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LaTraviata Verdi

 

La traviata est un opéra en trois actes de Giuseppe Verdi créé le 6 mars 1853 à La Fenice de Venise sur un livret de Francesco Maria Piave d'après le roman d'Alexandre Dumas filsLa Dame aux camélias (1848) et son adaptation théâtrale (1852).

Victime d'une distribution défaillante, l'œuvre s'est heurtée, lors de sa création, à l'incompréhension du public, dérouté par un drame romantique au caractère intimiste, privé de la distance héroïque traditionnelle et servi par un réalisme musical inaccoutumé. Mais, reconnue à sa juste valeur dès les représentations suivantes, La traviata est devenue au xxe siècle l'une des œuvres les plus jouées dans les opéras de par le monde. L'œuvre de Verdi a bénéficié du talent d'interprètes exceptionnels comme Maria Callas et Renata Scotto qui savaient allier prouesses vocales et qualités dramatiques, ou comme plus récemment Anna Netrebko.

Œuvre parmi les plus célèbres du répertoire, elle fait partie, avec Rigoletto (1851) et Il trovatore (1853), de la « triade » qui a conféré à Verdi, de son vivant, une gloire internationale incontestée.

 

Au cours de leur séjour parisien de décembre 1851 à mai 1852, Verdi et Giuseppina Strepponi assistent à une représentation de La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils, adaptation de son roman, créée le  au théâtre du Vaudeville. Selon les propos de Maria Filomena Verdi, la fille adoptive du compositeur, rapportés par ses descendants2, le maestro aurait entrepris la composition du futur opéra dès ce moment, alors qu'il ne disposait pas encore du livret. Toutefois, il connaissait vraisemblablement le roman à l'origine de la pièce malmenée par la censure parisienne.

Antonio Gallo, impresario du Teatro San Benedetto et ami de Verdi, avait demandé dès septembre 1851 au compositeur une nouvelle œuvre pour Venise. En janvier 1852 c'est au tour de Carlo Marzari, secrétaire de la Fenice, d'approcher Verdi, lequel s'engage à écrire un opéra destiné à la saison de carnaval 1853. Un contrat est signé au printemps avec Guglielmo Brenna représentant La Fenice, prévoyant un cachet de 8 000 lires autrichiennes. Le sujet n'en est pas encore défini. Francesco Maria Piave travaille pourtant sur un livret, dont nous ne savons rien, jusqu'en octobre 1852, lorsque le musicien décide brusquement d'adapter La Dame aux camélias que vient de lui faire parvenir l'éditeur parisien Marie Escudier.

L'ébauche du scénario, bouclée en cinq jours, est envoyée à Venise, alors que Verdi travaille encore à la composition d’Il trovatore. Le futur opéra porte alors le titre d’Amore e morte5. Dans une lettre adressée en janvier 1853 à son ami napolitain Cesare de Sanctis, Verdi explique : « Je monte La Dame aux camélias qui s'appellera peut-être La traviata [littéralement, La Dévoyée]6. C'est un sujet de notre temps. Quelqu'un d'autre n'en aurait peut-être pas voulu à cause des costumes, de l'époque et de mille autres objections bizarres, mais moi je le fais avec un immense plaisir7. » Or, au grand mécontentement de Verdi, l'administration de la Fenice transpose prudemment l'action, située à l'origine à une époque contemporaine, au début du xviiie siècle, soit cent cinquante ans en arrière, ce qui lui permet de faire accepter le sujet par la censure.

 

Réception

« L'un des fours les plus noirs de l'histoire de l'opéra » écrit Pascale Saint-André

Pourtant, la prima donna n'en est pas entièrement responsable, du moins vocalement. Elle est même acclamée dans le premier acte, tout comme la direction de l'orchestre par le chef Gaetano Mares vaut à Verdi un rappel après le prélude. Ce ne sont pas non plus la voix enrouée dLodovico Graziani ou la fatigue d'un Felice Varesi en fin de carrière et ne comprenant pas son rôle qui provoquent les réactions les plus négatives du public, mais l'inadéquation de la morphologie de Fanny Salvini-Donatelli au frêle personnage de Violetta mourante : un physique trop bien en chair rend la situation ridicule. Dès le deuxième acte, le public rit

La critique locale, quant à elle, soutient la soprano et n'accable ni la modernité du sujet ni la musique de Verdi, imputant l'incompréhension manifestée par le public face à ce sujet non conventionnel et à son traitement inhabituel à la défaillance du reste de la distribution. Le critique le plus implacable se trouve finalement être Verdi lui-même qui répand le leitmotiv de ce fiasco annoncé dans toute sa correspondance.

Ce fiasco claironné par Verdi jusque dans la Gazzetta musicale di Milano, empoisonnant la réputation de ses interprètes, n'empêche pas La traviata de se maintenir à l'affiche durant neuf représentations auxquelles le public finit par réserver un accueil honorable et qui rapportent à un Verdi, d'une parfaite mauvaise foi, des bénéfices bien plus substantiels que ceux procurés par ses autres œuvres. Cette fureur, qu'elle soit feinte ou réelle, spontanée ou stratégique, a un objectif : interdire toute production dont il ne posséderait pas la totale maîtrise.

