Francois Fabiè



François Fabié (Né à Durenque, Aveyron, 1846 - Mort à La Valette-du-Var, 1928), poête sans doute trop peu connu si ce n'est par des générations d'écoliers aveyronnais ayant appris et apprécié de leur temps: "La Chatte noire", "L'Automne" ou "Les Genêts".
Fils d'une mère paysanne et d'un père à la fois meunier et bûcheron, son œuvre restera tout au long de sa vie inspirée du berceau de son enfance qui sera baptisé plus tard « Moulin de Roupeyrac ».
Inspiré par la nature et le pays natal, il a publié huit recueils chez Lemerre, l'éditeur des Parnassiens.



« Après les bouleversements du XXème siècle, la voix du poète nous arrive avec plus de force, car elle évoque, avec sensibilité, un monde blotti au creux de nos souvenirs et nous renvoie à notre simple humanité. 

Alain Bitossi               

 

Découvrez la vie de Fabié, son parcours
et quelques uns de ses plus beaux poèmes.
François Fabié, déraciné de sa terre natale pour des raisons professionnelles, ne cessa de chanter le Rouergue, ses pâtres, ses ruisseaux, ses loups, ses laboureurs, ses monts, ses grands hommes, ses pâturages. Il fut, sans doute au xxe siècle le plus fervent soupirant de la Province qui habitait son cœur.
A MON PÈRE, FRANÇOIS FABIÉ   (La poésie des bêtes)
C'est à toi que je veux offrir mes premiers vers,
Père! J'en ai cueilli les strophes un peu rudes
Là-haut, dans ton Rouergue aux âpres solitudes,
Parmi les bois touffus et les genêts amers (...)
 
(...) Je dirai que c'est là mon destin et ma tâche,
De chanter la forêt qui nous a tous nourris,
Et de me souvenir, chaque fois que j'écris,
Que ma plume rustique est fille de ta hache.
A MA MÈRE, ROSE SÉGURET   (La poésie des bêtes)
J'ai mis le nom de mon vieux père
En tête de mes premiers vers :
Mais à ta mémoire, ô ma mère,
Je veux aussi qu'ils soient offerts.

Car cette poésie agreste
Me vient encor bien plus de toi ;
C'est de toi tout ce qui me reste,
Ce qui te fait revivre en moi (...)

François Joseph Fabié est né le 3 Novembre 1846 au moulin familial dans la commune de Durenque (Aveyron).
 Il est l'ainé de quatre enfants, deux garçons et deux filles.

Si la nostalgie est l’essence même de la verve poétique, l’écriture de François Fabié n’en est pas moins porteuse de valeurs philosophiques fortes, illustrées par un sens profond et détaillé d’éléments picturaux, et rythmées par un chant lyrique aux cadences et modulations intimement figuratives. Chaque personnage, qu’il soit d’appartenance familiale ou plus largement paysanne, se fond ainsi dans une harmonie admirablement composée.

Ma Maison


Dans un étroit vallon blottie,
Le moulin aujourd'huiVers mil sept cent quatre-vingt-neuf,
Mon aïeul, dit-on, l'a bâtie,
Ou, tout au moins, remise à neuf

Face au midi, bien adossée
A l'ancien étang féodal
Dont elle épaule la chausée,
Elle fût le moulin banal (...)

 

 ...lire la suite du poème 

(...) Je revois notre maison, le Moulin-Haut, la scierie, le grand jardin, en contre-bas de la chaussée, avec sa longue rangée de ruches, ses vieux poiriers dont deux frôlaient de leurs branches les vitres de notre chambre et dépassaient de leur cime la toiture d'ardoise rousse...

