et luxueuse Facel Vega (type FV3B).

Après avoir fait une halte dans un hôtel pour la nuit à Thoissey, ils repartent le  au matin et empruntent la Nationale 6 (trajet de Lyon à Sens) puis la Nationale 5 (trajet de Sens à Paris). Michel Gallimard conduit et Albert Camus se trouve sur le siège passager avant de la voiture, tandis que Janine et Anne sont à l'arrière. Peu après Pont-sur-Yonne, au lieu-dit Le Petit-Villeblevin, dans l’Yonne la voiture roule à très vive allure, dérape sur un sol mouillé, quitte la route et percute un premier platane, puis se disloque contre un second, parmi la rangée qui la borde. Des morceaux de la voiture sont éparpillés sur des dizaines de mètres.

La vitesse étant libre à l'époque, les journaux évoquent une vitesse excessive, environ 180 km/h, un malaise du conducteur avec perte de contrôle de la voiture, une crise d'épilepsie provoquée par le défilement très rapide des arbres bordant la route, ou plus vraisemblablement l'éclatement d'un pneu à grande vitesse (ce qui sera prouvé après expertise).

Albert Camus meurt sur le coup. Michel Gallimard, très gravement blessé, mourra six jours plus tard à l'hôpital. Les deux femmes assises à l'arrière s'en sortent indemnes avec quelques bosses et égratignures .

L'écrivain René Étiemble, ami de Camus, déclara : « J'ai longtemps enquêté et j'avais les preuves que cette Facel Vega était un cercueil. J'ai cherché en vain un journal qui veuille publier mon article…»

Camus est enterré à Lourmarin dans cette région que lui avait fait découvrir son ami, le poète René Char.

En 2011, l'universitaire italien Giovanni Catelli avance l'hypothèsen, dans le Corriere della Sera, qu'il aurait été assassiné par le KGB sur ordre du ministre soviétique des affaires étrangères Dmitri Chepilov, Camus ayant reproché à cet homme, dans un article publié dans le journal Franc-Tireurs en , la répression de l'insurrection de Budapest 

Cette hypothèse peu réaliste est aujourd'hui rejetée excepté par l'écrivain Paul Auster.

Postérité

Depuis le , les archives de l'auteur sont déposées à la bibliothèque Méjanes (Aix-en-Provence), dont le Centre de documentation Albert Camus assure la gestion et la valorisation.

Le , le quotidien Le Monde affirme que le président Nicolas Sarkozy envisage de faire transférer les restes d'Albert Camus au Panthéon. Dès le lendemain, son fils, Jean Camus, s'oppose à ce transfert, jugeant celui-ci en contradiction avec la pensée de son père. Sa fille, Catherine Camus, s'y montre tout d'abord extrêmement favorable après un premier entretien avec Nicolas Sarkozy, puis se réfugie dans le silence après la polémique suscitée par cette affaire

Philosophie

Camus est notamment reconnu pour sa « lucidité » et son « exigence de vérité et de justice ». Il est néanmoins amené à s'opposer à Sartre et à se brouiller avec d'anciens amis.

D'après Herbert R. Lottman, Camus n'appartient à aucune famille politique déterminée, bien qu'il ait été adhérent au Parti communiste algérien pendant deux ans. Il proteste successivement contre les inégalités qui frappent les musulmans d'Afrique du Nord, puis contre la caricature du pied-noir exploiteur. Il va au secours des Espagnols exilés antifascistes, des victimes du stalinisme, des objecteurs de conscience.

Camus ne croit pas en Dieu, mais ne se considère pas athée. Le philosophe Arnaud Corbic mentionne néanmoins l'« humanisme athée » de Camus, qui a décidé d'aborder « une manière de concevoir le monde sans Dieu » (à travers son cycle de l'absurde), « une manière d'y vivre » (le cycle de la révolte) et « une manière de s'y comporter » (thème de l'amour) 63.

Le cycle de l’absurde

Article détaillé : Cycle de l'absurde.

Sisyphe, par Franz von Stuck, 1920.

L’absurde est le sentiment de lassitude, voire d’écœurement, éprouvé par l'homme qui prend conscience que son existence tourne autour d'actes répétitifs et privés de sens La certitude de la mort ne fait que renforcer, selon Camus, le sentiment d'inutilité de toute existence

Arnaud Corbic introduit l'absurde camusien ainsi : « Congédiant tout espoir et récusant toute attitude d’évasion [Camus refusant le refuge par la croyance], l’être humain se doit de faire face à l’absurde. Car c’est dans cette confrontation décidée et incessante avec l’absurde que l’homme se découvre révolté, et c’est dans la prise de conscience de l’absurde (qui s’accompagne de révolte contre celui-ci) que l’homme advient à lui-même et affirme sa dignité ».

Camus a souhaité traiter l'idée générale de l'absurde (ou de la « négation ») sur trois supports et tons différents : le roman (avec L'Étranger), le théâtre (avec Caligula et Le Malentendu) et l'essai (avec Le Mythe de Sisyphe).

Selon la psychanalyste Marie Jejcic, L'Étranger s'inscrit, avec Le Mythe de Sisyphe et Caligula, dans un triptyque sur l'absurde, cherchant à faire référence à la mort et à la « décliner sous toutes ses formes ».

Le cycle de la révolte

Camus souhaitait exprimer la révolte (ou le « positif ») à travers ces trois mêmes formes et supports, qui sont le roman (avec La Peste), le théâtre (avec L'État de siège et Les Justes) et l'essai (avec L'Homme révolté)

Il écrit : « L'une des seules positions philosophiques cohérentes, c'est ainsi la révolte27 ». La révolte est donc la manière de vivre l'absurde, connaître notre destin fatal et néanmoins l'affronter. C'est l'intelligence aux prises avec le « silence déraisonnable du monde » ; le condamné à mort qui refuse le suicide.

La révolte, c'est aussi s'offrir un énorme champ de possibilités d'actions, car si l'homme absurde se prive d'une vie éternelle, il se libère des contraintes imposées par un improbable futur et y gagne en liberté d'action.

Bien que Camus réfute les religions parce que « on n'y trouve aucune problématique réelle, toutes les réponses étant données en une fois », et qu'il n'accorde aucune importance à l'avenir : « il n'y a pas de lendemain », sa révolte n'en est pas pour autant amorale. « La solidarité des hommes se fonde sur le mouvement de révolte et celui-ci, à son tour, ne trouve de justification que dans cette complicité ».

Tout n'est pas permis dans la révolte, la pensée de Camus est humaniste, les hommes se révoltent contre la mort, contre l'injustice et tentent de « se retrouver dans la seule valeur qui puisse les sauver du nihilisme, la longue complicité des hommes aux prises avec leur destin ».

En effet, Camus pose à la révolte de l'homme une condition : sa propre limite. La révolte de Camus ne se fait pas contre tous et contre tout. Et Camus d'écrire : « La fin justifie les moyens ? Cela est possible. Mais qui justifie la fin ? À cette question, que la pensée historique laisse pendante, la révolte répond : les moyens ».

Pour une analyse des cycles camusiens, voir : Albert Camus et la Parole manquante.

Entre journalisme et engagement

Roger Quilliot appelle ce volet de la vie de Camus La plume et l'épée, plume qui lui a servi d'épée symbolique mais sans exclure les actions qu'il mena tout au long de sa vie (voir par exemple le chapitre suivant).

Camus clame dans Lettres à un ami allemand son amour de la vie : « Vous acceptez légèrement de désespérer et je n'y ai jamais consenti » confessant « un goût violent de la justice qui me paraissait aussi peu raisonné que la plus soudaine des passions. » Il n'a pas attendu la Résistance pour s'engager. Il vient du prolétariat et le revendiquera toujours, n'en déplaise à Sartren 4; la première pièce qu'il joue au Théâtre du Travail, Révolte dans les Asturies, évoque déjà la lutte des classes.