Carrière de l'œuvre

Ce n'est qu'à force d'amicale insistance que Piave et Gallo parviennent au bout d'une année à convaincre le maestro de remonter l'opéra au Teatro San Benedetto. Tenant compte finalement des objections de la critique précédente, et des remarques de Felice Varesi qui avait répondu pied à pied à cette attaque en règle, Verdi révise cinq numéros du second acte avec l'aide d'Emanuele Muzio qui se charge d'en faire parvenir la nouvelle édition à Tito Ricordi. De nouveau à Paris pour travailler dès le mois d'octobre 1853 avec Eugène Scribe à la préparation des Vêpres siciliennes pour l'Opéra, il confie la direction et la mise en scène de la nouvelle production de La traviata à Piave. La distribution emporte cette fois l'assentiment du compositeur.

Le  La traviata triomphe au Teatro San Benedetto de Venise dans la distribution suivante :

  • Violetta : Maria Spezia
  • Alfredo : Francesco Landi
  • Germont : Filippo Coletti
  • Chef d'orchestre : Carlo Ercole Bosoni

Tito Ricordi écrit à Verdi :

« [...] on n'a jamais vu à Venise un succès aussi considérable que celui de La traviata, pas même celui de votre Ernani. Gallo me dit que la troisième représentation a été secouée par une tempête d'applaudissements indescriptibles et que le dernier acte a encore mieux marché que les deux premiers soirs - si tant est que cela fût possible »

Son ami Cesare Vigna, célèbre médecin aliéniste, grand mélomane et critique musical qui avait bien analysé les raisons de l'incompréhension de l'œuvre l'année précédente renchérit : « Les mêmes spectateurs qui condamnèrent l'ouvrage se vantent maintenant de l'avoir jugé de tout temps comme un magnifique opéra. »Mais la plus belle récompense pour Verdi se trouve dans cet article de la Gazetta privilegiata di Venezia titré « Une réparation » sous la plume de Tommaso Locatello qui avait défendu la soprano lors de l'édition de La Fenice :

« La valeur de cette musique, c'est la somme d'éloquence contenue dans ses phrases, c'est l'habileté suprême de ses combinaisons de sons. Grâce à elles, le compositeur développe les situations par le truchement des instruments, suggère la passion mieux qu'avec les paroles, semble presque dépeindre les pensées des personnages... Celui dont les yeux restent secs devant cela n'a pas un cœur humain dans la poitrine »

La série de représentations du Teatro San Benedetto est aussitôt suivie de créations sur toutes les scènes italiennes et internationales. Dès lors, commence pour l'opéra une carrière innombrable. Ce n'est qu'en 1906, cinq ans après la disparition de Verdi, que l'opéra sera pour la première fois représenté dans les décors et les costumes 1850 voulus par le compositeur l'action étant toujours jusque là située en 1700, comme indiqué sur le livret

Le site OperaGlass classe La traviata au huitième rang des opéras les plus représentés dans le monde.L'Avant-scène opéra donne par exemple les chiffres de 445 représentations 

 

 

 

L’action se déroule à Paris et dans ses environs autour de 1850(en août pour le premier acte, janvier pour le second et février pour le troisième).

Alfredo Germont, jeune homme issu d'une bonne famille provençale, tombe amoureux d’une courtisane en vue, Violetta Valéry, lors d’une soirée privée à Paris. Sincèrement amoureuse, Violetta abandonne son métier et se donne sans réserve à Alfredo. Cependant, monsieur Germont, le père d'Alfredo, au nom de la respectabilité bourgeoise, obtient d'elle qu'elle rompe avec son fils. Violetta écrit alors une lettre de rupture à Alfredo sans dévoiler le motif réel de sa décision. La maladie mortelle (la tuberculose) dont elle était déjà atteinte, reprend alors de plus belle. Un mois plus tard, Alfredo apprend de son père que Violetta n’a jamais cessé de l’aimer, et qu'elle a sacrifié son amour à la réputation de son amant. Saisi par le remords, il accourt à son chevet, mais trop tard : épuisée par la maladie, Violetta meurt dans ses bras.

 

Acte I

Le prélude installe d'emblée le climat pathétique de l'opéra. Le rideau se lève sur un salon dans un hôtel particulier à Paris. Pour s'étourdir, Violetta Valéry, courtisane célèbre, donne une fête. Tous ses amis sont réunis autour d'elle, à commencer par son protecteur et amant en titre, le baron Douphol. Au cours de cette fête, Gaston, un admirateur lui présente un de ses amis venu de province, Alfredo Germont. Après que tous les invités, Alfredo en tête, ont porté un toast à la joie de vivre (c'est le célèbre brindisi : « Libiamo ne' lieti calici (Buvez du verre joyeux) »), le nouveau venu déclare sa flamme à Violetta, qui dans le duo qui suit (« Un di, felice, eterea (Un jour, tu es passé devant moi) ») se laisse tenter par l'espoir d'un amour véritable, avant de rejeter cette perspective irréaliste, - une fois restée seule, dans le célèbre grand air qui clôt ce premier acte E strano...Ah, fors'è lui .. Follie, Follie! (Comme c'est étrange! Quelle étrange! ... Ah, peut-être qu'il est celui ... Folie! Tout est folie! C'est un délire fou!).

Acte II

Alfredo et Violetta se sont installés dans une villa, près de Paris et vivent le parfait amour, quand Alfredo apprend par Annina, la femme de chambre, que Violetta est obligée de vendre meubles et bijoux pour subvenir à leurs dépenses personnelles. Il se rend donc à Paris pour payer les dettes de Violetta.

