La littérature autrichienne désigne la production d'auteurs nés dans l'Empire d'Autriche, dans l'empire austro-hongrois, dans l'éphémère République d'Autriche allemande ou dans l'actuelle République d'Autriche. Comme l'extension géographique, culturelle, ethnique et linguistique du pays a été bouleversée, que la nature de sa relation politique et culturelle à l'Allemagne a fait l'objet de nombreux et douloureux débats et qu'en raison des vicissitudes politiques, beaucoup d'auteurs ont émigré hors des frontières du pays, une définition purement géographique reste problématique.
u Moyen Âge, la poésie était véhiculée presque exclusivement de façon orale. Très peu de fragments de cette époque nous sont parvenus. Les textes préservés sont principalement à caractère religieux, puisque la copie de textes se faisait généralement dans les monastères. Pourtant, il y avait déjà à cette époque une littérature séculaire, comme des écrits historiques ou pseudo-historiques (chansons héroïques, louanges des héros du passé, etc.) ou des textes folkloriques (chansons à danser, lamentations, etc.). Un exemple de chanson héroïque en langue germanique est le Hildebrandslied.
À l'époque carolingienne apparaissent les premiers textes en langue « allemande ». Il s'agissait principalement de traductions de textes latins.
Les textes les plus anciens connus sont les Wiener Hundesege (Bénédictions canines viennoises - fin du IXe s. ou début du Xe), la Millstätter Genesi (la Genèse de Millstatt - env. 1200). La plupart des auteurs sont inconnus, sauf quelques exceptions :
Ava (poétesse ecclésiastique; * env. 1060; † 7 février 1127).
Heinrich von Melk (seconde moitié du 12e s.) qui composa des œuvres satiriques au 12e s. dans la région de Melk.
Dans les années 1150, la littérature de langue allemande connut un épanouissement. Chaque cour de la noblesse féodale soutenait une pratique littéraire selon le modèle roman de l'époque. La poésie se développa vers la chanson de geste et la poésie de chanson, dont les principaux représentants sont Heinrich von Morungen, Reinmar von Hagenau et Walther von der Vogelweide. La chevalerie prit à cette époque une place importante dans la structure de la société, et en conséquence de nouveaux thèmes prirent place dans la littérature.
Au Moyen Âge tardif, les cités prirent de l'importance et influencèrent également la littérature, particulièrement après l'invention de l'imprimerie, qui permit de réduire considérablement les coûts de production des livres. À la fin de cette époque a été rédigé Der Ackermann aus Böhmen par Johannes von Tepl, résidant à Prague.
En Autriche, les lumières vinrent principalement de France, d'Italie, de Suisse, d'Angleterre et d'Allemagne. À la fin du xviie siècle, la littérature de voyage était très en vogue. Celle-ci décrivait des contrées et us nouveaux pour l'époque et indirectement critiquait les sociétés européennes. À côté de cette littérature, les romans d'apprentissage étaient également à la mode.
Le romantisme est pour l'Autriche plutôt une mode qui ne fut pas suivie. Les romantiques allemands qui se risquèrent en Autriche (Ludwig Tieck, August Wilhelm, Friedrich Schlegel ou Clemens Brentano) furent accueillis par les écrivains autrichiens avec méfiance. Parallèlement au romantisme allemand se développèrent en Autriche d'une part la culture Biedermeier, et d'autre part celle du classicisme autrichien, dont le plus grand représentant est Franz Grillparzer.
L'époque Biedermeier s'étire de 1815 (Congrès de Vienne) à 1848 (Début de la révolution). Le terme a été inventé sous forme de farce par Adolf Kußmaul (1822-1902) et Ludwig Eichrodt (1827-1892) après avoir lu les poèmes de Samuel Friedrich Sauters (1766-1846) qu'ils jugeaient simples et naïfs. Pourtant le terme s'est réellement établi au xxe siècle.
