Alain Fournier et Epineuil la maison du grand Maulnes
"J'ai l'intention d'écrire "sur mon visage" quelque chose de central et de très beau. Ce sera plus simple et plus doux qu'une main de femme, la nuit, qui suit avec grand'pitié la ligne douloureuse de la figure humaine. Et cependant ceux qui le liront s'étonneront d'une odeur de pourriture et de scandale. Pour décrire les différents visages de mon âme, il faudra que Celle qui parle de mon visage, ose imaginer les masques de mon agonie à venir, il lui faudra penser à ce hoquet sanglant qui marque enfin la délivrance et le départ de l'âme : alors seulement seront évoqués les étranges paradis perdus dont je suis l'habitant".
(Correspondance Jacques Rivière-Alain-Fournier, 18 juin 1909).
Alain est souvent associé au Grand Maulnes,mais savez vous que son véritable nom est Henri Alban Fournier.Ce n'est qu'en décembre 1907 décide de prendre ce demi-pseudonyme littéraire en faisant paraître dans la grande Revue un article intitulé "le corps de la femme" pour se différencier d'un célèbre coureur automobile de l'époque.
L'enfance et l'adolescence (1886-1904)
Bon papa Barthe
maman Barthe (dessin Alain Fournier)
Henri Fournier donc est né le 3 octobre 1886 à la Chapelle-d'Angillon,’où était originaire sa mère : Albanie Barthe (Millie dans le roman). situé au nord du département du Cher, dans la petite maison de ses grands-parents maternels,Il porte en deuxième prénom, à la suite de sa mère, un nom qui rappelle l'origine de son grand-père, né à Alban en Albigeois. Dernier descendant de la famille des Marquis de Pujol de Saint-André de la Tapie, Matthieu Barthe, "ancien berger, ancien soldat, ancien gendarme" raconte Isabelle, a conservé son accent du midi et sa bonhommie du sud. Veuf, et beaucoup plus âgé qu'elle, il a épousé Adeline Blondeau, "la plus jolie fille du pays", berrichonne née à Sury es Bois à quelques kilomètres de La Chapelle d'une famille de paysans. Ils n'eurent qu'une fille, Albanie, la mère d'Henri.. l'enfant issu d'un milieu d'instituteurs,coule des jours heureux en Berry. Après cinq années passées à Marçais, près de Saint-Amand-Monrond,
En 1891, son père Augustin Fournier est nommé directeur de l’école d’Épineuil-le-Fleuriel(Sainte-Agathe dans le roman) : « Une longue maison rouge avec cinq portes vitrées, sous des vignes vierges, à l’extrémité du bourg ; une cour immense avec préau et buanderie qui ouvrait en avant sur le village par un grand portail ; (…) Ma mère que nous appelions Millie et qui était bien la ménagère la plus méthodique que je n’ai jamais connue, était entrée aussitôt dans les pièces remplies de paille poussiéreuse et tout de suite, elle avait constaté avec désespoir comme à chaque déplacement que nos meubles ne tiendraient jamais dans une maison si mal construite. Quant à moi, coiffé d’un grand chapeau de paille à ruban, j’étais resté là, sur le gravier de cette cour étrangère à attendre et à fureter petitement autour du puits et sous le hangar. »
Augustin Fournier, père d'Henri, est, quant à lui, né à Nançay, village de Sologne situé à une vingtaine de kilomètres de La Chapelle. Aîné de six enfants, Augustin, qu'on appelle Auguste, est instituteur et c'est au cours de son premier poste au Gué de la Pierre, hameau voisin de La Chapelle, qu'il rencontre sa future femme Albanie, elle aussi institutrice. La mère d'Augustin s'appelle Charpentier de son nom de jeune fille et c'est le nom que choisira Henri pour les grands-parents de François Seurel dans Le Grand Meaulnes, même si le modèle en est ses grands-parents Barthe.
Albanie Barthe Augustin Fournier
Trois ans après la naissance d'Henri, naît sa soeur Isabelle. Souffrant d'une malformation de la hanche (elle avait eu les hanches déboitées à la naissance), elle restera très handicapée toute sa vie, et ce, malgré plusieurs opérations douloureuses subies alors qu'elle n'était pas encore adolescente. François Seurel, dans Le Grand Meaulnes, est dit souffrir de coxalgie, une maladie des hanches, caractère très certainement inspiré par la situation physique de sa soeur. Les deux enfants sont en effet très proches l'un de l'autre depuis leur plus tendre enfance : "je puis bien dire que pendant mon enfance entière, et jusqu'au jour même où Jacques surgit à son côté, il fut le seul être présent pour moi au monde", dit Isabelle dans Les Images d'Alain-Fournier. Elle épousera son meilleur ami, Jacques Rivière, en 1910 et restera toute la vie d'Alain-Fournier sa plus grande confidente. Elle consacra le reste de sa propre vie à la mise en valeur de l'oeuvre de son frère, malgré les nombreuses critiques et oppositions auxquelles elle dut faire face.
