Cheri de Colette
Colette vue par Colette Fellous
« J’appartiens à un pays que j’ai quitté »
Le 28 janvier 1873, à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne), naissance de Sidonie Gabrielle Colette, fille de Sidonie Landoy, la future «Sido» de l’œuvre (1835-1912), veuve Robineau-Duclos, remariée en secondes noces (1865) avec Jules Joseph Colette (1829-1905), ancien capitaine de zouaves, amputé d’une jambe, percepteur à Saint-Sauveur depuis 1860. Celle qui vient de naître a une demi-sœur du premier lit, Juliette (1860-1908), la «sœur aux longs cheveux» de La Maison de Claudine, un demi-frère, Achille (1863-1913), «l’aîné sans rivaux», et un frère Léopold (1866-1940), l’un des «sauvages», le «sylphe» qui sera évoqué dans Sido (1930).
Colette est (bonne) élève à l’école (laïque) de Saint-Sauveur. Elle a notamment pour institutrice, à partir de la rentrée 1887, Olympe Terrain (cette remarquable pédagogue, caricaturée, deviendra Mlle Sergent, dans Claudine à l’école, 1900). En 1885, certificat d’études primaires; en 1889, brevet élémentaire.
Entre-temps, en 1884, Juliette, l’aînée de la famille, s’est mariée avec le Dr Roché (1855-1914) ; celui-ci demande des comptes sur la gestion de l’héritage Robineau-Duclos, suscitant une brouille entre Juliette et les Colette, qui connaissent des difficultés financières croissantes.
En 1889, Colette aurait fait, selon Pierre Varenne, la connaissance d’Henri Gauthier-Villars (1859-1931), alias Willy, dans les bureaux des éditions familiales, quai des Grands-Augustins, lors d’un voyage à Paris.
Vente aux enchères publiques d’une bonne partie du mobilier et de la bibliothèque, qu’on attribue soit aux difficultés financières de la famille, soit au déménagement dans une maison plus petite. Colette quitte définitivement Saint-Sauveur à l’automne 1891. Elle n’y reviendra plus que deux ou trois fois, mais la maison ne sera pas vendue avant 1925, contrairement à la légende. Départ de la famille pour Châtillon-sur-Loing (actuellement Châtillon-Coligny, dans le Loiret) auprès d’Achille, qui vient d’y installer son cabinet de médecin. Colette ressent très douloureusement ce départ, qui clôt une période heureuse.
Ci-dessous un extrait du documentaire « J’appartiens à un pays que j’ai quitté » de Jacques Tréfouël et Gérard Bonal, disponible en DVD aux éditions du Lieu-dit.
Suivez Colette Fellous lors de sa visite de la maison natale :
Apprentissages
Deux séjours de Colette à Paris, en avril et en novembre, qui décideront de son mariage. Probables fiançailles officieuses au mois d’avril 1892. Le 15 mai 1893, à Châtillon-Coligny, mariage (sans dot) avec Willy. Colette devient la belle-mère du petit Jacques Gauthier-Villars (enfant adultérin né en 1889, il avait été, à la mort de sa mère, mis en nourrice pendant quelques mois, précisément à Châtillon-Coligny ; il mourra en 1975), et la femme d’un journaliste connu, et qui le sera bientôt davantage, dans le domaine de la critique musicale, mais aussi – grâce à d’innombrables «collaborateurs» – dans celui du roman.
Départ pour Paris, chez Willy, 55, quai des Grands-Augustins, dans «cet appartement impudique, agencé pour la commodité et la négligence d’un célibataire dissolu» (Mes apprentissages), puis pour le Jura, avant l’installation au 28, rue Jacob : «Point de soleil. Trois pièces, un cabinet sombre, la cuisine de l’autre côté du palier, le tout coûtait quatorze cents francs l’an. […] Sombre, attrayant comme sont certains lieux qui ont étouffé trop d’âmes, je crois que ce petit logis était triste » (Mes apprentissages). Colette y lit beaucoup. Elle est affectée par les infidélités de Willy. Dans son sillage elle accède aux salons littéraires et musicaux, chez Mme de Caillavet, Rachilde, Mme de Saint-Marceaux : elle y croisera Anatole France, Proust, Montesquiou, Fauré, Debussy, Ravel, Jacques-Emile Blanche, etc. Elle se liera avec Marcel Schwob, Marguerite Moreno (qui sera sa meilleure amie, sa vie durant), Pierre Louÿs, Sacha Guitry, Jean de Tinan, entre autres.
Colette contracte une grave maladie de plusieurs mois. Convalescence pendant l’été à Belle-Île-en-mer, en compagnie de Willy et de Paul Masson (le «Masseau» de L’Entrave, 1912). En février, «Colette Gauthier-Villars» écrit, sans doute en collaboration avec Willy, ses premiers articles de critique dramatique et musicale dans La Cocarde, quotidien que dirige Barrès, et auquel Willy, mais aussi Maurras collaborent. En mai, puis en juillet, voyages à Saint-Sauveur, avec Willy. Á la demande de Willy, premières ébauches de Claudine à l’école (1900) : « Un an, dix-huit mois après notre mariage, M. Willy me dit : – Vous devriez jeter sur le papier des souvenirs de l’école primaire. N’ayez pas peur des détails piquants, je pourrais peut-être en tirer quelque chose… Les fonds sont bas. » (Mes apprentissages, 1936).