Le terme Biedermeier se réfère tout d'abord à un art de l'habitat et à un art bourgeois, et ensuite de façon plus étendue à la littérature de cette époque. Cette littérature fut bien souvent considérée comme casanière et conservatrice. La vie culturelle et la vie de société se déroulaient de façon privée. Les thèmes qui ne présentaient pas de problème, tels que les romans historiques ou les apologies de la patrie, étaient publiés; les sujets politiques plus polémiques n'étaient diffusés que dans des cercles restreints.
La censure stricte de l'empire habsbourgeois visait les œuvres de Nikolaus Lenau, Franz Grillparzer ou Johann Nestroy. En tout il y avait plus de 40 000 titres sur la liste des ouvrages interdits. Chaque livre importé, chaque article et chaque nouvelle édition devait être contrôlé et approuvé par la censure.
La révolution de 1848 éclata dans l'empire austro-hongrois comme dans bon nombre d'autres pays. Le mécontentement aussi bien au cœur de l'empire que dans les régions périphériques était grand. Les œuvres d'Alfred Meissners ("Neue Sklaven") ou de Karl Isidor Beck ("Warum wir arm sind") reflètent la colère et le désarroi de la population.
Le , l'empereur Ferdinand I promet de supprimer la censure et de faire rédiger une nouvelle constitution. Le , Ferdinand Ier abdique à la faveur de François-Joseph Ier.
La suppression de la censure eut pour effet de voir la sortie de nouveaux journaux (qui ne durèrent pour la plupart pas longtemps) et la production de nombreux écrits politiques (Johann Nestroy, Anastasius Grün ou Franz Grillparzer).
es auteurs du réalisme poétique ou réalisme bourgeois évitent les sujets politiques et se tournent vers des sujets plus locaux avec leurs paysages et leurs habitants. Au centre de tous les romans, des pièces de théâtre ou des poèmes se trouve l'individu, principalement des artisans, des négociants ou des paysans. Les principaux auteurs de cette époque sont: Marie von Ebner-Eschenbach (1830-1916), Ludwig Anzengruber (1839-1889) et Peter Rosegger (1843-1918).
Le réalisme tardif qui se forma en Autriche à la fin du xixe siècle anticipant sur le naturalisme.
Les années fin de siècle furent marquées en Autriche par une agitation intellectuelle particulière. Le naturalisme allemand trouva, sans grands débats, sa place dans le paysage littéraire autrichien. Les poètes d'âge plus mûr, Eschenbach, Rosegger ou Anzengruber, avaient déjà anticipé une sorte de naturalisme dans leurs œuvres qui se continua chez les jeunes auteurs.
À Vienne, l'époque moderne littéraire peut être fixée dans l'année 1890, avec le début de l'activité d'Hermann Bahr qui ne s'installa de façon définitive à Vienne qu'à partir de l'année 1891. Après des séjours à Saint-Pétersbourg, Paris et Berlin, il était très au courant des nouvelles tendances littéraires et propagea le naturalisme à l'aide du magazine Moderne Rundschau avec les éditeurs Eduard Michael Kafka et Julius Kulka, naturalisme déjà marqué par l'influence de Barrès. Une date importante est la visite d'Ibsen à Vienne en avril 1891 et la représentation de sa pièce de théâtre "Kongs-Emnerne" (Les Prétendants à la couronne).
Grâce à ses nombreux contacts, Bahr eut une grande influence sur la littérature autrichienne de cette époque. Le groupe de jeunes littérateurs qui se forma autour de lui, appelé "Jung-Wien" (la jeune Vienne) publia dans les revues Moderne Dichtung (1890), Moderne Rundschau (1891) et Die Zeit (1894). Les principaux représentants sont Richard Beer-Hofmann, Hugo von Hofmannsthal, et Felix Salten, ainsi que Peter Altenberg et Karl Kraus. Le groupe Jung-Wien prit fin avec la fermeture en 1897 du Café Griensteidl, lieu où ils avaient l'habitude de se rencontrer. Dans les années qui suivirent, Arthur Schnitzler se distingua comme auteur dramatique et comme conteur. Ses œuvres reflètent l'état
d'âme de la bourgeoisie viennoise : Liebelei 1895, Der einsame Weg 1896, Das weite Land 1911, Leutnant Gustl 1900 et Professor Bernhardi 1912. Hofmannsthal développa la poésie lyrique et composa des pièces de théâtre : Der Tod des Tizian 1892, Elektra 1903, Das Salzburger Große Welttheater 1922.
