Voltaire à Sanssouci
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En juin 1750 Voltaire est reçu à Sanssouci par la cour de Prusse, où il doit revoir les poèmes du roi. Une chambre porte même son nom dans le château.
. Le 27 juillet, il est à Berlin. C’est l’enchantement. Magnifiquement logé dans l’appartement du maréchal de Saxe, il travaille deux heures par jour avec le roi qu’il aide à mettre au point ses œuvres. Le soir, des soupers délicieux avec la petite cour très francisée de Potsdam où il retrouve Maupertuis, président de l’Académie des sciences de Berlin, La Mettrie, d’Argens. Il a sa chambre au château de Sans-Souci et un appartement dans la ville au palais de la Résidence. En août, il reçoit la dignité de chambellan, avec l’ordre du Mérite.
Voltaire va passer plus de deux ans et demi en Prusse (il y termine Le Siècle de Louis XIV et écrit Micromégas). Mais après l’euphorie des débuts, ses relations avec Frédéric se détériorent, les brouilles se font plus fréquentes, parfois provoquées par les imprudences de Voltaire (affaire Hirschel).
Un pamphlet de Voltaire contre Maupertuis (ce dernier avait commis, en tant que président de l’Académie des sciences, un abus de pouvoir contre l’ancien précepteur de Mme du Châtelet, König, académicien lui aussi) provoque la rupture. Le pamphlet, La Diatribe du docteur Akakia, est imprimé par Voltaire sans l’accord du roi et en utilisant une permission accordée pour un autre ouvrage. Se sentant berné, furieux que l’on attaque son Académie, Frédéric fait saisir les exemplaires qui sont brûlés sur la place publique par le bourreau. Voltaire demande son congé.
Il quitte la Prusse le 26 mars 1753 avec la permission du roi. Il ne se dirige pas tout de suite vers la France, faisant des arrêts prolongés à Leipzig, Gotha et Kassel où il est fêté, mais à Francfort, ville libre d’empire, Frédéric le fait arrêter le 31 mai par son résident le baron von Freytag, pour récupérer un livre de poésies écrit par lui et donné à Voltaire, dont il craint que ce dernier ne fasse mauvais usage (Voltaire en fait dans son récit de l’évènement « l’œuvre de poéshie du roi mon maitre »). Pendant plus d’un mois, Voltaire, en compagnie de Mme Denis venue le rejoindre, est humilié, séquestré, menacé et rançonné dans une série de scènes absurdes et ubuesques. Enfin libéré, il peut quitter Francfort le 8 juillet.
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Voltaire à la Cour de Frèdèric II
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Correspondances
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A Paris,
ce 15 octobre
1749.
Sire, si je viens faire un effort, dans l'étataffreux où je suis, pour écrire à M. d*Aa
gens, je ferai bien un autre pour me mettre aux pieds de Votre Majesté. J
J'ai perdu un ami de vingt-cinq ans un grand homme qui n'avait de défaut
d'être une femme et que tout Paris regrette et honore.
On ne lui a pas peut êtrerendu justice pendant sa vie, et vous n'avez peut-être pas jugé d'elle comme vous
auriez fait, si elle avait eu l'honneur d''être connue de Votre Majesté. Mais une femme qui a été capable de traduire Newton et
Virgile, et qui avait toutes les vertus d'un honnête homme, aura sans doute part à vos regrets.
L'état où je suis depuis un mois ne mois laisse guère d'espérance de vous revoir ja-mais mais je vous dirai hardiment que si
vous connaissiez mieux mon cceur, vous pourriez avoir aussi la bonté de regretter un homme qui certainement dans Votre Majesté n'avait aimé que votre personne.
Vous êtes roi, et par conséquent vous êtes accoutumé à vous défier des hommes.
Vous avez pensé, par ma dernière lettre, ou que je cherchais une défaite pour ne
as venir à votre cour, ou que je cherchais un prétexte pour vous demander une légère faveur.