Restée seule, Violetta reçoit la visite inattendue du père d'Alfredo, Giorgio Germont. Monsieur Germont, en vrai « père noble » du drame romantique, reproche à Violetta d'entretenir une union immorale avec son fils, et regrette que cette aventure jette le discrédit sur toute sa famille, en empêchant notamment le mariage de la jeune sœur d'Alfredo avec un homme d'une famille distinguée, qu'on devine assez conservatrice. Il l'accuse également de pousser Alfredo à la dépense. Il joue ainsi sur le désir de reconnaissance de la « fille » qu'est de toutes façons à ses yeux Violetta, précisant cruellement qu'une liaison entre personnes de milieux si différents ne pourra jamais être couronnée par un mariage. Il lui demande donc de renoncer à cette liaison. Cédant à ces injonctions, Violetta fait remettre sa lettre de rupture à Alfredo, et part rejoindre les invités de la fête que donne Flora, son amie, à Paris.

Alfredo se rend aussi à cette fête à laquelle Violetta se présente accompagnée du Baron Douphol. Après avoir insolemment gagné au jeu, Alfredo rappelle les invités dans le salon et jette l'or qu'il vient de gagner, par terre devant Violetta. Les invités sont scandalisés par son geste. Giorgio Germont survient à propos pour condamner à son tour la goujaterie de son fils.

Acte III

Violetta en proie à une rechute de son mal est soignée par Annina dans son appartement parisien surveillé par les créanciers. Elle relit la lettre de Giorgio Germont, qui lui révèle qu'il a tout avoué à son fils, et qui lui annonce qu'Alfredo viendra lui-même lui rendre visite. Pendant qu'au-dehors retentit la joie du carnaval, Violetta tourne le dos à son passé de pécheresse, en attendant le retour d'Alfredo, l'homme qu'elle n'a jamais cessé d'aimer. Mais à peine ce dernier se fait-il annoncer, qu'elle meurt à bout de forces dans ses bras.

La musique

Le rôle de Violetta

Aux dires de Renée Fleming,

« Il n'y a pas de rôle plus parfait dans tout le répertoire de soprano que celui de Violetta. Ce n'est donc pas un hasard si c'est aussi le rôle auquel on a jugé, historiquement, la plupart des sopranos. »

En effet, Violetta demande de la soprano qui tient le rôle une absolue maîtrise non seulement vocale mais aussi théâtrale. Toute la gamme des sentiments humains y est passée en revue, de l'amour à la haine, de la joie à la mort. Le bouleversant arioso Ah! Fors'è lui demande précision et longueur de souffle, tandis que le célébrissime Sempre libera requiert une technique parfaite au vu des difficultés : gammes, arpèges, trilles, vocalises jusqu'au contre-ut, contre-ré bémol, le tout à un tempo élevé : Allegro Brillante. À la fin de l'aria, les sopranos qui le peuvent ajoutent même un contre-mi bémol dans la cadence finale. Le second et le troisième acte demandent un grand lyrisme pour pouvoir rendre l'expressivité de la musique de Verdi. Ainsi, l'aria Addio del passato est un véritable bijou, de même que le quatuor final. Il s'agit également de rendre crédible la maladie de Violetta, qui la ronge peu à peu, la menant jusqu'à sa mort finale. Maria Callas avait notamment beaucoup travaillé sur cet aspect du rôle, à tel point que le soir de la première, les critiques ont écrit que « Maria Callas est apparue fatiguée dans La traviata. »[réf. nécessaire]

Orchestration

Verdi conçoit l'orchestration de La traviata sur place en quinze jours pour donner ses couleurs à la musique en fonction de l'effectif de la Fenice, qui reprend d'ailleurs les conventions en vigueur dans les principaux théâtres d'opéra de l'Italie du xixe siècle.

  • Musique de scène
  •  
    • Acte I, scènes II-III : banda en coulisses (qui était de 24 éléments à la Fenice pour la première mais dont on ne connaît la composition que par l'édition Ricordi de 1954 qui n'est pas issue de la main de Verdi, celui-ci s'étant alors contenté de noter la musique sur deux portées)30
    • Acte II, scène X : tambourins, baguettes.
    • Acte III, scène IV (Baccanale) : 2 piccolos, 4 clarinettes, 2 cors, 2 trombones, castagnettes, tambourins.
Instrumentation de La traviata
Cordes
Premiers violonsseconds violonsaltos,

violoncellescontrebasses,

harpe

Bois
piccolo jouant la 2e flûte, 1 flûte, 2 hautbois

clarinettes, 2 bassons,

Cuivres
cors

trompettes

trombones, 2 cimbassi

Percussions
timbalesgrosse caissetriangletambourins et castagnettes

Commentaire

En janvier 1852,

Verdi écrit à Antonio Barezzi :

« [...] Je n'ai rien à cacher. Une femme habite chez moi. Elle est libre, indépendante, elle aime, comme moi, une vie solitaire qui la mette à l'abri de toute obligation. Ni moi, ni elle ne devons de compte à qui que ce soit... Qui sait si nous agissons bien ou mal, qui a le droit de nous jeter l'anathème  ? »

Le parallèle entre la situation et les personnages décrits par Dumas puis Piave et la vie de Verdi avec sa compagne Giuseppina Strepponi, tous deux en butte à l'hostilité de la bourgeoisie cléricale de Busseto et à l'opposition d'Antonio Barezzi, beau-père du compositeur, comme à sa difficulté de se défaire de l'emprise de son père Carlo Verdi est souvent évoqué par ses biographes.

