Eruption tambora
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Le 10 et le 11 avril 1815, le volcan Tambora en Indonésie entre dans une éruption cataclysmique, la plus importante des dernières 10.000 années (8 fois celle du Vésuve, 100 fois les bombnes d'Hiroshima et de Nagasaki réunies), la plus meurtrière de l'Histoire (92.000 victimes). Le bruit de l'explosion fut entendu à 1500km du volcan, il fit nuit totale pendant 48h dans une zone de 600km à la ronde et le tsunami qu'il provoqua fit des dégâts à 1600km de l'édifice !
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A cause des nuées ardentes, des projections et retombées de tephras et cendres et du tsunami, l'éruption a eu les conséquences suivantes :
L'exceptionnelle quantités de cendres, tephras et gaz projetés dans la stratosphère et dispersés par les courants atmosphériques a entraîné des modifications climatiques planétaires pendant plusieurs années.
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Ceci est du à la propriété d'absorption des rayons solaires par les aérosols (fines goutelettes d'acide sulfurique) et les cendres. C'est pourquoi cette année-là il n'y eut pas d'été en Nouvelle-Angleterre, et l'année suivante (1816), il n'y eut pas d'été en Europe et en Amérique, ce qui détruisit toutes les récoltes de l'année et fit 200.000 morts par famine. En France, le déficit thermique dépassa les 3°C en Juillet, et la pluviométrie atteignit 2 à 3 ffois les normales. Dans les Alpes Suisses, il neiga pratiquement toutes les semaines pendant tout l'été
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Le déroulement de l’éruption
La première éruption eut lieu le 5 avril, avec une colonne éruptive de 33km de hauteur pendant 2h.
Le 6 avril, une légère chute de cendres annonça l’éruption imminente.
Le 10 avril, une colonne éruptive monta à 44km de haut pendant 3h. Quelques heures plus tard, un village distant de 30km fut bombardé de ponces. Une onde de choc détruit alors tous les villages alentour. Trois colonnes éruptives apparièrent, puis fusionnèrent ; la colonne s’effondra alors sur elle-même, provoquant des nuées ardentes s’engouffrant dans la mer jusqu’à 40 km du cratère, générant des explosions secondaires éjectant des cendres dans l’atmosphère
Le 12 avril, l’opacité de la cendre s’étendait jusqu’à Java, distante de 900km
Le 15 avril, l’éruption s’arrête
Le 17 avril, les cendres finirent de retomber jusqu’à 1300km du volcan
Pendant l’éruption, le volcan s’effondra sur lui-même, formant une grande caldeira, diminuant de 1400 mètres sa hauteur
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Le 10 avril 1815, vers dix heures du matin, le volcan Tambora, en Indonésie, se déchaîne : une colonne éruptive de 44 kilomètres de haut occulte le ciel. En l’espace de deux jours, l’ombrelle éruptive recouvre toute l’atmosphère jusqu’à Java, 900 kilomètres plus loin, tandis que les pluies de cendres s’étendent à plus de 1300 kilomètres du foyer de l’éruption. En comptant les raz-de-marée, les tsunamis et les famines qui suivirent, on estime le nombre de morts à 90 000 : l’éruption aura été huit fois plus destructrice que celle du Vésuve, et compte comme l’éruption la plus puissante jamais référencée.
« L’année sans été »
L’année 1816, singulière à bien des égards, qui s’abattit ensuite sur l’Europe fut surnommée « l’année sans été » : la cendre envoyée dans la stratosphère a fait plusieurs fois le tour de la Terre, occasionnant des crépuscules d’une allure surnaturelle que William Turner ne manqua pas de peindre (ci-contre, Flint Castle), mais aussi des chutes de neige rouge, des vents volcaniques et un refroidissement général.