 ...lire la suite des souvenirs d'enfance

Durenque



François Fabié va passer trois années scolaires à l 'école de Durenque dans le département de l'Aveyron.
Compte tenu de ses dispositions, son instituteur Monsieur Laval conseille à son père de l'envoyer poursuivre ses études à Rodez.
DURENQUE  (Poèmes épars)
Durenque ! C'est le nom du modeste village
Que nourrit le moulin qui berça mon berceau ;
Et c'est aussi le nom du frais et clair ruisseau
Qui fait bondir sa roue et s'enfuit sous l'ombrage
De deux rangs d'aulnes en berceau. (...)



  Durenque : Village touristique de l'Aveyron    

La « Durenque »,
ruisseau modeste mais vivace,
Continuera sans fin ses discrètes chansons ;
Au pied de son clocher toujours en oraisons
Sur ma maison muette et les morts de ma race,
Mon village fera semailles et moissons,
Mais de mon oeuvre rien ne gardera la trace :
Qu’importe à ce qui dure un poète qui pass

 

 

CLOCHER
(...) Ô clocher de Rodez, qu'on voit de trente Lieues !
Toi qui, par le ciseau de nos aïeux sculpté,
Au-dessus du sommet où leur foi t'a planté,
Jaillis à trois cents pieds dans les régions bleues !

Comme le roi des monts, tu vibres dans le vent ;
Et lorsque la tempête en rugissant t'assaille,
On sent une âme en toi qui s'agite et tressaille
Et l'arbre de granit comme l'autre est vivant. (...)



    ...lire la suite du poème 

 

TOULON : DÉBUT DE CARRIÈRE (1872-1883)
En 1872 François Fabié est nommé professeur d'enseignement spécial au Lycée de Toulon. Il assure jusqu'en 1883 les cours de littérature, d'histoire, de géographie, de comptabilité et de langue française. Sa réussite à l'agrégation le conduit au Lycée Charlemagne à Paris en 1883. C'est à Toulon qu'il commence à publier l'ensemble de ses poésies. Elles obtiennent un très grand succès à l'Académie du Var dont il est membre et secrétaire. La notoriété du poète s'affirme.

LA BÛCHE DE NOËL

Dans les arsenaux maritimes
Où sont, à la fin, relégués
Les vieux navires, fatigués
D'avoir labouré les abîmes,

La veille de Noël on fend,
Pour qu'aux mansardes le feu rie,
La carcasse à moitié pourrie
Qui fut un vaisseau triomphant (...)



 ...lire la suite du poème 

FRANÇOIS FABIÉ ÉPOUX ET PÈRE
La poésie de François Fabié obtient un succès grandissant notamment en raison des séances publiques de l'Académie du Var. C'est lors de l'une de ces réunions qu'il rencontre Madeleine Gabert. Il lui adresse un poème et en retour elle l'invite à prendre le thé chez sa mère. Leur mariage est célébré le 30 juillet 1877 à Toulon. Et le voyage de noces a lieu à Durenque en Aveyron, au moulin.

 

NOTRE NID, (La Poésie des Bêtes)

A Madelaine F.
 
Un jardin tout planté de poiriers en plein vent,
Auxquels depuis trente ans le pinson est fidèle,
Une blanche maison où revient l'hirondelle,
Voilà le nid heureux que je rêve souvent. (...)

 ...lire la suite du poème 

Les époux Fabié habitent 11, rue de l'Arsenal, près du port de Toulon.
C'est dans cet appartement que naît Marie-Lucie le 30 mai 1878. Malheureusement, elle décède vingt mois plus tard. L'espoir revient le 24 janvier 1881 et Marguerite devient la joie des siens.

