le monde de Jules Verne

 

 

l'année 1828voit la naissance de jules Verne dans l'île Feydeau,une ancienne île de Loire située dans le centre de Nantes, et qui fut aménagée à partir des années 1720 dans le cadre d'une opération de lotissement menée sous le patronage de Paul Esprit Feydeau de Brou,conseiller d'État quifut intendant de Bretagne de 1716 à 1728, à qui elle doit donc son nom actuel.

Elle cesse d'être une île lors des comblements du fleuve dans les années 1930, mais son ancien état apparaît encore clairement sur les plans de Nantes et le nom d'« île » lui a été conservé dans l'usage courant.

Cette même année apparaît la première ligne de chemin de ferAu début du XIXe siècle, la France est encore un pays essentiellement rural où les dépêches sont acheminées à cheval et où les voyages s’effectuent sur des routes cahoteuses, dans l’inconfort des diligences et des malles-poste. La lenteur du rythme des échanges entrave l’essor économique. L’usage de la machine à vapeur provoque cependant une croissance sans précédent de la production industrielle et une véritable révolution dans les transports. Ainsi, bien avant l’apparition de l’automobile, le chemin de fer met fin au règne de la diligence. Néanmoins, des réticences psychologiques et l’opposition d’une multitude d’intérêts ralentissent le développement ferroviaire : la croyance que la vitesse peut rendre les voyageurs aveugles ou fous s’ajoute à l’hostilité des voituriers, des aubergistes, des fermiers qui craignent pour leur bétail, au manque de capitaux et à la méfiance des épargnants qui préfèrent rester fidèles aux solides rentes d’État plutôt que de financer une telle entreprise. 

En France comme en Angleterre, les premières lignes de chemin de fer apparaissent dans les régions minières. Le 1er janvier 1828 est inaugurée la ligne Saint-Étienne-Andrézieux, créée pour transporter le charbon vers les voies d’eau les plus proches, Loire et Rhône. C’est une ligne à caractère industriel, sur laquelle circulent quelques wagons sommairement aménagés pour le transport des personnes. Ouverte le 24 août 1837, la ligne Paris-Saint-Germain-en-Laye est la première à être principalement destinée au transport des voyageurs ; elle marque le début des grands réseaux français qui partiront de Paris. 

C’est à partir de 1850 que les chemins de fer sont construits à un rythme accéléré pour constituer un maillage ferroviaire raccordé à celui des pays voisins. L’État fixe le tracé des voies et prend à son compte les dépenses d’infrastructure : terrassement, ouvrages d’art,mais il concède l’exploitation des lignes à de grandes compagnies privées  Compagnie de l’Ouest, Compagnie du Nord, P.L.M., Compagnie de l’Est… Le réseau ferré devient alors un facteur essentiel de l’aménagement du territoire.

 

l'année suivante en 1829  la photographie est inventée 

En 1829, Niépce associa à ses recherches, Louis Jacques Mandé Daguerre.
En 1832, ils mirent au point, à partir du résidu de la distillation de l’essence de lavande, un second procédé produisant des images en une journée de temps de pose.

Portrait de Hippolyte Bayard, 1801-1887

Hippolyte Bayard, 1801-1887

Niépce mort en 1833, Daguerre continua seul les travaux et inventa, en 1838, le daguerréotype, premier procédé comportant une étape de développement. Une plaque d’argent recouverte d’une fine couche d’iodure d’argent était exposée dans la chambre obscure puis soumise à des vapeurs de mercure qui provoquaient l’apparition de l’image latente invisible formée au cours de l’exposition à la lumière.
Ce développement consistait en une telle amplification de l’effet de la lumière, que le temps de pose ne dépassait pas 30 minutes. Le fixage était obtenu par immersion dans de l’eau saturée de sel marin.

Hippolyte Bayard

En juillet 1839, un autre français Hippolyte Bayard découvrit le moyen d’obtenir des images directement positives sur papier. Un papier recouvert de chlorure d’argent était noirci à la lumière puis exposé dans la chambre obscure après imprégnation dans de l’iodure d’argent. Le temps de pose était de 30 minutes à 2 heures.