Le début de l'expressionnisme à Vienne peut être daté de la publication du livre d'Oskar Kokoschka dédié à Gustav KlimtDie träumenden Knaben en 1908 par la maison d'édition des Wiener Werkstätte. Certains auteurs expressionnistes publièrent tout d'abord leurs œuvres sous la direction de Karl Kraus, comme Franz Werfelou Albert Ehrenstein, qui devint célèbre grâce à sa nouvelle Tubutsch (1911). Kraus soutint également Herwarth Walden à Berlin avec la fondation de la revue expressionniste Der Sturm (la tempête) qui publia aussi des auteurs autrichiens appartenant à ce mouvement. En 1910, Ludwig von Ficker créa la revue Der Brenner à Innsbruck qui soutint des poètes expressionnistes tels que Georg Trakl. En ce qui concerne le théâtre expressionniste, ses principaux représentants furent Arnolt Bronnen (Vatermord 1920) et Franz Theodor Csokor (Ballade von der Stadt 1922).
La plupart des écrivains autrichiens ont favorablement accueilli la Première Guerre mondiale. Rares sont ceux qui l'ont critiquée dès ses débuts, comme Karl Kraus ou Arthur Schnitzler. Stefan Zweig s'est rapidement déclaré pacifiste. Contrairement au Reich allemand qui envoyait ses artistes sur le front, l'empire austro-hongrois préférait garder ses écrivains à l'arrière à des fins de propagande. Beaucoup d'écrivains, comme Hugo von Hofmannsthal, Rainer Maria Rilke, Polgar ou Roda Roda, devinrent des correspondants de guerre écrivant pour les journaux nationaux.
La situation était autre dans les parties de l'empire de langue non germanique qui ne voulaient pas participer à une guerre "pour l'empereur et la patrie". Des critiques furent écrites, comme Le Brave Soldat Chveik, qui dénonce l'absurdité de la guerre du point de vue tchèque.
La Première Guerre mondiale a trouvé relativement peu d'échos dans la littérature autrichienne. L'œuvre représentative de cette époque est la pièce de théâtre Die letzten Tage der Menschheit (Les Derniers Jours de l'Humanité) par Karl Kraus entre 1919 et 1922. Le thème qui préoccupait le plus était la fin de l'empire austro-hongrois et la recherche d'une nouvelle identité.
La chute de la monarchie et la transformation consécutive du grand empire en petit État autrichien entraîna des crises d'identité. Les écrivains qui avaient connu l'empire continuaient à louer le "bon vieux temps" et se refusaient à entrer dans une nouvelle ère : Karl Kraus, Hugo von Hofmannsthal, Robert Musil, Alexander Lernet-Holenia, ou Joseph Roth qui a décrit la fin de l'empire dans Radetzkymarsch (1932).
Parallèlement, de nouvelles forces se mettaient en place : des mouvements ouvriers, mais aussi des courants conservatifs et religieux qui participèrent à la formation de la nouvelle identité nationale. Pendant que A. Bronnen et d'autres jeunes auteurs écrivaient des œuvres teintées de socialisme, d'autres tels que M. Jelusich, K. H. Strobl ou B. Brehm, développèrent des idées s'apparentant au national-socialisme. Les tensions entre ces groupes menèrent le P.E.N Club autrichien à se scinder en deux en 1933 à Ragusa. Ces tensions avaient déjà fait le sujet de plusieurs publications littéraires: Joseph Roth, avec "Das Spinnennetz" (la toile d'araignée) en 1923, Ödön von Horváth ("Sladek oder die Schwarze Armee", 1929), Hermann Broch ("Die Verzauberung", première version 1935/36, publication posthume 1953), Albert Drach ("Das Kasperlspiel vom Meister Siebentot", première version 1938/39, paru en 1965), Ernst Weiß ("Der Augenzeuge", écrit en 1939, publication posthume en 1963).
