miettes de pain retrouvée en Jordanie
Du pain pour un festin
Selon les analyses, le farine utilisée pour faire ce pain a dû être tamisée. L'absence de four laisse penser que le pain était cuit dans les cendres du feu ou sur une pierre chaude. Il devait probablement ressembler à une boule sans levain relativement plate.
Selon les chercheurs et chercheuses, il est peu probable que le pain eut été un ingrédient de base de la nourriture de l'époque. Tout porte à croire que le travail trop intense requis par la préparation en faisait un aliment d'exception. Soit pour célébrer la fin d'un voyage de chasse et cueillette, soit dans le cadre d'un festin ou d'une cérémonie rituelle. Des ossements d'une douzaine d'animaux retrouvés avec les miettes confirment cette idée. Un élément qui remet en question l'analyse de l'alimentation de nos ancêtres, sa vocation n'était pas uniquement nutritive mais pouvait aussi être culturelle, rituelle ou même sociale.
Le pain est si vieux
Alors que les miettes trouvées sont maintenant les plus anciens restes de pain au monde, volant la vedette à ceux découverts en Turquie à Çatal Höyük datant de 9.100 ans, la recette pourrait être encore plus ancienne selon les scientifiques.
«Les restes de nourriture ont longtemps été ignorés par l'archéologie, et donc n'ont pas été suffisamment étudiés», note Amaia Arranz-Otaegui, l'une des chercheuses, au Guardian. «Je suis sûre que si l'on regarde d'autres sites plus anciens, on pourra sûrement trouver des similis de pains aux céréales pendant le Paléolithique, par exemple, il y a 25.000 ans.»
On attend la recette avec impatience qui n'a pour le moment pas encore été perfectionnée. En essayant d'aller au plus proche, les chercheurs et chercheuses ont trouvé le goût un peu salé, pas vraiment adapté à nos palais actuels.