Portrait de William Henry Fox Talbot, 1800-1877

Fox Talbot, 1800-1877

William Henry Fox Talbot

Toujours en 1839, l’annonce de l’invention du daguerréotype incita l’anglais William Henry Fox Talbot à reprendre des recherches interrompues, dont les débuts remontaient à 1834. En 1841, il breveta le calotype, premier procédé négatif/positifqui permettait la multiplication d’une même image grâce à l’obtention d’un négatif intermédiaire sur un papier au chlorure d’argent rendu translucide avec de la cire. Comme pour le daguerréotype, l’image latente était ensuite révélée au moyen d’un produit chimique, le révélateur : une solution d’acide gallique et de nitrate d’argent. Une seconde feuille de papier recouverte aussi de chlorure d’argent était ensuite exposée au travers du négatif translucide, pour donner le positif final.

John Herschell

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John Herschell, 1792-1871

On doit à John Herschell d’avoir découvert, en 1839, le moyen de fixer ces images en les immergeant dans un bain d’hyposulfite de soude qui est encore aujourd’hui le composé essentiel des fixateurs photographiques. Les avantages du calotype résidaient principalement dans la facilité de manipulation des épreuves sur papier et la possibilité de reproduction multiple. En revanche, la définition, limitée par la présence des fibres du papier négatif, ne pouvait rivaliser avec le daguerréotype.

Hippolyte Fizeau

Pour abaisser encore le temps de pose on créa alors des objectifs de courtes focales, donc plus lumineux, tout en gardant la netteté sur toute l’image. En 1841, le physicien Fizeau remplaça l’iodure d’argent par le bromure d’argent dont la sensibilité à la lumière est bien supérieure. Il ne suffisait plus alors que de quelques secondes de pose pour obtenir un daguerréotype et il devint possible de faire des portraits.

 

Abel Niépce de Saint-Victor,remplace le papier par du verre.

Abel Niépce de Saint-Victor

Afin d’améliorer la transparence du négatif du calotype, Abel Niépce de Saint-Victor, petit-cousin de Niépce découvrit en 1847 le moyen de remplacer le papier par du verre. Pour que le bromure d’argent, puisse adhérer au verre, il eut l’idée de le mélanger à de l’albumine (blanc d’œuf). Bien qu’un peu trop contrastées, les images devinrent alors extrêmement précises, obligeant les opticiens à mettre au point des objectifs encore plus performants.

Scott Archer

En 1851, l’anglais Scott Archer remplaça l’abumine par le collodion dont la base est le coton poudre. Les images noir et blanc obtenues par ce procédé atteignirent une qualité encore jamais obtenue. Seuls inconvénients, la prise de vue devait avoir lieu tant que la plaque était humide et le développement être effectué aussitôt après.

Portrait de Richard Maddox, 1816-1902

Richard Maddox, 1816-1902

Richard Maddox et Charles Bennet

En 1871, un autre britannique, Richard Maddox, remédia à ce problème en remplaçant le collodion par de la gélatine, procédure perfectionnée par Charles Bennet qui montra que les plaques gélatinées acquéraient une grande sensibilité lorsqu’on les maintenait pendant plusieurs jours à 32°C. Non seulement les plaques au gélatino-bromure purent alors être stockées avant emploi, mais leur sensibilité fut telle que l’exposition ne pouvait excéder une fraction de seconde.

C’est alors, un peu avant 1880, que commença l’histoire de l’obturateur, car la haute sensibilité des plaques nécessita la conception de mécanismes capables de laisser entrer la lumière dans l’appareil pendant 1/100 et même 1/1000 de seconde. Il fallut évaluer précisément l’intensité de la lumière et le posemètre devint alors un véritable instrument de mesure.

George Eastman, 1854-1932

George Eastman, 1854-1932

Georges Eastman

L’américain Georges Eastman, fondateur de Kodak, concevra, en 1888, l’idée du support souple. Les plaques de verre seront progressivement remplacées par les rouleaux de celluloïd.

La reproduction des couleurs

Il manquait encore à la photographie, la reproduction des couleurs. Les premières tentatives furent à l’initiative d’Edmond Becquerel en 1848, puis de Abel Niépce de Saint-Victor en 1851 qui montrèrent qu’une plaque d’argent recouverte de chlorure d’argent pur reproduisait directement les couleurs, mais de manière instable.

En 1869, Louis Ducos du Hauron réussit, à Agen, la première photographie en couleurs en appliquant le principe démontré par Maxwell de la décomposition de la lumière par les trois couleurs fondamentales, le rouge, le jaune et le bleu. Il réalisa trois photos d’un même sujet, au travers d’un filtre respectivement rouge, bleu et jaune. Il en obtint 3 positifs qu’il colora dans la couleur qui les avait produits. En superposant exactement les trois images, il obtint la restitution des couleurs.

