Ducreux peintre
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Ducreux a dû étudier son art d’abord avec son père, peintre également. À Paris en 1760, il travaille avec Maurice Quentin de La Tour, spécialiste du portrait. En ce qui concerne la technique de Ducreux pour la peinture à l’huile, l’influence de Jean-Baptiste Greuze est très importante. Spécialiste du portrait, Ducreux a pour modèles de ses premiers pastels : Pierre-Jean Mariette, le Comte de Caylus et Ange Laurent Lalive de Jully. Ces œuvres doivent être des copies d’après Quentin de La Tour. Ses autoportraits bien connus de la fin des années 1780 montrent son intention de rompre avec la tradition et son intérêt pour la physionomie. Cette pseudo-science se base sur le physique et plus particulièrement le visage de quelqu’un pour définir son caractère et sa personnalité. Ducreux tente de capturer et de rendre la personnalité de ses modèles.
En 1769, Ducreux est envoyé à Vienne pour peindre Marie-Antoinetteavant qu’elle ne quitte son pays natal pour épouser Louis XVI. Fait baron, il devient le premier peintre de la Reine en remerciement pour ses services par l’intermédiaire de la reine bien qu’il ne soit pas membre de l’Académie royale de peinture.
La Révolution française le fait s’installer à Londres, où il dessine les derniers portraits de Louis XVI juste avant son exécution. De retour à Paris en 1793, Jacques Louis David s’associe à lui et l’aide à poursuivre une carrière officielle. La résidence de Ducreux devient un salon informel où les artistes se font portraiturer. Ducreux a également joué un rôle politique ; ses relations étaient considérables ; il a peint la cour d’Allemagne, celle d’Angleterre, celle de France ; il a connu tous les personnages marquants de son époque, dans tous les rangs ; il a laissés des documents précieux pour l’historien.
L’élève de de Latour était également connu pour avoir le caractère le plus irascible du monde, et pour être presque toujours en colère ; Méhul a fait son portrait dans le personnage de l’Irato ou l’Emporté, dont les paroles sont de Marsollier1. L’habitude qu’avait ce peintre de refaire souvent son propre portrait, dans des attitudes différentes, lui facilitait merveilleusement le talent d’atteindre la ressemblance et de saisir l’expression des physionomies. L’autoportrait connu sous le nom du Moqueurest le plus remarquable de cet artiste.
Joseph Ducreux a eu plusieurs enfants : son fils aîné, Jules, était peintre de batailles ; capitaine d’infanterie à vingt-six ans, le général en chef Dumouriez auquel il fut attaché en qualité d’officier historiographe de l’armée, faisait le plus grand cas de lui. Son caractère, son talent comme peintre, son travail assidu, ses vastes connaissances faisaient espérer pour lui un brillant avenir, lorsqu’il mourut, peu après la bataille de Jemmapes. Dumouriez lui donna le sabre qu’il portait à cette bataille même. Ses plans, ses travaux, ses dessins finirent aux archives du ministère de la guerre.
Son autre fils, Léon, filleul du duc et de la duchesse de Feltre, était soldat d’ordonnance sous les ordres immédiats de son frère. Peintre de fleurs, il mourut - de langueur, dit-on - à Strasbourg, chez sa marraine, également à la suite de la guerre. Le dernier fils de Ducreux, Adrien, élève de son père et de Greuze, annonçait les plus heureuses dispositions pour la peinture lorsqu’il mourut à seize ans.
Sa fille aînée Rose-Adélaïde s’illustra également en peinture mais mourut à trente-et-un ans. Une seule enfant a survécu à Joseph Ducreux, Antoinette-Clémence Ducreux, filleule de la reine Marie-Antoinette. Remarquablement jolie et aimable ; elle était peintre de fleurs, de miniature et de portrait au pastel ; elle a servi de modèle à Greuze à l’âge de 15 ans pour L'Accordée de village, qui est tout simplement son portrait. Elle épousa son cousin germain, Maignan Ducreux, filleul du duc d'Orléans.
Joseph Ducreux est mort d’une apoplexie foudroyante, sur la route de Paris à Saint-Denis, laissant, à Nancy, des descendants en ligne collatérale qui, pendant près d’un siècle, ont habité la maison dite des Adam, située au 57 rue des Dominicains, remarquable par ses sculptures.
Sources Wilkipedia