 

S'il trouve dans le sujet de La Dame aux camélias un écho à sa situation personnelle (le concubinage avec une « femme libre », la campagne à Passy, le rapport au père, etc.), Verdi n'entend pas pour autant, au contraire de Dumas, faire œuvre autobiographique. Délaissant les sujets historiques de ses précédents opéras pour se concentrer sur un sujet plus intimiste, il n'en sollicite pas moins la conscience de son public en lui proposant une autre forme d'héroïsme.

Il présente avant tout une critique de la société moralisatrice du xixe siècle portée par bien d'autres auteurs du courant réaliste ou « vériste » (ZolaHugoBalzac, etc.). L'étude de mœurs, privée de la distanciation permise par les situations historiques, est volontairement provocatrice. L'héroïsme est ici d'ordre privé : c'est celui d'une femme qualifiée de « perdue » (« traviata ») par une société qui l'utilise et ne l'admet que tant qu'elle se cantonne à ce rôle. Innocemment convaincue de pouvoir, par amour, être sauvée de cette situation de « dévoyée » dans laquelle elle est tenue enfermée, elle n'obtient sa rédemption que par la mort, après le sacrifice de cet amour, grâce auquel seront sauvegardés l'honneur et la morale de la famille « respectable » qui l'a rejetée, et dont elle n'obtient la sollicitude que parce qu'elle meurt.

 

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Distribution

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Description de cette image, également commentée ci-après

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Verdi

Verdi Giuseppe

Giuseppe Fortunino Francesco

1813-1901

 

{BnFliens | bibliographie | discographie

 

* Le Roncole (Parme) 10 octobre 1813  — † Milan 27 janvier 1901.

Au-delà des documents abondants à partir du moment où il fut célèbre, il y a trois sources biographiques narratives essentielles sur sa jeunesse : Les notes biographiquesde Giuseppe Demalde auxquelles on accorde le plus de crédit. Il est un parent de Verdi et a rédigé ces notes vers 1840-1850 à Busseto. Verdi a raconté sa vie à Melchiore Delfico qui a rédigé le récit avec un ton très personnel. Giovanni Fulcini, prêtre à Roncole à rédigé des témoignages locaux dès après la mort de Verdi.

L'an mil huit cent treize, le jour douze d'octobre, à neuf heures du matin, par devant nous Adjoint au Maire de Busseto, officier de l'état civil de la commune de Busseto susdit département du Taro; est comparu Verdi Charles, âgé de vingt huit ans, aubergiste domicilié à Roncole lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le jour dix du courant à huit heures du soir de lui déclarant et de la Louise Uttini, fileuse, domiciliée à Roncole, son épouse, et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Joseph - Fortunin - Francois.

 

La maison natale de Giuseppe Verdi à Roncole. Tableau de Achille Formis (détail) (1832-1906)

Ses parents Carlo Verdi et Luigia Uttini tiennent une auberge-café-épicerie modeste à Roncole. Il apprend à lire et à écrire avec un prêtre de la paroisse (l'école des enfants de choeur). Sa première formation musicale lui est donnée par l'organiste Pietro Baistrocchi sur les orgues de Saint-Michel Archange de Roncole. En 1821, ses parents font l'acquisition d'une épinette. A 1'âge de 10 ans, il est capable de tenir l'orgue de l'église. Parfois, pendant les vacances,  il fait de la musique au piano-forte avec un de ses amis plus avancé que lui.

L'épinette de Verdi est toujours conservée au musée de la Scala de Milan. A l'intérieur du couvercle une note indique.

Ces nouveaux marteaux ont été fabriqués et doublés de cuir par moi, Stefano Cavaletti, et j'ai aussi ajusté la pédale, dont je vous fais cadeau comme des nouveaux marteaux que j'ai fabriqués, en constatant la bonne aptitude de l'enfant Giuseppe Verdi à apprendre et à jouer de cet instrument, aptitude qui récompense entièrement mes efforts. Anno Domini 1821

 

Il  entre en novembre 1823 au lycée de Busseto tenu par le chanoine Pietro Seletti. Il loge chez un ami de la famille, surnommé Pugnatta, cordonnier originaire de Roncole. Il suit des cours de musique avec  Ferdinando Provesi dès l'année suivante.

Ferdinando Provesi
(1770-1833)
Organiste et compositeur

Pietro Seletti
Professeur d'Italien
au Lycée de Busseto

 

Tous les dimanches et les jours de fête, il revenait à pied à Roncole pour jouer de l'orgue aux cérémonies religieuses. Pour ce travail il recevait 40 lires par an de l'église, avec des suppléments pour les fêtes exceptionnelles. Deux année de travail consciencieux passèrent et le Maestro Ferdinando Provesi déclara ingunément que son élève savait déjà plus de choses que lui.

Souvenirs de Giovanni Fulcini

 

Verdi est remarqué par Antonio Berezzi, négociant en spiritueux, fournisseur de l'auberge Verdi à Roncole, et marchand de denrées coloniales. Il est un amateur de musique, joue de la flûte mais aussi du cor et de l'ophicléide dans la fanfare municipale. Il anime la Filarmonici (Societa filarmonica), l'orchestre amateur de la ville qui se réunit et répète dans son salon. En 1825, il offre l'hospitalité à Verdi.

