Raymond Radiguet
1903
le 18 juin à Saint-Maur né le petit Raymond. Son père est un caricaturiste réputé, la famille aura par la suite six autres enfants. Plus tard le jeune homme dira de son ennfance qu'elle avait été « plate comme une pelouse »
1913
C'est à l''age de 13 ans qu' il fait son entrée comme boursier au Lycée Charlemagne (Paris), cette année marque le début de composition des premiers poèmes. Il assiste au suicide d’une bonne employée par des voisins de ses parents, cet épisode marquant sera repris dans Le Diable au Corps. Après une très bonne scolarité en petites classes, il devient un élève médiocre.
1914
c'est à cette période que se revelera sa grande passion pour la littérature (Mallarmé, Rimbaud, Lautréamont, Proust) mais l'année 1914 sera aussi marquée par l’école buissonnière.il décide alors de quitter l’école (classe de quatrième) pour se lancer dans le journalisme et l’écriture
1917
Cela fait trois ans que la première guerre s'évit Raymond rencontre Alice, la voisine dont le mari est au front, Une liaison va alors se nouer entre les deux jeunes gens elle âgée de 19 ans lui de 14 ils vont vivre penant un an un amour fort; qui sera à l’origine du Diable au corps. C'est aussi à cette période que Raymond rencontre le poète André Salmon, ami de Guillaume Apollinaire, alors qu’il déposait des dessins de son père au journal l’Intransigeant. Salmon sera son premier intercesseur dans le monde de la presse et des arts
1918
Premier texte publié (6 mai), « Galanterie française », un conte, dans Le Canard enchaîné sous le pseudonyme de Rajky. Il devient secrétaire de rédaction au Rire, fait des reportages pour L’Eveil et l’Heure et publie des contes et des poèmes dans Sic.
Vie mondaine et rencontre avec Max Jacob, Pierre Reverdy, Juan Gris, Pablo Picasso, Modigliani, Jean Hugo, Francis Poulenc, Arthur Honegger…
1919
Rencontre décisive avec Jean Cocteau, qui devient son amant (dit-on…) et son Pygmalion. Il est conquis par ses premiers poèmes et l’incite à devenir romancier tout en lui ouvrant son carnet d’adresse et son portefeuille. Il le convie notamment aux « dîners du samedi » où il rencontre Erik Satie, Paul Morand, Missia Sert, Jean et Valentine Hugo… Lecture de poèmes à la matinée poétique organisée par Max Jacob à la mémoire de Guillaume Apollinaire. Collaboration aux revues Dada et Littérature.
Commence l’écriture du Diable au Corps.
1920
Co-fonde avec Jean Cocteau l’éphémère revue Le Coq, auxquels participeront notamment Paul Morand, Erik Satie, Georges Poulenc et Tristan Tzara. Il est l’amant de Béatrice Hastings, modèle de Modigliani. Collaboration avec Le Gaulois et fréquentation assidue avec la bande à Cocteau du bar Le Gaya (rue Duphot - Paris Ier) où il rencontre Anna de Noailles et la Princesse Murat.
1921
Achève l’écriture du Diable au Corps et retour à une vie plus calme, moins festive et désordonnée à la suite de l’immense succès du roman
1922
Séjour en Corse avec Brancusi. « Vacances » avec Cocteau de mai à octobre dans le sud de la France. Collabore au Gaulois et aux Feuilles libres. Assiste en novembre aux funérailles de Proust.
1923
Séance de table tournante chez les Hugo (avril), la mort menace Radiget. Décès (12 décembre) des suites d’une fièvre typhoïde fulgurante, sans doute contractée au Piquey où il était l’été avec Cocteau, les Hugo, Georges Auric, car Valentine Hugo en est également frappée. Coco Chanel paie les frais d’hospitalisation et d’obsèques et Jean Cocteau est inconsolable, il n’assiste pas aux obsèques qui ont lieu le 14 à l’Eglise Saint-Honoré d’Eylau.
Jean-Cocteau et Raymond Radiguet
En septembre 1921, à Piquey, loin de Paris, où l’a entraîné Jean Cocteau, il a terminé Le Diable au corps. L’année suivante, au Lavandou cette fois, toujours avec Cocteau et ses amis, il écrit son deuxième et dernier roman, Le Bal du comte d’Orgel.
Le Diable au corps
En 1923, Bernard Grasset lance Le Diable au corps de façon spectaculaire, sur le thème : « le premier livre d’un romancier de 17 ans ». Devant une telle publicité, qu’elle juge de mauvais goût, la critique est surprise, voire moqueuse et hostile. Mais, après la publication, Radiguet reçoit de chaleureuses félicitations d’écrivains tels que Max Jacob, René Benjamin, Henri Massis et Paul Valéry.
Le jeune écrivain écrit dans Les Nouvelles littéraires le jour même de la publication de son roman, le 10 mars 1923, un article dans lequel il affirme que son roman qui puise pourtant dans sa vie est « une fausse biographie » :
« Ce petit roman d'amour n'est pas une confession […] On y voit la liberté, le désœuvrement, dus à la guerre, façonner un jeune homme et tuer une jeune femme […] le roman exigeant un relief qui se trouve rarement dans la vie, il est naturel que ce soit justement une fausse biographie qui semble la plus vraie »
Le livre est un grand succès de librairie et plus de 100 000 exemplaires sont vendus en trois mois
Une édition bibliophilique a été réalisée par Pierre de Tartas (Imprimerie du Compagnonnage, 1961) avec des lithographies originales de Gabriel Dauchot.
Le Bal du comte d'Orgel
Le Bal du comte d'Orgel est publié en 1924 par Bernard Grasset, à titre posthume. Le roman raconte un triangle amoureux entre un jeune aristocrate et un couple à la mode. L'intrigue s'inspire de la déception de l'auteur avec la peintre Valentine Hugo10.
Dans son émouvante préface, Jean Cocteau qui a pris part aux corrections des épreuves évoque la mort de son jeune ami :
« Voici ses dernières paroles :
“Écoutez, me dit-il le 9 décembre, écoutez une chose terrible. Dans trois jours je vais être fusillé par les soldats de Dieu.” Comme j’étouffais de larmes, que j’inventais des renseignements contradictoires : “Vos renseignements, continua-t-il, sont moins bons que les miens. L’ordre est donné. J’ai entendu l’ordre.”
Plus tard, il dit encore : “Il y a une couleur qui se promène et des gens cachés dans cette couleur.”
Je lui demandai s’il fallait les chasser. Il répondit : “Vous ne pouvez pas les chasser, puisque vous ne voyez pas la couleur.”
Ensuite, il sombra.
Il remuait la bouche, il nous nommait, il posait ses regards avec surprise sur sa mère, sur son père, sur ses mains.
Raymond Radiguet commence. »
Théâtre
Le Gendarme incompris
Le Gendarme incompris est une pièce en un acte écrite en 1920 par Jean Cocteau et Raymond Radiguet et mise en musique par Francis Poulenc.
La pièce met en scène trois personnages : le commissaire Médor (interprété par Pierre Bertin), un gendarme nommé La Pénultième dont les répliques sont tirées d'un poème des Divagations de Stéphane Mallarmé, et une vieille dame, la Marquise de Montonson 1.
Elle n'est jouée publiquement qu'une fois, le 24 mai 1921, en plus de la répétition générale de la veille. Deux autres séances étaient prévues le 25 et le 26 mai