Cet été-là, deux poètes britanniques, leurs compagnes respectives et un jeune médecin se réfugient dans une villa au bord du Lac Léman : il s’agit de Lord Byron, de Percey Shelley, de John Polidori, de Claire Clairmont et de Mary Godwin. Cette dernière, âgée de 19 ans, s’est enfuie avec Shelley, un homme marié ayant abandonné sa femme pour elle ; leur premier enfant est mort à l’âge de deux semaines, et elle est de nouveau enceinte, ainsi que Claire qui porte l’enfant de Byron. Ce curieux équipage a déjà voyagé à travers l’Europe pour échapper aux créanciers de Shelley, que le père de Mary, qui désapprouve leur aventure, refuse d’aider ; Byron les a rejoints en route avec un ami, et les voilà confinés tous les cinq dans la villa Diodati qu’une pluie incessante les empêche de quitter.
Lord Byron par Thomas Phillips, vers 1835
Au fil des conversations autour de l’âtre, comme l’on s’amuse à se faire peur avec de macabres contes allemands, Byron a une idée : le 16 juin, il propose à ses amis d’écrire leurs propres histoires fantastiques (« We will each write a ghost story »). Cela intrigue l’imagination prématurément écorchée de Mary, qui commence à rédiger sans grande ambition ce qu’elle croit être une simple nouvelle. De cet été glacé, fouetté de vents volcaniques et baigné de lumières étranges, naîtront deux œuvres majeures de la littérature fantastique : Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Godwin – qui sera d’ici-là Mary Shelley – , et la nouvelle à succès Le Vampire, écrit par Polidori d’après un brouillon de Byron, l’ancêtre du Dracula de Bram Stoker. La genèse lacustre et enténébrée de ces œuvres n’aurait pu être plus romanesque ni plus « gothique », comme en témoigne le poème Darkness de Byron.
« Il faut que cela soit effrayant »
Illustration de Bernie Wrightson pour Frankenstein (1983)
« Il faut que cela soit effrayant, car l’effet de toute entreprise humaine se moquant du mécanisme admirable du Créateur du monde ne saurait qu’être effrayant au plus haut point », écrit Mary en 1831. Cette maestria de l’épouvante, de l’insoutenable, sera acquise de façon empirique par la jeune femme tout au long de la rédaction de Frankenstein : après le retour du couple Godwin-Shelley en Angleterre, en l’espace de quelques mois, la demi-sœur de Mary et la première femme de Percy se suicident, la première par empoisonnement, la seconde par noyade, et ce alors qu’elle était enceinte.
Frankenstein paraît en 1818, nourri de ces bouleversements et inspiré par l’histoire d’un alchimiste du XVIIIème siècle, mais la longue série de deuils que connaîtra Mary Shelley ne fait que commencer : après son premier fils, elle perd encore deux enfants en bas âge en 1818 et 1819, Clara et William, puis fait une fausse couche qui manque de la tuer en 1822, et enfin, en juillet de la même année, son mari Percy Shelley meurt tragiquement noyé au large des côtes italiennes dans le naufrage de son voilier, à 29 ans.
Le corps du poète sera brûlé à l’antique sur la plage de Viareggio, là où la mer l’a rejeté, par son fidèle ami Byron. Ce dernier, qui continuera de fréquenter Mary, mourra deux ans plus tard à l’âge de 36 ans. Quant à John Polidori, il s’est suicidé l’année précédente, à 25 ans. Claire et Mary restent les seules survivantes du groupe d’amis de la villa Diodati, quoique Mary mourra elle-même prématurément à 53 ans, après avoir dédié le reste de ses jours au seul de ses enfants qui soit arrivé à l’âge adulte, Percy, et à la littérature.