Il va enchaîner avec l'adhésion au Parti communiste et son célèbre reportage sur la misère en Kabylie paru dans Alger républicain, titre fondé par la gauche algéroise, en 1938, mêlant européens comme Pascal Pia et Pierre Faure et personnalités algériennes telle Mohand Saîd Lechani

. Il y dénonce « la logique abjecte qui veut qu'un homme soit sans forces parce qu'il n'a pas de quoi manger et qu'on le paye moins parce qu'il est sans forces. » Les pressions qu'il subit alors vont l'obliger à quitter l'Algérie mais la guerre et la maladie vont le rattraper. Malgré cela, il va se lancer dans la Résistance.

Bien qu'il écrive dans Combat et lutte pour des causes auxquelles il croit, Camus éprouve une certaine lassitude. Ce qu'il veut, c'est pouvoir concilier justice et liberté, lutter contre toutes les formes de violence, défendre la paix et la coexistence pacifique, dénoncer tout au long de sa vie la peine de mort, combattre à sa façon pour résister, contester, dénoncer.

En 2013, les éditions Indigène réunissent ses « écrits libertaires » publiés dans Le Monde libertaireLa Révolution prolétarienneSolidaridad Obrera, etc. Un recueil que sa fille, Catherine Camus, défend comme « essentiel ».

Albert Camus et l'Espagne

Révolte dans les Asturies, essai de création collective, sans nom d'auteur, 1936, pièce interdite par la municipalité d'Alger.

Les origines espagnoles de Camus s'inscrivent aussi bien dans son œuvre, des Carnets à Révolte dans les Asturies ou L’état de siège, par exemple, que dans ses adaptations de La Dévotion à la Croix (Calderon de la Barca) ou Le Chevalier d'Olmedo (Lope de Vega).

Comme journaliste, ses prises de position, sa lutte permanente contre le franquisme, se retrouvent dans de nombreux articles depuis Alger républicain en 1938, des journaux comme Combat bien sûr mais aussi d'autres moins connus, Preuves ou Témoins, où il défend ses convictions, affirme sa volonté d'engagement envers une Espagne libérée du joug franquiste.

Il écrira : « Amis espagnols, nous sommes en partie du même sang et j'ai envers votre patrie, sa littérature et son peuple, sa tradition, une dette qui ne s'éteindra pas. ». En 1952, il décide de rompre tout lien avec l'Unesco afin de protester contre l'admission par l'ONU de l'Espagne franquiste

Postérité intellectuelle

Selon Bertrand Poirot-Delpech, les essais sur son œuvre ont abondé juste après sa mort, tandis qu'on rendait très peu compte de sa vie. Les premières biographies ne sont apparues que dix-huit ans après sa mort. Parmi celles-ci, la plus impressionnante est celle de Herbert R. Lottman, un journaliste américain observateur de la littérature européenne pour The New York Times et le Publishers Weekly.

Selon Olivier Todd, ses qualités principales sont la lucidité et l'honnêteté.

Sa célèbre condamnation du principe des attentats frappant des civils, formulée lors de la remise de son prix Nobel en 1957 à Stockholm, demeure un jalon pour le xxie siècle.

Sa critique du productivisme et du mythe du progrès, l'importance qu'il donne à la limite et à la mesure et sa recherche d'un nouveau rapport à la nature ont permis aux partisans de la décroissance de le classer parmi les précurseurs de ce courant.

Lettres d’Albert Camus, une œuvre originale

La fille d’Albert Camus (Catherine) a obtenu la condamnation d’une société de vente aux enchères qui a reproduit sur internet, ainsi que dans son catalogue, une série de lettres inédites rédigées par son père, au mépris du droit de divulgation qui appartient à l'auteur ou à ses ayants droit. Ces lettres ont été qualifiées d’œuvres originales éligibles à la protection par le droit d’auteur.

Longtemps après avoir refusé de publier des lettres d'amour de son père (« Ces lettres sont des documents très intimes. ») Catherine Camus autorise la parution de celles échangées avec Maria Casarès, sous le titre Correspondance 1944-1959 dont elle signe l'avant-propos et qui sort en librairie le .

Reconnaissance institutionnelle

En 2015, Camus est le 23e personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements publics français : 175 écoles, collèges et lycées portent son nom

Depuis 2018, un lycée du Caire porte le nom d'Albert Camus.

 

 

Œuvres


----------------------

Actuelles, III : Chroniques algériennes

Théâtre


  • Caligula 
  • (première version en 1938),
  • pièce en 4 actes
  • ----------
  •  
  • Le Malentendu
  •  (1944),
  • pièce en 3 actes
  • -------------
  •  
  • L'État de siège 
  • (1948),
  • spectacle en 3 parties
  • ---------------
  •  
  • Les Justes 
  • (1949),
  • pièce en 5 actes

  •  

Préfaces


  • Chamfort
  • Maximes et pensées : caractères
  • et anecdotes, Incidences, 1944 ;
  • réédition,
  • Paris,
  • Gallimard, 1982,
  • coll. « Folio Classique » 
  • -----------------
  •  
  • André Salvet
  • Le Combat silencieux,
  • Éditions Portulan,
  • 1945
  • -------------
  •  
  • Albert Camus, 
  • W. H. Auden
  • Georges Bataille,
  •  Maurice Blanchot,
  • André Camp, 
  • Jean Camp
  • Jean Cassou,
  • Robert Davée, 
  • Max-Pol Fouchet
  • Roger Grenier
  • Federico García Lorca
  • Ernest Hemingway
  • François Piétri,
  • José Quero Morales,
  •  Albert Ollivier
  • L'Espagne libre,
  • Paris,
  • Calmann-Lévy, 1946,
  • coll BnF 
  • -------------
  •  
  • Pierre-Eugène Clairin
  • Dix estampes originales,
  • présentation de Camus
  • sur le thème de l'art et la révolte,
  • Paris,
  • Rombaldi,
  • 1946
  • ---------------
  • René Leynaud,
  •  Poésies posthumes,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 1947
  • ----------------
  • La Maison Du Peuple Suivi (French Edition) By Louis Guilloux
  •  
  • Louis Guilloux
    • La Maison du peuple,
    • publication originale
    • Grasset
    • 1927,
    • réédition Les Cahiers rouges
    •  Grasset
    • avec préface
    • d'Albert Camus
    •  suivi de Compagnons 
    • 1953
    • ---------------------
    •  
  • Albert Memmi,
  •  La statue de sel
  •  Éditions Corrêa,
  • 1953
  • --------------
  •  
  • Jacques Méry,
  •  Laissez passer mon peuple,
  • Paris
  • Le Seuil,
  • 1947
  • ------------------------
  •  
  • Jeanne Héon-Canonne
    • Devant la mort,
    • (souvenirs de résistance), 
    • Les hommes blesses a mort crient (lettre-preface d'albert camus)
    •  
    • Les hommes blessés à mort crient,
    • Éditions Regard & Voir,
    • Paris,
    • 2014,
    • lettre préface d'Albert Camus
    •  publication posthume
    • ---------------------
  • Daniel Mauroc
  • Contre-amour,
  • Éditions de Minuit,
  • 1952
  • -----------------
  • Moscou Sous Lenine, Les Origines Du Communisme   de alfred rosmer
  •  
  • Alfred Rosmer
  • Moscou sous Lénine -
  • Les origines du communisme,
  • Paris,
  • Horay,
  • 1953
  • -------------------
  •  
  • William Faulkner
  • Requiem pour une nonne,
  • Nrf Gallimard
  • 1957
  • ------------------
  •  
  • Jean Grenier
  • Les Îles,
  • paru en 1933,
  • préface d'Albert Camus,
  • réédition, Gallimard,
  • 1959
  • ---------------
  • Oscar Wilde
  • La Ballade de la geôle de Reading,
  • préface d'Albert Camus
  •  L'Artiste en prison,
  • 1952 ;
  • réédition
  • Paris
  • Le Livre de Poche,
  • 1973
  • --------------------
  • Herman Melville,
  • préface d'Albert Camus,
  • première publication dans
  •  Les Écrivains célébrés,
  • T. III, édition par Raymond Queneau
  •  chez Mazenod, 1952
  • ---------------------
  • Konrad Bieber,
  •  L'Allemagne vue par les écrivains d
  • e la résistance française,
  • préface d'Albert Camus
  • « Le refus de la haine »,
  • rééditée in revue Témoins, 1955
  • -------------
  • Œuvres complètes
  •  de Roger Martin du Gard 
  • dans la bibliothèque de la Pléiade 
  • avec une préface d'Albert Camus
  • (1955)
  •  
  • René Char,
  •  Poèmes,
  • préface d'Albert Camus
  • à l'édition allemande,
  • « Une poésie d'amour et de révolte »

