Antoine Prost Verdun 1916
Antoine Prost suit une formation classique : khâgne au lycée du Parc à Lyon, École normale supérieure de la rue d'Ulm et agrégation d'histoire. Il soutient sa thèse d'État en 1975 : Les Anciens Combattants et la société française (1914-1939).
Il débute comme professeur au lycée Pothier à Orléans, avant de devenir assistant, puis maître-assistant à la Sorbonne. Professeur à l'Université d'Orléans (1969-1979), puis à Paris-I (1979-1998).
Il a dirigé également le Centre de recherches sur l'histoire des mouvements sociaux et du syndicalisme, devenu le Centre d'histoire sociale du xxe siècle. Il est président de l'association Le Mouvement social (qui édite la revue du même nom) et de l'Association des amis du Maitron. Malgré ses nombreuses activités à Paris, Antoine Prost se veut résolument « provincial ». Il réside toujours à Orléans, ville dont il fut adjoint au maire, Jean-Pierre Sueur (Parti socialiste), de 1989 à 2001. Il est membre du conseil d'administration de l'université d'Orléans.
Antoine Prost est un historien de la société française au xxe siècle à travers notamment l'étude des groupes sociaux, des institutions et des mentalités.
Spécialiste des questions d'éducation, il collabore à plusieurs reprises à la définition des politiques d'éducation depuis 1964. Méthodologiquement, il a contribué de manière décisive à l'évolution de l'histoire politique contemporaine, notamment par sa réflexion sur les mots et le langage en politique
Il contribue régulièrement aux débats sur l'éducation, notamment à travers des tribunes publiées dans les quotidiens. Il a notamment dénoncé le passage à la semaine de 4 jours dans le primaire et soutenu le retour à une semaine de 4 jours et demi.
En 1981, il remit au Président François Mitterrand le rapport Prost sur les lycées.
En 2013, Antoine Prost remet un rapport au ministre délégué aux anciens combattants, Kader Arif, concernant les conditions de réhabilitation des soldats fusillés pour l'exemple. Le chef de l'État François Hollande doit s'appuyer sur ce document afin de prendre une décision.
En 2015, conformément à ses engagements politiques il se joint à la minorité de Français soutenant la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem. Il s'insurge notamment contre ce qui serait la « nostalgie élitiste » des opposants à la réforme.
Dans une interview donnée au journal Le Monde concernant la guerre de 14-18, Antoine Prost déclare, en opposition avec une volonté de méthodologie précise, que les chiffres ne sont pas une donnée importante pour donner un aperçu de la situation : « Pas besoin de chiffres pour démontrer l’ampleur du massacre »6.
En revanche, il a toujours insisté sur l'importance de mesurer quantitativement les éléments dans le cadre d'un travail d'historien : « L'histoire sociale suppose des chiffres.