Sanssouci
Le Parc de Sans-Souci occupe une surface de 289 ha. Frédéric II fit construire sur les coteaux du Wüsten Berg, sa résidence d'été, le Château de Sans-Souci. Il agrémenta le parc de nombreux édifices : la Galerie de peintures (Bildergalerie), les Nouvelles chambres (Neue Kammern), la Grotte de Neptune (Neptungrotte), la Maison chinoise (Chinesisches Haus), et le Nouveau Palais (Neues Palais).
Frédéric-Guillaume IV continua son oeuvre et édifiant les Thermes romains, (Römische Bäder) et l'Eglise de la Paix (Friedenskirche). A proximité du Parc de Sans-Souci figurent d'autres édifices : le Belvédère et la Maison des dragons (Drachenhaus), la Nouvelle orangerie (Orangerieschloss, Neue Orangerie) et le Château de Charlottenhof (Schloss Charlottenhof).
Schloss Sanssouci, le Château de Sans Souci
La naissance de Sans-Souci
Le Château de Sans-Souci domine six terrasses mêlant vignes et serres. C'est à cheval que Frédéric II découvrit le site enchanteur du Wüsten Berg, où il ordonna la construction de sa future résidence en 1744. Il remit les plans àGeorg Wenzeslaus von Knobelsdorff, qu'il dessinna lui même. Le roi ne voulait pas d'un nouveau Versailles, mais plutôt d'une retraite intimiste dédiée aux Arts et aux réunions réservées aux proches.
Le parc fut aménagé au XIXe siècle, bien après la disparition du grand monarque, par le paysagiste Peter Joseph Lenné. La Cour d'honneur, jadis l'entrée principale du château, se compose d'une colonnade en hémicycle.
Les appartements
Le vestibule est sobre et élégant de par ses teintes grise et or ; le plafond est l'oeuvre du peintre Johann Harper. La Petite Galerie est agrémentée de peintures françaises du XVIIIe siècle par Lancret et Pater. La bibliothèque contient 2200 ouvrages en langue française ; les boiseries de cèdre sont ornées de bronzes dorés.
La chambre et le cabinet de travail de Frédéric II ne présentent plus leurs décors d'origine, suite aux aménagements de son successeur. Des portraits des Hohenzollern ainsi que quelques effets personnels ayant appartenu au Vieux Fritz y sont exposés.
La Salle de Concerts est considérée comme un chef d'oeuvre du rococo allemand. Des toiles de Pesne sur le thème des Métamorphoses d'Ovide y sont exposées. Le célèbre tableau d'Adolf von Menzel représente Frédéric II jouant de la flûte traversière. La Salle d'audience est ornée de tableaux de Van Loo et Coypel.
La Salle de Marbre était le lieu des soupers philosophiques
donnés par Frédéric II. Il convient d'admirer le pavement en marbre de Silésie et de Carrare ainsi que les figures allégoriques en stuc (La Peinture, La Musique, L'Astronomie, L'Architecture).
Les Chambres d'Hôtes comportent une pièce appelée Chambre Voltaire, même si ce dernier n'y fut jamais logé, mais dans le Château de la ville(Stadtschloss) de Potsdam. Frédéric-Guillaume IV chargea Persius d'édifier des ailes supplémentaires, comportant en particulier l'Aile des Dames ainsi que la Chambre du Rêve, apparue au roi dans un songe.
Bildergalerie, la Galerie des tableaux
Commencée par Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff, la Galerie de tableaux fut achevée par Büring en 1763. Elle fut l'un des premiers musées d'Allemagne, consacré dès son origine à abriter la collection de peintures achetées par Frédéric II. Elle comprend 124 oeuvres de maîtres flamands, italiens et hollandais, parmi lesquels figurent Van Dyck, Rubens ou encore Le Caravage.
Neue Kammern, les Nouvelles chambres
Il s'agit de l'ancienne Orangerie réalisée par Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff, puis remaniée par Georg Christian Unger en 1755 afin d'accueillir les hôtes du roi. La décoration rococo est claire et raffinée. Deux pièces méritent le détour : la Galerie d'Ovide, dont les boiseries dorées furent inspirées des Métamorphoses du poète latin ; la Salle de Jaspe agrémentée de bustes en provenance du Château de Berlin (Stadtschloss).