La maison d'Antonio Berezzi à Busseto

Le salon des Barezzi à Busseto

Antonio Berezzi

Margherita Barezzi

En 1828, Verdi compose et adapte pour la société de musique de Busseto entre autres une ouverture pour Le Barbier de Séville de Rossini et une sinfonia qui sont qui sont jouées au théâtre de Busseto.

Giuseppe Seletti

Le 14 décembre 1831, son père fait une demande de bourse afin qu'il puisse continuer ses études à Milan. Une bourse annuelle de 300 lires sur une durée de quatre ans est accordée le 13 février 1832, mais ne prend effet qu'au 1er novembre. Antonio Berezzi avance la somme. Verdi obtient son passeport le 22 mais, part pour Milan accompagné de son père, et prend pension chez le professeur Giuseppe Seletti (le neveu de Pietro Seletti de Busseto et ami de Berezzi). Le Conservatoire refuse sa candidature. Il suit alors de juin 1832 à 1835 les cours particuliers de Vincenzo Lavigna, maître du contrepoint mais aussi admirateur de Paisiello, Mozart, Haydn et Beethoven. Verdi peut assister aux répétitions de la Scala. Sa jeunne sœur - handicapée mentale, Giuseppa décède en 1833 à l'âge de 17 ans.

Le 26 juillet 1833, Provesi, le maître de musique de Busseto meurt. Antonio Barezzi envisage de faire nommer Verdi en remplacement, Lavigna estime que Verdi a encore besoin d'une année d'études.  En 1834, Seletti ne veut plus héberger Verdi qui la même année dirige avec succès La Création de Haydn par un ensemble d'amateurs organisé par Pietro Massini.

A Busseto, la vacance du double poste de maître de musique et d'organiste est l'occasion d'un affrontement entre les «Laïcs», dont Antonio Berezzi et nombre de membres de la Filarmonici et les «cléricaux». Le 20 juin 1834, Verdi postule auprès des autorités paroissiales, mais Giovanni Ferrari est déjà nommé organiste sans concours. Le 28 juin 1834 Verdi écrit une lettre de protestation à Marie-Louise d'Autriche, la duchesse de Parmes (veuve de Napoléon). L'évêque craint des troubles et écrit aux autorités de Parme le 11 mars 1815, pour accuser les Filarmonici de semer la discorde et demande aux autorités d'être sur leurs gardes, pour éteindre la révolution dans l'oeuf en employant la troupe s'il le faut.

Le concours a lieu, Verdi est nommé le 12 mars 1836. Ferrari qui ne s'est pas présenté peut continuer à tenir l'orgue. Dans une lettre au maire de Busseto du 14 mars 1836, Verdi nie avoir pris une part quelconque aux troubles ayant entouré sa nomination. Verdi obtient un meilleur poste d'organiste à Monza, mais il doit en démissionner sous les pressions de Busseto. L'impossibilité de quitter Busseto contrarie son projet d'opéra (l'énigmatique Rocester) avec l'ensemble de Pietro Massisni.

Il épouse Margherita, la fille d'Antoine Barezzi le 16 avril 1836 devant le maire de Busseto.  Le 20 avril, le contrat de maître de musique est officiellement signé avec la municipalité. En septembre son maître Vincenzo Lavigna meurt. Sa fille Virginia naît le 26 mars 1837. Son fils Icilio naît le 11 juillet 1838. Virginia meurt le 12 août 1838.

En septembre 1838 il est à Milan avec Margherita au moment où L'empereur Ferdinand Ier d'Autriche se fait sacrer roi de Lombardie-Vénitie à la cathédrale. Le 28 octobre il adresse au maire de Busseto sa démission du poste de maître de musique de Busseto. C'est en 1838 qu'il publie pour la première fois, chez Giovanni Canti à Milan, un recueil de six romances.

Aidé financièrement par Antonio Berezzi, la famille Verdi s'installe à Milan en février 1839. Verdi se consacre à la composition d'opéras. Grâce à l'appui de la cantatrice Giuseppina Strepponi, Merelli le directeur de la Scala tout en refusant le  Lord Hamilton, qui lui est proposé lui command un autre projet, Oberto Conte di San Bonifacio. Son fils Icelio meurt le 22 octobre 1839. Oberto, créé à la Scala de Milan le 17 novembre reçoit un bon succès d'estime avec 14 représentations. La presse est élogieuse. L'opéra est repris à Naples, Turin, et Gênes durant les années 1840-1841.

Le théâtre de la Scala de Milan

Bartolomeo Merelli
(1793-1879)
Directeur de la Scala

Giuseppina Strepponi
(1815-1897)

Merelli commande trois nouveaux opéras à Verdi qui d'autre part entre en relations avec l'éditeur Ricordi. Margherita meurt le 18  juin 1840. Verdi traverse une crise de découragement aggravée par l'insuccès de son opéra-bouffe Un Giorno di regno créé à la Scala le 5 septembre 1840, sur un livret de Felice Romani d'après Le Faux Stanislas (Il finto Stanislao) d'Alexandre Vincent Pineu-Duval. En octobre il dirige une reprise d' Oberto à la Scala, compose des ajouts et le 9 janvier 1841 il le recrée à Gêne où il est selon une de ses lettres  à Pietro Manssini du 11 janvier, froidement accueilli.

