Francois Couperin
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Introduction musicale
: Début du Rossignol en amour (extr. 14ème ordre)
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« Le La Fontaine de la musique »
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La musique du baroque tardif
(début XVIIIe siècle)
est riche de compositeurs célèbres
et
pour
l’Italie
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et
pour
l’Allemagne
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et
François Couperin
pour
la France.
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Origines et formation
François Couperin est né à Paris le 10 novembre 1668. La musique passe de génération en génération dans cette famille, puisque dès le XVIe siècle, son arrière-grand-père Mathurin (1569-1640) est déclaré "joueur d’instruments" (sic). Son grand-père sera quant à lui élevé au rang de "maître d’instrument") à Tournan-en-Brie. Le père de François, Charles (1639-1679), était musicien, organiste à l’église parisienne de Saint-Gervais et professeur de clavecin de la duchesse d’Orléans. Il put donc tout naturellement enseigner à son fils l’art de la musique, alors que celui-ci n’avait pas encore appris à lire ou à écrire (le jeune Couperin ne fit d’ailleurs pas d’études générales). François est dit « le grand » pour le distinguer de son talentueux oncle Louis.
Comme il était d’usage, à la mort de son père, François Couperin hérite de la charge d’organiste à l’église Saint-Gervais. Alors âgé de 11 ans, il est trop jeune (au regard de la loi) pour pouvoir tenir le poste. Cependant, conscient de son talent, on trouva une solution pour le conserver : faire signer le contrat par un autre, un "homme de paille", à savoir Michel-Richard Delalande (organiste très coté de l’époque). Ce dernier ne put d’ailleurs vraisemblablement pas assurer sa charge (laissant comme prévu le champ libre à François) car il était déjà en poste à Saint-Louis, à Saint-Antoine et à Saint-Jean-de-Grève ! Ce stratagème fonctionna jusqu’à la majorité du jeune homme, qui prit pendant ce temps des leçons de contrepoint auprès de Jacques Thomelin.
Carrière et fin
Couperin est rapidement présenté en haut lieu et le roi le nomme organiste de la Chapelle Royale (il partage le poste avec trois autres musiciens). Il fait l’unanimité parmi les siens et ne se connaît qu’un rival : Louis Marchand (1669-1732), également organiste virtuose mais au caractère désagréable.
De santé fragile et de caractère peu mondain, Couperin mène une honnête carrière de musicien et de professeur. Peu d’événements de sa vie personnelle sont notables, si ce n’est la disparition d’un de ses fils qui quitte le domicile paternel sans presque jamais y revenir. Par contre, ses deux filles deviennent des musiciennes accomplies : l’une a été religieuse et organiste, tandis que l’autre est devenue claveciniste de la Chambre du Roi.
Vers la fin de sa vie, François Couperin abandonne progressivement ses diverses charges, notamment à la Chapelle royale et sa tribune à l’orgue de Saint-Gervais. Il meurt le 11 septembre 1733 à Paris.
Œuvre et postérité
Couperin représente le goût français du XVIIIe siècle. Il est avant tout, avec Jean-Philippe Rameau, le grand maître du clavecin en France, tant par la quantité de ses pièces que par leur qualité. Ses 230 pièces, rangées en quatre livres divisés en un total de vingt-sept suites (qu’il préfère appeler ″ordres″) sont autant de petits portraits, paysages ou satires malicieuses (écouter Les petits moulins à vent et Tic-toc-choc les maillotins). Pour cela, il est souvent rapproché du fabuliste La Fontaine et du peintre Watteau.
Homme modeste et réservé, sa réputation dépasse néanmoins les frontières. Dans le Petit Livre d’Anna-Magdalena Bach, Johann Sebastian recopie un rondeau du 6ème ordre : Les Bergeries (écouter un extrait).
Dans ses quatorze ″Concerts royaux″ et ses onze ″Sonates en trio″, il adapte Corelli au goût français : écouter le début de L’Apothéose de Corelli.
Ses Leçons de ténèbres (1714) s’élèvent au niveau de Monteverdi par leur expression déchirante : écouter un extrait de la n°3.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, son œuvre pour orgue est limitée à deux messes de jeunesse, ce qui ne l’empêche pas d’avoir été surnommé "le Bach des Français" par des élèves de celui-ci.
Il a également écrit un traité ″L’Art de toucher le clavecin″ qui est une référence incontournable pour l’interprétation de ses œuvres.
Quand les compositeurs français de la fin du XIXe siècle se retourneront vers le passé, il s’y réfèreront. Achille Claude Debussy (1862-1918) considèrera ses pièces comme des modèles. Et Maurice Ravel (1875-1937) écrira un Tombeau de Couperin dont la Forlane (écouter le début et lire Forlane)
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s’inspire
de
celle du 4ème Concert royal
(écouter).
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