A la naissance d'Henri, les Fournier sont nommés à Marçais dans le sud du département puis cinq ans plus tard à Epineuil le Fleuriel.
Le village et la maison d'Epineuil serviront de décor et de cadre à la majeure partie de l'histoire du Grand Meaulnes. A l'entrée de l'école,
"une longue maison rouge aux cinq portes vitrées", il est écrit aujourd'hui: "C'est dans cette école où Alain-Fournier fut élève de 1891 à 1898 que naquit le personnage d'Augustin Meaulnes". Monsieur Lullier, qui fut instituteur depuis les années soixante dans cette école, avait consacré tout son temps libre à repérer les lieux décrits dans le roman, à retrouver les habitants du village encore vivants.Henri et sa soeur firent leurs études primaires dans cette école, dans la classe de leur père.
Cour de l'Ecole d'Epineuil |
arrière de l'Ecole d'Epineuil |
Jardin de l'Ecole d'Epineuil |
lycée Voltaire 1898
Le jeune Henri y sera son élève jusqu'en 1898, avant d'entrer en sixième, comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris,
Le 3 octobre 1898, Henri, qui a douze ans, entre au lycée Voltaire à Paris pour y faire sa classe de sixième. "Il s'arrachait au doux jardin lumineux de notre enfance", dit Isabelle dans Les Images.
Durant ces deux premières années à Paris, Henri est pensionnaire chez Mme Bijard, une ancienne ajointe de Mr Fournier à Epineuil et qui dirige un pensionnat de jeunes filles. "Mornes matinées des dimanches matins au fond de la cour du 196 rue de la Roquette" (1903), "Paris que j'ai commencé par haïr d'une haine de paysan" (1905), écrira-t-il plus tard avant de partir à la découverte des trésors de Paris. Il est tout de même choyé par Mme Bijard et il collectionne tous les premiers prix. En 1901, Mme Bijard ayant quitté ses cours, Henri est pensionnaire à Voltaire où il restera jusqu'à la fin de la quatrième. Se sentant isolé, il rêve de devenir marin, influencé par les histoires d'aventures de son père.
Au terme de cette quatrième, Henri quitte alors le lycée Voltaire. A son arrivée à Brest, son avance est telle qu'il tente de passer directement de la quatrième à la seconde marine. Il prépare l'Ecole Navale et son admission au Borda, navire école. Mais la vie y est bien plus dure qu'à Voltaire et à cause de l'éloignement, il ne peut rentrer chez ses parents que pour les vacances de Pâques. Brest le marquera néanmoins et Le Grand Meaulnes doit à cette période d'être rempli d'images et d'allusions marines, alors même que Frantz de Galais est supposé aspirant de marine.
Au premier trimestre de la rentrée 1902, Henri obtient du lycée de passer un baccalauréat anticipé qu'il réussit. A Noël, il rentre chez ses parents à La Chapelle d'Angillon et leur annonce qu'il ne retournera plus à Brest. Il va terminer ses études à Paris. Il entre début janvier au lycée Henri IV comme pensionnaire pour y faire sa philo puis à la fin du mois, quitte Paris pour Bourges où il entre comme pensionnaire au lycée qui porte aujourd'hui son nom. Il écrit: "quand je dis lycée, je pense à Bourges où les draps étaient aussi puants que les plus puants de la caserne" (24 juin 1906).
Mais il est plus proche de sa famille, ses parents ayant demandé leur nomination à La Chapelle d'Angillon pour se rapprocher de Maman Barthe qui vient de perdre son mari.
C'est à Bourges qu'Henri situera le personnage de Valentine dans Le Grand Meaulnes et au jardin de l'archevêché, les rendez-vous de la petite couturière avec Frantz. Et la mairie-école de La Chapelle d'Angillon, logement de fonction de ses parents, est décrite comme la maison d'Augustin Meaulnes.
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Jardins de l'archevêché à Bourges |
Mairie-Ecole de La Chapelle d'Angillon |
Au troisième trimestre 1903, Henri réussit de justesse son baccalauréat de philosophie.
Le Lycée Lakanal est le lycée parisien qui accueille beaucoup de jeunes hommes de province dont les dossiers scolaires leurs permettent de prétendre à passer le Concours. Jacques Rivière qui vient de Bordeaux, est dans la classe d'Henri. Ils ne s'entendent pas du tout. Mais un jour à l'occasion de la lecture par leur professeur d'un poème d'Henri de Régnier, "Tel qu'en songe..." ils perçoivent "cette voix comme à l'avance dirigée vers notre coeur que tout à coup Henri de Régnier nous fit entendre". (...) Nous fûmes bouleversés d'un enthousiasme si pareil que notre amitié en fut brusquement portée à son comble" (Jacques Rivière, Miracles).
