Helene Feuillet
Fille de Pierre Feillet et d’Hélène Pernotin, Hélène est née à Paris le 2 novembre 1812(1). Son grand-père maternel, l’artiste peintre Pernotin avait été élève à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1778 et avait concouru pour le grand prix de Rome. Sous la Restauration Pernotin avait été chargé de la renovation d’une partie des plafonds du château de Versailles. Serait-ce le même B. Pernotin, peintre d’histoire de genre et de portraits travaillant à Londres de 1786 à 1797, qui était un bon graveur ? Cela expliquerait en partie le goût d’Hélène pour les séjours en Angleterre à la belle saison (en 1853, 1857, 1860) et pour l’estampe. Son premier professeur est son propre père Pierre Feillet qui abandonne la carrière militaire pour l’art et la gravure. Mais son vrai maître, à Paris, est le Néerlandais Ary Scheffer (Dordrecht, 1795 – Argenteuil, 1858) qui la forme à la technique du portrait.
Canción del Pirata, Dans El Artista 1835 |
Avec sa sœur Blanche, Hélène Feillet accompagne son père à Madrid en 1829. Lorsque la famille s’installe définitivement à Bayonne en 1834, Hélène continue à travailler pour des revues espagnoles. Elle fournit cinq planches à la revue la plus emblématique du romantisme espagnol à Madrid, El Artista. Certaines de ses gravures comptent parmi les plus belles et les plus représentatives de l’imagerie romantique ibérique. Son illustration du poème de la Canción del Pirata (la chanson du pirate) d’Espronceda en est un bon exemple. Hélène lithographie encore deux œuvres de Jenaro Pérez de Villaamil pour le livre Panorama matritense de Mesonero Romanos, publié à Madrid en 1835.
Dans les mêmes années 1835-1840 à Bayonne, Hélène illustre de six lithographies l’ouvrage de Félix Morel, Bayonne, vues historiques et descriptives. Ensuite, elle participe activement à l’entreprise de son beau-frère Charles-Henri Hennebutte qui édite les premières images touristiques des deux sœurs dans l’Album des deux frontières ou le Guide du voyageur de Bayonne à Saint-Sébastien.
Hélène et Blanche préparent ces publications en voyageant dans les provinces pour effectuer les relevés préparatoires et dessiner les sujets nécessaires à ce travail. Elles mettent au point une grande série de lithographies, représentant principalement des paysages mais aussi quelques sujets ethnographiques.
Malgré cette grande activité d’illustratice, Hélène reste peintre avant tout. Elle expose pour la première fois, en 1836, au Salon de Paris un portrait de Juana Cano qui fait écrire à la Gazette de France : « Voici encore une belle artiste presqu’espagnole, Mlle Hélène Feillet, dont le Musée de Madrid, en 1834, a admiré les productions originales et spirituelles. […] Dans son portrait de la Señorita Juana Cano, exposé sous le n°678, le personnage est supérieurement posé ; la couleur a de la vérité et les ajustements sont touchés avec autant de soin que de goût. » Elle envoie au Salon les peintures une Vue des environs de Bayonne, prise au Boucau, en 1839 et une Espagnole à l’église, une Gitana en San Isidro, environs de Madrid, et une lithographie Les Trois Grâces d’après Rubens en 1841. Le tableau de l’Arrivée à Bayonne du duc et de la duchesse d’Orléans, peint en 1839-1840, n’est présenté qu’au Salon de 1842.
Elle expose au Salon de 1845 un sujet historique et local à la fois : Embarquement de La Fayette en 1777 au port de Passages lors de son premier voyage pour l’Amérique. Les nombreux croquis levés à Pasajes lui servent pour élaborer un cadre précis à la reconstitution, mais les critiques lui reprochent d’avoir traduit trop fidèlement la réalité du paysage au détriment de l’émotion, de n’avoir pas assez magnifié le sujet de façon romantique. Son envoi au Salon de 1848 est donc purement descriptif : Vue d’Irun, de Fontarrabie et de l’embouchure de la Bidassoa dans l’Océan.
Enfin, Hélène Feillet reçoit des commandes pour orner des édifices religieux : en 1843 Saint-Louis parcourant un champ de bataille et faisant donner des secours aux blessés pour la chapelle de l’Hôpital militaire de Bayonne ; en 1849 Laissez venir à moi… pour les Dames de la Croix ; enfin un Saint-Barthélemy pour l’église de Jasse en Béarn.
Le succès de ses tableaux lui donne une aisance financière qui lui permet d’acheter en 1851 pour son père un terrain jouxtant la Grande Plage à Biarritz et d’y faire construire deux grandes maisons, dont la villa « Feillet ». Elle acquiert le domaine Daguerre à Brindos sur le territoire d’Anglet où elle réside avec son père. Cependant, elle meurt à son domicile de la villa Léonard, rue de l’industrie à Biarritz, le 9 décembre 1889.
Helene Feillet
Jeune mousse dans un intérieur
Sale Date: October 24, 2010
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Helene Feillet
Medical and dental prints (set of 6 in 1 frame;...
Sale Date: August 2, 2008
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Helene Feillet
Offizier der baskischen Ehrengarde zu Pferd, 1838
Sale Date: May 30, 2006
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Helene Feillet
Sale Date: May 5, 1992
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L'exposition Feillet du musée basque de Bayonne offre une vision renouvelée de l’œuvre des sœurs Hélène Feillet (1812-1889) et Blanche Feillet-Hennebutte (1815-1886), considérées aujourd’hui comme les premières femmes peintres du Pays Basque. D’origine parisienne, les sœurs Feillet ont réalisé la majeure partie de leurs travaux entre .....