Willy et Colette se rendent au festival de Bayreuth. Le manuscrit de Claudine à l’école, alors terminé, aurait été «enfoui» dans un tiroir par Willy. Séjour dans le Jura, puis en Isère, à Uriage, (l’«Ariège» de Claudine s’en va, 1903) puis à Bayreuth. Colette et Willy déménagent de la rue Jacob au 93 rue de Courcelles. Séjour en été à Lons-le-Saunier, dans la famille Gauthier-Villars après des «mois d’hiver trempés de pluie et de musique dominicale» (Mes apprentissages, 1936). Colette et Willy se rendent à Bayreuth, et Willy (selon le récit de Colette) redécouvre, à la fin de l’année, le manuscrit de Claudine à l’école. Mise en vente, en mars, de Claudine à l’école, signé du seul Willy. Grand succès. Willy achète, près de Besançon, le parc et la maison des Monts-Boucons («Casamène» dans La Retraite sentimentale, 1907), où Colette se plaît particulièrement.
Publication de Claudine à Paris (1901). Séjour à Bayreuth, avec Willy et Georgie Raoul-Duval (la «Rézi» des Claudine). Avec cette dernière, et peut-être quelques autres représentantes de Lesbos, Colette a probablement des relations très intimes. En 1902, au théâtre des Bouffes-Parisiens, création de Claudine à Paris, avec Polaire dans le rôle de Claudine. Succès. Publication de Claudine amoureuse (édition achetée et détruite par Georgie Raoul-Duval), puis de Claudine en ménage (version remaniée de Claudine amoureuse).
Willy et Colette s’installent au 177 bis, rue de Courcelles. Séjour d’été aux Monts-Boucons. En 1903, mise en vente de Claudine s’en va. Séjour de Colette aux Monts-Boucons. «Je m’éveillais vaguement à un devoir envers moi-même, celui d’écrire autre chose que les Claudine. Et goutte à goutte j’exsudais les Dialogues de bêtes, où je me donnais le plaisir, non point vif, mais honorable, de ne pas parler de l’amour» (Mes apprentissages, 1936). Sous le nom de «Colette Willy», signature qu’elle gardera jusqu’en 1913, publication des Dialogues de bêtes. Séjour aux Monts-Boucons. Publication, sous le nom de Willy, de Minne.
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La scène ou l’écritoire
En 1905, Colette prend des leçons de danse et de pantomime (avec Georges Wague, le «Brague» de La Vagabonde). Elle rencontre, à l’intersection de Lesbos et des milieux du spectacle, la marquise de Belbeuf, née Mathilde de Morny, dite «Missy» (la «Chevalière» du Pur et l’Impur). Le Damier, une revue confidentielle, consacre une partie de son second numéro, en avril, à un hommage à Colette. Publication, sous le nom de Willy, des Égarements de Minne. Séjour d’été aux Monts-Boucons.
Mort du Capitaine Colette. En 1906, débuts publics de Colette sur scène, en faune dans Le Désir, l’Amour et la Chimère, mimodrame. Séjour à Nice avec Willy chez la poétesse Renée Vivien, qu’elle évoquera dans Le Pur et l’Impur. Séjour d’été au Crotoy, avec Missy. Colette joue dans La Romanichelle, pantomime.
Willy et Colette se séparent. Elle va habiter 44, rue de Villejust (rue Paul-Valéry), près de Renée Vivien – et aussi chez Missy, 2, rue Georges-Ville. Rédaction, sans doute au cours de 1906, et peut-être dès l’été franc-comtois de 1905, de La Retraite sentimentale. Scandale du Moulin-Rouge : le 3 janvier 1907, Colette et Missy se produisent sur scène dans une pantomime écrite par la marquise et intitulée Rêve d’Égypte. La représentation est très mouvementée : insultes, jets d’objets… Le blason des Morny figurait sur l’affiche et provoque une vive réaction de la part des bonapartistes et des amis de la famille Morny. Le spectacle sera interdit après la seconde représentation par le préfet Lépine.
Séparation de corps entre Colette et Willy. Publication de La Retraite sentimentale. Nouveau séjour chez Renée Vivien, à Nice. Été au Crotoy, avec Missy. Willy vend les droits des Claudine. Colette se produit à Paris dans La Chair, mimodrame.
Willy vend les Monts-Boucons au tout début de 1908. Colette joue dans La Chair sur diverses scènes de province. Séjour au Crotoy, avec Missy. Suicide de sa demi-sœur Juliette, le 9 septembre 1908. Déménagement rue Torricelli (rue de Saint-Senoch). Publication des Vrilles de la vigne (1908). Colette joue le rôle de Claudine à Bruxelles et à Lyon. En 1909, double activité, sur scène (danse, théâtre, pantomime), et en littérature : En camarades (pièce où elle joue elle-même le premier rôle), début de la rédaction de La Vagabonde (1910), refonte des deux Minne de 1904 et 1905, sous le titre L’Ingénue libertine (1909). 1910 : tournées en province et à l’étranger (théâtre, pantomime). Divorce entre les époux Gauthier-Villars. Achat de la maison de Rozven à Saint-Coulomb entre Saint-Malo et Cancale. Cette maison et son site inspireront plus tard des passages de L’Entrave (1913), de La Maison de Claudine (1922), du Blé en herbe (1923).
