le Théâtre du XVIe siècle
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Ses originess
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Au XVIe siècle,le théâtre suit avec un certain retard le mouvement général des lettres;les genres du Moyen-Age restent longtemps en honneur:Les Confrères de la Passion jouent des Mystères jusqu'en 1548;la Basoche et les Enfants Sans-Souci continueront,bien aprés 1550, à exploiter leur répertoire de farces,de sorties et de tragédie d'Euripide;on joue dans les collèges, comme Montaigne en témoigne,des tragédies latines de l'Ecossais Buchanan,ou du français Muret;enfin humanistes et poètesde la Pléïade traduisent en français des oeuvres grecques et latines:Lazare de Baïf l'Electre de Sophocle dés 1537,puis l'Hécube d'Euripide; Charles Estienne- l'Andrienne de Térence; Ronsar le Plutus d'Aristophane;Antoine de Baif tire son Brave du Miles glorious (Soldat fanfaron) de Plaute.
En 1552, Jodelle crée à la fois la tragédie française avec Cléopâtre et la Comédie nouvelle avec Eugène.Pourtant il faut attendre Garnier pour trouver un veritable talent tragique,et le XVIe siècle n'offre aucune pièce comique digne de rivaliser soit avec la France de Pathelin soit avec les premières comédies de Corneille.
D'ailleurs le théâtre à la mode antique ou italienne ne touche pas encore le grand public:lrs pièces ne connaissent qu'un tout petit nombre de représentations,devant un auditoire lettrés des plus restreints.
Les débuts de la tragédies
La Céopâtre de Jordelle
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Jordelle (1532-1573) avait vingt ans lorsqu'il fit jouer devant la cour sa Cléopâtre captive,notre première tragédie.L'évènement fut célèbré avec enthousiasme par Ronsard et les autres poètes de la Pléïade.
Aujourd'hui la pièce nous paraît longue et lente, et nous y trouvons fort peu d'action dramatique:Cléopâtre décide de se tuer plutôt que d'orner le triomphe d'Octave.Les chants des choeurs,les plaintes de Cléopâtre en font une pièce essentiellement lyrique:il en sera de même de toues les tragédies du XVIe siècle.
Cependant cette oeuvre annonce le théâtre classique par sa composition en cinq actes (les entr'actes étant occupés par les choeurs comme dans Athalie) et par l'apparation des trois unités (qu'en un lieu,qu'en un jour un seul fait accompli).
La rupture est complète avec la tradition médiévale.
Ce genre savant poursuit un idéal trés déterminé, selons des principes strictement définis longtemps avant d'avoir donné un chef-d'oeuvre.
Aristote avait codifié,d'aprés le théâtre d'Eschyle,de Sophocle,et d'Euripide,les lois essentielles du genre tragique.
A son tour un érudit d'origine italienne mais établi en France,Jules César Scaliger,tire d'Aristote, dans sa Poétique publiée en latin en 1561,les fameuses règles de la tragédie autour desquelles s'institueront tant de discussions au XVIIe siècle;unités de temps (quelques heures) et d'action,personnages illustres,dénouement malheureux, action débutant en pleine crise,principe général de vraissemblance,style sérieux, emploi du vers.
Ce cadre rigoureux de la tragédie classique sera encore précisé dans l'Art de la tragédie de Jean de la Taille puis dans l'Art poètique de Vauquelin de la Fresnaye