Paris, du Lycée Charlemagne
à la direction de l'École Colbert (1883~1908) :

À L'ENSEIGNE DE L'HOMME QUI BÊCHE
C'est lorsqu'il est professeur à Toulon que la librairie des bibliophiles édite à Paris, en 1879, le premier recueil de François Fabié : "La Poésie des Bêtes"; puis en 1881 "La Nouvelle Poésie des Bêtes". Nommé au lycée Charlemagne à Paris, il trouve un éditeur à sa dimension : Alphonse Lemerre qui publie à l'enseigne de l'homme qui bêche, la plupart des Parnassiens et des auteurs régionalistes comme Auguste Brizeux. Des liens d'estime et d'amitié unissent dès lors François Fabié aux poètes du Parnasse qui se rencontrent régulièrement aux repas mensuels organisés par Alphonse Lemerre, au cours desquels se côtoient Leconte de Liste, Banville, Jean Marie de Hërédia, Sully Prudhomme, François Coppée, Paul Arène et tant d'autres.
Alphonse Lemerre publie l'essentiel de l'œuvre poétique de François Fabié soit huit recueils de poèmes :

- La Poésie des Bêtes (1886),     extrait choisi : Les Moineaux 

L'ouvrage a été couronné par un prix de l'Académie Française. De nombreuses générations se souviennent encore d'avoir appris ces poèmes à l'école primaire.

- Le Clocher (1887),     extrait choisi : L'Automne 
- La Bonne Terre (1889),
- Les Voix Rustiques (1892),
- Vers la Maison (1899),
- Par les Vieux Chemins (1904),
- Ronces et Lierres (1912),
- Les Paysans et la Guerre (1921)

ENTRÉE A LA DIRECTION DE L'ÉCOLE COLBERT
Professeur au Lycée Charlemagne, François Fabié connaît une brillante carrière d'enseignant qui le mènera à la prestigieuse direction de l'école Colbert à Paris.
Il est titulaire de nombreuses distinctions honorifiques : Officier d'Académie (le 1er Janvier 1883), Officier de l'Instruction Publique (le 1er Janvier 1888), Légion d'honneur (le 19 Juillet 1892). A la demande de Léon Bourgeois, Ministre de l'Instruction Publique, il est le premier professeur d'enseignement spécial à prononcer le discours de remise des prix du Concours Général, à la Sorbonne le 30 Juillet 1891. Son texte, tout en vers, est intitulé "La Poésie dans l'éducation et dans la Vie".

  Lire le discours de Francois Fabié à la Sorbonne 

FRANÇOIS FABIÉ ET LE THÉÂTRE

François Fabié, auteur dramatique, écrit tout au long de sa vie de nombreuses pièces de téâtre :

- La Conspiration du Général Malet,
- Les Dantonistes,
- Sous un Chêne,
- Les Employés,
- Valentine de Millau,
- Corneille Vieilli,
- Bernard Palissy,
- L'Impasse,
- La vocation de Racine,
- Les Sabotiers...

"Molière et Montespan " comédie en un acte, est donnée le 15 janvier 1879 au Troisième Théâtre Français, à Paris. Le 1er octobre 1879, le même théâtre joue "Le Moulin de Roupeyrac", drame en vers et en quatre actes. La pièce, appréciée du public, tient l'affiche pendant un mois. Une reprise de "Molière et Montespan " lui succède peu après. "Placet au Roi" joué à Paris en 1884, est interprété en l'honneur du poète pour ses Noces d'Or avec l'Académie du Var, en 1925.

La Valette


Madame Fabié, très attachée à sa terre provençale, achète une bastide à la Valette du Var, près de Toulon. Les hivers étant moins rigoureux en Provence que dans le Rouergue, la famille s'installe dans cette maison de campagne appelée "Les Troènes".
François Fabié, à la retraite en 1908, souhaite y jouir de moments paisibles pour composer des poèmes et écrire ses souvenirs. Le poème "Notre bastide" est dédié "à deux terriennes, Madeleine et Marguerite", sa femme et sa fille.

NOTRE BASTIDE, (Les Troènes)

Tu me reproches quelquefois
D'aimer trop les champs et les bois
Et de toujours chanter la Terre;
Mais ne l'aimes-tu pas un peu,
Toi qui, là-bas, sous ton ciel bleu,
Vas devenir propriétaire?

