Salammbô dans les yeux d'un sculpteur
Salammbô
Musée d'Orsay
http://www.musee-orsay.fr/fr/accueil.html
lithographie
1895
Salammbô chez Mâtho, Je t’aime ! Je t’aime
petit groupe en bronze, ivoire, or et turquoises.
de
Théodor Rivière
La sculpture polychrome suscite un vif engouement au XIXe siècle. En témoigne cette Salammbô, en ivoire, or, bronze et turquoise. Dans ce cas, lorsque l'or et l'ivoire sont associés, on parle de sculpture "chryséléphantine".
Théodore Rivière est l'un des principaux sculpteurs orientalistes. Il s'est non seulement inspiré de textes littéraires, mais a aussi fait de nombreux voyages, en Afrique du Nord, en Extrême-Orient et en Amérique du Sud.
Le sujet de l'oeuvre est tiré du roman de Gustave Flaubert, Salammbô, paru en 1862. L'histoire se passe entre 241 et 238 avant Jésus-Christ, pendant la guerre menée par Carthage contre ses mercenaires révoltés. Le Libyen Mâthô, chef des soldats barbares, est amoureux de Salammbô, la fille de son ennemi carthaginois Hamilcar Barca. Rivière a choisi le moment où, massacré par le peuple, Mâthô expire aux pieds de la belle en criant : "Je t'aime ! Je t'aime !". Le personnage de femme fatale qu'est Salammbô inspira de nombreux autres artistes symbolistes.
Cette statuette fait sensation au Salon de 1895. Elle sera éditée en de nombreux exemplaires en bronze et en biscuit, c'est-à-dire en porcelaine blanche et mate.
Théodore Louis Auguste
Rivière,
né à Toulouse le 13 septembre 1857 et mort à Paris le 8 novembre1912, est un sculpteur français.
Ses maîtres sont François Jouffroy, Alexandre Falguière et Antonin Mercié. Théodore Rivière est connu pour son groupe chryséléphantin Salammbô chez Mathô
Sources Monographie de Théodore Rivière par Colette Dumas née Lavalard
« Sculpteur Français, reçoit une formation traditionnelle à l'école des beaux-arts de Toulouse, puis à l'école nationale des beaux-arts de paris. Il commence sa carrière sous l'influence de Falguiere et de Mercie. découragé par l'insuccès, il est attire par l'orient.
Le voyage le revèle à son art en lui apportant, non seulement de nouveaux thèmes d'inspiration, quelques fois à travers la littérature, mais aussi un style personnel et novateur dont l'illustration type est l'œuvre-phare, Salammbo chez Mitho. De retour à Paris, il se distingue par une sculpture de petit format qu'il applique également au nu et au portrait en pied de ses contemporains. » Ami de la famille de Monfreid, dont il peindra les portrait ( dont celui de Georges, marchand d'art et père d'Henri l'aventurier, est exposé au Musée d'Ingrandes ).
« Il associe des matériaux à la polychromie raffinée qui participent à l'expression de son sujet. Il collabore en même temps avec des éditeurs du bronze et de la porcelaine. Il répond ainsi aux orientations souhaitées par l'union centrale des arts décoratifs et à son inclination pour les théories de l'art social dès 1900, il retourne à la statuaire de ses débuts en l'adaptant aux monuments publics ériges en Indochine et en France, sans abandonner toutefois le genre décoratif qui lui a valu le succès. Sa sculpture, le plus souvent d'inspiration littéraire et anecdotique, vaut non seulement par les qualités de vie et de mouvement exprimes, mais encore par le raffinement des formes et celui des matériaux. Elle est le reflet des goûts contemporains. Elle témoigne aussi d'un art qui s'adapte à l'idéologie de la IIIe république. »