Neptungrotte, la Grotte de Neptune
La Grotte de Neptune (Neptungrotte) est un nymphée de style baroque, achevé en 1757, après la mort de Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff, qui en réalisa les plans. Le sculpteur Johann Peter Benkert est l'auteur de la statue de Neptune, brandissant son trident. Les statues des naïades et tritons entourant le dieu marin sont l'oeuvre du sculpteur Ebenhech. Des vasques, en forme de coquilles, placées entre les colonnes devaient jaillir l'eau de la Havel. Le manque de pression empêcha sa mise en service. La fontaine ne put fonctionner que sous le règne de Frédéric-Guillaume IV, qui ordonna la construction de la station hydraulique (Pumpwerk), de style mauresque, à Potsdam.
Historische Mühle, le Vieux moulin
Le troisième moulin
Incendié en 1945, le Vieux moulin fut reconstruit en plusieurs étapes à partir de 1983. Il correspond à celui édifié entre 1787 et 1791. La présence d'un moulin sur les hauteurs de Sans-Souciremonte bien avant la construction du château de Frédéric Le Grand.
L'influence hollandaise
Son père, Frédéric Guillaume Ierautorisa dès 1736 la construction d'un moulin à vent. Plus de cinquante ans plus tard, le successeur de Frédéric Le Grand, Frédéric Guillaume II, débloqua les fonds pour la construction d'un nouveau moulin de style hollandais, en lieu et place de l'ancien, devenu célèbre au delà des frontières du royaume de Prusse.
Frédéric Le Grand et son meunier
Selon la légende, un différend opposa Frédéric Le Grand et son meunier. Le souverain était alors importuné par le grincement du moulin. Malgré tous ses efforts, il ne parvint pas à convaincre le meunier de quitter les lieux, lui intenta un procès, qu'il perdit. On lui attribue depuis le constat conforme à l'Esprit des Lumières : Dans les tribunaux, ce sont les lois qui doivent parler et le roi qui doit se taire
.
Chinesisches Haus, Chinesisches Teehaus, la Maison chinoise
Inspirée d'un pavillon du parc du château de Lunéville, la Maison chinoise fut conçue par Johann Gottfried Büring. De charmants petits cabinets s'ouvrent sur la salle ronde, décorée de peintures orientales. On peut y voir un mandarin sous un parasol siègeant au sommet du toit ; les colonnes de l'édifice en forme de palmiers ; des personnages exotiques dorés que l'on croirait figés. Cette chinoiserie est une folie du XVIIIe siècle, archétype d'un Extrême-Orient idéalisé.
l'Eglise de la Paix
Une commande de Frédéric-Guillaume IV
Le roi Frédéric-Guillaume IVcommanda en 1845 à l'architecte Ludwig Persius d'édifier une église symbolisant les liens unissant le Trône à l'Eglise. Friedrich August Stülersuccéda à Persius pour achever les plans, tandis que la conduite des travaux échut à Ferdinand von Arnimet Ludwig Ferdinand Hesse. L'édifice présente des similitudes avec l'église Heilandskirche de Sacrow, dessinée elle aussi par Persius en 1844. Après trois années de travaux, l'Eglise de la Paix fut consacrée en 1848, alors que les constructions annexes ne furent achevées qu'en 1854.
Inspiration des églises romaines
L'Eglise de la Paix fut inspirée de la basilique San Clemente de Rome. Elle renferme au niveau de l'abside une splendide mosaïque du XIIe siècle provenant de l'église San Cypriano de Murano. Le campanile de 42 mètres de haut fut inspiré de celui de l'église romaine de Santa Maria di Cosmedin. Les quatre cloches baptisées Gratia, Clementia, Pax et Gloria sonnent depuis le troisème étage du campanile, juste au dessus de l'horloge.
