Sur l'ensemble du territoire des États-Unis, des efforts sont constamment déployés pour préserver et faire connaître l'histoire légendaire, mais souvent tragique, des Amérindiens de l'Amérique du Nord.
Les cultures autochtones ont prospéré sur le continent pendant des milliers d'années et les visiteurs ont la possibilité de les découvrir en étudiant des expositions, en visitant des musées d'histoire vivante, en participant à des manifestations, en explorant d'anciens sites et en discutant avec des Amérindiens. Voici cinq lieux et événements de premier plan aux États-Unis où vous pouvez vous imprégner de la culture amérindienne.
Le National Museum of the American Indian
Washington, D.C.
Premier musée national des États-Unis dédié exclusivement au patrimoine amérindien, le National Museum of the American Indian (Musée national des indiens d'Amérique, NMAI) met en lumière plus de 12 000 ans d'histoire à travers plus de 1 200 cultures indigènes. Le musée propose l'une des plus grandes collections au monde d'art amérindien, d'artéfacts et d'archives photographiques et médiatiques. Des expositions permanentes explorent les religions et les cérémonies autochtones ainsi que la quête d'identité des communautés indigènes. Situé dans le National Mall de Washington, D.C., dans un bâtiment aux lignes courbes en roche calcaire conçu pour représenter une formation rocheuse, le NMAI accueille régulièrement des festivals culturels, des concerts et des symposiums. Au Mitsitam Native Foods Café du musée, les visiteurs peuvent découvrir des plats indigènes et contemporains de toutes les Amériques, tels que des tortillas et des burgers de bison.
Le National Museum of the American Indian à Washington, D.C., vu de l'extérieur

Mandy Jansen/Flickr
Le Cherokee Heritage Center
Tahlequah, Oklahoma
Les contreforts des montagnes Ozark de l'Oklahoma abritent les 18 hectares du Cherokee Heritage Center, le centre du patrimoine cherokee dédié à la préservation de la culture et des artéfacts de la tribu cherokee. Suivez le parcours Diligwa, une exposition d'histoire vivante qui décrit un village cherokee en 1710 et permet aux visiteurs d'assister à des démonstrations de fabrications artisanales, d'écouter des récits ainsi que d'observer la vie quotidienne au début du 18e siècle. Visitez ensuite la reconstitution d'un village rural cherokee de la fin du 19e siècle réalisée par le Centre, l'Adams Corner. Ne manquez pas l'exposition intitulée « Trail of Tears » (La piste des larmes), qui nous plonge dans le déplacement forcé des Cherokees de leurs terres ancestrales dans les années 1830 vers ce qui est aujourd'hui l'Oklahoma. Le Centre propose également des cours culturels qui visent à promouvoir les arts traditionnels cherokee, tels que la poterie et la vannerie, et organise des expositions artistiques annuelles présentant des œuvres cherokee traditionnelles et contemporaines.
Exposition au Cherokee Heritage Center.

Gathering of Nations, le Rassemblement des nations
Albuquerque, Nouveau-Mexique
Considéré comme le plus vaste powwow de l'Amérique du Nord, le Gathering of Nations (le Rassemblement des nations) d'Albuquerque, Nouveau Mexique, attire chaque année des milliers d'indigènes représentant des centaines de tribus. Ces festivités qui se déroulent sur plusieurs jours célèbrent et visent à promouvoir le patrimoine culturel amérindien. Parmi les temps forts figurent des concours de chant, de danse et de percussion qui regroupent plus de 3 000 interprètes représentant plus de 500 tribus nord-américaines. Les participants peuvent également acheter des peintures, des poteries et des bijoux créés par plus de 800 artisans amérindiens et déguster des plats traditionnels comme du pain frit et des pains éclairs frits servis avec du miel ou accompagnés de garnitures pour tacos.
Le Gathering of Nations est le plus vaste powwow de l'Amérique du Nord.

Taos Pueblo
Taos, Nouveau-Mexique
Découvrez la vie d'antan, la culture et l'histoire pueblo à Taos Pueblo, habité en continu par des membres de la tribu des Taos depuis plus de 1 000 ans. Situé au pied de la chaîne Sangre de Cristo, ce site classé au patrimoine mondial de l'UNESCO s'articule autour de la chapelle San Geronimo et de deux vastes bâtiments de plusieurs étages construits dans un style pueblo typique avec de la boue et de la paille. Aujourd'hui, quelque 150 personnes vivent dans ce pueblo et les visiteurs peuvent participer à des visites guidées pour découvrir la culture, l'histoire et le peuple de ce village.
Heard Museum
Phoenix, Arizona
Le Heard Museum à Phoenix, Arizona, expose d'anciens artéfacts et des œuvres d'art contemporaines. Il est dédié à la préservation de la culture et du patrimoine des Amérindiens des États du Sud-Ouest des États-Unis. Près de 44 000 objets, dont des textiles navajo, des bijoux zuni et des œuvres indiennes contemporaines composent cette collection. Les expositions remarquables comprennent une acquisition de l'ancien sénateur américain Barry Goldwater, à savoir plus de 430 poupées indiennes hopi kachina. Assistez à une visite guidée gratuite et consultez le calendrier des événements pour participer à des cours éducatifs ou à l'exposition d'art annuelle du musée, Indian Fair and Market (Salon et marché indien).
Objets exposés au Heard Museum de Phoenix.