Publication de La Vagabonde. Brève liaison avec Auguste Hériot (un des inspirateurs du personnage de Chéri) ; elle se rend avec lui à Naples en novembre 1910, à Nice en février 1911).
Colette journaliste
Colette collabore depuis décembre 1910 au Matin («Contes des mille et un matins»). Liaison avec Henry de Jouvenel (1876-1935), l’un des rédacteurs en chef. Pantomime et théâtre. Willy se remarie avec Meg Villars (pseudonyme de Marguerite Maniez, 1885-1960). Rupture de Colette avec Missy et Hériot. Séjour en août au château de Castel-Novel, près de Brive, chez Henry de Jouvenel. Colette s’installe chez lui, en octobre, 57, rue Cortambert. Elle joue dans L’Oiseau de nuit, mimodrame. Colette joue dans La Chatte amoureuse, et encore dans L’Oiseau de nuit.
Mort de sa mère. Colette ne se rend pas à l’enterrement. Brouille avec Achille, peut-être à l’origine de la destruction des lettres de Colette à sa mère. « Sido » deviendra «un personnage qui peu à peu s’est imposé à tout le reste de mon œuvre» (préface de 1948 à La Maison de Claudine). Séjour à Castel-Novel, Colette épouse Jouvenel en décembre. Publication de L’Envers du music-hall, sous la signature, dont elle usera jusqu’en 1923 «Colette (Colette Willy)». Naissance en juillet 1913, de Colette de Jouvenel (la future «Bel-Gazou», 1913-1981).
Publication de L’Entrave. Mort d’Achille. Publication de textes brefs, sous le titre Prrou, Poucette et quelques autres (ils reparaîtront dans La Paix chez les bêtes en 1916). Première publication, à Bruxelles, aux éditions le Thyrse, d’un bref ouvrage consacré à «Colette Willy», par André de Ridder. Henry de Jouvenel est mobilisé : Colette le rejoint quelque temps à Verdun.
Reportage en Italie, pour Le Matin. Nouveau séjour à Verdun. Colette déménage dans un hôtel particulier, 69, boulevard Suchet, près du Bois de Boulogne. Elle y demeurera jusqu’en 1926. Nouveau séjour romain. Rédaction des Heures longues (1917), chroniques de guerre parues dans la presse qui seront éditées en fin d’année. Un film, tiré de La Vagabonde, est tourné à Rome, avec Musidora. Il sortira à Paris en 1918. Colette contribue activement à l’adaptation du roman. Il ne reste aucune copie connue du film.
Séjour d’été à Castel-Novel. On parle de Colette pour l’Académie Goncourt. Critiques dramatiques dans L’Éclair. Publication de Dans la foule, recueil d’articles sur l’actualité d’avant-guerre. Mésentente entre Colette et Henry de Jouvenel, qui ira croissant : la carrière politique de Jouvenel, peu compatible avec celle de Colette, et ses diverses infidélités, en sont une cause probable.
La reconnaissance
Publication de Chéri et de La Chambre éclairée (chroniques de guerre). Colette prend en charge Bertrand de Jouvenel – né en 1903 d’un premier mariage de Henry de Jouvenel –, qui passe l’été avec elle, à Rozven. Elle est nommée chevalier de la Légion d’honneur. Adaptation théâtrale de Chéri avec la collaboration de Léopold Marchand (1891-1952). Pendant l’été, à Rozven, début d’une liaison avec Bertrand de Jouvenel (1903-1987).
Premières ébauches de La Maison de Claudine (1922).Publication du Voyage égoïste, (articles d’avant-guerre) et de La Maison de Claudine. Rédaction du Blé en herbe (1923). Voyage en Algérie avec Bertrand. Séjour à Rozven. Version théâtrale de La Vagabonde écrite en collaboration avec Léopold Marchand. Publication du Blé en herbe (sous la signature «Colette», qui sera adoptée définitivement).
Conférences en province. Séparation de Colette et de Henry de Jouvenel. Colette quitte Le Matin. Elle va collaborer régulièrement au Figaro, puis au Quotidien, à L’Éclair, etc. Séjour à Rozven. Séjours en Suisse, avec Bertrand. Elle joue le rôle de Léa dans l’adaptation théâtrale de Chéri. Rédaction de La Fin de Chéri (1926). Décembre 1924, numéro spécial consacré à Colette par la revue Le Capitole. Une plaque est apposée sur la maison natale de Saint-Sauveur. Publication en 1924 de La Femme cachée, recueil de brèves nouvelles, et d’Aventures quotidiennes, recueil d’articles et de chroniques publiés au cours de l’été dans Le Figaro. Création de L’Enfant et les sortilèges de Ravel, sur un livret écrit par Colette dès 1913. En février 1925, Colette rencontre Maurice Goudeket. Rupture avec Bertrand de Jouvenel. Divorce d’avec Henry de Jouvenel.
La maturité littéraire
Publication de La Fin de Chéri. Séjour au Maroc. Achat de « La Treille Muscate », à Saint-Tropez, que Colette gardera jusqu’en 1938 (en compagnie de Maurice Goudeket, elle avait découvert cette région en 1925). En novembre, elle s’installe dans un entresol du Palais-Royal, 9, rue du Beaujolais : elle y restera jusqu’en 1930. Elle joue au théâtre le rôle de Renée Néré (La Vagabonde) et fait, avec succès, une tournée de conférences, sur «L’envers et l’endroit du théâtre et du music-hall», elle achète une chatte, la future « Chatte Dernière », qui inspirera en partie le roman La Chatte (1933).
