![Couverture de l'ouvrage](https://www.franceculture.fr/s3/cruiser-production/2017/05/3938d33d-751d-4496-b93c-dddae99612ef/738_ninfa.jpg)
On trouve dans la poésie et les romans de Victor Hugo une étrange correspondance : regarder une femme - en la désirant - équivaut à sombrer dans la profondeur d'un océan. Voir la femme ? «Voir le dedans de la mer». Voir une tempête se lever ? Sentir monter les effluves du désir. Comment l'écriture va-telle rendre sensibles les tourments psychiques pour autant qu'ils sont faits aussi de tourmentes physiques et, même, atmosphériques ?
Nous voici alors convoqués, au-delà de l'exégèse littéraire, sur le plan d'une vaste phénoménologie du monde visible : c'est bien matériellement, en quelque sorte, que cette équivalence se manifestera sur chaque feuille de papier dans l'immanence même des images admirables inventées par Victor Hugo – façon de découvrir, dans les chimères hypocondriaques du peintre-poète, un grand art lucrétien capable de donner à chaque organe l'immensité d'une tempête et à chaque milieu l'intensité d'un geste corporel animé de passion. Sur le site de l'éditeur
C'était hier... une exposition terminée il y a peu à la Maison de Victor Hugo, Hôtel de Rohan-Guémenée, 6 Place des Vosges, 75004 Paris : "La Pente de la rêverie. Un poème, une exposition" (17 novembre 2016 au 23 avril 2017).
Les textes sont lus par Georges Claisse
Textes (extraits) : Victor Hugo à Charles Baudelaire en réponse à l'hommage de ce dernier au Salon de 1869 - Victor Hugo dans L'homme qui rit (1869) - A propos des dessins de Victor Hugo : Charles Baudelaire (1861), Théophile Gauthier (1862), Henri Focillon (1919).
… Je suis tout heureux et très fier de ce que vous voulez bien penser des choses que j'appelle mes dessins à la plume. J'ai fini par y mêler du crayon, du fusain, de la sépia, du charbon, de la suie et toutes sortes de mixtures bizarres qui arrivent à rendre à peu près ce que j'ai dans l'œil et surtout dans l'esprit. Cela m'amuse entre deux strophes. Ainsi s'adressait Victor Hugo à Charles Baudelaire, en réponse à l'hommage de ce dernier au Salon de 1869
![Victor Hugo par Auguste Rodin](https://www.franceculture.fr/s3/cruiser-production/2017/06/2ee3da35-0152-4bde-8555-962e51ee3c41/738_464x261_hugo_rodin.jpg)
Musique (extraits) : Chihei Hatakeyama pour Too Much Sadness - Brussel pour l'album Härskeri (label 33revpemi. 2013) - Symphonie n°5 d’Erkki-Sven Tüür par Olari Elts - Prophecy d’Erkki-Sven Tüür par Olari Elts
Prise de son : Delphine Baudet
![Testament et codicilles olographes de Victor Hugo, déposés chez le notaire du poète et homme politique français à sa mort, en 1885.](https://www.franceculture.fr/s3/cruiser-production/2017/06/af2dcef4-9287-44aa-98ce-c33da4a18395/738_testament_de_victor_hugo_1_-_archives_nationales_-_et-lxxxix-1748_rs-586.jpg)
Intervenants
- Georges Didi-Huberman : Historien de l’art et philosophe, maître de conférences à l’EHESS
Bibliographie
![Couverture de l'ouvrage](https://www.franceculture.fr/s3/cruiser-production/2017/05/79490602-0381-40c3-9c18-330a12bae8ab/250_97820727113980-4061299.jpg)
Ninfa profunda. Essai sur le drapé-tourmenteGeorges Didi-HubermanGallimard, 2017
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