Quentin delatour
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Troisième fils de François de La Tour maître écrivain, ingénieur géographe et chantre de la collégiale de la ville et de Reine Zanar, Quentin de La Tour est né et a grandi au 57 rue de La Tour à l’ombre de l’église dans le quartier occupé par les chanoines et la maitrise. Durant son enfance, au lieu d’écouter le professeur, il croquait ses camarades et couvrait ses cahiers d’esquisses3En 1718, il dédia au principal du collège, Nicolas Desjardins, une perspective de Saint-Quentin dessinée au crayon Son frère ainé avait pris la carrière des finances et son cadet celle des armes Au sortir du collège, à dix-huit ans, voulant devenir peintre, il quitta Saint-Quentin pour Reims, puis Cambrai, à la recherche de modèles et de maitres3.
Il entre en apprentissage chez Claude Dupouch, peintre et membre de la prestigieuse Académie de Saint-Luc, à Paris, le 16 octobre 1719. En 1722, il retourne à Saint-Quentin où il entretient une liaison avec sa cousine germaine, âgée de 22 ans, Anne Bougier
En 1725, séjournant à Cambrai, où s'est réuni le congrès destiné à réconcilier l’Empereur Charles VI et le roi Philippe V d'Espagne au terme de la guerre anglo-espagnole, il est remarqué, pour le beau portrait qu’il fit d’un ambassadeur d’Espagne, par l’ambassadeur extraordinaire du roi d'Angleterre Horace Walpole, qui l’invita à le suivre à Londres et mit à sa disposition une aile de son palais5. En Angleterre, la fréquentation de l'aristocratie et la haute aristocratie lui apprit à connaitre la "bonne société" tout en se cultivant. Après avoir orné les salons des riches banquiers, des princes et des coquettes à la mode, ses portraits étaient passés dans l’atelier des premiers graveurs de Londres, William Sharp, Richard Earlom, William Woollett, Valentine Green, qui ont consacré leur burin à la reproduction durable des œuvres légères du pastelliste. Sa prospérité assurée, il quitta l’Angleterre en 1727 et revint en France7. Il avait alors vingt-trois ans.
A son retour en France, il s'installa comme peintre à Paris, où, profitant de l’anglomanie ambiante, il se fit passer pour un peintre anglais et se mit, avec ses portraits, en rapport avec les personnes en crédit et avec les artistes. Rigaud, qui ne voulait se lier qu’avec des célébrités, le reçut froidement. Largillierre, qui avait également eu sa période anglaise devint, en revanche, vite son ami, un conseiller bienveillant et un protecteur8. Jean Restout, qui fut son maitre, aura une grande influence sur lui, et le mit en relation avec Lemoine, Vien, Carle Vanloo, Vernet, Parrocel, Greuze. Présenté au graveur Tardieu, celui-ci le fait connaitre à Pierre Delaunay, peintre de l’Académie de Saint-Luc, marchand de tableaux quai de Gesvres, puis à Vermansal, qui le fait entrer dans l’atelier du peintre belge et ami de Watteau, Jean-Jacques Spoëde, où il fit des portraits, qui le firent remarquer par Louis de Boullogne, premier peintre du roi, qui lui dit :
« Vous ne savez encore ni peindre ni dessiner mais vous possédez un talent qui peut vous mener loin". »
Ce bienveillant protecteur, qui devait mourir en 1733, lui ayant conseillé de « dessiner beaucoup », il abandonna à jamais la peinture à l’huile où il avait pourtant fait un portrait de Carle Vanloo, et une toile représentant le satyre Marsyas3, pour le pastel, poudre colorée déposée sur papier, parchemin, vélin ou soie, qui doit être protégée de tout contact, technique dont la Vénitienne Rosalba Carriera avait lancé la mode en France lors de son passage à Paris en 1720, et s’enferma pendant deux ans, de 1727 à 1729, pour ne s’occuper que de dessin, apprenant aussi les mathématiques, la géométrie, la physique, lisant les poètes. À la différence de sa devancière qui produisit des allégories et des portraits, il est exclusivement portraitiste. Contrairement à Jean-Baptiste Perronneau, artiste sensible et ouvert à la recherche et qu’il considère comme un rival, il est exclusivement pastelliste. En 1734, Lépicié grave son pastel de Charles de Roddes de La Morlière.
