Dans l'histoire du XVIIème siècle
- Par frederique Roustant
- Le 13/12/2024
- 0 commentaire
Aujourd'hui 14 Mai
14 mai 1610 : assassinat du roi de France Henri IV, un événement parmi les plus connus de l'histoire de ce pays et qui constitue le dernier décès de ce type d'un souverain français. Roi de Navarre, il accéda finalement au trône de France suite à l'assassinat de son beau-frère Henri III (1551-1589) en 1589, mais son pouvoir était contesté dans le contexte des guerres de religion. Baptisé catholique, mais élevé comme protestant, c'est en tant que défenseur de la religion réformé qu'il reconquit le reste du royaume des mains des ultra-catholiques avant de se convertir pour une énième fois au catholicisme en 1593, un an avant son sacre. Mais cela ne suffit pas à contenter une partie des catholiques qui doutaient de la sincérité de sa conversion et ne lui pardonnaient pas son passé protestant, ni même une partie des protestants qui ne lui pardonnaient pas ce nouveau changement de camp et sa nouvelle vie servant les intérêts des catholiques. C'est ainsi qu'Henri IV fit l'objet d'une vingtaine de tentatives d'assassinat durant son règne. L'édit de Nantes qui accorda la liberté de culte aux protestants et mit ainsi un terme aux guerres de religion en 1598 apaisa certes la situation, mais pas durablement. Son choix de prendre le parti d'un prince protestant contre l'empereur du Saint-Empire en pleine querelle de succession vint, en effet, raviver les tensions avec une partie des catholiques. Le roi prépara alors une expédition militaire dans le cadre de la guerre de Succession de Juliers (de 1609 à 1614) et devait également préparer le couronnement de sa femme, lequel eut lieu le 13 mai 1610. C'est dans ce contexte qu'Henri IV se rendit le 14 mai 1610 chez son surintendant des Finances et principal conseiller Maximilien de Béthune, duc de Sully (1559-1641), qui habitait à proximité du domicile royal au Louvre, raison pour laquelle il ne se fit accompagner que d'une faible escorte. Mais le carrosse royal était alors suivit par François Ravaillac (1577-1610), un fervent catholique qu'on présente parfois comme déséquilibré et qui avait d'abord tenté de convaincre le roi de combattre les huguenots avant de se décider à l'éliminer. Celui-ci rattrapa le carrosse royal rue de la Ferronnerie - actuel 1er arrondissement - alors qu'il était arrêté par une foule que le roi saluait, et sauta sur l'occasion pour lui porter trois coups de couteau. Le second coup l'atteint au poumon droit et Henri IV mourut peu après au palais du Louvre, tandis que son agresseur ne chercha pas à fuir et fut capturé avant d'être condamné à mort. Son exécution pour régicide fut particulièrement horrible avec toute une cérémonie qui incluait notamment un écartèlement public et qui préfigure celle de Robert-François Damiens (1715-1757), coupable d'avoir tenté d'assassiner Louis XV un siècle plus tard. Plusieurs personnes ayant manifesté de la sympathie pour son acte furent également jugées. À sa mort, son fils Louis XIII (1601-1643) - mort lui aussi un 14 mai - lui succéda à seulement huit ans et c'est ainsi qu'une régence fut mise en place avec sa veuve Marie de Médicis (1575-1642). Cette période fut marquée par tout un processus d'hommage et d'idéalisation du défunt roi qui contribua à forger une image très positive d'Henri IV au sein du roman national, et ce, jusqu'à nos jours, alors même qu'il était globalement détesté, ou du moins très clivant, de son vivant, malgré ses bonnes réalisations. Il s'y développa également plusieurs théories impliquant des puissances étrangères dans cet assassinat, telles l'Espagne et l'Autriche, même si ces théories ne sont pas attestées et sont notamment réfutées par certains historiens. |
---|
Ajouter un commentaire