  •  

Divers

  • « Métaphysique chrétienne et Néoplatonisme »,
  • mémoire de fin d'études,
  • 1936
  •  
  • « Le témoin de la liberté »,
  • Albert Camus,
  • allocution publiée
  •  in revue La Gauche
  •  
  • La Dernière Fleur,
  • de James Thurber
  • , traduction d'Albert Camus,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 1952
  •  
  • Désert vivant,
  • album de Walt Disney
  • contenant un texte d'Albert Camus,
  • Paris,
  • Société française du livre,
  • 1954
  •  
  • Pluies de New York,
  • impression de voyage,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 1965
  •  
  • « Discours de Suède »
  • , Paris,
  • Gallimard,
  • 1958 ;
  • réédition,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 1997
  • Réunit le discours du 10 décembre 1957
  • prononcé à Stockholm
  • et la conférence du 14 décembre 1957
  • « L'artiste et son temps » prononcée à l'Université d'Uppsala.
  •  
  • Albert Camus
  •  écrits libertaires 
  • (1948-1960)
  •  rassemblés et présentés
  • par Lou Marin
  • , Indigène éditions,
  • 2013

  •  

Parutions posthumes

  • Le Premier Homme,
  • roman autobiographique
  • inachevé d'Albert Camus,
  • publié par sa fille en 1994
  • aux éditions Gallimard
  • .
  • La Postérité du soleil,
  • photographies
  • de Henriette Grindat.
  •  Itinéraires par René Char,
  • Genève,
  • Edwin Engelberts,
  • 1965
  • rééditions :
  • Vevey, L'Aire,
  • 1986 ;
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 2009.
  •  
  • Carnets I,
  •  -,
  • Paris
  • , Gallimard,
  • 1962.
  •  
  • Carnets II
  • -,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 1964.
  •  
  • Carnets III,
  •  -,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 1989.
  •  
  • Journaux de voyage,
  • texte établi,
  • présenté et annoté
  • par Roger Quilliot,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 1978.
  •  
  • Les Cahiers Albert Camus,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • coll. « Blanche » et « Folio »
  • pour tomes I et VII.
    • Tome I : 
    • La Mort heureuse
    •  (1971),
    • roman .
    •  
    • Tome II : 
    • Paul Viallaneix
    • Le premier Camus 
    • suivi de Écrits de jeunesse
    • d'Albert Camus
    •  
    • Tome III : 
    • Fragments d'un combat (1938-1940)
    •  -articles d'Alger-Républicain, 
    •  
    • Tome IV :
    • Caligula,
    • version de 1941,
    • théâtre
    • , La poétique du premier Caligula,
    • Albert Camus
    • et A. James Arnold, 
    • ,
    •  
    • Tome V :
    •  Albert Camus,
    • œuvre fermée, œuvre ouverte ?,
    • actes du colloque de Cerisy,
    • Raymond Gay-Crosier
    • et Jacqueline Lévi-Valensi, ,
    • Gallimard, ,
    •  Présentation [archive]
    •  
    • Tome VI : Albert Camus éditorialiste à L'Express (
    • -),
    • Albert Camus et Paul-F. Smets,
    •  
    •  
    • Tome VII : 
    • Le Premier Homme 
    • (Gallimard,
    • 1994 ;
    • publié par sa fille),
    • roman inachevé ;)
    •  
    • Tome VIII : 
    • Camus à Combat,
    • éditoriaux et articles
    • d'Albert Camus
    • (1944-1947),
    • Jacqueline Lévi-Valensi,
    • éditions Gallimard,
    • 2003, 745 , Présentation [archive]
    •  
  • Les Quatre Commandements du journaliste libre,
  • manifeste censuré
  • en 1939
  • publié pour la première fois
  • par le quotidien Le Monde le ,
  • après avoir été retrouvé par Macha Séry
  • aux Archives d'Outre-mer à Aix-en-Provence.
  •  
  • L'Impromptu des philosophes
  •  (1947),
  • pièce en un acte
  • signée du pseudonyme
  • d’Antoine Bailly
  • (publiée dans Albert Camus, 
  • Œuvres complètes : Tome II (1944 - 1948),
  •  
  • Le Soir républicain,
  • Éditions La guêpine,
  • 2017,
  • texte dans lequel l'auteur défini
  • t les règles d'un journalisme indépendant, 
  •  
  • D’un intellectuel résistant
  • ,
  • publié en annexe de l’ouvrage
  • de Vincent Duclert
  • Camus, des pays de liberté,
  • Stock, 2020 

  •  

Correspondances

  • Albert Camus - 
  • Jean GrenierCorrespondance 1932-1960,
  • notes de Marguerite Dobrenn,
  • Paris, Gallimard
  •  1981
  •  
  • Albert Camus -
  •  Pascal Pia,
  •  Correspondance, 1939-1947,
  • présentation et notes
  • d'Yves-Marc Ajchenbaum,
  • Paris,
  • Fayard/Gallimard,
  • 2000
  •  
  • Albert Camus -
  • Jean Grenier, 
  • Louis Guilloux :
  • écriture autobiographique
  • et carnets,
  • Actes des Rencontres
  • méditerranéennes,
  • 2001,
  • Château de Lourmarin,
  • Éditions Folle Avoine,
  • 2003
  •  
  • Albert Camus -
  •  Jean Sénac,
  •  Hamid Nacer-Khodja,
  •  Albert Camus-Jean Sénac
  • ou le fils rebelle
  • Paris
  • Méditerranée-Edif,
  • 2000, 2004

  • Images 2020 07 28t190517 376
  •  
  • Albert Camus -
  •  René Char,
  •  Correspondance 1949-1959,
  • présentation et notes
  • de Franck Planeille,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 2007 
  •  
  • Albert Camus -
  • Michel Vinaver,
  •  S'engager ?
  • Correspondance 1946-1957,
  • Paris,
  • L'Arche,
  • 2012 
  •  
  • Albert Camus - 
  • Francis Ponge,
  •  Correspondance 1941-1957,
  • édition établie, présentée et annotée
  • par Jean-Marie Gleize,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 2013
  •  
  • Albert Camus - 
  • Louis Guilloux,
  •  Correspondance 1945-1959,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 2013
  •  
  • Albert Camus -
  •  Roger Martin du Gard
  • Correspondance (1944-1958),
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 2013
  •  
  • Albert Camus -
  •  André Malraux
  • Correspondance (1941-1959)
  • et autres textes,
  • Paris,
  • Gallimard,
  • 2016
  •  
  • Albert Camus - 
  • Maria Casarès
  • Correspondance inédite (1944-1959)
  •  (préf. Catherine Camus),
  • Paris,
  • Gallimard -
  • Édition de Béatrice Vaillant,
  •  coll. « Blanche »,
  •  ,
  •  
  • Albert Camus -
  • Nicola Chiaromonte, 
  • Correspondance 1945-1959,
  • Paris
  • , Gallimard,
  • 2019
  •  
  • Albert Camus, 
  • Louis Bénisti
  • Albert Camus, correspondance
  • avec ses amis Bénisti, 1934-1958,
  • Bleu autour,
  • 2019

  •  

Adaptations théâtrales

Albert Camus

adapta différentes pièces

de théâtre étrangères.

En 1975,

le régisseur et acteur Nicou Nitai

a traduit et adapté pour un 

one man show La Chute 

qui a été jouée sur les scènes

du Théâtre de la Simta

et Théâtre Karov

à Tel Aviv, plus de 3 000 fois.