Le cauchemar éveillé de Frankenstein est devenu un véritable mythe dans la culture occidentale, que ce soit par sa dimension horrifique ou son aspect plus métaphysique, dont jaillira toute un pan de la culture de la science-fiction. En juin 2016, le professeur de littérature française à l’université Paris IV-Sorbonne Michel Delon consacrait un article à ce phénomène dans la Revue des Deux Mondes, à l’occasion du bicentenaire de cette fameuse journée du 16 juin 1816, où les pluies de cendres du Tambora allaient voir s’élever un chef-d’œuvre :
« La créature n’aura pas de descendance, mais son histoire a fait souche et a connu la plus riche postérité. Un milieu d’esprits libres, nourris des espoirs des Lumières, a produit un mythe inquiétant de la modernité, une variante du mythe antique de Prométhée. Prométhée était devenu, à la fin du XVIIIe siècle, une figure de la révolte contre l’autorité des dieux et le poids de la tradition. Il vole le feu pour le donner aux hommes et sa punition sur le Caucase n’éteint pas sa conviction d’avoir fait avancer l’humanité. Frankenstein pourrait être un nouveau Prométhée offrant à ses semblables la maîtrise de la vie. Mais, apprenti sorcier, il prend conscience trop tard des dangers de l’expérimentation… » Retrouvez la suite de cet article dans les archives de la Revue.
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Pour resumer
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Quand un volcan dans une île perdue se met à tousser, le monde entier tombe malade, famines et epidemies se déchainent. Récit d'une suite de catastrophes digne d'un scenario hollywoodien.
Il a suffi d'une éruption volcanique, en 1815, pour provoquer des cataclysmes en série sur la planète entière : une année sans été, des famines, des émeutes, des épidémies. Dès l'année suivante, en juin, les signes annonciateurs de désastre s'accumulent dans le monde entier. La lumière du soleil s'affaiblit tant qu'on peut l'observer à l'œil nu. En Europe et en Amérique du Nord, le temps est froid et pluvieux. D'étranges phénomènes lumineux embrasent le ciel de Londres après le coucher du soleil : le ciel reste lumineux, brillant de couleurs chaudes, jaune, orange et rose. Dans les journaux et dans la rue, on annonce la mort de l'astre Soleil et la fin du monde. Dans un chalet suisse, le poète anglais Shelley décrit l'imminence d'un nouvel âge de glace et la dégradation de l'espèce humaine. Sa jeune compagne, Mary, écrit un roman d'épouvante qui sera un immense succès : Frankenstein.
Les prophètes de malheur n'ont pas eu complètement tort. Car le gel en plein été et le manque de lumière entrainent des récoltes calamiteuses en Europe, en Asie, aux États-Unis et au Canada. En 1816 et 1817, la disette sévit. À Saint-Gall, en Suisse, le pasteur Scheitlin témoigne : "Le foin et les herbes fraîches étaient pour beaucoup la nourriture quotidienne. Même une charogne putride ne décourageait pas les affamés. On les voyait fouiller par dizaines dans les rues et les ruelles, sur des tas de fumier dégoûtant, dans des égouts à ciel ouvert, et avaler goulûment des pelures de patates et de carottes en décomposition".Le fautif débusqué : Tambora ! Ensuite, en trois ou quatre ans, le climat se normalise. Le soleil retrouve sa luminosité, les étés se réchauffent, et l'angoisse provoquée par cet été hivernal s'estompe. Mais que s'est-il passé ?
Le mystère planera pendant un siècle. Ce n'est qu'en 1913 qu'un physicien de la météo nationale américaine tente une première explication. Selon ses calculs, un volcan peut émettre suffisamment de cendres dans l'atmosphère pour affecter le climat de toute la planète. Or, en 1815 a eu lieu la plus grosse éruption volcanique répertoriée depuis l'âge de glace, il y a 10.000 ans : celle du Tambora, un volcan que l'on croyait éteint, situé sur l'île indonésienne de Sumbawa.Depuis, des relevés sur place et des modélisations ont permis de reconstituer le scénario de la catastrophe.