Jacques restera à Lakanal jusqu'à la fin de l'année scolaire 1904-1905 et échouera au concours. Henri y demeurera un an de plus. Il ne se présente pas en 1905 ne se jugeant pas prêt. Il ne sera pas plus chanceux l'année suivante même s'il réussit l'écrit.
Après leur rencontre si forte, plus que le programme de l'Ecole, c'est l'art et la littérature qui les intéressent et qui les poussent chaque dimanche à courir dans Paris à tous les concerts, toutes les expositions et à fouiller les libraires et les revendeurs des quais pour y trouver des livres. Lorsqu'ils seront séparés après le retour de Jacques à Bordeaux en 1906, ils échangeront une immense correspondance qui est un monument pour la connaissance de leur temps et qui permet de suivre pas à pas leur évolution en tant qu'écrivains.
Photo prise par Alain-Fournier en 1902
Depuis le grenier de l'Ecole d'Epineuil.
Au centre : Madame Fournier, Isabelle et la bonne
lycée de Brest 1902
En 1901,Henri a un rêve: devenir marin; il entre alors en seconde au lycée de Brest pour préparer l'Ecole Navale et ainsi concrétiser son rêve. Mais au bout d'un an Il renonce,et en janvier 1903, il passe son baccalauréat au lycée de Bourges.
Neuf mois plus tard,au mois d'Octobre de la même année Henri Fournier va préparer l'Ecole normale supérieure au lycée Lakanal à Sceaux. C'est là qu'il rencontre Jacques Rivière, jeune bourgeois bordelais qui deviendra bientôt son meilleur ami.
A partir de 1905,les deux amis échangeront jusqu'en 1914 une importante et passionnante correspondance.Par la suite, en 1909 Jacques deviendra, son beau-frère en lorsqu'il épousera Isabelle Fournier, de trois ans plus jeune que son frère.
Cette photo d’Alain-Fournier, sans doute l'une des plus connues,
a été prise en septembre 1905 à la Chapelle d'Angillon.
Alain-Fournier a alors près de 19 ans.
"collection particulière droits réservés"
La rencontre et les premiers écrits (1905-1909)
1er juin 1905, jour de l'Ascension, Henri Fournier, étudiant alors au lycée Lakanal, vient visiter le « Salon de la Nationale » au Grand Palais. En descendant l'escalier de pierre, son regard croise celui d'une jeune fille blonde, élégante, élancée, une vieille dame appuyée à son bras.
L'aventure qu'il débute avec elle sera transposée dans celle d'Augustin Meaulnes avec Valentine dans Le Grand Meaulnes. Il rencontre Jeanne Bruneau avec sa soeur à la mi-février "sur le quai" à Paris, un samedi après-midi et il invite les deux soeurs au théâtre. Le roman donne la date du 13 février (le 12 en réalité). La pièce à laquelle ils assistent au théâtre Sarah Bernard est La Dame aux Camélias, jouée par Sarah Bernard elle-même. C'est le début d'une liaison de deux ans, traversée de brouilles et de réconciliations jusqu'à la rupture définitive à la fin de 1912. Isabelle l'évoque rapidement dans Les Images, la correspondance entre André Lhote et Alain-Fournier rend compte de ces disputes violentes. En effet, du 22 au 28 juin 1910, Henri rend visite au ménage Lhote à Orgeville à la Villa Médicis libre où André et Marguerite sont admis par le mécène Bonjean. Henri vient accompagné de "Valentine". Il gardera de ces quelques jours passés à Orgeville un souvenir mêlé d'amertume qu'il transposera dans le chapitre écarté du Grand Meaulnes, publié en 1924 par Jacques dans Miracles, sous le titre "La dispute et la nuit dans la cellule". Il en restera dans le roman l'épisode épuré qu'il rapporte au chapitre Le Secret de la troisième partie, qui est le récit d'une rupture.
Le 28 septembre 1910, Henri écrit sa première lettre à Charles Péguy. Une grande amitié naît alors entre les deux écrivains qui se confient mutuellement leurs peines et leurs travaux. Péguy lui envoie un billet, alors qu'il vient de lire dans La NRF de septembre 1911, sa nouvelle intitulée Portrait : "Vous irez loin Fournier, vous vous souviendrez que c'est moi qui vous l'ai dit".
Il décide de la suivre jusqu’au Cours-la-Reine, puis sur un bateau où elle s'embarque ; il la suit à distance jusqu'à sa maison du boulevard Saint-Germain. Plus tard Fournier reviendra plusieurs fois sous ses fenêtres les jours suivants. Pourtant un soir,sa patience sera récompenser, il aperçevra enfin le visage de la jeune fille, derrière la vitre .
Le lendemain matin, dimanche de la Pentecôte, il revient vêtu de son uniforme de collégien, la jeune fille sort de cette maison, couverte d’un grand manteau marron.