Publication d’un ouvrage de Jean Larnac, Colette, sa vie, son œuvre (éditions Krâ). Colette, à qui les acquéreurs de sa maison natale ont offert l’usufruit de ce bien, se rend à Saint-Sauveur : « Trente-trois ans, songez donc, trente-trois ans que je n’avais revu ni l’intérieur de la maison, ni le jardin ! Une émotion si grande, une telle impression de temps aboli ! » (lettre à Germaine Patat, coll. part.). Séjour à Saint-Tropez. Début de la rédaction de La Naissance du jour (1928). Publication de La Naissance du jour. Séjours à la Treille Muscate.
Ecoutez Colette parler de Saint-Tropez…
Achat de «Souci», qui sera, jusqu’en 1939, la dernière chienne bull de Colette. Voyage en Espagne et au Maroc. Colette travaille au scénario de La Vagabonde (le film ne sortira qu’en 1931). Elle loue une maison près de Montfort-l’Amaury. Visite au zoo d’Anvers (elle s’en souviendra dans Paradis terrestres, 1932). Publication de Regarde, illustré par Méheut, un des chefs-d’œuvre du livre illustré du XXe siècle. Publication de La Seconde. On reparle de Colette pour l’Académie Goncourt. Conférences à Berlin. Publication de la première partie de Sido chez Krâ, dans la collection «Femmes» (les deux autres parties paraîtront en 1930). Séjours à la Treille Muscate. Critique dramatique à La Revue de Paris. Achat de «La Gerbière», près de Montfort-l’Amaury : cette maison sera revendue dès l’année suivante. Bref séjour à Berlin (visite du cirque Sarrasini). En juillet, croisière en mer du Nord sur le yacht de Henri de Rothschild. Séjour à Saint-Tropez.
Colette travaille à Ces Plaisirs… (1932), qui deviendra en 1941 Le Pur et l’Impur. En décembre, Colette s’installe au sixième étage de l’hôtel Claridge, sur les Champs-Élysées. Publication du Voyage égoïste. Rédaction de La Seconde (1929). Colette est promue officier de la Légion d’honneur.Mort de Willy. Tournées de conférences, en Autriche, en Roumanie, en Afrique du Nord. Séjour à Saint-Tropez ; Colette y travaille à Prisons et paradis. Publication du livre témoignage de Claude Chauvière, Colette, chez Firmin-Didot.Publication de Ces Plaisirs… Colette ouvre un institut de produits de beauté au 6, rue de Miromesnil : cette tentative n’aura pas un succès durable.
Séjour à Saint-Tropez, tournée de conférences. Publication de Prisons et paradis et de La Treille-Muscate illustré par Dunoyer de Segonzac. Colette écrit et publie La Chatte. Tournée de conférences. Séjour à Saint-Tropez. Elle écrit les dialogues du film de Marc Allégret, Lac-aux-Dames. Critique dramatique auJournal. Rédaction et publication de Duo. Mise en vente du premier volume de La Jumelle noire (articles de critique dramatique) ; trois autres volumes paraîtront avant la guerre. Séjour tropézien. Colette écrit les dialogues du film de Max Ophüls, Divine (d’après L’Envers du music-hall, 1913). Colette quitte le Claridge pour l’immeuble Marignan, 33, avenue des Champs-Élysées.
Elle épouse Maurice Goudeket pour que cette légalisation simplifie le voyage qu’elle doit faire aux États-Unis. Elle se rend comme reporter du Journal à New-York, pour la traversée inaugurale du Normandie. Sa fille Colette de Jouvenel épouse le Dr Dausse (elle divorcera en 1936). Mort de Henry de Jouvenel. Publication de Mes apprentissages, pamphlet contre Willy qui fixe pour longtemps une image très défavorable du premier mari de Colette et de cette période de la vie de l’écrivain.
Les honneurs
Colette est promue au rang de commandeur de la Légion d’honneur. Discours de réception à l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique (elle y succède à Anna de Noailles). Séjours à Saint-Tropez. Rédaction de Bella-Vista. Publication de Bella-Vista. Claudine à l’école est porté à l’écran par Serge de Poligny. Colette emménage au premier étage du 9, rue de Beaujolais au mois de janvier 1938. Elle ne quittera plus le Palais-Royal. Elle cesse de collaborer au Journal. Dernier séjour à la Treille Muscate. Adaptation théâtrale de Duo écrite par Paul Géraldy. Bref voyage à Fez, pour un reportage destiné à Paris-Soir, auquel Colette collabore désormais. Premiers symptômes de l’arthrite de la hanche qui peu à peu l’immobilisera totalement. Publication de Paris de ma fenêtre.
Colette est maintenant contrainte à l’immobilité. Nouveau séjour à Genève, pour un traitement sans effet. Début de la publication (qui s’étalera jusqu’en 1950) des Œuvres complètes en quinze volumes aux Éditions du Fleuron, société créée par Maurice Goudeket. Nouveau séjour dans le Var, en juillet. Mort de Marguerite Moreno (1871-1948), sa meilleure et plus ancienne amie. Séjour à Grasse. Publication de Pour un herbier, illustré par Raoul Dufy.