  Giovanni Ricordi (1811-1888)

Felice Romani
(1788-1865)

Comtesse Clarina Maffei

Temistocle Solera
(1815-1878)

En 1842, Morelli lui propose un livret de Temistocle Solera, Nabuchodonosor.Créé le 9 mars 1842 à la Scala avec Giuseppina Strepponi dans le rôle d'Abigaille, Nabucco est un triomphe. Il reste à l'affiche pour 57 représentations pendant 9 mois. Le «Chœur des Hébreux» opprimés qui chantent l'amour de la Nation est évidemment assimilé à la lutte de l'aristocratie et des patriotes italiens contre l'occupation Aurichienne.   Nabucco fait aussi un triomphe à la Fenice de Venise, dirigé par le comte Nani Mocenigo.

  Francesco Maria iave

Salvatore Cammarano  

Théâtre La Fenice de Venise

Eugène Scribe

Verdi est célèbre. Il est accueilli dans les salons en vue, dont celui de la Comtesse Clarina Maffei avec laquelle il se lie d'amitié, comme avec son mari le poète et traducteur Andrea Maffei ou le second compagnon de la comtesse, l'écrivain Carlo Tecla.

Il renouvelle le succès avec Les Lombards de la première croisade, créé à la Scala le 11 février 1843, malgré l'opposition de l'archevêque de Milan, le cardinal Gaisruk. Verdi devient un homme politique, ses opéras donnent l'occasion à des manifestations patriotiques.

Le 4 avril 1843, Nabucco est donné à Vienne alors qu'il reçoit une commande de la Fenice. A la fin du mois d'avril il est au Teatro Regio de Parme avec Nabucco.

Après y avoir donné Les Lombards,  et hésité entre plusieurs sujets, il crée la 9 mars 1843 Ernani (livret de  Fancesco Maria Piave, d'après Victor Hugo) à la Fenice de Venise. Le succès de la première est mitigé, mais l'anné suivante c'est un franc succès au teatro San Benedetto qui par la suite gagne l'europe. Ernani marque le début d'une collaboration fructueuse avec le librettiste Francesco Maria Piave.  En septembre, l'opéra est à Viene.

Le 3 novembre 1844, il crée I Due foscari au Teatro Argentina de Rome. La même année Antonio Berezzi lui adresse Emmanuel Muzio comme élève. Il lui sert pendant plusieurs années de secrétaire.

Le 15 février 1845, il présente Giovanna d'Arco à la Scala de Milan. Accueil mitigé, fâcherie avec Merelli, Verdi ne revient pas à la Scala avant 1869.

Le 12 août 1845, il crée Alizira sur un livret de Salvatore Cammarano d''après Voltaire au théâtre San Carlo de Naples.  Le 17 mars 1846, Attila  sur un livret de Solera d'après Zacharias Werner à la Fenice de Venise.

Théâtre San Carlo de Naples

Le 3 mars 1847, après un voyage en Europe, il crée Macbeth sur un livret de Piave au Teatro della Pergola de Florence et le 22 juillet au Her Majesty's Theatre à Londres, I Masnadieri sur un livret de A. Maffei. A Paris le 26 novembre, il donne une version française des Lombards révisé sour le titre de Jerusalem sans grand succès.

 

 L'opéra de Paris en 1844

Il reçoit la Légion d'honneur des mains de Louis-Philippe. Il retrouve Giuseppina Strepponi qui enseigne le chant à Paris depuis l'automne 1846, et ils s'installent près de Paris, à Passy, officialisant ainsi leur relation amoureuse. C'est là qu'il compose Il Corsaro, commandé par le Teatro Grande de Trieste.

 Giuseppina Strepponi

En 1848, il achète le domaine de Sant'Agata près de Busseto. A Paris il est très intéressé par le renversement de la monarchie et la proclamation de la seconde République. Le 18 mars, la troupe autrichienne tire sur la foule à Milan. L'insurrection «des 5 jours» libère le ville. Verdi est enthousiasmé.

Il se rend à Milan, mais y arrive après les combats. Il écrit à son librettiste Piave le 21 avril :   [...] je n'ai pu voir que ces extraordinaires barricades et non les combats. Honneurs à ces héros ! Honneur à toute l'Italie, vraiment grande désormais ! Voici l'heure de sa libération, sois-en sûr. Le peuple le veut et quand le peuple le veut, nul pouvoir absolu ne saurait y résister. Ceux qui entendent nous régir par la seule force peuvent bien faire tout ce qu'ils veulent, conspirer autant qu'ils veulent, ils ne parviendront pas à priver le peuple de ses droits. Oui, oui, quelques années encore, peut-être seulement quelques mois, et l'Italie sera libre, unie et républicaine. Comment pourrait-il en être autrement ? [...].

Dans ce mouvement, un personnage exemplaire : le comte Camiollo Benso de Cavour, aristocrate et homme d'affaires «moderne» qui investit dans les chemins de fer. Il a créé un parti nationaliste modéré et édite à Milan, depuis le 15 décembre 1747 un journal :   Il Risorgimento (La résurrection) qui milite pour l'unité italienne et une monarchie constitutionnelle. De fait, le roi Charles-Albert de Piémont-Sardaigne promulgue le 8 février 1848  une Monarchie constitutionnelle. Garibaldi revient d'Amérique du Sud et forme avec Mazzini une légion pour combattre contre les Autrichiens pour l'indépendance de la Lombardie. Battu à Mazzone, Garibaldi se réfugie en Suisse.

Il Corsaro, commandé par le Teatro Grande de Trieste est créé le 25 octobre 1848.

Le 24 novembre 1848, le pape Pie IX s'enfuit de Rome et se réfugie à Gaete. Garibaldi revient à Rome et forme une nouvelle légion pour défendre la République.

