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le Conte de fées

 

Le conte de fées trouve ses origines dans des mythes et des légendes aux motifs universels. Resté longtemps dans la tradition orale, il se transmet de bouche à oreille par des générations de conteurs lors de veillées populaires et familiales. Le merveilleux imprègne la littérature médiévale, présentant déjà quelques éléments féeriques.
Si les premiers contes écrits apparaissent en Italie à la Renaissance, c’est avec Charles 
Perrault que naît un véritable genre littéraire. Les fées sont à la mode dans les salons : les "contes de bonnes femmes" deviennent "contes de précieuses". Cette vogue connaît un renouveau au XVIIIe siècle avant que le chevalier de Mayer ne dresse le "tombeau" des fées à la veille de la Révolution française. Parallèlement à la collecte scientifique des contes populaires allemands entreprise par les frères Grimm, la création littéraire même se renouvelle au XIXe siècle avec Andersen et le romantisme, culminant à la suite de Lewis Caroll dans de véritables romans féeriques.

Souvent absentes du récit, les fées, ne suffisent pas à définir le conte de fées. Cette expression désigne en fait un genre littéraire français correspondant à ce que les folkloristes appellent le conte merveilleux. Il se définit généralement par sa structure narrative, mise en lumière par les travaux de Vladimir Propp : un héros ou une héroïne, subissant un malheur ou un méfait, doit traverser un certain nombre d’épreuves et de péripéties, qui souvent mettent radicalement en cause son statut ou son existence, pour arriver à une nouvelle situation stable, très souvent le mariage ou l’établissement d’une nouvelle vie. Selon les cas, le conte peut combiner de très nombreux éléments, se répéter, et peut être aussi complexe que long.
Ce schéma correspond souvent, pour les personnages, au passage de l’enfance à l’âge adulte, et notamment à la découverte de la sexualité. Les psychanalystes y voient l’expression organisée de fantasmes, et des récits de transformations du héros permettant d’atteindre une conscience supérieure, aidant à la construction de la personnalité.
Le conte de fées se définit aussi par le pacte féerique passé entre le conteur et son auditoire ou ses lecteurs. Ces derniers acceptent de croire à l’univers merveilleux et à ses lois, d’entrer avec le conteur dans un monde second sans rapport avec le nôtre. Ce monde où les héros sont comme anonymes, figures plus qu’êtres, où les distances et le temps varient, où toutes sortes de créatures peuvent se manifester, où tout, de la forêt à la clef, peut se révéler Fée.

 

Origines médiévales et italiennes

 

Avec son enchanteur et son serpent monstrueux, l’histoire de Valentin et Orson, adaptation d’une chanson de geste du XIVe siècle disparue, devient l'un des contes les plus populaire du Moyen Âge. Le roman arthurien Perceforest renferme l’histoire de Troylus et Zellandine qui préfigure celle de La Belle au Bois dormant. Le Roman de Renart déploie un univers d’animaux doués de parole, de raison et de fourberie. Compensant sa faiblesse par son intelligence, le rusé Goupil n’est pas sans rappeler les héros des contes de fées.

Les exempla ,récits exemplaires inspirés de la tradition orale exposent les leçons du salut dans les prédications au XIIIe siècle. La compilation qu’entreprend Etienne de Bourbon vers 1250 offre quelque trois mille anecdotes dont nombre de contes merveilleux, telle l’histoire de Robert le Diable dont le motif – le chevalier inconnu – se retrouve dans Jean-de-Fer, conte des frères Grimm.

 

La littérature renaissante emprunte au merveilleux


La rencontre des éléments du merveilleux avec la littérature fut toutefois longue à faire naître un genre particulier. Longtemps fées, sorcières et autres personnages restèrent les comparses occasionnels et non le cadre même des romans ou du théâtre : ainsi des sorcières de Macbethet des fées du Songe d’une nuit d’été chez Shakespeare, ou des géants de Rabelais. Gargantua fourmille d’épisodes tirés des fabliaux et des contes populaires mais le merveilleux ne constitue pas le cœur du récit. Publiés en 1547, les Propos rustiques de Noël du Fail rapportent les conversations de quatre vieux compères bretons tout en contant les aventures de Maître Renart, Mélusine, des histoires de fées et de loup garou ainsi que celle de "cuir d’Asnette".