Beaucoup d'écrivains furent contraints à l'exil, soit parce qu'ils s'opposaient au régime qui se mettait en place, soit parce qu'ils étaient juifs. Elias Canetti s'enfuit en Angleterre, Joseph Roth, Robert Musil, Stefan Zweig ou Ödön von Horváth quittèrent également l'Autriche.
Plus de 1500 écrivains quittèrent le pays. Étant donné la diversité de leurs terres d'accueil et la variété de leurs destins, il est difficile de définir un style unique de la littérature d'exil autrichienne. Certains écrivains continuèrent à écrire en exil, comme Hermann Broch, mais d'autres, comme Alfred Döblin ou Joseph Roth, ne purent produire.
Après 1945, beaucoup d'écrivains, dont certains avaient contraints à l'exil, eurent du mal à retourner dans leur patrie. Le poète Paul Celan vécut quelques années à la fin des années 1940 à Vienne avant de se décider à s'installer à Paris. Erich Fried émigra en Angleterre après Elias Canetti, qui y avait trouvé une nouvelle patrie.
La Trümmerliteratur (Littérature des ruines) décrit le monde dans le chaos de la guerre et de l'après-guerre. Dans ce contexte le Wiener Gruppe développa de nouvelles formes littéraires, notamment dans le lyrisme. Dans les années suivant la guerre, la culture devint un élément central dans la reconstruction de l'Autriche et de la redéfinition de son identité. Dans cette atmosphère de nouvelle liberté et neutralité acquises vis-à-vis de l'Union soviétique et des États-Unis, la littérature autrichienne se développa principalement dans les nouvelles et la littérature populaire. De nouvelles pièces de théâtre avec de nouveaux thèmes furent créées et produites, également en dialectes autrichiens.
L'État autrichien joua un rôle important dans la promotion de l'art après 1945, et influença les thèmes abordés par les artistes, cherchant à refouler ce que l'on pourrait appelé l'austrofascisme] et le rôle de l'Autriche dans le national-socialisme. Dès le début des années 1970, un contre-courant se mit en place pour essayer d'énoncer et exorciser ce passé qui restait en arrière-plan.
Le Groupe 47 (en allemand : Gruppe 47) était un groupe d'écrivains de langue allemande créé en 1947 et actif jusqu'en 1967 ayant eu une importance considérable pour le renouveau de la littérature allemande d'après-guerre.
Les collaborateurs de Der Ruf, menés par Andersch et Richter, mettent en place à partir de septembre 1947 et à Munich des lectures et discussions informelles entre écrivains. Ces rencontres prennent de l'ampleur et se formalisent, prenant le nom de « Groupe 47 » (Gruppe 47). Le Groupe cherche à constituer une élite exemplairement démocratique dans le domaine des lettres4 et à développer de nouvelles formes d'écriture pour permettre aux lettres allemandes d'exprimer au mieux des enjeux esthétiques et politiques en adéquation avec la société d'après-guerre. Selon Hans Magnus Enzensberger, il s'agit d'une « clique », c'est-à-dire une « assemblée d'esprits libres ».
Des tensions émergent dans le Groupe à partir des années 1960 entre d'un côté, des écrivains engagés critiquant l'évolution politique de l'Allemagne de l'Ouest sous la direction de Konrad Adenauer et de l'autre, des écrivains plus soucieux de questions esthétiques et peu préoccupés par le rôle politique de l'écriture. Cette opposition se fait virulente avec la critique de Peter Handke contre le « style plat » en 1966. La réunion annuelle de 1967 est interrompue par l'intervention d'étudiants contestataires, scellant la fin du Groupe3.
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