Le physicien Gabriel Lippman reçut le Prix Nobel en 1906, pour avoir découvert en 1891, le moyen d’obtenir des photos directement en couleurs sur une seule plaque, par un procédé interférentiel qui préfigurait déjà l’holographie. Trop complexe, cette invention n’en resta qu’au stade du laboratoire.
 

Les frères Auguste Lumière (1862-1954) et Louis Lumière (1864-1948).

Le principe trichrome fut repris par la Société Agfa pour mettre au point en 1936, les pellicules Agfacolor constituées de trois couches superposées sensibles respectivement au bleu, vert et rouge. Un révélateur fut mis au point qui colorait chacune des couches dans la couleur de sa sensibilité. La superposition conduisait à une image en couleur. Là encore la possibilité de reproduire les couleurs provoqua des améliorations en optique, pour transmettre fidèlement les couleurs de l’objet photographié vers la pellicule.

En 1935 deux américains L. Mannès et L. Godowsky améliorèrent le procédé.
Acheté par Kodak,il prit le nom de Kodachrome. Si nos pellicules couleurs actuelles sont très sophistiquées, il n’en demeure pas moins qu’elles font toujours appel au bromure d’argent, à la gélatine ainsi qu’au principe de base de l’Agfacolor et du Kodachrome.

 

Nous sommes en 1833 

Si l'histoire du télégraphe optique peut, dans une certaine mesure, être rattachée aux travaux d'un homme ou plutôt d'une famille, celle du télégraphe électrique résulte autant des progrès dans la connaissance des phénomènes électriques que de l'ingéniosité de nombreux pionniers passionnés par la transmission d'information à distance. On peut même dire que la science de l'électricité a été élaborée pratiquement en même temps que ses applications aux télécommunications.

Le premier procédé couleur monoplaque pratiquable par les amateurs naquit en 1906. L’autochrome inventé par les frères Lumière reprenait le principe de la synthèse trichrome réalisée cette fois sur une seule plaque par adjonction d’une mosaïque de microfiltres des trois couleurs réalisée au moyen de grains de fécules de pomme de terre.

La découverte du « révélateur chromogène » par R. Fisher dès 1911, offrit à la photographie en couleur une nouvelle direction. On s’était aperçu que certains révélateurs conduisaient à l’obtention d’images teintées d’une couleur, au lieu d’être en noir et blanc.

quatre ans plus tard nous retrouvons le jeune Jules Verne et son frère Paul au collège Saint Stanislas

 

La capacité des phénomènes électriques de se manifester à grande distance de la source quand on utilise des corps conducteurs a fait travailler l'imagination des inventeurs. Il suffit en effet de détecter dans l'installation distante la présence ou l'absence de courant pour transmettre des informations. En 1820, le Danois Hans Christian Œrsted découvre que le « courant électrique » dévie une aiguille magnétique, le sens de la déviation dépendant du sens du courant. La même année, le Français André-Marie Ampère invente l'électroaimant qui met en œuvre ce principe, et propose de l'utiliser pour la communication à distance dans un dispositif comportant autant de fils qu'il y a de lettres différentes à transmettre... donc difficile, sinon impossible à réaliser. Les découvertes essentielles sont alors acquises, mais de nombreux progrès seront encore nécessaires pour arriver à un système viable et fiable.

La première démonstration d'un télégraphe électrique a lieu le 21 octobre 1832 à Saint-Pétersbourg devant le tsar Nicolas 1er, par un diplomate russe, le baron Paul Schilling von Canstadt. Le dispositif est basé sur le principe de la déviation d'aiguilles aimantées par le courant électrique. Schilling devait malheureusement disparaître prématurément en 1837, mais ses travaux lancèrent le mouvement en Allemagne et en Angleterre.

S'inspirant des idées de Schilling, les Allemands Karl Friedrich Gauss et Wilhelm Weber réalisèrent en 1833 la première liaison de télégraphie électrique opérationnelle. Leur ligne fonctionna jusqu'en 1838 entre un laboratoire de l'université de Göttingen et l'observatoire astronomique, à un kilomètre de là. Curieusement, ce système n'eut jamais de suite. C'est en Angleterre et aux États-Unis, à peu d'années d'intervalle, que les premières liaisons virent le jour.