Sur le chemin du tramway, Fournier décide de l'accoster et murmure : « Vous êtes belle ». La belle hâte le pas, mais le jeune collègien n'abondonne pas et monte derrière elle jusqu'à l'église Saint-Germain-des-Prés. A la sortie de la messe, il ose enfin l'aborder à nouveau et c'est « la grande, belle, étrange et mystérieuse conversation » entre ces deux jeunes êtres qui, jusqu'au pont des Invalides vont laisser vivre leur rêve ; elle lui demande son nom, ’il lui répond. Elle hésite une seconde puis « le regardant bien droit, pleine de noblesse et de confiance elle dit fièrement : Mon nom ? je suis mademoiselle Yvonne de Quiévrecourt. »
Mais elle répète : « A quoi bon ? à quoi bon ? », frémissante comme une hirondelle qui déjà tremble du désir de reprendre son vol ; elle lui défend de la suivre. Il la regarde s’en aller ; elle se retourne vers lui qu'elle vient de quitter et, une dernière fois, elle le regarde longuement.
Cette rencontre, dont il a noté les moindres détails, les jours suivants, va déterminer la vie entière du futur écrivain. Il la transposera presque littéralement dans Le Grand Meaulnes. Pendant huit longues années, l’auteur s'efforcera de raconter son histoire en l'associant à ses plus chers souvenirs d'enfance.
Le 2 juillet 1905, Henri part pour l'Angleterre où il a trouvé à s'engager pour la durée des vacances comme secrétaire de la manufacture de papiers peints Sanderson and Son à Chiswick, dans la banlieue ouest de Londres. Il loge chez le secrétaire de l'usine, Mr Nightingale. Il est embauché pour traduire des lettres commerciales.
Mais pendant ses soirées et ses congés, il écrit des vers (le poème "A travers les étés", puis "Chant de route", édités dans Miracles) ainsi que des lettres très longues à Jacques et à ses parents, sans parler des cartes postales. Il se promène aussi dans les parks et visite les musées de Londres où il découvre les Préraphaélites tout à fait ignorés en France à l'époque et se prend d'une grande passion pour cette peinture. Un tableau le frappe particulièrement : La Beata Beatrix de Dante Gabriele Rossetti qu'il assimile au visage de la jeune fille du Cours la Reine.
En mai 1906, le jour anniversaire de leur rencontre, Alain-Fournier guette vainement la jeune fille et confie tristement le soir même à Jacques Rivière : « Elle n'est pas venue. D'ailleurs fut-elle venue, qu'elle n'aurait pas été la même ». Cette année-là, il échouera au concours d'entrée à l'Ecole Normale.
Photo : Yvonne de Quiévrecourt en 1908
En juillet 1907, au terme d'une ultime année préparatoire au lycée Louis-Le-Grand, il échoue de nouveau à l'Ecole Normale. Le lendemain, il apprend qu'Yvonne de Quiévrecourt est mariée depuis près d’un an. Il va passer une quinzaine de jours de vacances à Cenon dans la famille de son ami Jacques, qu’il reçoit ensuite chez ses parents à La Chapelle d’Angillon."A présent, le suis seul avec la dure vie basse. Tu ne savais pas ce que c'était. C'était comme une âme éternellement avec moi. Avec son amour, je méprisais tout, et j'aimais tout. Il y avait sa hauteur et mon amour, sa grâce et ma force. Nous étions seuls au milieu du monde. Il me semblait hier que, sans elle, rien que traverser la cour aride de la maison me faisait mal. Elle n'était plus là. Je suis seul", écrit-il à Jacques.
A partir d’octobre 1907 et jusqu’en septembre 1909, Fournier fait son service militaire, d’abord à Vincennes puis à Paris : après le peloton d'élève-officier à Laval, il est nommé sous-lieutenant à Mirande (Gers). Toujours hanté par le souvenir d'Yvonne, il écrit quelques poèmes, contes et nouvelles qui seront publiés après sa mort par jacques et Isabelle Rivière sous le titre Miracles.
En février 1908, Isabelle, sa soeur et Jacques, son meilleur ami, se fiancent. Malgré l'échec de Jacques à l'agrégation de Philosophie, malgré l'opposition du père de Jacques, les parents Fournier décident que "leurs enfants" se marieront et qu'ils commenceront à habiter avec eux. Lorsque la date du mariage est fixée au 24 août, Henri demande une permission du dimanche 22 au vendredi 27 août 1909. Le mariage a lieu à Paris, en l'église Saint-Germain des Prés, le 24 août.
Il commence pour la première fois le 9 mai. Il s'agit d'une production alimentaire et Fournier ne la considère pas "comme quelque chose d'écrit par moi". Il réussira néanmoins à se faire remarquer par ce billet quotidien, tant à cause de sa pertinence que par le tour doucement ironique et souvent même caustique et toujours très indépendant qu'il sait lui donner.