En 1572, l’une des nouvelles du recueil de Bonaventure des Périers, Contes ou Nouvelles Récréations et Joyeux Devis, s’intitule "D’une jeune fille nommée Peau d’Âne".

 

Straparola et Basile : deux initiateurs du genre littéraire


Mais c’est en Italie, à la Renaissance, que prend forme le conte merveilleux dans un récit-cadre emprunté au Décameron de Boccace.

Dans les années 1550, le vénitien Straparola fait paraître des Piacevoli Notti, "nuits facétieuses" composées de soixante-treize favole, littéralement fables, plus concrètement contes, parmi lesquels quatorze contes de fées. A Murano, durant la période de carnaval, Lucretia Sforza désigne quotidiennement cinq jeunes filles chargées, chaque soir, de divertir sa cour en racontant une histoire et en la faisant suivre par une énigme. Cinq fables sont ainsi contées chaque nuit sauf durant la dernière nuit où les treize membres de l’assemblée sont invités à intervenir.  L’originalité principale des Piacevoli Notti réside dans le fait de livrer les premières transcriptions littéraires de contes populaires issus du folklore paysan vénitien, jusqu’alors exclusivement transmis oralement.

A la suite de Straparola, le napolitain Basile rédige en 1625 Lo Cunto de li cunti, autrement connu sous le nom de Pentamerone. Ce Conte des contes se compose d’un récit-cadre de cinq journées dans lequel sont insérés cinquante contes de fées réunissant l’ensemble des ingrédients du merveilleux : princes et princesses, fées, ogres et magiciens, animaux parlants et objets magiques, désirs d’enfant, épreuves à surmonter et dénouements heureux.

Le conte de fées littéraires comme forme narrative courte est ainsi né de la novella et autre conto italiens. Il faut toutefois attendre le XVIIsiècle pour que naisse un véritable genre littéraire, théorisé par Charles Perrault dans la fameuse Querelle qui l’oppose à Boileau et aux Anciens

 

Un nouveau genre littéraire

 

 

Au XVIIe siècle, l’art du conte monte à Paris où se prête à un véritable jeu de cour et de salon : des hommes et surtout des femmes de lettres rivalisent d’esprit et de style. De l’oral, le conte passe à l’écrit et devient "littéraire". Charles Perrault met le genre à la mode grâce à ses Contes de ma mère L’Oye en 1695, histoires de nourrices ou de "mies", comme il a coutume lui-même de l’affirmer. 

Dans les dernières années du XVIIesiècle, les femmes entrent en force dans le royaume des fées et des ogres : la nièce de Perrault Melle L’Héritier, Mme d’Aulnoy, Mme Bernard animent les salons où se presse le beau monde. Antoine Galland traduit (en les réécrivant) les contes des Mille et une Nuits entre 1704 et 1717, avant la nouvelle vogue du conte au XVIIIe siècle avec Antoine Hamilton et ses Quatre Facardins, Melle de Lubert et Mme Leprince de Beaumontdont La Belle et la Bête connaît un vif succès. Conçu comme une tentative de compilation proche des efforts encyclopédiques de cette fin de siècle, le Cabinet des fées du chevalier de Mayer est le chant du cygne de cette mode.

 

 

 

Perrault, un père fondateur


Dédicaçant Marmoisan à la fille de Charles Perrault, Melle L’Héritier fait mention en 1695 des "contes naïfs" qu’un des fils de l’académicien "a mis depuis peu sur le papier". C’est précisément cette même année que l’"agréable recueil" est luxueusement copié pour être offert à Mademoiselle, nièce de Louis XIV. La dédicace est signée des initiales de Pierre Perrault alors âgé de dix-sept ans. C’est à ce dernier sous le nom de Darmancour qu’est accordé, le 28 octobre 1696, le privilège d’imprimer les Histoires ou Contes du temps passé. Pour autant, nombre de contemporains y ont vu très tôt la main du père, à commencer par l’abbé de Villiers dans ses Entretiens sur les contes de fées. Si la paternité de l’œuvre prête encore à débat, celui-ci porte davantage sur les rôles respectifs des deux auteurs supposés dont la collaboration semble admise.