Adaptations de ses œuvres

Au cinéma

En musique

 

  • Killing an Arab 
  • par le groupe The Cure :
  • l'interprète et compositeur Robert Smith, a déclaré que la chanson est une courte tentative poétique de résumer des moments clés du roman L'Étranger d'Albert Camus.
  • Les paroles relatent le meurtre d'un Arabe sur une plage alors que le narrateur (et auteur du crime) est aveuglé par le soleil et le couteau que brandit son opposant.
  •  
  • Le groupe Tuxedomoo
  •  s'inspire de L'Étranger
  •  pour écrire la chanson Stranger 
  • en 1979.
  •  
  • The Fall,
  • groupe de post-punk britannique,
  • se baptise ainsi d'après le roman 
  • La Chute d'Albert Camus
  • que le bassiste Tony Friel
  • lisait au moment de la création du groupe
  • en 1976.
  •  
  • Créée en 2008 et en tournée jusqu'en 2014, la performance musicale Albert Camus lit l’Étranger Remix (Hélice Productions), conçue par Pierre de Mûelenaere, avec Pierre de Mûelenaere et Orchid Bite Visuals. Le spectacle reprend les enregistrements originaux de Camus lisant des extraits de ce roman en 1954, mixés en direct avec des musiques électroniques, et illustrés par des images sur écran géant. Cette performance a été jouée dans sept pays
  • .
  • Dans l'album Acid Mist Tomorrow
  • du groupe de métal français 
  • Hypno5e, des extraits audio
  • de L'Étranger sont incorporés à certaines chansons.

  • Inspiration littéraire

    L'Étranger inspire Kamel Daoud avec son roman Meursault, contre-enquête (éditions Barzakh, 2013 ; Actes Sud, 2014), proposant le point de vue du frère de « l'Arabe », tué par Meursault. Selon son premier éditeur, Kamel Daoud « confond délibérément Meursault et Camus. […]

  • Par endroits, il détourne subtilement des passages de L’Étranger. » L'ouvrage obtient en 2014 le prix François-Mauriac, et le prix des cinq continents de la francophonie

  • . L'année suivante,

  • il remporte

  • le prix Goncourt du premier roman 

  • 2015.

    En  est publié aux éditions Allary le roman La Joie, de Charles Pépin, où l'auteur et « philosophe emprunte à Albert Camus, puisqu'il s'inspire du célèbre récit du Prix Nobel de littérature L'Étranger. C'est la même histoire, mais Pépin l'a inscrite dans les années 2000 », pour la critique du journal Le Figaro. Celle du magazine L'Express le mentionne également : « Charles Pépin publie La Joie, un roman dont le héros rappelle le Meursault de Camus. »

    Hommages

 

 

Janvier

Carnets. Cahier I. « Aujourd'hui c'est une halte et mon cœur s'en va à la rencontre de lui-même. » 

 

1. Lettre à Claude de Fréminville. Camus se questionne sur le communisme. Il lui dit qu'il a changé d'adresse: 10 rue du Colonel-Driant, Telemly, Alger. 
 

Nouvelle résidence de Camus: Quartier Telemly à Alger

20. « Je me regarde naître. » : Texte inédit dactylographié dédicacé à Lucien Bénisti et Miraille Sarfati-Bénisti. Repris dans Carnets I.
25. Le Théâtre du Travail dirigé par Albert Camus ouvre ses portes. Au programme, Le temps du mépris d'André Malraux. Camus fait l'adaptation du roman de Malraux, en plus d'en faire la mise en scène et d'y jouer. La représentation a lieu aux Bains Padovani à Bab-el-Oued, Alger. Avec Albert Camus, Louis Pagès, Yves Bourgeois et Pierre Miquel pour les décors. Une deuxième représentation aura lieu aux Bains Matarèse.  
 


 

L'Écho d'Alger

 

Février

12. Les statuts de l'Université ouvrière, écrit par Camus, sont votés par les membres fondateurs de l'organisme. 

13. Carnets. Cahier I. « Je demande aux êtres plus qu'ils ne peuvent m'apporter. Vanité de prétendre le contraire. » 

 

Mars

CarnetsCahier I. 

15. Dans La Justice sociale, Camus présente la prochaine pièce montée par Le Théâtre du Travail Révolte dans les Asturies : une commémoration  de l'insurrection ouvrière des mineurs à Oviedo en octobre 1934.

16. Carnets. Cahier I « Je tiens au monde par tous mes gestes, aux hommes par toute ma reconnaissance. » 

21. Texte probable sur la représentation par Le Théâtre du Travail de la Révolte dans les Asturies dans l'hebdomadaire communiste L'Algérie ouvrière 

31. Carnets. Cahier I « L'amitié douce et retenue des femmes. » 

 

Avril

Carnets. Cahier I. 

1. Orateur dans une réunion du Mouvement Amsterdam-Pleyel. Rapport de police : « Camus se hisse au niveau géopolitique et verse aussi dans la théologie communiste. » 

13. Lettre ouverte au maire d'Alger, Augustin Rozis pour s'indigner de son interdiction de la représentation de la Révolte dans les Asturies.  Elle devait se tenir au Foyer civique bientôt Maison du Peuple (inauguré en 1935) dans le quartier Champ-de-Manoeuvres. 

16. Lettre à Marguerite Dobrenn.  « Mouniou-Blanc est mort dans la nuit. »  Camus rédige la fin de son diplôme en compagnie de son chat. 
 

Mai

 Carnets. Cahier I.

Publication de Révolte dans les Asturies par Edmond Charlot. Tiré à 500 exemplaires. Pièce rédigée à quatre mains par Camus, Jeanne Sicard, Alfred Poignant, professeur d'allemand au lycée d'Alger et Yves Bourgeois, professeur d'anglais au même établissement. D'après Sicard, les textes de radio sont de Poignant, l'interrogatoire de l'acte IV de Bourgeois, la scène du Conseil des ministres d'elle-même et tout le reste de Camus.


 



 

8. Remise de son mémoire pour l'obtention de son Diplôme d'Études Supérieures de Philosophie :  Métaphysique chrétienne et néoplatonisme. 
16. Carnets. Cahier I

25. Camus décroche son diplôme d'Études Supérieures avec la mention bien.

 

Collection Catherine et Jean Camus. Fonds Camus. Bibliothèque Méjanes, Aix-en-Provence.

 

Juin

Reçoit le Diplôme d'Études Supérieures de Philosophie de la Faculté des Lettres de l'Université d'Alger.

15. Lettre à Marguerite Dobrenn et Jeanne-Paule Sicard. Il  s’écœure de lectures. 
26. Autriche. Lettre à Liliane Choucroun. Entre 1936 et 1952, l'écrivain a entretenu une correspondance avec sa meilleure amie et confidente d'Alger. Trente-deux lettres sont vendues chez Sotheby's à Paris en 2014 pour 91,500 euros. C'est elle qui présenta Francine Faure à A.C.


Juillet

7. Lettre à Liliane Choucroun.
13. Lyon. Lettre à Marguerite Dobrenn et Jeanne-Paule Sicard . Il n'a pas vraiment apprécié Lyon. 


 

Marguerite Dobrenn

15. Lyon-Innsbruck, Autriche, en train. 

17. Auberge de l'Aigle d'or, Innsbruck, Autriche. Lettre à Marguerite Dobrenn et Jeanne-Paule Sicard. « Innsbruck est une ville d'opéra-comique. Les gens s'y promènent en culotte courte et en chapeau à plume. » 

19. En kayak sur l'Inn en Autriche avec sa femme Simone et leur ami Yves Bourgeois qui les initie à ce sport.

20. À cause de douleurs, Camus décide de mettre un terme à son expédition en kayak et de rejoindre Bourgeois et Simone, en train, à l'étape suivante : Kufstein, Autriche à 75 kilomètres à l'est d'Innsbruck.