- Oh ! seulement d'un petit coin
Qu'on pourrait couvrir au besoin
Avec un grand mouchoir de poche.
- D'accord ! - Où rien ne poussera;
Et qui, sans doute, ne vaudra
Que par la mer dont il est proche...

- Tel qu'il est, tu l'aimes pourtant ;
Et ton coeur, en secret content
D'une acquisition pareille,
Rêve déjà d'y voir grandir,
Et tous les printemps reverdir,
Large figuier et blonde treille. (...)

HOMMAGES A FRANÇOIS FABIÉ
Dans l'Aveyron et dans le Var, François Fabié entouré d'amis peintres, artistes et poètes reçoit de nombreux hommages tant de son pays natal que de sa terre d'adoption. C'est ainsi qu'il est fêté en Août 1922 à Millau et en 1924 à Rodez. En Mars 1925 sont célébrées ses Noces d'Or avec l'Académie du Var. A la séance mensuelle qui suivit les manifestations données en son honneur, François Fabié écrit spécialement une poésie pour la circonstance :
SAVOIR VIEILLIR
François Fabié s'éteint dans sa maison des Troènes à La Valette, le 18 juillet 1928. Il repose auprès de sa fille au cimetière de Toulon où son épouse les rejoint onze ans plus tard, le 8 juin 1939.
Aujourd'hui des monuments commémorent sa mémoire à Rodez et à Toulon. Bien des rues et des écoles portent son nom. Le poète est toujours présent.
SAVOIR VIEILLIR, (Ronces et Lierres)
(...) Puis un soir, s'en aller sans trop causer d'alarmes,
Discrètement, mourir un peu comme on s'endort,
Pour que les tout-petits ne versent pas de larmes
Et qu'ils ne sachent que plus tard ce qu'est la mort :

- Voilà l'art merveilleux connu de nos grands-pères
Et qui les faisait bons, tendres et vénérés ;
Ils devenaient très vieux sans être trop austères,
Et partaient souriants, certains d'être pleurés.

 Roupeyrac:
 Lieu de vie de François Fabié

 

 

 

 

 

 

 

 

Rodez

=


La Maison d'Écrivain


LE MOULIN DE ROUPEYRAC : UNE MAISON D'ÉCRIVAIN

Nul ne conteste au Moulin de Roupeyrac sa valeur patrimoniale. Témoin de l'ingéniosité et du savoir-faire d'antan, ce moulin garde aussi, pratiquement inchangé, un local d'habitation typique de la civilisation de l'oustal, masure sommaire et sombre qui abritait autrefois une famille nombreuse et unie, où bêtes et gens partageaient des travaux rythmés par les saisons . Tout un monde aujourd'hui disparu, conservé dans les archives, dans les musées et peut-être aussi dans quelques mémoires.

Alexandrine Pessayre, Le Rouergue de François Fabié, mémoire de maîtrise d'histoire moderne, sous la direction de Joël Fouilheron, université Paul-Valéry, Montpellier, 1994, exemplaire dactylographié, 125 p. et annexes.

  Un lieu d'inspiration poétique 

 

 

Mais voici que ce moulin reprend chair, animé par une voix, celle du poète. Voici que ces pierres noircies par le feu de l'âtre, ce lit grossièrement taillé, cette table, ce galetas, cet escalier, cette chute d'eau, tous ces éléments revivent et nous parlent de notre humanité, du temps béni de notre enfance, de nos joies, de nos espérances, de nos rêves d'adulte et des figures chères à jamais disparues. Ce retour dans le passé collectif s'accompagne d'une remémoration individuelle et d'une méditation contemplative sur le temps retrouvé. Et cela par le miracle de la poésie, car le Moulin de Roupeyrac, blotti au coeur de l'Aveyron, n'est pas seulement un moulin, il est aussi - et d'une façon primordiale - la maison du poète.


Dans le cadre du projet de maison d’écrivain, ce moulin est aujourd’hui restauré en musée, et garantit la valeur du souvenir du poète et de sa maison natale.