Le 2 octobre, il avait cependant commencé son service militaire au 23ème Régiment de Dragons, cantonné à Vincennes. Isabelle raconte: "Quelques mots écrits à la hâte laissent entrevoir une détresse morale que l'on n'attendait que trop, mais aussi un écrasement physique qu'il n'avait pas un instant prévu, espérant au contraire de ces deux ans de vie dure et saine - croyait-il ! - comme un allègement, une sorte de restauration de l'âme épuisée de tristesse". Avec maman Barthe, elle lui rend visite : "il nous regarde avec une espèce de stupéfaction, comme s'il n'arrivait pas à se rappeler qui nous sommes". Il ne supporte pas la rigueur de cette vie de cavaliers et obtient alors, grâce à des appuis, d'être versé dans l'infanterie. Il passe dans le 104ème Régiment d'Infanterie, à Latour-Maubourg.
Très vite, il est inscrit comme élève-officier de réserve et fera son stage à Laval du 15 octobre 1908
Genèse d‘un roman (1910 -1913)
Promu sous-lieutenant, Henri est affecté en avril 1909 au 88ème Régiment d'Infanterie, cantonné à Mirande dans le Gers. Il y passe les six derniers mois de sa vie militaire et y reviendra trois fois : deux fois pour une période militaire de vingt-huit jours en 1911 et en 1913, enfin, pour y rejoindre son corps à la mobilisation de 1914. Dès le début de sa vie de fantassin, Henri connaît les longues marches et les manoeuvres épuisantes, tout au long de l'année 1908, puis en 1909, jusqu'en septembre où il est libéré. Ses itinéraires sont jalonnés de précieuses cartes p
Après son service militaire,comme la plupart des soldats Alain-Fournier cherche un emploi, il trouve en avril 1910 un poste de rédacteur à Paris-Journal. Il rencontre Jeanne Bruneau, une jeune modiste, originaire de Bourges. Il se donne d’abord tout entier à elle, mais elle ne le comprend pas.
Le 19 octobre 1910, il écrit à Jacques et sa sœur : « C'est fini ». Ils se reverront pourtant et la rupture définitive ne se produira qu'au mois d'avril 1912. Alain-Fournier confiera dans sa correspondance : « J'ai fait tout cela pour me prouver à moi-même que je n'avais pas trouvé l'amour. »
A partir de 1910, Alain-Fournier, installé rue Cassini, se met pour de bon à l'écriture du Grand Meaulnes.Deux ans plus tard en 1912, il quitte la rédaction de Paris-Journal, devient secrétaire de Claude Casimir-Perier avant d'entamer avec la femme de ce dernier, la célèbre actrice « Madame Simone », de son vrai nom Pauline Benda, une liaison passionnée.
1912, Péguy s'entremet même auprès de Claude Casimir-Perier qui cherche un secrétaire pour l'aider à finir son livre, alors qu'Henri a perdu son travail à Paris-Journal à cause du changement de directeur.
Henri sera marqué par cette influence, par cet esprit proche du sien. C'est Péguy qui l'aidera, comme dit Jacques, "à saisir son rêve par les ailes pour l'obliger à cette terre et le faire circuler parmi nous". De son côté, Fournier écrit : "je dis, sachant ce que je dis, qu'il n'y a pas eu sans doute depuis Dostoievski, un homme qui soit aussi clairement "Homme de Dieu" (Correspondance Jacques Rivière- Alain-Fournier).
Le Ier juillet 1911, Alain-Fournier écrit à Marguerite Audoux, l'auteur de Marie-Claire avec laquelle il a lié une amitié profonde depuis déjà une année. Le livre de l'ancienne bergère - qui a eu le prix Femina en 1910 - a fait date pour lui, et c'est là qu'il comprend qu'on puisse "écrire des contes qui ne soient pas des poèmes". "Tel est l'art de Marguerite Audoux : l'âme dans son livre est un personnage toujours présent mais qui demande le silence. Ce n'est plus l'âme de la poésie symboliste, princesse mystérieuse, savante et métaphysicienne. Mais, simplement, voici sur la route deux paysans qui parlent en marchant: leurs gestes sont rares et jamais ils ne disent un mot de trop; parfois, au contraire, la parole que l'on attendait n'est pas dite et c'est à la faveur d'un silence imprévu, plein d'émotion, que l'âme parle et se révèle". (Alain-Fournier, Chroniques et critiques)
C'est avec son admiration pour Péguy, l'un des éléments décisifs qui ont contribué à lui faire trouver son "chemin de Damas", en septembre 1910. Depuis cette époque, les relations d'Alain-Fournier avec les deux écrivains seront de plus en plus amicales. Il écrit donc pour raconter à Marguerite Audoux la visite qu'il a faite aux lieux décrits par elle dans Marie-Claire : le village de Sainte-Montaine et la ferme des Berrué située en pleine Sologne non loin de La Chapelle d'Angillon. Longue description accompagnée d'un dessin au crayon. Berrichon comme elle, Henri se plaît dans ce pays de Marie-Claire. Il envoie la même carte postale de l'église de Sainte-Montaine à Léon-Paul Fargue, le protecteur de Marguerite Audoux, à son père et à Jacques.