22. Kufstein, Autriche. Lettre à Marguerite Dobrenn et Jeanne-Paule Sicard. « J'ai pris sur moi de renoncer au canoë et de faire des trajets à pied ou en car, chaque fois que je m'aperçois qu'en réalité je suis un malade. » 

26. Salzbourg. Camus voit sur la Place de la Cathédrale,  Jedermann ou le Jeu de la mort   de  l'homme riche de Hugo von Hofmannsthal, mis en scène par Max Reinhardt. 
- Salzbourg. Camus ouvre une lettre destinée à sa femme et découvre que, tout en poursuivant ses activités de morphinomane, elle a une relation intime avec le médecin qui lui fournit sa drogue. Ceci mènera à la rupture définitive du couple.

- Salzbourg. Lettre à Marguerite Dobrenn et Jeanne-Paule Sicard. Il leur annonce qu'à   son retour en Algérie, il vivra seul, sans Simone.

- Salzbourg. Lettre à Jean Grenier. Commentaire de l'essai de Grenier : Sagesse de Lourmarin. 
30. Lettre à Liliane Choucroun.


Août

5. Prague. Lettre à Lucien Bénisti et Mireille Sarfati-Bénisti qui partent ouvrir une pharmacie dans le 17ème arrondissement à Paris.
6. Prague. Lettre à Marguerite Dobrenn. On retrouve dans L'Envers et l'Endroit des échos de son passage de quatre jours à Prague. 

7. Prague. Lettre à Marguerite Dobrenn. 

8. Prague. Lettre à Marguerite Dobrenn. 
Prague. Lettre à Claude de Fréminville. « Depuis plus d'un mois, je vis comme un demi-fou neurasthénique et ces jours-ci, les choses s'aggravent encore. » 

14.  Dresde. Lettre à Marguerite Dobrenn.  

15. Dresde. « Camus et sa femme - qu'il considérait désormais comme une étrangère - prirent le train ensemble à Dresde. » 

21. Tchécoslovaquie. Lettre à Marguerite Dobrenn.

22. Olmütz en Tchécoslovaquie. Lettre à Claude de Fréminville. « Je viens d'Allemagne où tout sent la haine. » 

 Olmütz en Tchécoslovaquie. Lettre à Jean Grenier. « La vie et les hommes sont souvent bien écœurants. Mais je ne m'en étonne plus. » 

26. Hôtel Blaha, Vienne, Autriche. 

27. Hôtel Blaha, Vienne, Autriche. 

28. Hôtel Blaha, Vienne, Autriche.
29. Hôtel Blaha, Vienne, Autriche. Lettre à Lucien Bénisti et Mireille Sarfati-Bénisti.
30. Camus quitte Vienne.
 

Septembre

9. Au retour à Alger après leur périple européen, Albert et Simone se séparent. Camus va habiter chez son frère. 
10. Alger, lettre à Marguerite Dobrenn. « Je ne pense pas beaucoup d'affection à la fidélité et à la simplicité  avec laquelle vous m'avez écrit tout cet été. Mais tirons les rideaux (à cause du soleil, comme dirait d'Annunzio.) »

14. Lettre à Marguerite Dobrenn. À propos du Théâtre de l'Équipe.  « Je m'occupe seul de tout le théâtre et j'ai agi à coups de décrets . » 

Lettre à Jeanne-Paule Sicard.  

20. Camus est au Théâtre du Travail où commencent les répétitions du prochain spectacle: Les Bas-fonds de Maxime Gorki. 


Octobre

10. Lettre à Marguerite Dobrenn et Jeanne-Paule Sicard. Un nouveau projet : adapter le Prométhée enchaîné d'Eschyle.
21. Alger. Lettre à Louis Bénisti. Camus désire s'installer à Paris.

29. Lettre à Marguerite Dobrenn et Jeanne-Paule Sicard. 


Novembre

Carnets. Cahier I. 

 Camus est engagé comme acteur par la troupe de Radio-Alger.

7. Camus a 23 ans.
21. Texte probable dans l'hebdomadaire communiste L'Algérie ouvrière. 

28. Première représentation, par le Théâtre du Travail, de la pièce Les Bas-fonds de Maxime Gorki.

29. Deuxième et dernière représentation, par le Théâtre du Travail,  de la pièce Les Bas-fonds de Maxime Gorki.


Décembre

6. Représentation, par le Théâtre du Travail, de la pièce Le Secret (sur l'interrogatoire d'un ouvrier par la police) de Ramon J. Sender, dramaturge espagnol. 

20. Lettre à Jacques Heurgon 


Telechargement 2020 07 29t165045 054 	Albert Camus (1913-1960), écrivain français.Albert Camus le 17 octobre 1957 après l'attribution du Prix Nobel de littérature.L'Etat de siège d'Albert Camus : monologue de la Peste | La ...Albert Camus (1913-1960) père. En 1943, Francine donne naissance à ...Les lettres enflammées de Maria Casarès et d'Albert Camus

 

 

 

Lycée George-Sand La Châtre - L'histoire d'Albert Camus


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Quelle est la morale de l'Étranger de Camus

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› Feuilletez le livre

› Écoutez un extrait

lu

par

Michael Lonsdale


Nous verrons ici la morale que l'on peut extraire de L'Étranger (1942) d'Albert Camus. Ce petit roman est l'un des chefs-d'oeuvre du prix nobel, pièce maîtresse de son cycle de l'absurde, avec La Peste.

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Pourquoi ce titre ?

livre

L’étranger, a été choisit pour le titre du roman car il définit bien le personnage principal qui est une personne seul qui a très peu de lien sociaux et affectifs, pas de famille.
C’est un personnage mystérieux qui ne se mélange pas à la société, il est « étranger » au monde extérieur.

 L'organisation du roman

Le roman est structuré en deux parties.

  • La première, faite de six chapitres retrace la vie quotidienne de Meursault,une fois qu’il a appris le décès de sa mère, jusqu’au meurtre qu’il commet sur une plage.
  • La deuxieme partie constituée de cinq chapitres décrit sa vie en prison et les phases de son procès jusqu’à sa condamnation a mort. 

Les deux parties sont liées car la seconde partie du livre consiste à porter un jugement sur les événements qui se sont déroulés dans la première moitié.


Les thèmes principaux

  • la mort que l’on  retrouve partout dans le roman, au début à l’annonce de la mort de sa mère, au centre quand le meurtre de l’Arabe a lieu et a la fin lorsqu’il est condamné a mort.
  • L’absurde  qui est la séparation entre l’homme et le monde. Meursault vit dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore sa raison de vivre.  Il ne ressent aucun sentiments cela  se voit par son indifférence à la mort et à l’enterrement de sa mère. Son absurdité se voit aussi à travers les réponses aux questions qu’on lui pose.
  • La révolte apparait en meursault après le meurtre qu’il a commis. Il n’est pas d’accord avec son avocat, il répond sans mesurer les conséquences de ses propos au tribunal. Meursault renaît, comme si la mort approchant lui avait fait sentir combien il avait été heureux. Il prit alors conscience de l’absurde de toute sa vie.

Roman réaliste/naturaliste ?

C’est un roman réaliste car l’auteur veut représenter le quotidien de Meursault le plus fidèlement possible à la réalité. Le réalisme aborde des thèmes comme le travail, les relations  ou les affrontements c’est le cas dans « l’étranger ».


Style d'écriture

Le  niveau de langue utilisée pour se roman est courante. Il n’y a pas de description trop longue. Le livre se lit facilement, car les mots ne sont pas compliqués, il est court et les évènements s’enchaînent.

 

 

 

 

 

 

 

« Terminé Sisyphe. Les trois Absurdes sont achevés », note Albert Camus dans ses Carnets à la date du 21 février 1941. Il s’agit des trois volets de la réflexion du jeune écrivain sur l’Absurde : un essai, Le Mythe de Sisyphe, une pièce de théâtre, Caligula et un roman, L’Étranger.