Pierre aurait couché sur le papier quelques "contes de nourrices", Charles les aurait réécrits et complétés de moralités en vers, la mystification servant les intérêts du père autant que la carrière du fils. Car si simples et naïves que soient ces histoires, elles viennent à point nommé en illustration du Parallèle des Anciens et des Modernes dont la parution s’achève précisément en cette année 1697, démontrant que les contes "que nos aïeux ont inventés pour leurs enfants" sont plus moraux que ceux de l’Antiquité.Puisant sa matière dans les traditions orales populaires, non sans avoir une connaissance directe ou indirecte de certaines occurrences littéraires, l’art du conteur réside dans la mise en écrit d’une oralité, devenue forme canonique et demeurée populaire par sa simplicité. Point de "broderies" comme les affectionne Melle L’Héritier, mais une concision empreinte de charme, de poésie et d’humour qui font toute la saveur de ces histoires au succès.

 

1690-1702 : les Fées à la mode


Le style est bien l’enjeu de cette mode littéraire où l’émulation des salons fait rivaliser les conteurs sur des canevas parfois communs, ainsi de Riquet ou des Fées. Au regard de la chose imprimée, c’est à Mmed’Aulnoy que revient l’honneur d’avoir initié la mode du conte de fées littéraire avec l’insertion en 1690 de "L’Ile de la Félicité" dans Histoire d’Hypolite, comte de Duglas. Viennent ensuite les contes de MelleL’Héritier, Catherine Bernard, Madame de Murat, le chevalier de Mailly… Contes de fées naïfs, précieux, galants, leur vogue s’essouffle avec le XVIIIe siècle naissant, La Tiranie des fées détruite de Mme d’Auneuil sonnant comme un chant du cygne en 1702 tandis que le merveilleux exotique des contes orientaux fait recette dans le sillage des Mille et une nuits traduites par Antoine Galland.

 

 

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Fées et Lumières


L’engouement pour le conte de fée rebondit cependant à partir des années 1730 sous les plumes de Mme de Lintot, de Melle de Lubert à l’imagination exubérante et de Caylus. Il n’est pas jusqu’à Rousseau qui donne dans le genre en composant La Reine fantasque. Mis au service d’une entreprise pédagogique, le conte de fées prend avec Jeanne-Marie Leprince de Beaumont un tour moral prononcé. Tout autre est le détournement que pratique Antoine Hamilton dans la veine parodique et qu’illustre brillamment l’histoire d’Acajou et Zirphile, distanciation qui trouve son débouché dans le conte licencieux avec Crébillon fils, Fougeret de Montbron, Galli de Bibiéna ou Diderot.

Le Cabinet des fées
C’est symboliquement par une énorme compilation de quarante et un volumes que s’achève l’âge d’or du conte de fées littéraire français, l’année même de la Révolution, en 1789. Imitant le Cabinet der Feen allemand de 1761 tout autant que la Bibliothèque universelle des romansdu marquis de Paulmy, le chevalier Charles-Joseph de Mayer dresse le tombeau de cent ans de féerie française, de Perrault à Rousseau. 

 

Volontairement, il oublie certains auteurs et ne retient pas tous les contes, faisant notamment l’impasse sur l’abondante veine licencieuse. Mayer reconnaît les contes orientaux, en particulier les Mille et une nuits, comme cousins des fées françaises, et donne le premier essai de synthèse critique sur le conte merveilleux et ses origines.
Première entreprise scientifique de collecte des contes, notamment par l’identification des auteurs et la rédaction de leurs notices biographiques, ce monument littéraire annonce les recueils romantiques allemands. Il fige aussi le conte de fées français dans sa forme littéraire classique et rococo, imposant dans notre univers culturel les fées scintillantes et leurs "robes de velours, couleurs de rose, garnie de diamants" comme l’archétype du merveilleux. Un archétype nostalgique qui explique la profonde coupure en France entre conte de fées (littéraire) et conte merveilleux (populaire).