HORAIRES D'OUVERTURE DU MUSÉE :
- Du 1er mai au 14 juin et du 5 octobre au 18 octobre :
  tous les dimanches et jours fériés de 14h30 à 18h30.
- Du 15 juin au 4 octobre :
  tous les jours de 14h30 à 18h30
- Fermé le mardi.
D'avril à octobre : accueil de groupes et ateliers pédagogiques sur réservation. Tel : 05 65 78 18 85

TARIFS :
Tarif adulte:5€ | Enfant:2€ | Groupe:4€


  Un lieu de mémoire collective 

  Une maison d'écrivain 

 

 

QUELQUES LIVRES ÉCRITS PAR FRANÇOIS FABIÉ

 

Moulins d'autrefois Le retour de Linou Poésies  

 

 

 


Découvrez également le livre "les Poèmes des Troënes" d'Alain Bitossi, sur des poèmes encore inédits de François Fabié:

 

 

Ouvrages en vente au Musée du Moulin de Roupeyrac à Durenque

_____________

  • La Poésie des bêtes.,
  • Paris, Librairie des bibliophiles, 
  • La poésie des bêtes.sur Gallica
  • _________________
  •  
  • Molière et Montespan,
  • comédie en 1 acte,
  • en vers. : Paris
  •  3e théâtre français,
  • 15 janvier 1879.,
  • Toulon
  •  R. Pharisier, 
  • ,
  • 40 p.,
  • ____________________________
  •  
  •  
  • Placet au roi,
  • comédie en 1 acte, en vers. 
  •  Paris, Odéon, 15 janvier 1884.,
  • Paris, Tresse, 
  • ______________
  •  
  •  
  • Le Clocher, poèmes de Rouergue.,
  • Paris,
  • A. Lemerre,
  •  
  • _____________
  •  
  • La bonne terre: François FABIE
  •  
  • La Bonne terre.,
  • Paris,
  • A. Lemerre, 
  • _________________
  •  
  • Œuvres de François Fabié.
  • Poésies.,
  • Paris,
  • A. Lemerre,
  • 1891-1905,
  • 3 vol portrait de l'auteur
  • ________________________

Fabié - Œuvres, Poésies 1888-1892, 1894.djvu

  • Voix rustiques.,
  • Paris,
  • A. Lemerre,
  •  
  •  
  •  
  • Fabié - Œuvres, Poésies 1892-1904, 1905.djvu
  •  
  • Vers la maison.,
  • Paris,
  • A. Lemerre, 
  • ,
  • 146 p.
    Vers la maison. sur Gallica

Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu

Ce que Brizeux fut pour la Bretagne, ce qu’est André Theuriet pour la Lorraine, François Fabié le sera pour son cher pays, le Rouergue.

Il convient de prononcer le mot « chef-d’œuvre » en recommandant à tous les lecteurs les admirables strophes que le poète a dédiées à son père « qui ne sait pas lire ». Rarement le sentiment de la famille et l’amour du sol natal se sont exprimés avec tant d’émotion et de profondeur.

On doit à François Fabié, outre une paysannerie scénique jouée en 1879 au théâtre de Ballande, plusieurs recueils de vers : la Poésie des Bêtes, couronnée par l’Académie française, le Clocher, la Bonne Terre, Voix Rustiques, Vers la Maison, Par les Vieux Chemins et Ronces et Lierres ; plus un court poème, Amende honorable à la Terre, éloquente réponse au fameux roman d’Émile Zola sur les paysans, Placet au Roi, à l’Odéon, Sous un Chêne, au théâtre des Poètes, et, à la distribution des Prix du Concours général à la Sorbonne, un discours en vers qui fit alors beaucoup de bruit.