Fruit d’une longue gestation, l’écriture du roman, initiée durant l’été 1939, s’est étendu de janvier au 1er mai 1940. Camus en confie la lecture au printemps 1941 à son ancien professeur de philosophie, Jean Grenier, et à son ami Pascal Pia. Si Jean Grenier fait part à Camus de quelques réserves (un certain manque d'unité, des phrases trop brèves et un style « tournant au procédé »), Pascal Pia est quant à lui « persuadé que, tôt ou tard, L'Étranger trouvera sa place, qui est une des premières ». Il transmet en mai 1941 une dactylographie de L'Étranger à André Malraux, qu’Albert Camus avait rencontré l’année précédente à Paris alors qu’il était journaliste à Paris soir.

André Malraux. Carte à Gaston Gallimard, 27 novembre 1941. Archives Éditions Gallimard

Carte d'André Malraux, conseillant
à Gaston Gallimard la publication
conjointe de L'Étranger et du Mythe
de Sisyphe, 27 novembre 1942.

Malraux, enthousiaste, donne quelques conseils à Camus, qui retravaillera son texte, et attire l’attention de Gaston Gallimard sur la qualité du roman et l’intérêt qu’il aurait à en lier la parution à celle du Mythe de Sisyphe : « L’essai et le roman, au fond, sont jumelés et il y aurait grand avantage à les publier ensemble ». Entre temps, Pascal Pia avait envoyé les textes dactylographiés de L’Étranger, du Mythe de Sisyphe et de Caligula à la NRF à l’attention de Jean Paulhan.

La fiche de lecture que ce dernier consacre à L’Étranger en novembre 1941 s’achève en ces termes : « Qu’un roman dont le sujet est à peu près : “M. est exécuté pour être allé au cinéma le lendemain de la mort de sa mère” soit vraisemblable, et, ce serait peu, passionnant, cela suffit. C’est un roman de grande classe qui commence comme Sartre et finit comme Ponson du Terrail [auteur de Rocambole]. À prendre sans hésiter. »  À Gaston Gallimard qui lui confirme son désir de publier le roman, Albert Camus répond le 12 décembre :

« Vous pouvez disposer de L’Étranger avant signature des contrats : j’accepte vos conditions. Quant à mes autres œuvres, Malraux a dû vous parler d’un “Essai sur l’Absurde” qui ne se détache pas facilement de mon roman et dont j’aurais souhaité une publication sinon simultanée, du moins très rapprochées. Mais j’ai parfaitement conscience des difficultés du moment. Dans tous les cas, je crois que Jean Paulhan est en possession de ce manuscrit ainsi que d’une pièce de théâtre sur Caligula. »

Au début de l’année 1942, Raymond Queneau informe Camus que le livre est en fabrication. On apprend, dans la lettre dite de « bon à tirer » adressée par la direction de la fabrication de Gallimard à l’imprimeur le 1er avril 1942, que le roman est tiré à 4 400 exemplaires, que le numéro d’ordre de l’édition apparaissant sur la couverture change tous les 550 exemplaires imprimés, qu’une réimpression avec corrections est considérée comme probable du fait qu’est demandé à l’imprimeur de garder une empreinte de l’ouvrage ainsi que sa composition originale (« le mobile »).

Une vingtaine de jour suffit pour livrer l’ouvrage imprimé qui est mis en vente le 19 mai 1942, quelques semaines après la mise en place de la Commission de contrôle du papier d’édition, créée à des fins de contingentement et de censure. Il n’y a donc pas été soumis, contrairement au Mythe de Sisyphe, publié en octobre 1942, pour lequel un chapitre consacré à Kafka – auteur juif – doit être supprimé (l’article sera rétabli dans les éditions ultérieures).

Affiche de librairie pour Récits et théâtre d'Albert Camus, relié d'après la maquette de Paul Bonet, 1958. Archives Éditions Gallimard

L'Étranger dans la collection « reliés
Bonet-Prassinos », 1956.

La publication de L’Étranger est saluée notamment par Marcel Arland, dans Comœdia le 11 juillet 1942, Maurice Blanchot dans Faux pas en janvier 1943 et Jean-Paul Sartre, lequel donne en février 1943 une étude aux Cahiers du Sud (qui publient dans la même livraison un article de Jean Grenier également consacré à L'Étranger). Sartre est frappé par ce roman original dont Jean Paulhan et Raymond Queneau lui ont recommandé la lecture : « une œuvre classique, une œuvre d’ordre, composée à propos de l’absurde et contre l’absurde ». D'autres articles paraissent dans Le Figaro (18 et 19 juillet 1942),

la revue Fontaine (numéro de juillet-septembre 1942), La NRF (septembre 1942)… Albert Camus reste méfiant vis-à-vis de la réception critique du roman, qui écrit le 6 septembre 1942 : « La critique médiocre en zone libre, excellente à Paris. Finalement tout repose sur des malentendus.

Le mieux c'est de fermer ses oreilles et de travailler. » Deux ans après, tandis que parait Caligula, troisième volet sur l’Absurde, Camus achève La Peste, qui sera son premier grand succès de librairie devant L’Étranger.

À l'instar de Blanchot et Sartre, plusieurs écrivains ont commenté le roman dans les années qui suivirent sa parution, tels que, par exemple, Nathalie Sarraute (« De Dostoïevski à Kafka », Les Temps modernes, 1947, repris dans L'Ère du soupçon en 1956), Roland Barthes (« L’Étranger, roman solaire », Bulletin du Club du meilleur livre, avril 1954), Alain Robbe-Grillet (« Nature, humanisme, tragédie », 1958, repris dans Pour un nouveau roman en 1963) ou, plus récemment, Mario Vargas Llosa dans un article paru en 1988 et repris dans le recueil La Vérité par le mensonge.

Tiré à plus de six millions d'exemplaires dont quatre pour la seule collection Folio, traduit dans une quarantaine de langues, L’Étranger est aujourd’hui le plus grand succès des Éditions Gallimard après Le Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry.

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Le personnage principal de L’Etranger

d’Albert Camus

est Meursault.

C’est un personnage assez étrange qui se fait remarquer par sa grande indifférence. Lorsque sa mère est morte, il n’a pas montré le moindre sentiment de tristesse. Ce manque de communication avec son entourage est sans doute ce qui a causé sa perte.

Durant tout le livre, Meursault, l’étranger, agissait un peu comme s’il était indifférent à tout ce qui se déroulait autour de lui. Même lors de son procès, il n’a pas fait preuve d’une grande émotion. Cependant, sa rencontre avec Marie a montré qu’il s’agissait après tout d’un homme qui éprouvait aussi des besoins comme ses pairs. De temps en temps aussi, il parlait avec ses voisins et les aidait.

Marie Cardona

est un personnage très important de L’Etranger. Elle avait travaillé en tant que dactylo dans le bureau où se trouvait Meursault. Les deux ont partagé des moments très intimes et Marie était très amoureuse de Meursault. Mais l’indifférence qu’affiche Meursault à son égard l’attriste un peu. Lorsqu’elle lui dit son envie de se marier avec lui, ce dernier ne lui donne pas une réponse positive. Elle écrit une seule lettre à Meursault en prison car ce dernier ne lui montrait toujours pas ses sentiments.

Raymond Sintés

est l’un des voisins de Meursault. C’est un personnage violent mais que Meursault appréciait bien. Meursault l’aida une fois lorsqu’il avait des problèmes avec sa maîtresse. Ils devinrent des amis. Mais c’est en partie à cause de lui que Meursault s’est retrouvé impliqué dans des ennuis. Raymond était considéré comme un proxénète et avait une mauvaise réputation dans le quartier.

Salamano

est le second voisin de Meursault. C’est un vieil homme qui était souvent accompagné d’un chien. Lorsque ce dernier disparut, Salamano était complètement perdu et triste. Il se confia un soir à Meursault. Durant cette conversation où ils échangèrent pour la première fois une poignée de main, Salamano confie à Meursault que les gens avaient mal parlé de lui dans le quartier lorsque ce dernier avait mis sa mère dans un asile. Mais lui Salamano savait que Meursault aimait bien sa mère.

Le groupe d’arabes est un ensemble de personnages. Ce sont les ennemis de Raymond Sintés. C’est avec eux que Raymond et un de ses amis se sont battus. De plus, c’est l’un de ses arabes que Meursault tua sans le faire exprès.