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Tambora volcan
https://www.volcanodiscovery.com/
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stratovolcan 2850 m / 9,350 ft
Sumbawa, Indonésie, -8.25°S / 118°E
Condition actuelle: normal / en sommeil (1 sur 5) | Reports
Tambora livres
500 km
500 mi
Eruptions du volcan Tambora : 1967, 1880, 1812-15 (plus grande éruption connue à l'époque historique, VEI 7)
Heure | Mag. / Profondeur | Distance | Location |
Tue, 10 Mar 2020 | |||
Tue, 10 Mar 07:00 UTC | M 2.5 / 10 km | 24 km | Région de Sumbawa, Indonésie |
Dim, 8 mars 2020 | |||
Dim., 8 mars 01:06 UTC | M 2.2 / 10 km | 6 km | Région de Sumbawa, Indonésie |
Dim., 8 mars 00:46 UTC | M 1.9 / 34 km | 21 km | Région de Sumbawa, Indonésie |
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Le 10 avril 1815, Tambora a produit la plus grande éruption connue sur la planète au cours des 10.000 dernières années. Le volcan a fait éruption plus de 50 kilomètres cubes de magma. Effondrement de la caldeira à la fin de l'éruption a détruit 30 km3 de la montagne et a formé un 6 km de large et 1250 m de profondeur caldeira.
Les îles flottantes de la pierre ponce 3 miles de long ont été observées en avril 1815, et même 4 ans plus tard, ces îles encore entravé la navigation.
L'éruption a produit des effets climatiques mondiaux et tué plus de 100.000 personnes, directement et indirectement. Dômes de lave et de flux de mineurs ont été extrudés sur le plancher de Caldera à Tambora pendant les 19ème et 20ème siècles.
Introduction:
L'énorme stratovolcan Tambora forme la totalité de la péninsule Sanggar de 60 km de large dans le nord de l'île de Sumbawa. À l'origine, le volcan a atteint une altitude d'environ 4000 m avant qu'une explosion majeure ne détruise son sommet et ne laisse une caldeira d'avant 1815 il y a plus de 43 000 ans. Les coulées de lave avaient largement rempli la première caldeira il y a environ 10 000 ans, avant que son activité ne se transforme en éruptions à dominante explosive, culminant avec l'éruption de 1815.
L'éruption de 1815 a vidé environ 50 à 150 km cubes de magma et en mesure 7 sur l'échelle VEI. Il a produit une colonne d'éruption plinienne géante, qui aurait atteint plus de 40 à 50 km d'altitude, éjectant de grandes quantités de cendres et d'aérosols dans la stratosphère.
Des coulées pyroclastiques ont atteint la mer de tous les côtés de la péninsule, et de lourdes chutes de téphra ont dévasté les terres cultivées, faisant environ 60 000 morts. Des villages entiers ont été enterrés sous d'épais dépôts de pierre ponce.
Certaines colonies ont récemment été mises au jour par des fouilles archéologiques, faisant du site un "Pompéi d'Indonésie". De gros tsunamis avec des hauteurs de vagues de 10 mètres ou plus auraient pu se produire.
Alors que le nombre de morts parmi les habitants de Sumbawa et des régions côtières environnantes était suffisamment élevé, davantage de décès peuvent être attribués à l'effet indirect de la détérioration du climat mondial après l'éruption. Ces changements ont fait de 1816 «une année sans été» pour une grande partie de l'Europe, provoquant une famine généralisée.
On estime qu'il a causé la mort de plus de 100 000 personnes.
La raison des changements climatiques était une absorption accrue de la lumière du soleil due à un voile d'aérosols (consistant principalement en de minuscules gouttelettes d'acide H2SO3, formé par la libération de SO2) qui ont été dispersées autour des deux hémisphères par les courants stratosphériques de la haute colonne d'éruption. Les températures mondiales ont chuté de 3 degrés Celsius en 1816 et se sont redressées au cours des années suivantes.
On pense également que l'éruption a produit des tsunamis avec des vagues pouvant atteindre 10 mètres.