 

 

 

"L'homme est la mesure de toutes choses" - Protagoras (sophiste grec 485-411 avJC)

Les balbutiements

Jusqu'au XVIIIème siècle il n'existait aucun système de mesure unifié. Malgré les tentatives de Charlemagne et de nombreux rois après lui, visant à réduire le nombre de mesures existantes, la France comptait parmi les pays les plus inventifs et les plus chaotiques dans ce domaine. En 1795, il existait en France plus de sept cents unités de mesure différentes.

Nombre d'entre elles étaient empruntées à la morphologie humaine. Leur nom en conservait fréquemment le souvenir : le doigt, la palme, le pied, la coudée, le pas, la brasse, ou encore la toise, dont le nom latin tensa - de brachia - désigne l'étendue des bras. Ces unités de mesures n'étaient pas fixes : elles variaient d'une ville à l'autre, d'une corporation à l'autre, mais aussi selon la nature de l'objet mesuré. Ainsi, par exemple, la superficie des planchers s'exprimait en pieds carrés et celle des tapis en aunes carrées.

Les mesures de volume et celles de longueur n'avaient aucun lien entre elles. Pour chaque unité de mesure les multiples et sous multiples s'échelonnaient de façon aléatoire, ce qui rendait tout calcul extrêmement laborieux. Pour comprendre les difficultés qu'entraînaient de tels systèmes, il convient de considérer le mode actuel de la mesure du temps, survivance de l'ancien système de subdivisions. Dans ce système, tout calcul implique une conversion préalable.

Source d'erreurs et de fraudes lors des transactions commerciales, cette situation portait aussi préjudice au développement des sciences. A mesure que l'industrie et le commerce prenaient de l'ampleur, la nécessité d'une harmonisation se faisait de plus en plus pressante.

 

Une mesure universelle : le mètre

 

Jean-Baptiste Joseph DELAMBRE (1747 - 1822)

 pour les géodésiens chargés de cette mission, Pierre-François MECHAIN (1744-1804) et Jean-Baptiste DELAMBRE (1747-1822).

A eux seuls, ces deux hommes vont se charger des opérations de triangulation qui lieront leur nom pour la postérité à cette nouvelle mesure du méridien. Ces travaux prirent près de sept ans et les conduisirent de Dunkerque à Barcelone.

C’est en utilisant le système de la triangulation que les scientifiques du 18e siècle sont parvenus à déterminer une longueur d'un quart de méridien, dont la dix millionième partie donne la valeur du mètre.

 de Delambre et Méchain entre Dunkerque et Barcelone

* A l’époque de la définition telle qu’elle a été définie et inscrite, on considérait la définition du méridien comme celle de l’astronomie : un méridien était un cercle complet. Donc pour la terre autour de 40 000 km, le 10 millionième du quart du méridien correspond à 1 m. A ne pas confondre avec la définition du méridien géographique qui a été établi après la première définition du mètre et qui est défini comme un demi-cercle, donc 20 000 km pour la terre.

Le système métrique décimal, une invention révolutionnaire

 le 20 mai 1875 à la signature par les plénipotentiaires de 17 Etats du traité connu sous le nom de Convention du mètre.

La mission initiale du BIPM était d'assurer l'établissement du Système Métrique dans le monde entier par la construction et la conservation des nouveaux prototypes du mètre et du kilogramme, de comparer les étalons nationaux à ces prototypes, et de perfectionner les procédés de mesure afin de favoriser les progrès de la métrologie dans tous les domaines.

Néanmoins, le BIPM s'est progressivement orienté vers l'étude des problèmes métrologiques et des constantes physiques qui conditionnent l’exactitude des mesures lors de la définition des unités (tel que la thermométrie par exemple), puis au fil des développements industriels, ses attributions ont été étendues à de nouveaux domaines : les unités électriques (1937), photométriques (1937) ou les étalons de mesure pour les rayonnements ionisants (1960).

 

Nous retrouvonons en cette année 1839 le jeune Jules Verne et son frère Paul au collège Stanislas,cette même année 

Les États généraux ayant exprimé le vœu que les différentes mesures établies dans chaque province et qui étaient une source intarissable de procès fussent remplacées par une mesure unique pour toute la France, un décret de l’Assemblée nationale du 8 mai 1790 établit l’uniformité des poids et mesures pour tout le Royaume.
     L’Académie des sciences nomma une commission pour déterminer la base du nouveau système. Cette commission fixa une unité de mesure naturelle et invariable. Elle adopta la dix-millionnième partie du quart du méridien terrestre sous le nom de Mètre pour unité fondamentale du nouveau système, "attendu que cette ligne est commune à tous les peuples.

