Le bourreau de louis XVI Samson
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Quelques semaines après la mort de Louis XVI et cependant que des journaux relaient certaines voix révoquant en doute la sérénité intrépide du roi sur l’échafaud, le bourreau Charles-Henri Sanson qui avait, de sa propre main, procédé à la décapitation, rétablit la vérité, étant de fait un témoin privilégié des derniers instants du monarque déchu
Voici la lettre qu’il écrivait à ce sujet à M. Bérard, rédacteur du Bulletin national : « L’article inséré dans le n°42 du Journal de Bruxelles sur les dernières paroles de Louis Capet, est le même que celui qui est inséré dans le n°410 du Thermomètre du jour. J’ai déjà écrit pour le démentir, comme étant de toute fausseté. Voici la copie exacte de ma lettre pour détruire l’anecdote ou l’on me faisait parler :
« Descendant de la voiture pour l’exécution, on lui dit qu’il fallait ôter son habit. Il fit quelques difficultés, en disant qu’on pouvait l’exécuter comme il était. Sur la représentation que la chose était impossible, il a lui-même aidé à ôter son habit. Il fit encore la même difficulté lorsqu’il s’agit de lui lier les mains qu’il donna ensuite lui-même lorsque la personne qui l’accompagnait lui eut dit que c’était un dernier sacrifice.
« Alors il s’informa si les tambours battraient toujours : il lui fut répondu qu’on n’en savait rien, et c’était la vérité. Il monta sur l’échafaud et voulut s’avancer sur le devant comme pour parler ; mais on lui représenta que la chose était impossible. II se laissa alors conduire à l’endroit où on l’attacha ; et d’où il s’est écrié très haut : Peuple, je meurs innocent ! Se tournant vers nous, il nous dit : Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m’inculpe ; je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français.
« Voilà ses véritables et dernières paroles. L’espèce de petit débat qui se fit au pied de l’échafaud roulait sur ce qu’il ne croyait pas nécessaire qu’il ôtât son habit et qu’on lui liât les mains. Il fit aussi la proposition de se couper lui-même les cheveux.
« Pour rendre hommage à la vérité, il a soutenu tout cela avec un sang-froid et une fermeté qui nous a tous étonnés. Je reste très convaincu qu’il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion, dont personne ne paraissait plus pénétré et plus persuadé que lui.
« Vous pouvez vous servir de ma lettre, comme contenant les choses les plus vraies et la plus exacte vérité. »
Signé Samson, Exécuteur des jugements criminels.
Ce 23 février 1793.
Vers 1860, rapporte le Salut public de Lyon, mourait, dans les environs de Vinay (Isère), le nommé Pierrard, dit le Trembleur, vieillard de plus de 90 ans. Cet homme, perruquier de son état, et jadis tambour au service de la République, commandait, comme tambour-maître, les tambours auxquels le général Santerre ordonna le roulement qui coupa la parole à Louis XVI sur l’échafaud.
On l’appelait le Trembleur parce que toutes les fois qu’il parlait de cet événement, il éprouvait un tressaillement si fort que sa tête se balançait sur ses épaules comme celles d’un poussah.
« Causes célèbres de tous les peuples », paru en 1858
et « Collection de précis historiques », paru en 1862)
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Archive sonore de l’émission Europe 1
« Au cœur de l’Histoire
» en date du 14 décembre 2016 –
Franck Ferrand
nous raconte l’histoire
de la plus célèbre et sinistre dynastie
de bourreaux
: les Sanson
. Il reçoit Philippe Bélaval
, le directeur du Centre des Monuments Nationaux
, qui propose un parcours Révolutionnaire
dans la Conciergerie.
(Illustration à la une : SANSON (
Charles-Henri, 1739-1806)
bourreau, il guillotina Louis XVI
. Lettre autographe signée en tête «
M. Sanson” et rédigée à la 3e personne,
31 août 1790, à l’avocat maton.
1 page obl. in8. Très rare lettre du célèbre bourreau.)
Pour en savoir plus voir le billet
publié sur le site de l’émission Europe1
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