Sortie du film tiré de Gigi par Jacqueline Audry (Colette a rédigé les dialogues). Publications de divers recueils d’anciennes chroniques ou nouvelles : Trait pour trait, La Fleur de l’âge, En pays connu, et de Journal intermittent. Nouveau séjour à Grasse. Publication du Fanal bleu. Reprise au théâtre de Chéri. Sortie du film tiré de Chéri par Pierre Billon (Colette a écrit les dialogues), de Julie de Carneilhan par Jacques Manuel, de Minne par Jacqueline Audry. Colette séjourne à Monte-Carlo, puis à Versailles, où elle travaille avec Léopold Marchand à une adaptation théâtrale de La Seconde. Elle renonce à l’usufruit de la maison de Saint-Sauveur, qui est vendue. Publication du dernier volume de sesŒuvres complètes. La Seconde est jouée au théâtre. Séjours à Monte-Carlo et à Versailles. Séjour à Monte-Carlo puis à Deauville. Colette reçoit le Grand Prix du disque. Présentation du court-métrage Colette tourné en 1950 par Yannick Bellon (le commentaire est écrit et dit par Colette).
Rossellini s’inspire de La Chatte pour le sketch «L’Envie» dans Les Sept péchés capitaux, qui sortira en 1953. Son 80e anniversaire est particulièrement célébré : Le Figaro littéraire lui consacre son numéro du 24 janvier. Séjour à Monte-Carlo. Colette est promue au grade de grand-officier de la Légion d’honneur. Dernier séjour à Deauville. Sortie du film tiré du Blé en herbe par Claude Autant-Lara, film qui suscite le scandale. Création parisienne de l’adaptation théâtrale de Gigi (En 1958, Gigi sera repris au cinéma à Hollywood par V. Minnelli, avec Leslie Caron).
Dernier séjour à Monte-Carlo. Mort de Colette le 3 août. Funérailles nationales (et laïques : l’Église a refusé les obsèques religieuses) suivies d’une inhumation au Père-Lachaise.
Ses oeuvres
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à l'ocasion de la diffusion ce soir sur @Cherie25tv, de Chéri
l'adaptation du roman de Colette:
par
Stephen Frears
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CHERI DE STEPHEN FREARS
RENCONTRE
LE 23 JUIN
Dans le cadre du Festival Victor Hugo et égaux, qui consacre son édition 2017 à Colette, la Filmothèque présente vendredi 23 à 19H30 l’adaptation de son roman Chéri par Stephen Frears et Christopher Hampton avec Michele Pfeiffer, Rupert Friend et Kathy Bates. La projection sera suivie d’un débat avec Jacques Dupont, auteur de deux livres sur Colette, collaborateur à l’édition de ses œuvres dans la Bibliothèque de la Pléiade, et Mireille Brangé (Université Paris 13), spécialiste des rapports des écrivains avec le cinéma et de l’articulation entre le texte et l’image.
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voici
Chéri
roman
de
publié en 1920.
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Pièce de Colette et Léopold Marchand, mise en scène pour la télévision par François Chatel. Créée en décembre1925 auThéâtre Daunou, Colette interprétait elle-même le rôle de Léa, à 52 ans, l'âge de son héroïne. "Chéri" parut d'abord sous forme de roman en 1920, puis en 1925 Colette décida d'en écrire une adaptation scénique avec la collaboration de Léopold Marchand. Elle y développe plusieurs thèmes : l'amour d'une femme vieillissante et d'un garçon de 25 ans, le drame du déclin pour une jolie femme, dont l'amour a été la seule occupation, et la description d'un milieu, celui des demi-mondaines.
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Chéri est un roman écrit par Colette. Il est publié pour la première fois en 1920. Il mêle amour, différence d'âge et personnages mondains à des questions plus larges, telles que le fait de vieillir, l'émancipation féminine ou encore les souffrances liées à l'amour.
Il s'agit de l'un des romans les plus célèbres de Colette, d'autant qu'il est, de nos jours encore, adapté au cinéma et au théâtre. De plus, le personnage de Chéri (Frédéric Peloux) a fait couler beaucoup d'encre, concernant une possible inspiration autobiographique de l'auteur.
Résumé de Chéri de Colette
Léa de Lonval, une courtisane de près de cinquante ans, est la maîtresse de Fred Peloux, appelé Chéri. À mesure qu'elle éprouve le manque de conviction croissant de son jeune amant, Léa ressent, avec un émerveillement désenchanté et la lucidité de l'amertume, les moindres effets d'une passion qui sera la dernière. Pourtant il suffira à Chéri d'épouser la jeune et tendre Edmée pour comprendre que la rupture avec Léa ne va pas sans regrets.
La peinture narquoise d'un certain milieu mondain, le scandale entourant la relation d'un jeune homme avec une femme plus âgée, l'analyse subtile de l'âme féminine, les charmes cruels de la séduction, l'humour un peu triste de la romancière ont fait de Chéri l'une des œuvres les plus attachantes et les plus célèbres de Colette.
L'auteure a donné une suite à ce roman en 1926 dans La Fin de Chéri. Le personnage de Chéri est inspiré du richissime Auguste-Olympe Hériot, ancien amant de Colette.
Cheri un film de 1950
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Date de sortie
6 Septembre
1950
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(01h30)
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Titre original
Chéri
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Chéri a quitté une maîtresse de 23 ans son aînée pour épouser une jeune fille qu'il connaît à peine.