Le 20 décembre, Verdi est à Rome pour la création de  La Battaglia di Legnano(sur un livret de Cammarano) au Teatro Argentina le Le 27 janvier 1849. C'est un nouveau triomphe (20 rappels à la première) marqué par la politique. Son nom devient un des symboles à la résistance contre l'occupation étrangère. Les caractères de son nom  V.E.R.D.I.  deviennent les initiales de Vittorio Emanuele Re D'Italia et Viva Verdi devient vive Victor-Emmanuel, roi d'Italie. Le 9 février 1849 le pape est déchu, la République romaine est proclamée. La France dépêche un corps expéditionnaire pour rétablir le pape. Les Garibaldiens sont battus le 1er juillet 1849 à Janicule. A l'automne Verdi et  Giuseppina Strepponi quittent Poissy pour le domaine de Sant'Agata.

Viva Verdi ! Gravure

A Naples, il crée Luisa Miller sur un livret de Salvatore Cammarano d'après Kabale und Liebe de Schiller au Teatro San Carlo de Naples le 8 décembre 1849. La création a été mouvementée. En raison des difficultés financières du théâtre, Verdi avait demandé le placement d'une somme de garantie. Le directeur du théatre, le duc de Ventignano, refuse. Verdi veut quitter la ville, mais sous la menace d'une arrestation se réfugie sur un bâtiment de guerre français ancré dans le port. La représentation a lieu, mais Verdi ne veut plus composer pour cette Ville.

Le 16 novembre 1850, Stiffelio sur un livret de F. M. Piave, joué au Teatro Grande à Trieste  est un échec.

En 1851 il projette avec Piave de mettre en musique l'oeuvre de Victor Hugo Le roi s'amuse sous le titre de La Maledizione. Les autorités de plusieurs pays refusent cet opéra injurieux pour la royauté. Il est contrait de modifier le projet avec un roi imaginaire et un bouffon qui ne soit pas difforme. L'oeuvre est rebaptisée Rigoletto et obtient un grand succès à la Fenice de Venise le 11 mars 1851. Elle atteindra Paris avec plusieurs années de retard à cause d'un litige sur les droits d'auteurs mis en avant par Victor Hugo.

Avec sa compagne, il séjourne de nouveau à Paris. En mai 1852 ils sont de retour et il achève Le Trouvère créé au Théâtre Appolo de Rome 19 janvier 1853. Salvatore Cammarano meurt avant d'en avoir achevé le livret qui est repris par Leone Emmanuel Bardare. C'est un immense succès qu'il enchaîne avec La Traviata sur un livret de Piave d'après   La dame aux Caméliasd'Alexandre Dumas. Créé à la Fenice de Venise le 6 mars 1853, c'est un échec. Redonné en mai 1854 cette fois au théâtre San Benedetto de Venise, c'est un succès. Verdi désire des costumes contemporains pour les acteurs, mais les autorités de Venise rejettent cette idée.

  
  
Costumes pour une mise en scène
de la Traviata à Milan en 1855

En 1855, à l'occasion de l'Exposition Universelle, l'Opéra de Paris lui demande un spectacle féérique, genre en vogue. Le 13 juin,   Les Vêpres Siciliennes sur un livret Eugène Scribe et Charles Duveyrier sont un grand succès.

Louis Gueymard dans les
Vêpres siciliennes

Nouvel échec à  la Fenice de Venise le 12 mars 1857 avec Simon Boccanegrasur un livret de Piave. Le 16 août, il triomphe à Rimini avec Aroldo, une révision (du livret et l'ajout d'un acte) de Stiffelio qui sept ans auparavant fut un échec à Trieste.

Antonio Somma

En 1859 nouvelles difficultés avec les autorités pour l'opéra La Vendetta in Domino sur un livret de Gustave Auber d'après Scribes prévu pour Naples. Le sujet, l'assassinat d'un roi de Suède est trop proche de l'actualité après les attentats contre le roi de Naples attaqué par ses gardes et celui d'Orsini contre Napoléon III. les autorités décident de modifier l'oeuvre sans l'avis des auteurs. Une vive polémique s'engage. L'opéra est interdit.  Avec l'aide du librettiste Antonio Somma, Verdi modifie le livret. L'action ne se passe plus en Suède mais à Boston, le roi devient un gouverneur. Un Ballo in Maschera, présenté à au théâtre de l'Apollo Rome le 17 février 1859, est à nouveau un triomphe doublé d'une manifestation patriotique.

Le 26 avril 1859, la guerre est déclarée entre le Piémont et l'Autriche. Les Italiens sont soutenus par Napoléon III. Le 20 juin, depuis Sant'Agata, Verdi lance une souscription :

Les victoires remportées jusqu'à maintenant par nos valeureux frères ne l'ont pas été sans beaucoup de sang répandu, et donc pas sans causer le douleur suprême de milliers de familles ! A des moments pareil, tous ceux qui ont un cœur italien doivent supporter, en fonction de leurs propres moyens, la cause pour laquelle on se bat.
Je propose uns souscription en faveur des blessés, et en faveur des pauvres familles de ceux qui meurent pour la patrie.

[premier signataire il verse 550 francs, Giuseppina Verdi  83 francs, Carlo son père, 22 francs, Antonio Berezzi, 83 francs.]

