Dordogne une tradition la maîade
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Une tradition que l'on y perpétue est la maïade. Ce sont ces jeunes pins dont le tronc est couvert de lierre et les branches de fleurs de papier.
Dressés dans la nuit du 30 avril au 1er mai, ils honorent une personne du village, ami, voisin ou élu, à l'occasion d'un anniversaire ou d'un départ à la retraite.
Cette pratique date de la Révolution française où l'on plantait des mais devant la maison d'un élu de la République.
Aujourd'hui, la tradition s'est élargie et beaucoup de villages landais se parent de ces mâts fleuris.
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Contrairement au terrible charivari dont le cérémonial stigmatisait ceux que l’on accusait d’avoir transgressé les règles de la communauté, la « maïade » est une fête en l’honneur des nouveaux élus. Elle consiste à planter le « Mai ». Cette tradition marque la reconnaissance de la société envers ses élus…
Sa préparation fait l’objet d’un rituel auquel toute la population du lieu est associée. La plupart du temps ce sont les conseillers municipaux déjà en place et proches de l’élu qui vont en être « secrètement » les organisateurs, mais jamais l’élu lui-même.
– Aller d’abord couper cet arbre, le plus haut et le plus droit, l’élaguer, le transporter, préparer le message honorifique et puis l’emblème de la République : un ou deux drapeaux tricolores croisés, ou un par élu (en faisceau) s’il s’agit d’un mât collectif.
– Faire naitre « en secret », lors d’une mémorable soirée, les traditionnelles fleurs en crépon qui y seront posées, en cercle ou en guirlande.
– Accompagner ceci d’au moins une montagne de craquantes merveilles et de blond vin blanc moelleux… car travail et bavardage donnent faim et soif !
Enfin, dernier élément de ce secret de polichinelle, l’élu lui-même qui sait bien ce qui l’attend, fort ému souvent d’être le centre de cette fête et de voir ce cortège envahir joyeusement sa demeure. Il a prévu bien sûr, et généreusement, tout ce qui va accompagner cette plantation en son jardin (ou en terrain public si le Mai est collectif).
Que ces agapes soient l’occasion de fêter sa victoire ou de réconcilier magnanimement les parties adverses, elles marqueront le début de sa vie publique : un acte d’investiture officielle, un engagement au service des siens, symbolisé par leur venue spontanée en son domicile.
Cette pratique propre au grand Sud-Ouest s’étend actuellement à tous ceux que l’on veut honorer : patrons, enseignants, nouveaux mariés ou couples nouvellement installés dans une maison, artisans si désirés en milieu rural, ou bien encore anniversaires.
Ainsi a perduré à travers les siècles l’arbre de Mai : des rites de fécondité liés au retour de la frondaison aux révoltes paysannes… arbre de la Liberté en 1794 et Mai des élus aujourd’hui.
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