Encore une fois, vous ne me connaissez pas. Je vous ai dit la vérité, et
a vérité la plus connue à Lunéville. Le roi. de Pologne Stanislas est sensiblement afligé, et je vous conjure, sire, de sa part et
en son nom, de permettre une nouvelle éditiion de l'Anti/Machiavel, où l'on adoucira ce
que vous avez dit de Charles XII et de lui vous en sera très obligé. C'est le meill eur prince qui soit au monde; c'est le plus
passionné de vos admirateurs et j'ose croire que Votre Majesté aura cette condescendance pour sa sensibilité qui est
extrême.
BILLET DE CONGÉ DE VOLTAIRE
on, malgré vos vertus non, malgré vos appas,
Mon âme n'est point satisfaite? Non.vous n'êtes qu'une coquette
qui subjuguez les coeurs
correspodances suite
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Voltaire et le président de Brosses :
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Au XVIII° siècle, à une époque où la culture française dominait en Europe, Voltaire dominait la culture française. Son œuvre comprend un vaste ensemble d'écrits dans tous les genres littéraires, dont 56 pièces de théâtre,des dialogues, des ouvrages historiques, des romans et des contes, des vers et de la poésie épique, des essais, des articles scientifiques et culturels, des pamphlets, de la critique littéraire et plus de 20 000 lettres.
Voltaire était né le 21 novembre 1694 et vécut jusqu'à l'âge de 83 ans. Il choisit la carrière des Lettres contre la volonté de son père, qui disait qu'il ne pourrait pas vivre de sa plume. Quoi qu'il en soit, à l'époque où il avait une quarantaine d'années, Voltaire était à la fois un écrivain renommé et un homme riche.
Un écrivain engagé
Voltaire est connu pour ses écrits philosophiques, pour sa grande ironie et pour sa lutte contre l'injustice, l'intolérance, la cruauté et la guerre. En France , dans les années 17.." , il était l'écrivain menant le combat pour des réformes politiques et sociales dont on parlait le plus. Comme ses écrits critiquaient le roi et l'Eglise, il vécut la plus grande partie de sa vie dans la crainte constante d'être emprisonné. C'est pourquoi il passa relativement peu d'années à Paris: y séjouner était pour lui soit interdit, soit trop dangereux.
Voltaire était fils de notaire. De 9 à 17 ans, il suivit les cours du collège jésuite Louis-Le-grand. Quand il l'eut quitté, son père lui trouva une place dans un cabinet d'avocats, mais Voltaire désirait se consacrer à la littérature. Il passait la majeure partie de son temps dans les salons et devint l'animateur de la société parisienne.
11 mois à la Bastille
En 1717, Voltaire fut arrêté et envoyé à la Bastille pour offenses envers le régent, Philippe II d'Orléans. Il fut libéré onze mois plus tard quand il fut établi qu'il avait été accusé faussement. Pendant son emprisonnement, il écrivit sa première pièce, "Œdipe", qui lui acquit beaucoup d'estime quand elle fut jouée à sa sortie de prison. Voltaire continua à écrire pour le théâtre et croyait qu'il pourrait gagner à la fois gloire et richesse dans la carrière qu'il avait choisie.
2° séjour à la Bastille
En 1726, au théâtre, Voltaire fit une remarque habile au Chevalier de Rohan, un jeune noble, qui comprit que Voltaire le méprisait. Pour se venger, Rohan fit rosser Voltaire par ses gens, tandis qu'il regardait la bastonnade de son carrosse. Bien qu'il n'ait pas été très athlétique, Voltaire prit des leçons d'escrime et voulait provoquer Rohan en duel. Pour éviter une affaire, la puissante famille de Rohan fit publier une lettre de cachet et Voltaire fut arrêté et jeté à la Bastille. Il fut relâché contre la promesse qu'il quitterait le pays et irait en Angleterre.