 

Il faut toutefois attendre les Kinder und Haus-Märchen (Contes de l’Enfance et du Foyer) de Jacob et Wilhelm Grimm en Allemagne pour voir une entreprise de compilation de la tradition orale avec la volonté affichée de conserver un patrimoine national alors que les première thèses du pangermanisme commence à s’épanouir.

La création renouvelée

 

 

La création de contes littéraires se renouvelle au XIXe et au début du XXe siècles : en Russie avec Pouchkine, en Allemagne avec Bechstein, en France avec la comtesse de Ségur, Alexandre Dumas ou George Sand et surtout au Danemark avec Hans Christian Andersen. Si il n’est pas une création proprement dite, le travail des frères Grimm donne une orientation nouvelle au conte de fées. Issus de la collecte des contes traditionnels allemands, leurs Kinder und Haus-Märchen ouvrent la voie aux folkloristes qui, dans les régions, vont inlassablement collecter, classer et étudier ce patrimoine populaire.

 

 

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Andersen, le père du conte de fée moderne


Un premier recueil de contes d’ Andersen est publié en 1834 sous la forme de deux minces fascicules. Leur succès, immédiat et considérable, encourage Andersen à écrire quelque 173 contes. Véritables créations littéraires dans un style très personnel, ses Contes danois placent le merveilleux au cœur de la société contemporaine et non plus dans un ailleurs irréel. Remarquables par leur ironie et l’absence des morales traditionnelles, ils osent présenter des histoires tragiques et des fins malheureuses, comme La Petit Marchande d’allumette.
En France, la comtesse de Ségur se lance dans le genre en l’honneur de ses petites filles Camille et Madeleine. Charles Nodier, André Maurois, Jean Macé, Edouard de Laboulaye, Charles-Robert Dumas écrivent à leur tour des recueils pour enfants qui rencontrent un immense succès. Ces derniers poursuivent la tradition féerique jusqu’à Pierre Gripari qui propose dans les années 1960 des versions parodiques actualisées avec ses Contes de la rue Broca
.

 

 

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Etudier les contes


Ce sont deux frères allemands qui fondent la science moderne de l’étude des contes : Jacob et Wilhelm Grimm. Ils commencèrent à collecter des contes dès 1807, les faisant lire à leurs amis, comparant les versions. En réaction à la compilation littéraire Des Knaben Wunderhorn de leurs amis Clemens Brentano et Achim von Arnim – somme de contes et chansons populaires arrangés ou réécrits – les deux frères décident de publier en 1812 leur propre recueil de contes : Kinder und Haus-Märchen. Pour la première fois, le principe de fidélité prend le pas sur la mise en forme littéraire.
Recueillis auprès de la "vieille Marie", de Dorothea Viehnamm, des sœurs Hassenpflug et d’un réseau de plus en plus vaste de correspondants, les contes seront progressivement retravaillés, en quête des formes originelles. Cette œuvre littéraire et scientifique fut toujours conçue comme une part de la quête de la vieille culture allemande entreprise par Jacob Grimm, à travers la grammaire, la langue, la mythologie et le droit. Plus de deux cents contes rassemblés lui permirent d’élaborer la première théorie scientifique de l’origine des contes, sur des bases linguistiques aujourd’hui dépassées par la recherche.

 

 

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Enquêteurs et collecteurs


Cette démarche de reconstitution et de sauvegarde des traditions populaires a un immense écho dans tous les pays d’Europe, provoquant des collectes de plus en plus scientifiques et l’étude du folklore : en France Souvestre, Luzel, Sébillot, plus récemment Pourrat et son Trésor des contes de plus de trois cents histoires. A la collecte, ces folkloristes ajoutent la classification et la systémisation,dont le recueil des contes russes d’Alexandre Affanassiev, constitué de 1855 à 1863, reste un modèle.
L’étude des variantes débouche sur la notion de "conte-type" définie par le Finnois Anti Aarne. Dans les années 1930, le structuralisme de Vladimir Propp met en évidence les "fonctions" du conte, véritables briques de ce que le Français Claude Brémond définit comme un "meccano", et l’Anglais Tolkien comme une "soupe éternelle", toujours enrichie de nouveaux éléments, bouillonnant dans le "chaudron du conte".

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