L'échange de lettres avec Marguerite Audoux se poursuivra jusqu'à la guerre. En 1913, Fournier racontera à cette correspondante privilégiée ses retrouvailles avec Yvonne de Quiévrecourt à Rochefort, mais la priera ensuite de détruire ses lettres avant son départ pour le front, ce qui sera fait, malheureusement.
En effet, en décembre 1912, le frère de Jacques, Marc Rivière, qui fait ses études de médecine navale à Rochefort, apprend à Henri qu'il a rencontré dans cette ville la famille de Quiévrecourt et qu'il joue au tennis avec la soeur d'Yvonne. Le 11 avril 1913, il écrit à Henri pour lui conseiller de passer à Rochefort en revenant d'une période militaire à Mirande. Il lui promet de le présenter.
Henri s'y rend le 2 mai et rencontre effectivement Jeanne de Quiévrecourt, la soeur d'Yvonne. Celle-ci, qui réside à Rochefort avec son père, haut responsable dans la Marine Nationale, sa mère et son jeune frère, se propose d'avertir sa soeur qui, elle, habite à Toulon, du passage de Fournier et de son souhait de la revoir. Quelques mois plus tard - selon toute probabilité du 1er au 4 août 1913, un faisceau d'éléments convergents nous permettant aujourd'hui de retenir ces dates - Fournier, appelé par Marc, retourne à Rochefort.
Pendant quatre jours, il revoit la jeune femme, cause longuement, amicalement avec elle. Yvonne est mariée et mère de deux enfants qu'Henri fait sauter sur ses genoux. Le dernier jour, il lui fait lire la lettre qu'il avait écrite dix mois auparavant. La jeune femme très troublée, lui rend la lettre sans rien dire. Il ne nous en reste que le brouillon. C'est Henri lui-même qui a noté ces événements dans un petit carnet noir conservé pieusement après sa mort. Malheureusement, aucune lettre ni aucun document ne précisent exactement la date de ce deuxième voyage. Après avoir quitté Rochefort, Henri ne reverra jamais la jeune femme mais il lui écrira encore des lettres dont plusieurs ne seront pas envoyées. Lorsque paraît Le Grand Meaulnes, Fournier le lui envoie à Toulon, dédicacé. Le mari d'Yvonne lira plus tard le roman à ses deux enfants et leur révèlera que leur mère en est l'héroïne.
Ce qu'ignore Yvonne de Quiévrecourt lors de la rencontre de Rochefort, c'est que la vie sentimentale de son admirateur est depuis plus d'un mois fortement bouleversée. Fournier, qui a été engagé comme secrétaire de Claude Casimir-Perier, a partagé la vie du couple jusqu'à en devenir peu à peu l'intime. Simone, sensible à son charme qui la change de l'atmosphère artificielle dans laquelle elle vit, en fait progressivement son compagnon et son homme de confiance. Simone rend ainsi compte de la parfaite courtoisie du "secrétaire" et dès la première rencontre affirme : "j'ai tout de suite vu que j'avais affaire à un gentilhomme". L'actrice adulée joue les pièces à la mode et y invite Henri dans sa loge. Cela devient une habitude. Elle l'emmène également dans sa propriété de Trie la Ville où il lui apporte le manuscrit du Grand Meaulnes achevé et le lui fait lire. Simone souhaite connaître sa famille. A la première visite, sa mère Albanie est éblouie et séduite. Le 29 mai 1913, lors de la première du Sacre du Printemps qui est un fameux charivari, Simone l'emmène chez elle à la sortie de la pièce qu'elle a joué ce soir-là, Le Secret, et le garde jusqu'à l'aube. Chaste nuit encore cependant. Le 8 juin, le jeune homme se découvre enfin et adresse à celle qui occupe ses pensées une longue déclaration d'amour : "Sachez que je vous aime, belle jeune femme... La nuit du Sacre, en rentrant, j'ai vu qu'une chose était finie dans ma vie et qu'une autre commençait, une chose admirable, plus belle que tout, mais terrible et peut-être mortelle". Le 18 juin, il devient l'amant de Simone.
Pendant l’été de 1913, huit ans après la rencontre du Grand Palais, Alain-Fournier revoit une dernière fois à Rochefort Yvonne Brochet, désormais mère de deux enfants. Après lui avoir remis une lettre écrite un an plus tôt, il la quitte pour toujours et revient vers Simone.
Le Grand Meaulnes est achevé au début de l'année 1913. La publication du roman est alors l'occasion d'un grave différend entre Jacques et Henri. Depuis six mois, Henri Massis avait retenu le roman pour sa revue L'Opinion et l'ouvrage devait tout normalement être édité en volume aux éditions de La Nouvelle Revue Française.