Kevin Spencer/Flickr
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Susette La Flesche, Susette LaFlesche Tibbles ou Inshata Theumba est une écrivaine, conférencière et artiste d’origine amérindienne, du peuple Omaha, qui a milité pour les droits des Amérindiens.
L’assimilation culturelle

Née en 1854 dans le Nebraska, Susette, ou Inshata Theumba (yeux brillants) est la fille de Mary Gale, ou Hinnuaganun (une femme) et de Joseph LaFlesche, ou Insta Maza (œil de fer), le dernier chef des Omahas. Mary est la fille de Ni-co-ma, amérindienne Iowa, et de John Gale, chirurgien. Joseph est lui-même le fils d’un immigrant français et de Waoowinchtcha, sa femme, amérindienne du peuple Ponca. Adopté par le chef du peuple omaha, Joseph lui succède et devient leur dernier chef traditionnel. Susette perd sa mère très jeune, alors qu’elle a environ un an. Par la suite, Joseph se remarie avec une femme Omaha, avec qui il aura d’autres enfants.
Famille influente parmi les Omahas, les La Flesches prônent pour leurs enfants, et pour le futur de leur peuple, l’assimilation culturelle. Ainsi, ils soutiennent les écoles de missionnaires et engagent des professeurs blancs pour leurs cinq enfants. Susette et ses jeunes sœurs, Marguerite et Susan, sont envoyées faire leurs études dans une école de filles dans le New Jersey, où elles reçoivent une excellente éducation. Très vite, Susette se révèle douée pour les études et en particulier pour l’écriture. Après ses études, Susette travaille en tant qu’institutrice dans la réserve Omaha.
Le procès de Standing Bear
Lorsque les Poncas sont déportés depuis leurs terres dans le Nebraska vers la Grande réserve Sioux, étant donné leurs propres origines Ponca, Susette La Flesche et son père se rendent à Oklahoma pour enquêter sur les conditions du déplacement. Ils y découvrent une situation désastreuse : les Poncas ont été déportés trop tardivement dans l’année pour planter des cultures, les fournitures promises par le gouvernement sont en retard et une épidémie de malaria s’est déclarée.
Près d’un tiers de la tribu meurt l’année suivant la déportation, parmi lesquels le fils du chef Standing Bear. Lorsque Standing Bear quitte la réserve, avec quelques hommes, pour enterrer son fils dans la terre de ses ancêtres, ils sont arrêtés par le gouvernement fédéral. Susette travaille alors avec le journaliste Thomas Tibbles pour publier dans le Omaha World Herald les conditions de déportation des Poncas, et pour dénoncer l’arrestation de Standing Bear. Cette couverture permettra au chef Ponca d’obtenir l’aide juridique bénévole de deux avocats lors de son procès, au cours duquel Susette lui sert d’interprète. Elle y témoigne également des conditions de vie dans la réserve indienne. Standing Bear conteste l’absence de motif pour son arrestation et son emprisonnement, arguant du fait que les Amérindiens ont les mêmes droits que les citoyens états-uniens. Il a gain de cause, et le procès attire une attention nationale, devenant emblématique pour les droits civils des Amérindiens.
A la suite du procès, Susette et son demi-frère Francis, devenu ethnologue, accompagnent Standing Bear dans une tournée de conférences à l’est des États-Unis. Susette traduit les discours de Standing Bear et donne également ses propres conférences. Avec Thomas Tibbles, elle témoigne à Washington, devant un comité du congrès, des conditions de déportation des Poncas, et elle s’exprime en faveur des droits des Amérindiens. En 1881, elle épouse Thomas, avec qui elle s’installe dans le Nebraska. Elle écrit des romans, des nouvelles, des essais, mais se consacre également à la culture de sa terre en tant que membre de la réserve Omaha. En parallèle, le couple continuer à enquêter et écrire sur les conditions de vie dans les réserves amérindiennes.
En 1887, Susette et Thomas accompagnent à nouveau Standing Bear lors d’une tournée de conférences en Angleterre et en Ecosse. En 1890, ils dénoncent le Massacre de Wounded Knee, au cours duquel entre 300 et 350 Amérindiens de la tribu Lakota Miniconjou sont massacrés par l’armée américaine.
Susette La Flesche meurt le 26 mai 1903, à l’âge de quarante-neuf ans.
Liens utiles
Susette « Bright Eyes » La Flesche Tibbles
Fiche Wikipédia de Susette La Flesche (anglais)
Œuvre de Susette La Flesche (anglais)