..... Bilbao et Bayonne où la famille s’est installée à la fin de l’année 1833. Organisée conjointement par le Musée Basque de Bayonne et le Musée Zumalakarregi d’Ormaiztegi, cette exposition bénéficie de prêts publics (médiathèque de Bayonne et plusieurs institutions d’Euskadi, comme le musée San Telmo, le Musée naval et le centre culturel Koldo Mitxelena) et de prêts auprès de collections particulières.
La dernière exposition rétrospective des oeuvres des soeurs Feillet à Bayonne date de 1964. Une présentation par Henri Jeanpierre mettait en exergue « Un peintre romantique bayonnais Hélène Feillet » dans le Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Bayonne, n° 105, 4ème trimestre 1964. Le catalogue succinct listait 182 oeuvres exposées dont l’immense majorité était des dessins et des estampes. Seulement douze peintures étaient alors exposées et attribuées à Hélène et aucune à Blanche ; et une seule appartenait aux collections du Musée Basque et de l’histoire de Bayonne.
A l’époque, une erreur d’attribution donnait le portrait de Martin Bastres, curé de Saint-Pierre-d’Irube, à Hélène alors qu’il est signé H. de Mahy. Aujourd’hui, plusieurs des huiles sur toile de l’exposition de 1964, provenant de collections particulières, n’ont pas pu être présentées à nouveau en raison de leur mauvais état ou de leur localisation inconnue. La grande peinture d’Hélène, le Saint Barthélémy de l’église de Jasses que décrit Jeanpierre, n’est pas exposée.
En revanche dix nouvelles huiles sur toile, redécouvertes récemment sont montrées. Ce sont essentiellement des portraits signés par Hélène Feillet, un seul l’étant par Blanche. L’étude stylistique et critique des oeuvres peintes et dessinées non signées oblige souvent à des réattributions entre les deux soeurs.
Les sœurs Hélène Feillet et Blanche Feillet-Hennebutte reçoivent leur formation artistique de leur père Pierre, directeur de l’École de dessin et de peinture de la ville jusqu’à sa mort en 1855. En 1857, Blanche lui succède jusqu’en 1871.
Le milieu du XIXe l’épanouissement artistique des deux jeunes femmes. C’est l’époque où la vieille cité de Bayonne peine à se moderniser et cède la palme de l’innovation et du développement à Biarritz, petit port de pêcheurs devenue ville impériale. Au gré de leurs excursions, les sœurs Feillet, qui dessinent sur le motif, inventent les premières images touristiques du Pays Basque.
L’imprimeur Charles Henry Hennebutte, époux de Blanche, édite des recueils de dessins et des guides de voyage largement illustrés de lithographies des deux sœurs. Ces ouvrages connaissent un réel succès auprès d’une clientèle aisée en villégiature et plaisent aux bourgeois des villes, friands d’histoire locale.
LA CÔTE BASQUE DANS L’ŒUVRE DES SŒURS FEILLET
En collaboration avec le Musée Zumalakarregi
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Parcours par les localités côtières du Pays Basque à travers les lithographies, les aquarelles, les peintures à l’huile, les dessins et les esquisses réalisés vers le milieu du XIXème siècle par Hélène et Blanche Feillet.
Exposition virtuelle "La côte basque dans l’œuvre des sœurs Feillet"
Compilation de 100 œuvres des sœurs Feillet qui représentent des paysages et des scènes de Bayonne, Biarritz, Cambo, Saint-Jean de Luz, Ciboure, Soccoa, Irun, Hondarribia, Lezo, Rentería, Pasaia, Saint-Sébastien, Mutriku, Ondarroa, Bilbao et Bermeo. Les œuvres qui sont montrées appartiennent à différentes collections: Musée Basque de Bayonne, Médiathèque de Bayonne, Centre Culturel Koldo Mitxelena et le Musée Naval.
Cette exposition virtuelle surgit comme un complément de l’exposition temporelle "Hélène et Blanche Feillet: Pionnières de la peinture dans le Pays Basque du XIXème siècle." (Musée Zumalakarregi, 6 mars - 4 septembre 2015).
Les sœurs Hélène Feillet (1812-1889) et Blanche Feillet (1815-1886) sont nées à Paris mais elles ont vécu depuis leur jeunesse à Bayonne, où elles se sont installées en 1834. Les filles du lithographe Pierre Feillet ont présenté quelques peintures à l’huile dans les salons de Paris mais elles ont surtout été connues par les nombreuses estampes lithographiques qu’elles ont réalisées en offrant une vision romantique des paysages et, à une moindre échelle, de types et de scènes relatives aux mœurs du Pays Basque.
Blanche Feillet a remplacé son père dans la direction de l’École de Dessin de Bayonne, l’une des plus anciennes de France, fondée en 1778. Blanche s’est mariée en 1844 avec Charles Hennebutte, imprimeur de Bayonne qui a édité un guide qui donnait des renseignements touristiques de l’itinéraire de Bayonne à Saint-Sébastien et plusieurs albums de visites de la côte basque et les Bas Pyrénées. Les deux sœurs ont collaboré illustrant ces publications.
Guide du voyageur de Bayonne à Saint-Sébastien
de
Charles Hennebutte
et
illustré
par
les sœurs Feillet,
[185-].
Collection
Centre Culturel Koldo Mitxelena.
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de
Charles Hennebutte
et
illustré
par
les sœurs Feillet,
[185-].
Collection Centre Culturel Koldo Mitxelena.