Simone, la maîtresse d'Alain-Fournier, va bouleverser ce plan et s'entremettre auprès d'Emile-Paul. Le 21 avril, elle écrit à Henri : "Emile-Paul ne veut éditer qu'un très petit nombre d'auteurs et votre roman l'intéresserait dans la mesure où vous seriez candidat - candidat désigné - au Prix Goncourt. Cela vous va-t-il ? Si oui, laissez faire". Et Fournier laisse faire. En compensation, Fournier dont le manuscrit a finalement été refusé par L'Opinion, le donnera à paraître en revue dans La NRF (de juillet à novembre 1913), mais le volume sera édité chez Emile-Paul.
Le Président du Jury, Lucien Descaves, qui en est le grand défenseur, se heurte à une farouche opposition sans doute aggravée par la campagne menée par Simone. Après onze tours de scrutin qui n'arrivent pas à dégager une majorité, l'académie Goncourt se rabat finalement sur Marc Elder pour Le Peuple de la mer. Henri avait écrit à Jacques quelques mois plus tôt : "je ne demande ni prix, ni argent, mais je voudrais que Le Grand Meaulnes fût lu" (Correspondance Rivière-Fournier, le 2 mai 1913).
La presse fut unanime à stigmatiser le choix du jury Goncourt et "la question des Prix littéraires" fut un sujet de débat en cette fin d'année 1913.
Rivière qui est secrétaire à La NRF et qui travaille beaucoup avec Gaston Gallimard à la promotion du comptoir d'édition de la revue, prend très mal ces manoeuvres et il lui écrit une lettre si violente que Fournier la déchirera. Toutefois ce différend ne ternira pas longtemps l'amitié entre les deux beaux-frères, mais dès ce moment, la vie de Fournier est tournée ailleurs. Il commence à écrire un nouveau roman : Colombe Blanchet, et, sous l'influence de Simone, esquisse une pièce de théâtre : La Maison dans la forêt. Aucun des deux ouvrages ne sera achevé. La presse est cependant très élogieuse.
La guerre, la mort (1914)
Au début de 1914, Alain-Fournier ébauche une pièce de théâtre, La Maison dans la forêt, il commence alors un nouveau roman, Colombe Blanchet, qui restera inachevé.Mobilisé dès la déclaration de guerre, le 1er août 1914, Alain Fournier, alors en vacances à Cambo-les-Bains avec Simone, rejoint Mirande, puis le front de Lorraine comme lieutenant d'infanterie, le 23 août ; il participe à trois batailles très meurtrières autour de Verdun. Fin septembre, il est porté disparu, au cours d’un combat dans le bois de Saint-Remy, sur la crête des Hauts-de-Meuse. On saura plus tard qu’il a été tué ainsi que son capitaine et plusieurs autres hommes de son régiment, dans l’après-midi du 22 septembre. Il n'avait pas encore vingt-huit ans.
Le 1er août 1914, Henri est mobilisé comme Jacques. Il écrit à sa soeur : "je pars content". Jacques est dans le même corps d'armée que lui le 17ème. Il se rend à Marmande pour rejoindre son unité tandis qu'Henri part en auto de Cambo où il était avec Simone, pour Mirande. Ils y parviennent le 2 août à minuit. Henri est promu lieutenant. Le 9 août, le 288ème R.I. part à pied pour Auch d'où le régiment s'embarque en train le 12 août à 9 heures du soir. Le 24 août, Jacques est fait prisonnier et Isabelle n'aura plus de nouvelles de lui pendant trois mois.
Le 1er septembre, le 288ème entre dans la bataille. Péguy est tué le 7 septembre 1914 à Villeroy. Pendant ce temps, Isabelle s'installe à Bordeaux dans la famille de Jacques où Simone, suivie d'Albanie Fournier la rejoint, espérant agir auprès du gouvernement et spécialement d'Aristide Briand, pour faire retirer Henri du front, sans résultat, naturellement. Le 11 septembre, Henri écrit sa dernière carte à Isabelle, carte qu'elle recevra le 21 seulement.
Le 22 septembre, Henri est tué sur les Hauts de Meuse. Son corps ne sera retrouvé que soixante-dix-sept ans plus tard dans la fosse commune où l'avaient enterré les Allemands avec vingt de ses compagnons d'arme. Le 10 novembre 1992, tous ont été ré-inhumés dans une tombe individuelle dans le cimetière militaire du secteur de Saint-Rémy la Calonne. Une poignée de terre d'Epineuil a été déposée sur sa tombe.
Photo : Le Lieutenant Fournier en 1913 aux manoeuvres de Caylus
Ses restes n’ont été découverts qu’en mai 1991 dans une fosse commune où les Allemands l'avaient enterré avec vingt de ses compagnons d'armes. Identifié six mois plus tard, son corps est maintenant inhumé avec ceux de ses compagnons d’armes dans le cimetière militaire de Saint-Remy-la-Calonne (Meuse).