Plus de liberté en Angleterre
L'épisode avec le chevalier de Rohan laissa sur Voltaire une empreinte indélébile et à partir de ce moment-là il devint un défenseur de la réforme de la justice et de la société. Pendant son séjour en Angleterre, il rencontra les intellectuels les plus importants du pays. Il fut impressionné par la plus grande liberté d'opinion qu'il y avait en Angleterre et fut profondément influencé par Isaac Newton et John Locke. Quand il fut autorisé à rentrer en France, Voltaire assura sa situation financière puis poursuivit sa carrière littéraire en ayant pour but d'établir la vérité, de la publier dans ses œuvres et d'agir pour la réforme de la société.
La monarchie de droit divin
Par ses écrits, Voltaire essaya d'amener une réforme des structures sociales et judiciaires de l'époque. Au XVIII° siècle, en France, la totalité du pouvoir était entre les mains du roi et de l'Eglise. L'Eglise enseignait que l'autorité pour déterminer ce qui était bon et ce qui était mauvais était entièrement dévolue au roi par Dieu. Le roi était complètement au-dessus des lois; son bon plaisir était la loi. L'Eglise inculquait à la l'opinion générale le respect de la monarchie de droit divin et, en retour, le roi protégeait l'autorité de l'église catholique en France. Ainsi, c'était un système de contrôle des consciences, et tant que le peuple croyait au droit divin des rois, les rois et l' Eglise, et ceux qui avaient une fonction à leur service (les nobles et le haut-clergé) maintenaient leurs privilèges par rapport au reste de la population.
Le système judiciaire en France
Au XVIII° siècle, il y avait 350 coutumes différentes en matière de loi dans les différentes provinces françaises. Il était difficile pour un sujet de savoir quelle était la loi dans tel lieu et dans tel cas. Les charges judiciaires étaient vénales et il n'était pas nécessaire d'avoir une expérience antérieure. Les juges prononçaient les sentences d'après les lois existantes au nom du roi, qui leur avait délégué le pouvoir qu'il détenait de droit divin. Une personne arrêtée pouvait être maintenue en prison pendant des mois avant qu'un procès ne soit tenu. Il n'y avait pas de jury, la torture pouvait être appliquée pour obtenir les aveux et, si la culpabilité était établie, les biens de la personne étaient confisqués par le roi. Les lois pénales étaient confuses. De nouvelles lois contredisaient les anciennes, et il y avait souvent matière à discussion. Presque chaque décision prise par un juge pouvait être attaquée et contestée d'après une autre loi. De cette façon, le pouvoir des juges était illimité.
Arrêté sans procès
Quand on voulait faire procéder à une arrestation sans que la loi ait été violée, on pouvait, si l'on avait de l'influence, obtenir une garantie secrète, appelée lettre de cachet qui était contresignée par le secrétaire d'Etat et fermée par le sceau royal. La personne nommée dans la lettre de cachet devait se rendre dans une certaine prison ou s'exiler, soit à l'étranger, soit dans telle ville de France. La victime restait en prison ou en exil pour une période indéterminée. Elle ne pouvait pas se défendre puisqu'il n'y avait pas eu d'accusation, ni de procès.
La censure
Il n'était pas facile d'être un écrivain favorable à la réforme de la société au XVIII° siècle en France. Tous les écrits étaient examinés par les censeurs officiels avant de pouvoir être publiés. En 1741 il y avait soixante-seize censeurs officiels. Avant que le livre n'obtienne "la permission et le privilège du roi", le censeur devait attester que le livre ne contenait rien de contraire à la religion, à l'ordre public ou aux bonnes mœurs. Un livre publié sans la permission du gouvernement pouvait être brûlé par l'exécuteur public, l'imprimeur et l'auteur arrêtés et mis en prison. Beaucoup d'œuvres de Voltaire furent brûlées par l'exécuteur public.