 

Méchain et Delambre furent chargés par le gouvernement de mesurer l’arc du méridien compris entre Dunkerque et Barcelone. Au prix de multiples difficultés ils menèrent à bien leurs travaux et une commission de 22 savants appartenant à diverses nations d’Europe détermina ainsi la distance du Pôle boréal à l’Équateur. Cette dimension fut divisée par dix millions et le résultat fut la longueur fixée pour la nouvelle unité fondamentale : le mètre. Celle-ci devint la base du nouveau système.

   Deux mètres construits en platine, le moins dilatable de tous les métaux, furent déposés aux archives de l’État pour servir d’étalon ou prototype.

   Le système métrique décimal fut officialisé par les lois du 7 avril 1795 et 10 décembre 1799. Il fut rendu obligatoire et exclusif le 2 novembre 1804. La loi du 4 juillet 1837 porte qu’à partir du 1° janvier 1840, des poids et mesures autres que ceux établis par la loi sont interdits sous peine de sanctions.

   En 1839, le Conseil royal de l’instruction publique ordonne à tous les instituteurs l’usage exclusif du système légal et interdit les ouvrages scolaires qui contiendraient les mesures anciennes.

  En dépit de ces ordonnances on continua longtemps, dans les campagnes, à utiliser les anciennes mesures telles que le journal ou la boisselée pour les surfaces agraires ou le boisseau pour le grain. Il faudra attendre la généralisation de l’école pour que l’usage du système métrique se répande progressivement dans les campagnes. La dénomination de certaines mesures à usage agricole a perduré jusqu’à la deuxième moitié du XX° siècle.

1839 c'est aussi la première traversée vapeur de l'Atlantique

Image illustrative de l'article Sirius (navire)

Le Sirius est un navire transatlantique à propulsion mixte lancé en 1837. Ce petit navire, gréé en brick, effectua la première traversée de l'Atlantique entièrement à la vapeur. Il relia Cork à New York en 18 jours et 14 heures, le 22 avril 1838, battu dès le lendemain par son concurrent au titre de premier vapeur transatlantique, le Great Western. Mais trop petit, Le Sirius n'effectua pas d'autre voyage après son retour en Europe.

Cette traversée fut mouvementée car, par suite du manque de charbon, on dut brûler tout le matériel combustible du bord, y compris les mâts. Cet épisode digne d'une fiction a été repris par Jules Verne dans son Tour du monde en quatre-vingts jours, et par Jean-Jacques Antier dans La Plus Belle Course transatlantique.

 

Le Sirius et les premiers transatlantiques étaient lents, voraces en charbon, qui encombrait la cale au détriment du fret. Toutefois, le navire à vapeur, indépendant du vent, part et arrive au jour dit après un voyage en ligne directe à travers l'Atlantique Nord  contrairement aux voiliers contraints à un détour vers la zone des vents, plus au sud.

Les navires à vapeur étaient jusqu'alors limités au transport fluvial ou côtier ; la traversée des océans était l'apanage de vastes voiliers, puis des clippers. Mais une invention a permis d'envisager des voyages au long cours : le condenseur, qui permet d'alimenter la machine à vapeur en eau pure et non en eau salée. Le sel accumulé aurait autrement nécessité des arrêts du moteur en cours de traversée pour nettoyage.

 

1840 arrive Jules Verne mer au cours d’une excursion en bateau en compagnie de son frère et de son père. A la rentrée, jules et Paul sont pensionnaires au Petit-Séminaire.

La plume est un morceau de métal ou d'autre matière, taillé en bec, dont la forme permet de retenir une petite réserve d'encre par capillarité et qui, adapté à un porte-plume, sert à écrire ou à dessiner.

L'utilisation de la plume pour écrire est liée à l'utilisation de l'encre, contrairement aux instruments permettant de graver : style, ou de déposer leur propre matière : craiegraphite. La plume est en concurrence avec d'autres instruments pour déposer de l'encre : le pinceau en Extrême-Orient et le calame au Moyen-Orient et en Afrique. Par sa forme, sa fente et sa souplesse, la plume permet de calligraphier les pleins et les déliés dont l'apprentissage a marqué des générations d'écoliers.

Les différentes sortes de plumes sont :

  • les plumes d'oie ou d'autres oiseaux ;
  • les plumes métalliques ;
  • les plumes en autres matières (verre, celluloïd, etc.).