Epineuil la maison du Grand Maulnes
La maison où Alain-Fournier est né le 3 octobre 1886 est celle de sa grand-mère maternelle, dite "Maman Barthe". Elle est surélevée d'un étage en 1909 au moment du mariage d'Isabelle et de Jacques Rivière. Mais les deux pièces du rez-de-chaussée ont gardé, grâce à Isabelle Rivière, puis à son fils et à sa bru, le caractère intime et chaleureux qu'a connu, aimé et célébré dans sa correspondance l'auteur du Grand Meaulnes qui revenait régulièrement y passer ses vacances d'été avec sa grand-mère et ses parents. Dans la "chambre froide", on peut voir le lit où est né Alain-Fournier et le petit divan où est mort Jacques Rivière. Beaucoup d'autres objets ayant appartenu à Alain-Fournier ou qu'il a connus chez sa grand-mère sont également conservés dans cette maison.
Les meubles de l'appartement du directeur, les peintures et les papiers peints, les pupitres des écoliers, les tableaux noirs, les estrades, les cahiers, les bureaux des maîtres, les poêles à bois, les cartes géographiques, les compendiums, les panneaux de morale, et jusqu'à l'odeur de l'encre violette, sont ceux du début du siècle. La mairie a également été reconstituée.
- Le village d'Epineuil-le-Fleuriel lui-même, qui, sous le nom de Sainte-Agathe, au même titre que l'école où il vécut 7 ans, a profondément marqué l'inspiration d'Alain-Fournier dans son roman Le Grand Meaulnes. On y découvre la ferme du père Martin, la maison du notaire, le café de la veuve Delouche, la maison du gros Boujardon, les Petits coins, le Tumulus, la Belle Etoile, le glacis,
« Peut être quand nous mourrons, peut être la mort seule nous donnera la clef et la suite de cette aventure manquée
Epineuil Le Fleuriel sa maison.
Epineuil-le-Fleuriel, le pays des épines fleuries… En 1891, lorsque les parents Fournier, venant de La Chapelle d’Angillon, s’installent à Epineuil pour y occuper les fonctions d’instituteurs et de secrétaires de mairie, ce village n’est qu’un petit village berrichon comme les autres. L’école, le logement de fonction des Fournier ainsi que la mairie sont des lieux austères et même pauvres.
En 1891, Henri Fournier a cinq ans. Il vit à Épineuil sept années durant lesquelles le village et ses alentours vont nourrir sa sensibilité, sa mémoire et son imagination à un tel point qu’ils vont devenir en 1912 (deux ans avant sa mort) des lieux habités par certains des personnages extraordinaires du « Grand Meaulnes », en particulier François Seurel et Augustin Meaulnes.
Contractant les distances (quatorze kilomètres séparent Épineuil de La Chapelle d’Angillon dans le roman, une centaine en réalité), déplaçant certains lieux, modifiant leurs noms, l’écrivain recrée une géographie sans rien inventer. « Dans le Grand Meaulnes, dit Isabelle, sa soeur, tout est réel et on peut visiter à pied 31 chapitres du livre, soit à l’école, soit autour de l’école. »
À Épineuil aujourd’hui, on peut en effet retrouver les lieux du roman autour du lieu central qu’est la maison-école où Henri a été élève de ses parents entre 1891 et 1898.
Lorsque l’on pénètre dans l’école, on trouve au rez-de-chaussée la classe de Madame Fournier et la « grande classe » de Monsieur Fournier (l’école accueillait cent quatorze élèves dans ses deux classes). La place d’Henri était à la première table, près de la fenêtre du jardin. Au fond de la classe, une porte conduit à l’appartement composé de la cuisine, de la salle à manger, du « salon rouge », interdit à Henri et à Isabelle et réservé à l’accueil des grands-parents pour Noël, et de la chambre des parents, qui est également celle d’Isabelle. L’escalier qui part de la cuisine mène au grenier où, à côté des cartes murales, des panneaux sur les saisons de l’année et autres objets de cours, se trouve la chambre d’Henri, très froide l’hiver, très chaude l’été. La porte à petits carreaux ne ferme toujours pas.
Si les courants d’air risquent un peu moins aujourd’hui qu’hier de souffler une bougie, le pauvre mobilier et la lucarne qui ne s’ouvre que sur le ciel ne laissent d’autre issue que de se réfugier dans l’imaginaire…
On peut également voir à la Chapelle d'Angillon, la Mairie-Ecole où les parents d'Alain-Fournier enseignèrent de 1903 à 1907, ainsi qu'une petite "maison d'Alain-Fournier" aménagée en 1994 près de la Salle des fêtes de la ville et qui abrite quelques souvenirs du plus illustre enfant du pays (Mairie 17 rue Eudes de Sully 18380 La Chapelle-d'Angillon.
Dans le cimetière attenant à l'église, on peut voir la tombe d'Augustin et d'Albanie Fournier, les parents de l'écrivain. Mais le corps d'Alain-Fournier, retrouvé en 1991 en Lorraine dans une fosse commune où il avait été enterré à la hâte avec ses vingt compagnons tués avec lui le 22 septembre 1914, repose depuis 1992 dans la nécropole nationale de Saint-Rémy-la-Calonne.