Le portrait au pastel de Voltaire, qu’il réalise en 1735, lui assure une grande renommée. Agréé par l’Académie royale de peinture le 25 mai 1737, il expose pour la première fois au Salon en août-septembre de cette année avec une grandiose effigie du président de Rieux, qui reçoit, dans son château de Passy, toute la société de l'époque, ce qui accroît sa notoriété. Le 10 mars 1745, il obtient son brevet de logement aux galeries du Louvre, en remplacement de Martinot, valet de chambre-horloger du Roi, et expose au Salon en août-septembre le portrait du Roi, celui du Dauphin, du ministre d'État et Contrôleur général Orry, ainsi que plusieurs autres portraits. Le 24 septembre 1746, il est reçu membre de l’Académie royale, avec le Portrait de Restout comme morceau de réception. Le 7 avril 1750, il échange son logement contre celui qu’occupait l’ingénieur d’Hermand. Le 27 mars 1751, il est nommé conseiller l’Académie royale, qui le désignera, le 4 août 1753 et le 24 juillet 1767, pour faire partie du comité chargé d’examiner les œuvres qui seront exposées au Salon. En août-septembre 1748, il expose 15 portraits au pastel, dont ceux du roi, de la reine et du dauphin, au Salon
Portrait de Louis XV en buste(exposé au Salon de 1748), Paris, Musée du Louvre.
À son apogée, il réalise différents portraits de Louis XV, de la famille royale et de son entourage, et devient ainsi, après Jean-Marc Nattier, un artiste en vogue. À sa maturité, La Tour est un excellent dessinateur ; surnommé « le prince des pastellistes », il acquiert une remarquable maitrise du portrait au pastel18, appliquant méthodiquement un ensemble de règles de cadrage, d’éclairage, de composition. Son succès fut incontesté, la critique unanime, à tel point qu’il sera pris d’une certaine mégalomanie et rêvera de faire du pastel la technique dominante du portrait (il cherche notamment à faire de très grands formats par collage, concentre sa clientèle sur les plus hauts personnages de l’époque, monopolise le pastel dans le cadre de l’Académie royale). Il tentera de fixer le pastel pour le rendre aussi durable que l’huile (la fixation du pastel se faisait avec des laques ou des vernis : elle porte toujours atteinte à « la fleur du pastel », sa surface mate qui accroche la lumière). Son perfectionnisme méticuleux lui vaudra d’endommager certains de ces portraits. Il se permettra des provocations répétées, comme le portrait d’un esclave noir nostalgique de son pays au milieu des plus hauts dignitaires19, de même qu’il affirmera souvent sa sympathie pour les idées philosophiques20, même si cela pouvait lui valoir des déconvenues : ayant un jour dit devant le roi :
« "Il n’y a plus de marine en France. — "Plus de marine ! et Vernet ?"21 ? » aurait répliqué le souverain.
De même, il pouvait se permettre des caprices avec les grands :
« La Tour connaissait mal l’art des courtisans. Mandé pour faire le portrait de Mme de Pompadour, il répondit brusquement : Dites à Madame que je ne vais pas peindre en ville. » Un de ses amis lui fit observer que le procédé n’était pas très honnête. Il promit de se rendre à la cour au jour fixé ; mais à condition que la séance ne serait interrompue par personne. Arrivé chez la favorite, il réitère ses conventions, et demande la liberté de se mettre à son aise : elle lui est accordée. Tout à coup il détache les boucles de ses escarpins, ses jarretières, son col, ôte sa perruque, l’accroche à une girandole, tire de sa poche un petit bonnet de taffetas, et le met sur sa tête. Dans ce déshabillé pittoresque, le peintre se met à l’ouvrage ; mais à peine a-t-il commencé le portrait, que Louis XV entre dans l’appartement. La Tour dit, en étant son bonnet : « Vous aviez promis, Madame, que votre porte serait fermée. » Le roi rit du reproche et du costume de l’artiste, et l’engagea à continuer : « Il n’est pas possible d’obéir à Votre Majesté, répliqua le peintre ; je reviendrai lorsque Madame sera seule. » Aussitôt il se lève, emporte sa perruque, ses jarretières, et va s’habiller dans une autre pièce, en répétant plusieurs fois : « Je n’aime point à être interrompu. » La favorite céda au caprice de son peintre ; et le portrait fut achevé22. »
Il refusa également d’achever le portrait de mesdames de France parce qu’elles le faisaient attendre.