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Livre  La Terre Et Les Paysans (Poèmes Choisis) FRANCOIS FABIE - Photo 0

  • La terre et les paysans. :
  • (poèmes choisis),
  • Paris,
  • A. Lemerre,
  •  ,
  • 263 p.,
  • ______________________
  •  
  •  
  •  
  • Souvenirs d'enfance et d'études.,
  • Rodez, P. Carrère, , 265 p.,
  • _____________________
  •  
  • Choix de poèmes, 
  • Rodez,
  • Les Amis de François Fabié,
  • 1971,
  • 208 p.

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Les poèmes des troënes: Fabié, François

  • Les poèmes des troënes. :
  • poèmes choisis par Alain Bitossi ;
  • présentés et annotés par Michèle Gorenc,
  • Aix-en-Provence, Édisud, ,
  • 164 p.
  • ____________________

 

Fabié - Œuvres, Poésies 1905-1918, 1921.djvu

Poèsies vers la Maison par les vieux chemins

 

Fabié - Œuvres, Poésies 1888-1892, 1894.djvu

 

 

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Interview de Rémi Soulié, vice-président de l'amitié François Fabié. -  Aveyron.com


Interview de Rémi Soulié, vice-président de l’amitié François Fabié.

Vous parlez pour le passage à Paris de François Fabié d’un poète à “Babylone sur Seine” ?
François Fabié n’a guère aimé Paris et la plupart des images qu’il en donne sont négatives : la capitale est un lieu d’oppression physique et spirituelle où les êtres sont parqués comme du bétail. Babylone-sur-Seine ressemble à un maelström tourbillonnant qui ne laisse jamais les êtres en repos. C’est une ville destructrice, sans silence ni espace. Les Parisiens ressemblent à des morts-vivants !

fabie1Sa vie, son œuvre est donc celle d’un déraciné ?
Son enfance a été la seule période vraiment heureuse de sa vie. Il a vécu au sein du Moulin de Roupeyrac, à Durenque, avec tous les siens : son père, sa mère, son oncle braconnier qui lui a appris à dénicher les oiseaux. La première rupture survient avec le départ pour Rodez, afin de poursuivre ses études. C’est là le paradigme, en quelque sorte, des exils à venir à Toulon puis Paris. Il songera alors au bonheur perdu, au Rouergue qu’il idéalise sans doute mais qui lui inspire des poèmes d’une grande nostalgie. Elève doué, il a le sentiment d’avoir trahi les siens : s’il n’avait pas fait d’études, il n’aurait pas été « dénaturé » et il aurait vécu sa vie à la place qu’il n’aurait pas dû quitter. Du moins c’est ainsi qu’il analyse son itinéraire.

Pourtant pour un “exilé” à Paris, dans cette Troisième République triomphante, il fait une très belle carrière ?
Fabié a en effet été reconnu par ses pairs. Il est édité par Lemerre, l’éditeur des Parnassiens, de Coppée, Leconte de Lisle, Sully Prud’homme. Ses pièces sont jouées à l’Odéon par de grands comédiens ; il noue en particulier une grande amitié avec Mounet-Sully. Sa carrière professorale est elle aussi tout à fait honorable puisqu’il a été professeur au lycée Charlemagne et qu’il dirigea l’Ecole Colbert. Sa poésie est très « traditionnelle » ; Fabié passe à l’écart des grandes voies (voix) ouvertes par Verlaine, Baudelaire ou Rimbaud. Il veut être compris et aimé des humbles, sans souci d’innovations rythmiques, formelles ou même thématiques. Il garde avec raison une place privilégiée dans le cœur des Rouergats.

fabie_ecritur

C’est donc plus par patriotisme rouergat que vous soutenez le poète  même si vous n’êtes pas totalement séduit par son art de la versification ?
Je suis surtout sensible à la valeur symbolique de sa poésie, même si une anthologie mériterait d’être faite uniquement autour de ses vers les plus beaux. J’y inclurai par exemple celui-ci :

« Tes près où gravement ruminent les grands bœufs ».