Les plumes sont faites à partir de plumes d'oiseaux. Si aujourd'hui on ne parle plus que de plume d'oie, les plumes de corbeau, de coq de bruyère et de canard étaient utilisées pour l'écriture fine et les plumes de vautour et d'aigle pour l'écriture à traits larges. La plume d'oie (d'oiseau) est connue des romains (première mention écrite sur des parchemins et papyrus au IVe siècle[1]) mais ils lui préfèrent le calame et elle ne s'impose qu'à partir du Ve siècle après J.-C. Elle dominera tout le Moyen Âge et la période classique : le bout de la penne est durci par chauffage puis taillé en bec pour retenir la goutte d'encre, le porte-plume est la penne elle-même. Elle disparaît pratiquement à la fin du XIXe siècle.  Histoire

La plume métallique apparaît dans l'Antiquité - plumes de cuivre en Égypte, plume de bronze à Rome, plumes d'or et d'argent au Moyen Âge - et tente de compenser le défaut de la plume d'oie dont la pointe s'use vite en grattant le papier (des pointes de plumes en corne ou en écaille de tortue font également cette tentative) mais sa mauvaise souplesse et sa mauvaise tenue à la corrosion provoquée par l'encre ne lui permet pas de la détrôner et elle reste un objet d'artisanat et de curiosité[1].

Seule l'apparition de nouveaux aciers ayant la résistance et la souplesse nécessaire lui permettra de conquérir le monde. Ces premiers aciers sont produits à Birmingham vers 1820 et dès 1835 les plumes métalliques anglaises commencent à s'exporter dans le monde entier pour remplacer la plume d'oie et le calame. En 1827, Petrache Poenaru brevette à Paris, la plume portable sans fin, qui s'alimente elle-même avec de l'encre, précurseur du stylo-plume d'aujourd'hui.

Dès la fin du XIXe siècle, le stylographe (ou stylo-plume ou porte-plume réservoir) a ensuite concurrencé la plume pour porte-plume avec l'avantage de posséder sa propre réserve d'encre, d'abord sous forme d'un réservoir, puis de cartouches jetables.

Dès 1960 le stylo à bille et le stylo-feutre détrôneront la plume qui n'est plus aujourd'hui utilisée que pour la calligraphie, le dessin et sur les stylographes.

Aujourd'hui, la plume est devenue un objet de collection recherché par les calamophilistes.

  Plume d'oie et d'autres oiseaux

  Plume d'oie

  Encyclopédie - Taille de la plume

La plume d’oiseau remplace progressivement le calame en Occident entre le VIe siècle et le IXe siècle car elle permet d’écrire en traits plus fin sur le parchemin et car sa souplesse permet de faire plus facilement pleins et déliés.

Chaque oiseau produit environ cinq pennes utilisables sur chaque aile : les rémiges. La tige de la plume est recouverte d’une graisse qui empêche que l’encre puisse y adhérer ; pour l’éliminer les extrémités des tiges étaient plongées dans de la cendre ou du sable chaud. Elles étaient ensuite grattées avec une lame puis laissées à vieillir pendant environ un an. Leur taille, dernière étape avant utilisation, nécessite une connaissance et une habileté particulière, elle se fait à l’aide d’un taille-plume.

Diderot y consacre une planche entière dans l’Encyclopédie.

Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la production, la fabrication et vente de plumes d'oies est une industrie importante en Europe. Les principaux pays producteurs sont la Pologne, la Poméranie et la Lituanie. En 1830 l’Angleterre importe vingt quatre millions de plumes et l’Allemagne cinquante millions; à elle seule la Banque d’Angleterre utilise un million et demi de plumes par an.

  Plume métallique

 

Fabriquée de manière artisanale depuis l'Antiquité égyptienne, l'industrialisation de la plume métallique se fit de 1820 à 1840 grâce à la machine à vapeur qui permit l'amélioration de la qualité des aciers et la mise au point des procédés de fabrication des métaux en feuille. La plume métallique devient alors un bec de plume que l'on insère dans un porte-plume.

Jusqu'à la Première Guerre mondiale, les seuls aciers utilisés pour fabriquer les plumes métalliques provenaient de Sheffield – Angleterre et étaient produits à partir de minerai de fer importé de Suède. Les aciéries livraient l'acier en feuilles d'épaisseur calibrée, laminées à chaud.

Le centre principal de production de plumes métalliques était Birmingham. Les fondateurs de cette industrie sont : Joseph Gillot – Josiah Mason – les frères John et William Mitchells – James Perry.