Il fréquentait également les diners du lundi de Marie-Thérèse Geoffrin, où il rencontrait Helvétius et Nollet qu’il nommait ses bons amis, Crébillon, Jean-Jacques Rousseau, Duclos, Voltaire, Diderot, D'Alembert, Dupuis, La Condamine, Buffon, le maréchal de Saxe, Paulmy d’Argenson, le comte d’Egmont, le duc d’Aumont, l’abbé Jean-Jacques Huber dont il aimait tant la conversation et dont il fut institué légataire, l’abbé François-Emmanuel Pommyer, le financier Orry, Piron, et le violoniste Mondonville et tant d’autres. Il eût une longue liaison avec la cantatrice Marie Fel dont il réalisa évidemment le portrait. Comme en Angleterre, il étudiait la littérature, les mathématiques et la politique, afin de se trouver à la hauteur des conversations qu’il entendait dans les cercles et dans les salons. C’était, parmi les assistants, à qui obtiendrait son portrait, car La Tour choisissait et faisait quelquefois la figure du valet, qui lui paraissait plus spirituelle que celle du maitre. Dans son atelier, on voyait Restout, qu’il se plaisait à appeler son maitre, le sculpteur Lemoyne qui exécuta son buste de La Tour, Vien, le maitre de David, Carle Vanloo, Pigalle, Vernet, Parrocel, Largillierre et Rigaud » Son caractère ne l’avait pas conduit à transmettre ses connaissances. C’est sans doute Adélaïde Labille-Guiard qui, à la génération suivante, conservera le mieux son enseignement.
Bienfaiteur de la ville de Saint-Quentin
Lié au mouvement philanthropique des Lumières, il octroya des rentes à des institutions religieuses de sa ville natale, pour leurs œuvres sociales. En 1782, il fonda une école de dessin qui existe encore aujourd'hui sous le nom d’École de La Tour.
En 1784, alors qu'il est atteint de démence sénile, sa famille le fait revenir à Saint-Quentin. Après sa mort, en 1788, son fonds d'atelier et une grande partie de son œuvre ont été légués à la ville de Saint-Quentin par son frère.
Marc Fumaroli - Du Quesne
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Le style de Maurice Quentin de La Tour est facilement identifiable. Généralement traité en grand format, le sujet est bien placé dans la lumière, toujours de façon à estomper les disgrâces, toujours le coin des lèvres relevé pour évoquer un sourire. Le regard est toujours franc et les carnations parfaites dans leurs teintes et leurs nuances. Sa technique évoluera peu, plus ou moins estompée selon les périodes. Un élément important de sa méthode est la préparation du portrait qui se fait par des croquis rapides au pastel, généralement en série, destinés à trouver le cadrage et l'éclairage qui met le mieux en valeur son sujet. La série des préparations pour le portrait de la Pompadour est édifiante de savoir-faire. Souvent seules ses préparations sont conservées.
De même ses thématiques sont récurrentes : lui-même (série continue d'autoportraits), les grands de ce monde, les artistes et comédiens, les religieux et intellectuels. Parmi les portraits célèbres de Maurice Quentin de la Tour, on citera : Voltaire, Louis XV, D’Alembert, Jean-Jacques Rousseau, la dauphine Marie-Josèphe, le Prince François-Xavier de Saxe, le Prince Clément-Wenceslas de Saxe, Madame de Pompadour, Marie-Christine de Saxe, Choderlos de Laclos, Grimod de La Reynière, Belle de Zuylen, Justine Favart, etc.
Lors des nostalgiques retours en grâce du siècle des Lumières, de La Tour sera recherché des plus grands collectionneurs (Wildenstein, Gulbelkian, Getty, etc.) À la fin du xixe siècle, beaucoup de pastels lui étaient aveuglément attribués. Indépendamment du personnage représenté, les portraits de de La Tour virent leur valeur fluctuer considérablement. Payés des fortunes de son vivant, ils devinrent invendables après la Révolution car sa technique, le choix des sujets tout comme sa personnalité en faisaient un artiste partisan. Il n'en reste pas moins vrai que la grande rétrospective, organisée à Versailles en 2004 pour le 300e anniversaire de sa naissance, a mis en évidence une remarquable cohérence stylistique et une incontestable maîtrise technique, qui le placent au premier plan de l'art européen sous Louis XV.
Le musée Antoine-Lécuyer à Saint-Quentin, conserve la plus grande collection de pastels de l’artiste, fruit d’un legs à sa ville natale.