Il délaisse complètement sa femme et revient vers sa maîtresse aussitôt après son mariage ;
celle-ci lui fait comprendre un jour qu'elle n'est plus qu'une vieille femme.
Chéri ne trouvera plus la force de vivre qu'avec le souvenir de sa maîtresse ;
il entretient ce souvenir en écoutant chaque soir les évocations du passé que fait pour lui une vieille amie.
Le jour où cette amie part en province, Chéri, privé de son seul réconfort, n'a plus le courage de vivre et se suicide.
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Réalisé
par
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Avec
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Genre
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http://www.ina.fr/video/CPF86621113
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Cheri
1950
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Chéri a quitté une maîtresse de 23 ans son aînée pour épouser une jeune fille qu'il connaît à peine.
Il délaisse complètement sa femme et revient vers sa maîtresse aussitôt après son mariage ;
celle-ci lui fait comprendre un jour qu'elle n'est plus qu'une vieille femme.
Chéri ne trouvera plus la force de vivre qu'avec le souvenir de sa maîtresse ;
il entretient ce souvenir en écoutant chaque soir les évocations du passé que fait pour lui une vieille amie.
Le jour où cette amie part en province, Chéri, privé de son seul réconfort, n'a plus le courage de vivre et se suicide.
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Tournage de Cheri Marcel
Directeur Pierre Billon
- Réalisation : Pierre Billon
- Scénario : Pierre Laroche, d'après l'œuvre de Colette
- Dialogues : Colette
- Décors : Raymond Druart
- Costumes : Jacqueline Guyot
- Photographie : Nicolas Toporkoff
- Montage : Andrée Danis et Suzanne Girardin
- Musique : Marcel Landowski
- Sociétés de production : Codo-Cinéma - Les Productions Claude Dolbert
- Pays d'origine : France
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - 35 mm - Son mono
- Genre : Comédie dramatique
- Durée : 90 minutes
- Date de sortie :
- France -
avec
Jean Desailly et
Marcelle Chantal
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Marcelle Chantal le parcours d'une étoile filante
Marcelle Chantal
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Avec Marcelle Chantal la sublime, j’ouvre parmi les étoiles filantes une page brillante et nostalgique du tout Paris des années folles.
La future Marcelle Chantal naît Marcelle Favrel dans une richissime famille de banquiers le 9 Février 1901 et non 1898 comme on s’obstine à le clamer partout. Et il serait d’ailleurs plus correct de préciser que si elle aima toujours s’avouer « née Fravel » dans un battement de faux-cils, son extrait de naissance la fait naître Marcelle Chantal Pannier.
Pour les demoiselles fortunées d’avant la grande guerre, l’écolage au dur métier de « jeune fille » commençait tôt. C’était un incessant alignement de leçons dites « d’arts d’agréments », à savoir le chant, la danse, le piano et qui sait peut-être même l’Anglais. Car le métier de « jeune fille » était, voyez-vous, d’être « agréables » et ainsi ferrer le jeune greluchon fortuné qui ferait de la jeune fille du bonne famille une dame du monde.
Dans le Paris de 1918, Capitale d’une France libéré de ses infâmes assaillants teutons, la jeune et divinement belle mademoiselle Pannier-Favrel, vraie jeune fille, excelle à tous ces arts devenus si routiniers qu’elle finit par y prendre plaisir, ce qui offusqua madame mère! Le plaisir n’étant pas affaire de jeunes filles! Marcelle aimait par dessus tout la danse, la danse lui fut interdite, il faut aussi savoir ce contenir! Après tout on n’est pas là pour rigoler!
la jeune Marcelle a passé tant de temps avec des précepteurs, des professeurs particuliers et les relations de haut vol de ses parents à qui il convenait de laisser admirer une jeune demoiselle si bien tournée, qu’elle n’avait jamais vu d’autres enfants de près avant l’odolescence et resta stupéfiée d’en voir jouer dans la cour du lycée Fénélon.
Sa longue chevelure brune digne de feu Elizabeth d’Autriche ramenée en lourd chignon sur la nuque comme on l’a vu dans « Le jardin des modes », elle hasarda un « A quoi celà sert-il? » avant de vaquer, un rien dédaigneuse à ses élégantes occupations dont le chant lyrique qui maintenant la passionne et où, il va de soi, elle excelle.
Que ferait-elle d’un cerceau ou d’un bilboquet alors que le poête Léon Paul Fargue lui-même s’est extasié sur sa sublime beauté de statue antique le soir de ses seize ans, je vous le demande?
A quinze ans, Marcel l’Herbier, ami de la famille, (car depuis le début du nouveau siècle, il est de bon ton de fréquenter des artiste, les manières se perdent!) avait voulu faire débuter Marcelle au cinéma et lui avait fait tourner un bout d’essai fort concluant.
Marcelle commit hélas une maladresse! Elle ne cacha pas sa joie et sa mère mit alors son inévitable veto. Marcelle subissait les diktat de sa caste. Privilégiée, certes, mais guère libérée. Il fallut bien se rendre à l’évidence, la liberté ne s’obtenait encore que par le biais du mariage, tout l’art de la chose consistant à se soumettre à une autre tutelle, maritale, cette fois, que l’on espérait plus légère.
Marcelle passe à table dans « Au Nom de la Loi » en 1932
Echaudée par l’aventure avortée du cinéma après celle de la danse, Marcelle Favrel étudia avec soin tous les candidats potentiels dans ce sens. Et c’est ainsi que le 5 avril 1921 elle épouse un richissime, (et très beau pour ne rien gâter), américain: David Jefferson Cohn.