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le Mausolée de l'Empereur Frédéric III
Jouxtant la Friedenskirche, le Mausolée de l'Empereur Frédéric III (Kaiser-Friedrich-Mausoleum) fut exécuté en 1890 par Julius Carl Ratschdorff, l'architecte de la Cathédrale de Berlin (Berliner Dom). Il fut inspiré de l'église Heilig-Grab-Kapelle, de style baroque, à Innichen dans le Tyrol du Sud. Sous la rotonde reposent les sarcophages de l'empereur Frédéric III et son épouse Victoria, réalisés par le sculpteur Reinhold Begas.
le Jardin sicilien
Situé en contrebas des Nouvelles chambres et de la Nouvelle orangerie, le Jardin sicilien est agrémenté de tonnelles, balustrades, statues, et parterres. Les essences y sont variées : palmiers, bigaradiers ou encore agaves.
la Nouvelle orangerie
Frédéric-Guillaume IV confia la réalisation de ses esquisses à Ludwig Persius, Friedrich August Stüler et Ludwig Ferdinand Hesse. La Nouvelle orangerie, longue de 330 mètres, fut construite entre 1851 à 1864. Elle fut inspirée villas de la Renaissance italienne, comme la Villa Médicis à Rome. Les appartements du tsar Nicolas Ier et de son épouse, soeur du roi de Prusse, sont magnifiques, avec la Salle de Malachite. La Salle des Raphaël abrite 47 copies des oeuvres du maître italien.
le Pavillon des dragons
Le Pavillon des dragons, inspiré de la Grande pagode de William Chambers dans les Jardins de Kew en Angleterre, fut construite par Carl von Gontard en 1770. Elle servit de logement au vigneron en charge du vignoble (Weinberg) voisin. Cette chinoiserie doit son nom aux dragons dorés ornant chacune des pointes de la toiture et à la colline avoisinante, le Drachenberg
le Belvédère
Le Belvedere fut la dernière construction de l'époque frédéricienne dans le Parc de Sans-Souci. L'architecte Georg Christian Unger, inspiré des dessins de Francesco Bianchini sur le palais impérial du Mont Palatin à Rome, aménagea en 1772 un élégant édifice sur les hauteurs du Klausberg. Le Belvédère et le Pavillon des dragons furent imaginés dans le cadre de l'embellissement du jardin entourant le Nouveau Palais (Neues Palais). Le Belvédère fut incendié en 1945 lors des combats opposant l'Armée rouge à la Wehrmacht. Les travaux de restauration commencés en 1990 ne furent achevés qu'en 2002.
le Nouveau palais
Un acte politique
Au lendemain de la Guerre de Sept ans, Frédéric II voulut montrer par cet édifice imposant que la Guerre de Sept Ans n'avait nullement éprouvé la Prusse.
Une résidence pour les membres de la famille royale
Réalisé entre 1763 et 1769 sur les plans de Johann Gottfried Büring et Carl von Gontard, le Nouveau Palais fut le plus fastueux palais construit dans l'enceinte du Parc de Sans-Souci. Le palais était destiné à recevoir les membres de la famille royale.
Le rococo au service de l'orgueil
De style rococo, le palais est ostentatoire sous toutes ses facettes, donnant raison à la devise latine figurant sur son fronton : Non soli cedit
(Il ne cède pas au soleil). La Salle de la Grotteoffre un décor de murs incrustés de coquillages, minéraux et coraux ; la Salle de Marbre abrite de grands tableaux de peintres français du XVIIIe siècle ; le Théâtre, au décor blanc et or, est orné des Hermès supportant les arcades du balcon.
le Château de Charlottenhof
Le futur Frédéric-Guillaume IV reçut le domaine de Charlottenhof en 1825. Karl Friedrich Schinkel et Persius édifièrent le château entre 1826 et 1829, tandis que Peter Joseph Lennéen dessina le parc. Il servit de résidence d'été pour le prince et son épouse. L'intérieur est inspiré des peintures de Pompéi. Les meubles furent dessinés par Karl Friedrich Schinkel. La salle à manger présente des niches peintes en rouge. La salle des tentes était quant à elle réservée aux dames d'honneur de la princesse.
les Thermes romains
L'ensemble architectural conçu par Karl Friedrich Schinkel et son élève Persius entre 1829 et 1844 rassemble une maison de campagne italienne, avec arcades, thermes romains et un temple antique. L'intérieur des thermes, d'un grand raffinement, offre au visiteur une reconstitution fidèle des appartements de la Rome antique : statues, mosaïques ou encore peintures murales. Le vestibule avec sa baignoire en jaspe précède l'atrium et son impluvium ainsi que son caldarium. Ces thermes n'ont jamais servi aux bains, mais constituaient un souvenir du séjour de Frédéric-Guillaume IV en Italie.
sources: http://www.berlin-en-ligne.com/visite/environs/potsdam/park_sans_souci_potsdam.html
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à
Sanssouci
chez Frèdèric II
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