- Autoportrait à l'oeil de boeuf,
- vers 1737,
- pastel sur papier bleu, 59 × 49 cm
- Musée du Louvre,
- http://cartelfr.louvre.fr/
- Paris
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- Portrait de Gabriel Bernard de Rieux,
- 1739–1741,
- pastel et gouache, 201 × 150 cm,
- Getty Center,
- Los Angeles
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Gabriel Bernard de Rieux, le plus jeune fils d'un financier extrêmement prospère, porte les robes de son bureau en tant que président de la deuxième cour d'enquête au Parlement de Paris. D'un grand volume tenu sur ses genoux, il soulève une feuille de papier. Voulant déclarer l'érudition, la richesse et le statut de la gardienne, Maurice-Quentin de La Tour plaça de Rieux dans son cabinet, entouré d'objets à la mode et coûteux. Derrière lui, un écran richement ornemental; Sur une table recouverte d'un tissu de velours bleu, il y a des livres, des papiers et un encrier avec une plume. Un globe se trouve à côté de la table et un tapis turc recouvre le sol. Ces objets identifient le gardien comme un connaisseur d'une chose fine et précieuse - comme son père, dont la fortune considérable de Rieux a hérité de l'année où ce portrait a été peint.
Ce grand portrait en pied, toujours dans son cadre original et doré massif, a été assemblé à partir de feuilles de papier séparées posées sur une toile et dessinées entièrement en pastel. Portraitiste le plus recherché de son époque, La Tour travaillait exclusivement dans le pastel, produisant des ressemblances de la noblesse et de la classe moyenne aisée, applaudies tant par leur maîtrise technique que par leur étonnante vraisemblance. En fait, un critique contemporain s’est étonné qu’une telle œuvre puisse être réalisée à l’aide de crayons.
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- Gabriel Bernard de Rieux(Salon de 1741)
- 1742,
- pastel sur papier collé sur toile, 116 × 90 cm
- Musée Cognacq-Jay
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- Portrait de Philibert Orry
- (1689-1747),
- pastel sur papier gris-bleu, 114 × 88 cm,
- Musée du Louvre
- Paris
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- Le Maréchal de Saxe,
- vers 1745,
- pastel sur papier bleu, 58 × 48 cm
- Musée du Louvre
- Paris
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- Portrait de Nicole Ricard, enfant, 1748-1750
- pastel sur papier gris, 44 × 34 cm,
- Musée du Louvre
- Paris
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- Mademoiselle Ferrand médite sur Newton,
- vers 1752
- Pastel, 73 × 60 cm,
- Alte Pinakothek,
- Munich
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- Portrait de Jean-Jacques Rousseau
- (1712-1778)
- vers 1753, pastel sur papier gris marouflé sur toile,
- 46 × 38 cm,
- Musée d'art et d'histoire de Genève
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- La Marquise de Pompadour
- 1755,
- pastel sur papier bleu
- 175 × 128 cm
- Musée du Louvre,
- Paris
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- La Femme au miroir dite marquise de Biencourt,
- 1770,
- pastel sur papier,
- Musée des arts décoratifs de Lyon
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- Autoportrait,
- 1776,
- Pastel sur papier bleu, 60 × 51 cm
- Musée du Louvre
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- Louis XV
- pastel sur papier bleu monté sur toile
- 66 × 58 cm,
- Musée du Louvre
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Gabriel Bernard de Rieux(Salon de 1741)
Los Angeles, Getty Center -
Mademoiselle Sallé (1741)
Lisbonne, Musée Calouste-Gulbenkian -
Abbé Jean-Jacques Huber (1742)
Saint-Quentin, musée Antoine-Lécuyer -
Marie Leczinska, reine de France (Salon de 1748)
Paris, Musée du Louvre -
Marie-Josèphe de Saxe, dauphine (1749)
Dresde,Gemäldegalerie Alte Meister -
Le marquis de Voyer d’Argenson (v. 1753)
Saint-Quentin, musée Antoine-Lécuyer -
Jean-Jacques Rousseau(exposé au Salon de 1753)
Saint-Quentin, Musée Antoine Lécuyer -
Antoine Gaspard Grimod de La Reynière (1751)
Saint-Quentin, Musée Antoine Lécuyer -
Jean le Rond D'Alembert(1753)
Paris, Musée du Louvre -
Marie Fel (1757)
Saint-Quentin, musée Antoine-Lécuyer -
Madame la Dauphine et le duc de Bourgogne (1761)
Saint Quentin, Musée Antoine Lécuyer -
Isabelle de Charrière(1766)
Genève, Musée d'Art et d'Histoire