La richissime madame Marcelle Jefferson Cohn va devenir une des plus éblouissantes reines du tout Paris et enfin…Vivre!
L’avisé fiancé avait d’ailleurs joué de subtilité pour s’attacher le coeur de sa belle. Puisque maintenant ils étaient fiancés, madame mère pouvait bien laisser sa fille tourner ce film qu’on lui proposait, puisque lui, futur mari n’y voyait aucun inconvénient. C’est ainsi qu’elle put tourné pour l’Herbier le « Carnaval des Vérités » en 1920. (ce qui, admettons le anéantit définitivement la théorie d’une naissance en 1908! La jeune première de Marcel L’Herbier n’est pas une petite fille de douze ans!)
Le beau David laissera sa belle épouse s’exprimer dans ce Paris des années vingt épris de liberté, de modernisme, de découvertes, de plaisirs, d’art et de culture. Ayant gratifié des galas de bienfaisance sur la riviera de quelques grands airs et ayant été applaudie par un public ébloui et debout, elle investira les scènes et chantera à l’opéra de Paris. Thaïs, Manon ou La Bohème.
Ne supportant desormais plus aucune autorité qui ne soit dûment justifiée, Marcelle, d’un naturel pourtant aimable et jovial aura quelques scènes omériques dans les coulisses de l’opéra, et pour mettre tout le monde d’accord, le riche mari trouvera plus simple de lui louer le théâtre des Champs Elysées à l’année pour qu’elle y fasse ce que bon lui semble!
Mais Marcelle Chantal n’est pas une coquette entretenue. Collaborant avec entre autres Firmin Gémier, c’est elle qui fera découvrir au tout Paris ébloui la magnifique Pavlova. Elle cumulera sa carrière de cantatrice et ses fonctions de directrice de théâtre jusqu’à ce que ses forces l’abandonnent et la laissent alitée pour de longs mois. Mais Marcelle Chantal sous ses plaids Hermès maudit le sort qui la renvoie à l’inactivité bien pomponnée des femmes de son rang pour qui le plus grand pensum de la vie est de composer les menus et les plans de tables.
La belle alanguie aux joues pâles n’attend qu’une occasion pour se jeter à nouveau dans la mêlée même si elle sait qu’elle ne sera plus jamais suffisante pour tenir un des grands rôles du répertoire, elle qui rêvait tant de Tosca et de Carmen.
Amie des plus grands, elle sait tout ce qui se passe et se trame dans le tout Paris des arts, et l’occasion tant attendue va se présenter de bien étrange façon.
En 1925 la star Hollywoodienne Gloria Swanson est venue tourner un film en France: « Madame sans Gêne », ce fut un tel évènement médiatique qu’en comparaison l’armistice de 18 ou le naufrage du Titanic n’avaient plus aucun intérêt ni prestige. Or, à Hollywood, Gloria a une rivale en la personne de Pola Negri. Laquelle, bafouée, DOIT elle aussi venir en France jouer son petit drame historique. Ce sera « L’Affaire du Collier de la Reine », produit en collaboration avec Paramount par des amis proches de Marcelle: Gaston Ravel et Tony Lekain.
Hélas ou tant mieux, Pola, sujette aux bouleversements cérébraux se met sodain à hurler dans un sabir anglo-polonais qu’elle seule comprend et refuse d’être le Comtesse Delamotte Valois ce qui met tout le monde dans l’embarras.
Le sang de Marcelle Chantal ne fit qu’un tour dans ses veines délicates et aristocratiques! Lançant au loin le plaid Hermes, repoussant son thé et chassant son teckel préféré, elle s’empara de son téléphone, appela Ravel et Lekain et décréta: « Je le ferai, moi! » Pour qui se prenait donc cette polonaise de basse extraction? Mettre ainsi ses amis dans l’embarras et se conduire en France comme un moujik aviné!
Marcelle Chantal allait montrer au monde ce qu’était une dame! Au monde et plus particulièrement à cette Pola Negri!
Ainsi débuta à l’écran, cette fois pour de bon, madame Marcelle Jefferson Cohn, sous la perruque poudrée de la rouée vicomtesse, laquelle serait plus tard coiffée par Viviane Romance.
Tout Paris et le public furent sous le choc Marcelle Chantal! Une star état née en un film, la plus allurale et peut-être la plus belle de toutes, on ne trouvait guère qu’Arlette Marchal qui puisse lui être comparée à l’écran.
Curieusement, l’aimable mari prit la mouche! une distraction oui, une carrière non! Il somma Arlette de renoncer au cinéma , elle le somma de divorcer!
Madame mère en avala au moins douze rangs de perles et Marcelle n’en eut résolument rien à cirer!
Une femme libre était née!
Devenue Marcelle Chantal pour un public admiratif elle sut être une comédienne pleine de distinction raffinée et d’humour, elle devint bientôt pour le monde entier l’archétype de l’élégance française.
En deux ans elle avait tourné huit films! Tous, bien entendu, en vedette et en donnant la réplique à quelques uns des plus illustres acteurs français de leur temps dont Pierre Richard Wilm, Fernand Gravey, Jules Berry ou Jean-Pierre Aumont. Au passage, elle fait quelque incursion distinguée dans le cinéma british, le genre lui va bien.