En France une industrie se développa sur le chemin d'importation des plumes anglaises à Boulogne-sur-Mer grâce à : Pierre Blanzy et Eugène Poure (compagnie Blanzy-Poure) en 1846 d'une part et François Lebeau (Société Lebeau aîné) en 1856. Camille Baignol et Ferdinand Farjon, les deux gendres de François Lebeau prendront la suite avec l'entreprise "Baignol et Farjon".

 

  Boites de plumes en carton

  Boites de plumes en métal

  Plumes figuratives

Les plumes sont ensuite mises en boite, ces boites sont en carton et illustrées, elles contiennent généralement une grosse (144 plumes). D'autres conditionnements sont utilisés, boîtes métalliques puis en matière plastique avec des contenus adaptés au marché, 5, 10, 24, 100 plumes.

Cette activité employait une très importante main d'œuvre, en particulier féminine (5000 personnes à Birmingham en 1850 pour une production annuelle qui dépassait le milliard de plumes).

La plume devenant un objet de consommation courante, la concurrence entre les fabricants a entraîné le besoin de se différencier et d'attirer le consommateur. Les plumes prennent des formes diverses. Elles prennent également des noms divers.

 

1844 c'est l'année où Jules Verne entre au collège Royal,mais c'est aussi la découverte de Neptune.

Neptune, vue par Voyager 2 en 1989,  soit 143 ans après la découverte de la planète.

La découverte de Neptune est la première découverte d'un objet céleste réalisée grâce au calcul mathématique avant de l'être par l'observation. Longtemps objet de débats quant à sa paternité, elle est aujourd'hui attribuée sans conteste à l'astronome français Urbain Le Verrier, qui a prédit mathématiquement l'existence et la position de la planète. Les résultats de Le Verrier, publiés fin  après deux ans de calculs à partir de la trajectoire et des caractéristiques d'Uranus, conduisent l'astronome allemand Johann Gottfried Galle, assisté par son compatriote Heinrich Louis d'Arrest, à observer dans la nuit du 23 au  à l'Observatoire de Berlin la planète à moins d'un degré de la position théorique déterminée par Le Verrier.

Rétrospectivement, on sait que Neptune avait été observée antérieurement par plusieurs astronomes parmi lesquels Galilée (dès 1612), Jérôme Lalande et John Herschel, mais ces derniers n'avaient pas détecté sa nature planétaire. La découverte mathématique de Neptune est considérée comme une confirmation supplémentaire de l'efficacité de la théorie de la gravitation de Newton. Comme le dit François Arago, « M. Le Verrier a aperçu le nouvel astre sans avoir besoin de jeter un seul regard vers le ciel ; il l'a vu au bout de sa plume ».

La paternité de la découverte a suscité une certaine controverse entre la France et l'Angleterre, où John Couch Adams a effectué des calculs antérieurs à Le Verrier sur la nature du « corps perturbateur » de l'orbite d'Uranus.

La découverte de Neptune a aussi conduit à la découverte de sa lune Triton dix-sept jours plus tard par William Lassell.

Description de l'image Félix Nadar 1820-1910 portraits Jules Hetzel.jpg.

Quatre ans vont s'écouler jusqu'en 1848 Verne s'installe à Paris pour poursuivre ses études de droits, en même temps Hetzel, futur éditeur de Jules Verne, est chef de cabinet de Lamartine, ministre des Affaires Etrangères.

Pierre-Jules Hetzel commence ses études à Chartres et les continue à Paris à Stanislas, puis étudie le droit à Strasbourg.

En 1835, il abandonne ses études et se fait engager chez Paulin, libraire, rue de Seine. En 1837, il fonde sa maison d’édition. Associé avec Paulin, il publie l’Histoire des Français de Théophile Lavallée puis édite seul un Livre d'heures pour concurrencer l’éditeur Léon Curmer.

Son premier grand succès sera Vie publique et privée des Animaux  étude des mœurs contemporaines auquel il s'attache en 1839-1840 en faisant appel à des grands écrivains comme BalzacGeorge SandCharles NodierLouis Viardot, et au dessinateur Grandville. Il participe anonymement sous le pseudonyme de « P.J. Stahl » en écrivant la nouvelle Peines de cœur d'une chatte française, en réponse aux Peines de cœur d'une chatte anglaise de Balzac.