Masson est un ami de Raymond. C’est un monsieur un peu gentil mais qui a pris part au combat qui a opposé Raymond et les arabes sur la plage.

L’avocat est le personnage qui a été chargé de défendre Meursault bien que ce dernier n’ait pas voulu d’avocat pour prendre sa défense. Il est un peu troublé par l’attitude de Meursault. En effet, il ne comprenait pas comment Meursault pouvait être aussi indifférent alors qu’on l’accusait de meurtre.

Céleste est le gérant du restaurant où Meursault allait souvent pour manger. Ce restaurant est un lieu assez symbolique pour Meursault.

Le concierge et le directeur de l’asile sont des personnages qu’on retrouve dans la première partie du livre lorsque Meursault a voulu faire l’enterrement de sa mère.

Céleste :

Propriétaire d’un restaurent où Meursault avait l’habitude d’aller manger.


Emmanuel :

c’est le collègue de Meursault avec qui il mange souvent. C’est avec lui que Meursault à emprunter le brassard noir et une cravate noire pour aller à l’enterrement de sa mère.

Perez :

C’est le seul homme qui ait pleuré a la mort de madame Meursault, il devient un témoin dans le procès de celui qui n’avait pas pleuré la mort de sa propre mère, Meursault.

L'arabe :

Le frère de la maitresse de Raymon

 

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COMPTE RENDU :

Ce roman ?ctif ou chronique relate une épidémie de peste bubonique dans la ville d’Oran durant la période de l’Algérie française en 194… La date précise reste ouverte.

 

RESUME :

La mort de nombreux rats interpelle la population et la mort incompréhensible du concierge de l’immeuble où habite le Dr. Rieux ne permet pas encore de nommer le ?éau qui va s’abattre sur cette ville car on ignore contre quoi on se bat.

Finalement on ?nit par mettre un nom sur ce ?éau et c’est le Dr. Rieux qui courageusement le nomme « La Peste ».

S’ensuivent di?érentes mesures politiques et administratives très tardives, médicales sans grands moyens et à tâtonnements, et la population qui est dans le déni.

Après plusieurs morts l’administration décide de fermer la ville, con?ne la population et nous voyons apparaître les comportements de l’être humain face au ?éau.

Les seuls indicateurs sont donnés par la presse qui chi?re chaque jour le nombre de morts.

- Les chi?res servent de référence

- Les gens acceptent au début cette mesure puis la déprime s’installe

- Le manque de matériel « dans toutes les armées du monde on remplace le matériel par des hommes mais nous manquons d’hommes ».

- Certains y trouvent du béné?ce.

- Les malades meurent loin de leurs familles.

- Les soignants exténués deviennent négligents pour eux-mêmes.

- Certains se tournent vers Dieu, St.Roch, Ste Odile, et des superstitions.

- L’engagement parfois tardif de certaines personnes.

- La recherche d’un vaccin.

- On fait des calculs, on établit des comparaisons entre les di?érents ?éaux.

- Tout le monde peut être atteint, mais les injustices demeurent.

- Après la révolte, l’abattement.

- La Peste recule mais certains sont encore touchés (Grand, Cottard, Tarrou)

- Puis ce sont les réjouissances collectives, mais ceux qui ont perdu quelqu’un sont encore plus seuls qu’avant.

 

LES PERSONNAGES PRINCIPAUX :

Le narrateur dont on ne connait qu’à la ?n l’identité : le Dr. Rieux personnage central, médecin qui résiste à l’abattement et s’enferme dans ce qu’il appelle l’abstraction.

Grand qui s’engage pour sauver des vies mais dont la grande passion est la recherche de la phrase idéale pour débuter son roman.

Rambert, jeune journaliste parisien qui ?nit par renoncer à rejoindre la femme qu’il aime pour s’engager auprès de Rieux.

Tarrou, prend des notes chaque jour et devient l’ami de Rieux

Le Père Panelou, qui est ébranlé suite à la mort d’un enfant et qui malgré tout conserve sa foi.

Cottard, sauvé du suicide par Grand, le seul à tirer avantage de la situation, mais qui s’engage auprès de Rieux.

Othon, juge indi?érent au début de l’épidémie, qui après la mort de son ?ls ?nit par aider Rieux

Cartel, qui cherche un vaccin.

Les deux seules femmes Mme Rieux épouse du Dr. Rieux et sa mère sont à peine présentes.

 

Ce roman réussit avec brio à mêler des ré?exions philosophiques, métaphysiques, la politique, l’amour, l’engagement, l’horreur, le pessimisme, l’espoir…

La prouesse de Camus est de parvenir à aborder tous les questionnements fondamentaux de l’être humain dans une œuvre abordable .

Nous ne sommes pas dans l’abstraction et la ré?exion de salon, mais face à des humains avec leurs forces et leurs faiblesses.

Camus développe son refus absolu de la peine de mort à travers l’attitude et les propos de Tarrou.

Ce roman illustre la thèse développée par Camus: l’existentialisme ( l’existence est absurde mais la grandeur de l’homme est d’être moral et de faire son devoir )

On sent chez Camus une tendresse pour tous ses personnages, un humanisme.

Cependant on peut constater l’absence des femmes si ce n’est réduites au silence et à la sagesse, aux arabes qui pourtant devaient être présents.

L’humanisme de Camus se réduirait-il aux seuls colons?…

Comment ne pas faire une analogie avec ce que nous vivons en ce moment?

Tous les « ingrédients » y sont représentés et pourtant ce roman ou chronique au départ faisait référence à la Peste Brune ( le Nazisme ), plusieurs passages sur la guerre nous y réfèrent ( les trains avec les adieux aux soldats… ).

Evidemment les choses ont évolué de nos jour mais arrivons-nous à tirer des leçons et remédier aux erreurs passées?

La Peste quelle qu’en soit sa forme est en latence :

« Ecoutant, en e?et, les cris d’allégresse qui montaient de la ville, Rieux se souvenait que cette allégresse était toujours menacée. Car il savait ce que cette foule en joie ignorait, et qu’on peut lire dans les livres, que le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, qu’il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, qu’il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses, et que, peut-être le jour viendrait où par le malheur et l’enseignement des hommes, la peste réveillerait ses rats et les enverrait mourir dans une cité heureuse. »

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La peste, Albert Camus

- Naturellement, vous savez ce que c'est, Rieux ?
- J'attends le résultat des analyses.
- Moi, je le sais. Et je n'ai pas besoin d'analyses.
J'ai fait une partie de ma carrière en Chine, et j'ai vu quelques cas à Paris, il y a une vingtaine d'années. Seulement on n'a pas osé leur donner un nom, sur le moment... Et puis, comme disait un confrère : "C'est impossible, tout le monde sait qu'elle a disparu de l'Occident."
Oui, tout le monde le savait, sauf les morts.
Allons, Rieux, vous savez aussi bien que moi ce que c'est...
- Oui, Castel, dit-il, c'est à peine croyable.
Mais il semble bien que ce soit la peste.

Maria Doris MOIOLI


L’histoire se déroule dans les années 1940. Elle a pour théâtre Oran durant la période de l’Algérie française.

Le roman raconte sous forme de chronique la vie quotidienne des habitants pendant une épidémie de peste qui frappe la ville et la coupe du monde extérieur. Camus semble s'être documenté sur une petite épidémie de peste bubonique, survenue à Oran en 1945, succédant à une épidémie plus sérieuse qui avait eu lieu à Alger en 1944, mais son projet est antérieur à l'apparition de ces épidémies, puisqu'il y réfléchit depuis avril 1941, comme en témoignent ses Carnets, où il parle de « la peste libératrice » et note quelques idées .

Le , il informe André Malraux qu'il est occupé à l'écriture d'« un roman sur la peste ». Il ajoute : « Dit comme cela, c'est bizarre, [...] mais ce sujet me paraît si « naturel ».

Malgré les revendications de son auteur, le sujet reste cependant largement fictionnel. Plutôt qu'une réinterprétation d'un fait historique et compte tenu du contexte politique de publication en 1947, l'histoire serait davantage une forme d'analogie au nazisme

Les rats[modifier | modifier le code]

D'abord un, puis plusieurs rats meurent dans les bâtiments et dans la rue.