Jean Servais et Marcelle
Elle fut littéralement outrée que l’Allemagne ose une nouvelle fois entrer en guerre avec la France, oubliant sans doute qu’en 1914 c’est la France qui avait déclaré la guerre à l’Allemagne. Elle s’exila en Suisse.
Elle s’y produisit au théâtre et faisant preuve d’une certaine témérité viendra se produire jusqu’à la Côte d’Azur tant que durera la saine protection de la ligne de démarcation. Téméraire mais prudente!
La paix revenue, Marcelle Chantal retrouva un Paris bien changé, un Paris qui avait découvert Betty Grable le swing, le chewim-gum et le papier toilette. Marcelle n’apprécia que ce dernier.
Les divines créatures allurales nimbées de mystère et de satin ivoire avaient fait leur temps, Marcelle Chantal était aussi démodée que ses bonnes manières et les turbans de chez Poiret. Elle tentera quelques ultimes retours sans vraiment y croire elle même, trop consciente des choses et d’elle même pour se perdre en illusions.
Si elle joua l’héroïne vieillissante de « Chéri » face à Jean Dessailly en 1950, et si elle fut la même année Marianne dans « Julie de Carneilhan » campée par Edwige Feuillère, c’est grâce à l’insistance de Colette elle-même qui avait adoré vingt ans plus tôt ce que Marcelle avait fait de sa « Vagabonde » et qui estimait que sa grâce et sa féminité ne souffraient pas de comparaisons.
La star, car c’en était une, quitta alors son Paris adoré qui l’avait vue naître et se retira dans une propriété superbe qu’elle s’offrit au Pyla.
La paix revenue, Marcelle Chantal retrouve un Paris bien changé. Les divines créatures allurales ont fait leur temps, Marcelle est aussi démodée que ses bonnes manières. Elle tente quelques ultimes retours sans vraiment y croire, trop consciente des choses et d’elle même pour se perdre en illusions. Si elle est en 1949 Marianne dans «Julie de Carneilhan» campée par Edwige Feuillère, puis l’héroïne vieillissante de «Chéri» face à Jean Desailly en 1951, c’est grâce à l’insistance de Colette qui a adoré vingt ans plus tôt ce que Marcelle avait fait de sa «Vagabonde» et qui estime que sa grâce et sa féminité ne souffrent pas de comparaisons. La star quitte alors son Paris adoré et se retire dans une propriété superbe au Pyla sur le bassin d’Arcachon. Avec la nostalgie, des propositions sont à nouveau faites à Marcelle Chantal, elle les refuse toutes. Le cancer l’emporte le 11 Mars 1960 alors qu’elle vient de fêter son cinquante-neuvième anniversaire depuis un mois. Elle repose aujourd’hui au cimetière Montmartre.
Avec la nostalgie, des propositions furent à nouveau faites à Marcelle Chantal qui les refusa toutes. Non que le feu sacré ou même l’envie se soient envolés, mais le cancer qui la rongeait l’avait fatiguée et marquait ses traits superbes, ce qu’elle trouvait indécent à montrer, ne paraissant plus que de rares fois en public sous d’épaisses voilettes.
La maladie l’emportera alors qu’elle venait de fêter son 59ème anniversaire depuis un mois, le 11 Mars 1960.
Marcelle Chantal repose aujourd’hui au cimetière Montmartre où l’on rejointe François Truffaut, Jean Seberg, Jean-Claude Brialy et Dalida. Il y a soixante ans que cette belle dame a déserté les écrans. elle déserte aujourd’hui peu à peu les mémoires et son luxueux caveau de marbre noir se couvre peu à peu de lierre et d’indifférence. Avec elle ce n’est peut être pas toute une époque qui s’oublie, mais c’est son élégance
Celine Colassin. (Qui remercie chaleureusement la belle Marlène Pilaete de l’encinémathèque pour la précieuse carte postale de Marcelle Chantal )
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1920:
Le Carnaval des Vérités:
Avec
Suzanne Desprès
et
Paul Capellani
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1929:
Le Collier de la Reine:
Avec
Georges Lannes
et
Diana Karenne
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1930:
Toute sa Vie:
Avec
Pierre Richard Wilm
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1931:
La Vagabonde:
Avec
Roland Quinault
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1933
: L’ordonnance
avec
Fernandel
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1935
Baccara:
Avec
Jules Berry
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1936:
La Gondole aux Chimères:
Avec
Henri Rolland
et
Doris Duranti
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1937:
A Romance in Flanders:
Avec
Paul Cavanagh
et
Alistair Slim
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1938:
La Tragédie Impériale:
Avec
Harry Baur
et
Pierre Richard Wilm
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1938:
L’Affaire Lafarge:
Marie lafarge
Avec
Pierre Renoir
et
Erich von Stroheim
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1939:
L’Entente Cordiale:
Avec
Gaby Morlay
et
Pierre Fresnay
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1939:
Jeunes Filles en Détresse:
Avec
Jacqueline Delubac
et
Micheline Presle
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1949:
Fantômas contre Fantômas:
Avec
Aimé Clariond
et
Alexandre Rignault
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1950:
Julie de Carneilhan:
Avec
Edwige Feuillère
et
Pierre Brasseur
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1950:
Chéri:
Avec
Jean Dessailly
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1951:
Fantômas contre Fantômas:
Avec
Aimé Clariond
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