L'éditeur Charles Furne n'ayant plus les moyens financiers pour poursuivre la publication de La Comédie humaine dont le premier volume paraît en 1842, c'est grâce à l'apport de Hetzel, qui lui rachète des parts par l'intermédiaire de Houssiaux, que l'entreprise est finalement poursuivie en association avec Jacques-Julien Dubochet et Paulin. Puis, Balzac étant en procès avec Hetzel, Houssiaux se charge ensuite de la réimpression des Œuvres Complètes sous le nom de Furne et Cie.

En 1843, il fait paraître Voyage où il vous plaira, illustré par Tony Johannot.

En 1843, il fonde le Nouveau magasin des enfants. Les auteurs seront : Charles Nodier, Tony Johannot, Alexandre Dumas, George Sand, Musset et les illustrateurs Bertall et Gavarni.

Avec les collaborateurs de Vie publique et privée des Animaux, il se lance dans l'édition du Le Diable à Paris Paris et les Parisiens. Mœurs et coutumes, caractères et portraits des habitants de Paris, tableau complet de leur vie privée, publique, politique, artistique, littéraire, industrielle. Participent également : Gérard de NervalHenry MonnierTaxile Delord, Théophile Lavallée écrivant une Histoire et une Géographie de Paris en avant-propos de chaque tome publié en 1844 et 1845. Les illustrations sont de Paul Gavarni et Grandville. Il cherche, en décrivant certains types de Parisiens, à concurrencer Les Français peints par eux-mêmes de Curmer qui connaît un grand succès dû à la mode des physiologies.

En 1848, Hetzel, fervent républicain, est chef de cabinet d’Alphonse de Lamartine, alors ministre des Affaires Étrangères, puis auprès du ministre de la Marine.

Lors du Coup d'État du 2 décembre 1851 qui voit l’avènement du Second Empire, il est exilé en Belgique, et il y continue son travail d’éditeur, publiant clandestinement Les Châtiments de Victor Hugo. D'après Pascal Melka, dans Victor Hugo, un combat pour les opprimés, étude de son évolution politique5, dans une lettre datée du  et dans laquelle il lui annonce la rédaction des Châtiments pour dénoncer le coup d'État de Napoléon III, Victor Hugo écrit à Hetzel : « J'ai pensé qu'il m'était impossible de publier en ce moment un volume de poésie pure. Cela ferait l'effet d'un désarmement, et je suis plus armé et plus combattant que jamais. »

En avril 1855, il est autorisé par le Ministre de l'intérieur à revenir un mois en France, à Paris, pour y régler ses "affaires d'intérêt". Il se rend également à Chartres pour y revoir sa mère gravement malade, obtenant un délai supplémentaire d'autorisation de séjour d'une semaine, puis il repart à Bruxelles.

Puis, lorsque le régime se libéralise, il rentre en France. Il publie Proudhon et soutient Baudelaire. On lui doit une édition marquante des contes de Charles Perrault illustrée par Gustave Doré, qu’il préface lui-même. Il crée la revue Bibliothèque illustrée des Familles, qui devient Le Magasin d'éducation et de récréation en 1864, et à laquelle participe Jean Macé (1815-1894). Son projet est de faire collaborer les savants, les écrivains et les illustrateurs, dans le but de réconcilier la science et la fiction, de mettre l’imagination au service de la pédagogie. C’est une position difficile à tenir dans un climat positiviste.

C’est surtout par les éditions des Voyages extraordinaires de Jules Verne qu’il connaît un grand succès. Les textes pré-publiés dans Le Magasin d'éducation et de récréation sont édités sous forme de trois collections destinées aux étrennes : l’une économique sans illustration, une autre de petit format peu illustrée, et la troisième d’un format plus grand et richement illustrée (aujourd’hui très recherchée par les bibliophiles).

Pierre-Jules Hetzel a également écrit des romans pour la jeunesse sous le pseudonyme de P.-J. Stahl. Sa maison d’édition, reprise par son fils à sa mort, a été ensuite rachetée par les éditions Hachette, la maison concurrente en 1914.

Pierre-Jules Hetzel reçoit les plus grands écrivains de l'époque dans sa demeure de Bellevue à Meudon. Certains de ses livres sont désormais conservés par la Bibliothèque municipale de Sèvres (Fonds Hetzel) où il habitait rue des Binelle.En 1852, Pierre-Jules Hetzel épouse Catherine Sophie Quirin Fischer. Les époux reconnaissent deux enfants : Marie-Julie née en 1840 et Louis-Jules (1847-1930) lequel, après des études scientifiques, rejoindra son père comme associé en 1865. Il prendra sa succession en 1884 et vendra la maison d'édition à Hachette en 1914

 

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