Une censure plus sévère
En 1757, un homme du nom de Damiens tenta d'assassiner Louis XV. En réponse à cet attentat sur le roi, un nouvel édit stipula que quiconque serait convaincu d'avoir écrit ou imprimé des oeuvres tendant à attaquer le pouvoir ou la religion, ou à troubler l'ordre et la tranquillité du royaume serait mis à mort. En 1764 un autre décret interdit la publication d'écrits sur les finances de l'Etat. Livres, pamphlets et même préfaces de pièces de théâtre étaient soumis à un examen détaillé et contrôlés. Des sentences qui allaient du pilori à neuf ans de galères furent prononcées pour la vente ou l'achat de publications critiquant l'ordre établi. Pendant presque toute sa vie Voltaire jugea nécessaire d'avoir prêts les moyens de fuir s'il apprenait que la police le recherchait.
La presque totalité des écrits de Voltaire étaient interdits
A cause de lois de censure, Voltaire écrivit fréquemment de manière anonyme et la vente de la plupart de ses livres était interdite. De toute façon, en raison de son talent d'écrivain et de son esprit étincelant, un texte de Voltaire qui était interdit était très demandé.
Voltaire et les autres écrivains français qui voulaient échapper à la censure faisaient imprimer leurs œuvres à Amsterdam, La Haye ou Genève puis les faisaient entrer clandestinement en France. Voltaire nia être l'auteur de beaucoup de ses écrits et parfois même rédigea la critique ou la dénonciation de ses propres livres. Il utilisait aussi d'autres moyens pour masquer ses idées sur la nécessité de réformer la société. Ses pièces et ses contes ( contenant des exemples d'injustice similaires à ce qui se passait en France) étaient souvent situés dans le passé ou dans des pays étrangers ou imaginaires. Une autre technique consistait à publier sans faire de conclusion et à laisser le lecteur ou la lectrice faire son propre jugement. Voltaire était souvent appelé le Génie de la Moquerie. Il utilisait la logique et l'humour pour démontrer que l'opinion opposée à la sienne était ridicule,- et dans cette technique, Voltaire était passé maître.
Pas de droits d'auteur
Les droits d'auteur n'existaient pas à cette époque et il était normal pour les éditeurs d'imprimer tout ce qui tombait entre leurs mains et de ne pas partager leurs bénéfices avec l'écrivain. C'est pourquoi Voltaire retira très peu de profit de ses écrits. Il comprit très tôt qu'il était nécessaire d'avoir des moyens de subsistance indépendants s'il voulait encourager la réforme de la société par ses livres.
La fortune de Voltaire
Voltaire était millionnaire vers la quarantaine. Quand il avait une vingtaine d'années, il cultiva l'amitié de riches banquiers, en particulier des frères Paris. C'est par eux qu'il apprit à investir, à spéculer etc… les frères Paris avaient un contrat pour fournir à l'armée française nourriture et munitions et ils l' invitèrent à participer avec eux à cette entreprise extrêmement profitable. Quand il était en Angleterre, il remarqua qu'on pouvait gagner beaucoup d'argent dans le commerce extérieur et il investit dans des bateaux qui naviguaient autour du monde. Il investit aussi dans les œuvres d'art, prêta à des particuliers et prit des intérêts sur les prêts.
Le secrétaire de Voltaire, Longchamp, rapporte que les revenus de Voltaire en 1749 étaient de 80 000 francs, ce qui correspond approximativement à 600 000 $ ( 592 200 Euros) actuellement. Voltaire garda des placements qui rapportaient 45 000 francs dans plusieurs pays étrangers. Cela était fait pour assurer ses moyens de subsistance au cas où il aurait à quitter la France rapidement.
L'oeuvre de Voltaire
Voltaire dans son œuvre dénonce la guerre, l'intolérance religieuse et l'injustice politique et sociale. Ses écrits ont eu une grande influence sur la Révolution française de 1789 et sur la Révolution américaine de 1776.
Il faut lire les livres de Voltaire pour comprendre pourquoi il fut considéré comme le plus grand écrivain de son temps en Europe et pourquoi il est encore écouté aujourd'hui.
Voltaireracontè par Emilie du Châtelet
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