Premiers cas humains[modifier | modifier le code]

Le concierge de l’immeuble du docteur Rieux est victime d’une étrange maladie dont il meurt en dépit des soins du médecin. Grand, employé de mairie, vient voir le docteur Rieux pour lui signaler que les rats meurent en très grand nombre. À la fin de la première partie, les autorités, après bien des hésitations, se décident à fermer la ville et à l’isoler pour empêcher la propagation de la maladie, qui a toutes les apparences de la peste. Le journaliste Rambert fait tout pour regagner Paris où se trouve sa compagne. Le malheur des habitants d’Oran semble réjouir Cottard qui en profite pour se livrer à des activités de trafic lucratives. Grand essaie d'écrire un livre.

Épidémie[modifier | modifier le code]

Le père Paneloux voit dans l’épidémie tout ce qui suit, sauf une grâce qui permet aux hommes de faire des actes de charité. Dans la ville, avec l'arrivée de l’été, les crimes se multiplient, mais les habitants s'habituent aux ravages de l’épidémie. À l’approche de l’automne, Rambert rejoint Rieux et Tarrou dans leur lutte acharnée contre la peste. Plus tard, on assiste à l’agonie d'un jeune enfant, une mort et une souffrance atroce qui provoquent chez Paneloux une prise de conscience et de foi plus forte que jamais. Tarrou et Rieux, qui luttent ensemble et sans relâche contre l’épidémie, décident de se reposer un peu et célèbrent leur amitié dans la scène du bain de mer.

Fin de la peste[modifier | modifier le code]

En janvier, la peste régresse et le sérum développé par Castel se met curieusement à gagner une efficacité qu'il n'avait pas jusqu'alors. Tarrou, soigné par Rieux, devient l'une des dernières victimes de la peste ; il meurt après avoir longtemps lutté. Cottard, lui, devient fou et se met à tirer sur les passants depuis son appartement; il est arrêté puis incarcéré. Ce même jour, Rieux apprend que sa femme, partie se faire soigner hors d'Oran avant l'épidémie de peste, est décédée de la tuberculose. Lui qui a combattu la peste pendant presque une année, semble avoir tout perdu et apparaît à la fin comme un personnage lucide, conscient de tout le mal que la peste a fait.

Analogies[modifier | modifier le code]

Dès l'épigraphe, tiré de Robinson Crusoé de Daniel Defoe, Camus invite le lecteur à assimiler l'épidémie de peste du roman à plusieurs analogies : « Il est aussi raisonnable de représenter une espèce d’emprisonnement par une autre que de représenter n’importe quelle chose qui existe réellement par quelque chose qui n’existe pas4 ».

L'épidémie de la peste qui a lieu dans le roman peut être assimilée à l'expansion de la peste brune (ou nazisme) qui s'est répandue dix ans avant la parution du roman, c'est-à-dire en 1937, et plus particulièrement à l'Occupation allemande en France durant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, les différentes actions opérées par les personnages de La Peste pour essayer d'éradiquer et de contenir la maladie correspondraient à des actes de Résistance.

En février 1955, Roland Barthes (critique littéraire) rédige un article sur La Peste où il qualifie la référence au contexte de la Seconde Guerre mondiale comme un « malentendu ». Camus lui répond dans une lettre ouverte en ces termes : « La Peste, dont j’ai voulu qu’elle se lise sur plusieurs portées, a cependant comme contenu évident la lutte de la résistance européenne contre le nazisme. La preuve en est que cet ennemi qui n’est pas nommé, tout le monde l’a reconnu, et dans tous les pays d’Europe. Ajoutons qu'un long passage de La Peste a été publié sous l'Occupation dans un recueil de Combat et que cette circonstance à elle seule justifierait la transposition que j'ai opérée. La Peste, dans un sens, est plus qu’une chronique de la résistance. Mais assurément, elle n’est pas moins. »

Personnages

Personnages principaux

  • Bernard Rieux :
  • médecin qui lutte contre la peste pendant tout le roman ; c'est un homme sensible et humaniste, qui ne baisse pas les bras.
On apprend à la fin de l’œuvre qu'il est le narrateur de la chronique. Il l'a rédigée « pour dire simplement ce qu'on apprend au milieu des fléaux, qu'il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser »5.
  • Jean Tarrou :
  • Voisin de Rieux, fils d’un procureur et étranger à la ville, il tient dans ses carnets sa propre chronique de l’épidémie avec toute la lucidité de l'homme absurde, s'étant rapproché de Cottard. Lui ne croit qu’en l’homme, son unique morale est la compréhension.
  •  
  • Il éprouve ensuite, en prenant conscience que la peste est l'affaire de tous, les sentiments de l'homme révolté, fait preuve d’un courage extraordinaire et se met à la disposition de Rieux (il devient d'ailleurs son ami) pour organiser le service sanitaire ; il cherche à atteindre un idéal de saint laïque. Il meurt à la fin du récit. Son engagement est le symbole de la résistance.

Personnages secondaires

  • Joseph Grand 
  •  employé de mairie écrivant un livre dont il réécrit sans cesse la première phrase en vue d'atteindre une forme de perfection romanesque. Il est le premier à guérir de la peste.
  •  
  • Cottard :
  • homme dont Joseph Grand a empêché le suicide et qui est le seul à tirer avantage de la peste ; il est arrêté par les forces de l'ordre à la fin du récit à la suite d'une crise de démence. Il représente symboliquement le collaborateur et ses vices.
  •  
  • Paneloux :
  • prêtre, jésuite érudit qui meurt d'une maladie dont il n'est pas affirmé que ce soit la peste. Il interprète la peste comme un fléau divin. Lors de son premier prêche, il condamnera les Oranais simplement, mais au deuxième, affecté par la mort du fils d'Othon, il commence à utiliser un « nous » inclusif et prône l'acceptation.
  •  
  • Raymond Rambert :
  • journaliste parisien faisant tout son possible pour quitter la ville, car il veut rejoindre la femme qu'il aime. Il abandonne cependant ses projets d'évasion et aide Rieux dans son labeur. Il représente symboliquement le « résistant tardif ».
  •  
  • M. Michel :
  • concierge de l’immeuble de Rieux, le premier cas recensé de la peste.
  •  
  • Castel :
  • confrère de Rieux qui tente de développer un vaccin contre la maladie.
  •  
  • Othon :
  • juge, il est au début du roman indifférent à l'épidémie. Après la mort de son fils et sa mise en quarantaine, il aide Rieux dans son travail. Il finit par mourir également. Il représente donc le résistant engagé après la mort d'un proche ou la découverte de la brutalisation de l'Allemagne nazie.
  •  
  • Mercier :
  • directeur du service communal.
  •  
  • Richard :
  • médecin connu dans la ville. Il meurt vers la fin du récit.
  •  
  • Mme Rieux
  • (mère) :
  • mère du docteur Rieux. Elle est venue tenir la maison de son fils quand la femme de celui-ci est partie à la montagne pour se soigner.
  •  
  • Mme Rieux
  • (épouse) :
  • épouse de Rieux. Elle part se faire soigner d'une grave maladie au début du roman. On apprend sa mort dans la cinquième partie.

Incipit

Les deux premières phrases du roman sont :

« Les curieux événements qui font le sujet de cette chronique se sont produits en 194., à Oran. De l’avis général, ils n’y étaient pas à leur place, sortant un peu de l’ordinaire. »6

Adaptations

En 1963, le roman inspira à Roberto Gerhard (1896-1970), exilé de Barcelone, pour fuir la Dictature franquiste en Catalogne et installé en Angleterre, à Cambridge, un poème symphonique, intitulé The Plague, incluant de longs passages de La peste, traduits en anglais.

Le roman a fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 1992 sous le titre La Peste, par le réalisateur argentin Luis Puenzo.

Il a également été joué au théâtre, sous le titre La Peste, par Francis Huster dans les années 2011-2012.

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