Je trouve également dommageable que le prosateur soit un peu oblitéré par le poète : ses Souvenirs d’enfance et d’études devraient être étudiés dans tous les collèges, à l’instar des œuvres de Pagnol, par exemple – de même ses deux romans, Moulins d’autrefois et Le Retour de Linou

Interview de Rémi Soulié, vice-président de l'amitié François Fabié. -  Aveyron.com


Couverture de l'oeuvre

Vieillir, se l'avouer à soi-même et le dire, 

Tout haut, non pas pour voir protester les amis, 

Mais pour y conformer ses goûts et s'interdire 

Ce que la veille encore on se croyait permis.

 

Avec sincérité, dès que l'aube se lève, 

Se bien persuader qu'on est plus vieux d'un jour. 

À chaque cheveu blanc se séparer d'un rêve 

Et lui dire tout bas un adieu sans retour.

Puis un jour s'en aller, sans trop causer d'alarmes,

Discrètement mourir, un peu comme on s'endort,

Pour que les tout petits ne versent pas de larmes

Et qu'ils ne sachent pas ce que c'est que la mort.

 

Aux appétits grossiers, imposer d'âpres jeûnes, 

Et nourrir son esprit d'un solide savoir ; 

Devenir bon, devenir doux, aimer les jeunes 

Comme on aima les fleurs, comme on aima l'espoir.

 

Se résigner à vivre un peu sur le rivage, 

Tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux, 

Craindre d'être importun, sans devenir sauvage, 

Se laisser ignorer tout en restant près d'eux.

 

Vaquer sans bruit aux soins que tout départ réclame, 

Prier et faire un peu de bien autour de soi, 

Sans négliger son corps, parer surtout son âme, 

Chauffant l'un aux tisons, l'autre à l'antique foi,

Puis un jour s'en aller, sans trop causer d'alarmes,

Discrètement mourir, un peu comme on s'endort,

Pour que les tout petits ne versent pas de larmes

Et qu'ils ne sachent pas ce que c'est que la mort.

>Se résigner à vivre un peu sur le rivage,
>Tandis qu'ils vogueront sur les flots hasardeux,
>Craindre d'être importun, sans devenir sauvage,
>Se laisser ignorer tout en restant près d'eux.

 

 
 

 

Fanchon

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Comme une marche lente et irrévocable aux confins d'un terroir, dénuée de sensiblerie mais si douce à écouter... une sobriété simple tout à l'opposé du simplisme...
Merci de nous l'avoir fait connaître.

_______________________

merci de nous faire connaître ce poète, que je ne connaissais pas; Néanmoins son dernier vers:

"Et qu'ils ne sachent pas ce que c'est que la mort."..
je regrette infiniment ces trois " que", et je trouve que c'est dommage de terminer sur ce vers qui me semble bien faible.
pour ma part j'apprécie plus ce poème pour son fond , belle leçon de sagesse, que pour sa forme.
Néanmoins Damy a été subjugué, si je lis son commentaire, pas moi.

Belle sagesse dans ce poème de François Fabié poète oublié, chantre de son terroir natal du Rouergue et de la nature, qui se définissait lui même comme un poète « agreste » Merci Thierry !

______________________

Très chouette, mais alors je ne suis pas du tout d'accord avec les deux derniers vers. (Vous me direz : on en n'a rien à fiche que vous soyez d'accord ou pas, et vous aurez certainement bien raison !)

______________________

 

Belles résolutions, sagement méditées,merveilleusement écrites, poème bouleversant .

  • _____________________

apaisement des sens, contemplation après l'action et quiétude face au temps qui reste... je ne partage pas entièrement la vision du poète. peut-être n'ai-je pas encore assez vécu.

________________

 

Splendide !A savourer et à méditer...

 
__________________

Superbe leçon de vie et de sagesse, qui m'a fait penser au poème "IF" de Rudyard Kipling. Bravo

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