Emile Cohl
Émile Courtet,
dit
Émile Cohl,
Emile Cohl est né à Paris le cependant à l'âge de sept ans, à la suite du décès de sa mère, son père le place dans une famille aux Lilas, en banlieue.À 15 ans, il devient apprenti chez un bijoutier, mais il s’intéresse déjà davantage au dessin et à la prestidigitation
à Villejuif le est un dessinateur et animateur français, considéré comme l’un des inventeurs du dessin animé. Il a été l’élève du caricaturiste André Gill.
Touche-à-tout de génie, il est tour à tour illustrateur, photographe, auteur de vaudevilles et de pièces de théâtre, comédien, peintre, journaliste, magicien. Caricaturiste reconnu à la fin du xixe siècle, élève d'André Gill, il flirte avec les mouvements qui influencent plus tard les surréalistes. Il fréquente les cabarets du Chat noir près de Pigalle et du Lapin Agile à Montmartre, et il est membre des groupes artistiques des Hydropathes d'Émile Goudeau, puis des Incohérents. Ses caricatures paraissent dans de très nombreux journaux (La Nouvelle Lune, Les Hommes d'aujourd'hui,...) Du 23 décembre 1893 au 14 juillet 1894, il dessine les « unes » de La Libre Parole illustrée (no 24 au no 53)6, dont quelques-unes présentent un caractère antisémite. Il propose des jeux et des énigmes dans le supplément illustré Nos loisirs (1906).
Il fréquente de nombreux écrivains tels que Victor Hugo et Paul Verlaine. Il rencontre également des cinéastes comme Sacha Guitry et Georges Méliès, qui meurt le même jour que lui à quelques heures d'intervalle.
Marié à l'âge de 24 ans en 1881 avec Marie Louise Servat, il a une fille en 1883, qu'il prénomme Andrée, en hommage à André Gill : il organise une souscription pour soutenir son ami enfermé à l'Asile de Charenton7. À partir de 1886, son épouse entretient une liaison avec Henry Gauthier-Villars, dit Willy (qui sera plus tard le mari de Colette) ; les deux amants ont un fils ensemble. Cet épisode provoque le second duel à l'épée de la vie de Émile Cohl, le (le premier duel l'ayant opposé à Jules Jouy en 1880).
Sa seconde épouse, Suzanne, fille d' Hippolyte Camille Delpy, peintre de l'école de Barbizon, élève de Jean-Baptiste Corot et Charles-François Daubigny, lui donne un fils, prénommé André.
Émile termine sa vie dans une grande pauvreté et il décède à la suite des brûlures occasionnées par l'embrasement de sa barbe par la flamme d'une bougie. Ses cendres reposent au columbarium du Père-Lachaise (case n°24023).
n 1892, les Pantomimes lumineuses d'Émile Reynaud, les premiers dessins animés de l'histoire du cinéma, sont présentées au Musée Grévin à l’aide du Théâtre optique, système de projection sur grand écran de dessins tracés et coloriés directement sur une pellicule de 70 mm constituée d'une suite de carrés de gélatine protégés de l'humidité par un recouvrement de gomme-laque1 (procédé abandonné par la suite, car il ne permet pas le tirage de copies), les pellicules de l’époque sont en noir et blanc2.
En 1906, on découvre un procédé nouveau pour le cinéma, ce que l’on nomme le « tour de manivelle », un « procédé (qui) fut appelé en France "mouvement américain". Il était encore inconnu en Europe3 », car le tour de manivelle provient du studio Vitagraph Company qui l'utilise pour mettre des objets inanimés en mouvement. C'est un américain, James Stuart Blackton, qui réalise alors le premier dessin animé sur support photographique de l'histoire du cinéma (ceux d'Emile Reynaud étant directement dessinés sur la pellicule), Humorous Phases of Funny Faces (Phases amusantes de figures rigolotes), où l'on voit, tracé en blanc à la craie sur un fond noir, un jeune couple qui se fait les yeux doux, puis vieillit, enlaidit, le mari fume un gros cigare et asphyxie son épouse grimaçante qui disparaît dans un nuage de fumée, la main de l'animateur efface alors le tout. Le dessin animé sur pellicule de cinéma argentique 35 mm, est né4.
À son tour, Émile Cohl crée Fantasmagorie, qui est projeté pour la première fois le , au théâtre du Gymnase à Paris, pour la société Gaumont.
De 1908 à 1923, Émile Cohl réalise trois cents films, pour la plupart des films précurseurs en matière de cinéma d'animation, puisqu'il manie avec autant de bonheur le dessin que les allumettes, le papier découpé ou encore les marionnettes, ou les… citrouilles ! Ses films sont réalisés pour les compagnies cinématographiques françaises Lux, Gaumont, Pathé et Éclipse. Il travaille aussi pour les Laboratoires Éclair à Fort Lee aux États-Unis de 1912 à 1914, comme directeur d'animation.
La créativité, aussi bien technique qu'artistique, de ce que nous connaissons aujourd'hui de son œuvre (seuls 65 films d'Émile Cohl ont été retrouvés à ce jour) en font l'une des personnalités les plus inventives et les plus importantes des premiers temps du Septième art.