Le 12 juillet 1859 Napoléon et Victor-Emmanuel signent le traité de Villafranca qui laisse aux Autrichiens la domination sur Venise et dessine une confédération qui aurait le pape à sa tête. Cavour démissionne de son premier ministère du Piémont. Verdi est scandalisé y compris par le ralliement de Garibaldi au roi.

Au lieu de chanter un hymne à la gloire, il me semblerait plus approprié de se lamenter sur les éternels malheurs de notre pays.
Avec votre lettre j'ai reçu un Bulletin du 12 qui dit [...] La paix est conclue... Venise reste autrichienne !!
Et où est donc l'indépendance de l'Italie si longtemps promise et si longtemps désirée ? Que veut dire la déclaration de Milan ? Venise n'est-elle pas italienne ? Après tant de victoires, quel résultat ! Tout ce sang répandu pour rien ! Tant de pauvres gens déçus ! Et Garibaldi qui a même sacrifié ses vieux principes pour soutenir un roi, tout cela en vain. C'est assez pour vous rendres fou ! J'écris en proie au plus profond découragement et je ne sais plus ce que je dis. C'est donc vrai que nous ne pourrons jamais rien espérer des étrangers, de n'importe quel pays soient-ils [...]

Verdi à Clarina Maffei, 14 juillet 1859

Le 29 août 1859 il épouse Giuseppina Strepponi. le 4 septembre il est élu pour représenter Busseto l'Assemblée des provinces de l'État de Parme. Le même mois il rencontre Cavour. Il s'occupe d'acheter des fusils pour la légion de Garibaldi.

Comte Camillo Benso
de Cavour

Le 21 janvier, Cavour reprend ses fonctions. Le 12 mars, Parme vote pour l'annexion du Piémont. Le 4 avril 1860, une révolte éclate à Palerme.  Le 15 mai, Garibaldi, à la tête de 1087 «Chemises rouges» (l'expédition des 1000)  bat les troupes des Bourbons à Calatafimi. Le 27 mai, il est à Palerme. Le 7 septembre il est à Naples. A la fin de l'année, Cavour pense qu'il est temps d'organiser l'élection du premier parlement. Verdi qui veut échapper à l'élection tente de voir Cavour à Turin. Le 3 février 1861 Verdi est élu député de Borgo San Donnino (Fidenza). Le 14 février il est à Turin pour la séance inaugurale de l'Assemblée. Il sera Sénateur.

Le 26 octobre 1861, le Royaume d'Italie est proclamé avec à sa tête le roi  Victor Emmanuel.

Camille Du Locle

En 1862   La Forza del Destino ( La Force du destin)sur un livret de Piave d'après  Angel de Saavedra Ramirez de Banquedano, duc de  Rivas est créé au théâtre Théâtre Marie à Saint-Petersbourg. Il reçoit du tsar l'Ordre impérial de Saint-Stanislas

En 1864 Il est élu à l'Académie des beaux-arts à Paris, au fauteuil de Meyerbeer.

En 1866, Giuseppe Verdi et Giuseppina Strepponi établissent leur résidence d'hiver dans un vaste appartement du Palais Sauli à Gênes, où habite leur ami le chef d'orchestre Mariani.

 

Le palazzo Sauli à Gêne

Le 11 mars 1867 Don Carlo est créé à l'Opéra de Paris. Joseph Méry meurt avant de terminer la rédaction du livret qui est achevé par Camille Du Locle.

En 1867, son, père décède ainsi que Antonio Berezzi son beau-père et mécène. Le couple adopte une petite fille, Maria Filomena Verdi.

Maria Filomena Verdi. 

En juin 1868 il rencontre le romancier Alessandro Manzoni qu'il admire, chez la comtesse Maffei

Ismaïl Pacha

Emmanuel Muzio

Verdi refuse de nombreuses commandes, mais le livret d' Aïda l'enthousiasme

Ismaïl Pacha, Khédive ou vice-roi d'Égypte ambitionne de donner à l'Égypte l'image d'une grande nation à l'égal de celles d'Occident. L'achèvement du percement du canal de Suez et la souveraineté de l'Égypte ouvrent des perspectives. Il fait construire un théâtre au Caire qui est inauguré en même temps que l'achèvement du canal de Suez le 1er novembre 1869 avec Rigolettodirigé par Emmanuel Muzio, l'ami et l'ancien élève de Verdi.

Mais la question du répertoire d'origine locale se posant, Ismaïl Pacha pense plutôt demander à des artistes occidentaux de créer des spectacle égyptiens que l'inverse. L'archéologue Auguste Mariette, installé en Égypte mais en relations étroites avec la France  est chargé de garantir l'authenticité. C'est ce dernier qui propose un programme d'argument à l'un de ses amis, Camille du Locle, alors directeur de l'Opéra-Comique de Paris qui vient de signer le livret de Don Carlo et qui presse verdi de projets toujours refusés. Verdi trouve le programme égyptien bien fait ; il est splendide quant à la mise en scène, et il contient deux ou trois situations certainement très belles, quoique sans grande nouveauté. Mais qui l'a fait ? Il y a là-dedans une main qui a beaucoup d'expérience, habitués à écrire et qui connaît très bien le théâtre

Décor d'Aïda de Philippe Chaperon, 1871

Auguste Mariette-Bey garantit l'«authenticité» des décors
et dessine les costumes d'Aïda conformément aux relevés archéologiques

Aïda est créée au Caire au théâtre Khedival le 24 décembre 1871 sous le direction de Giovanni Bottesini et  dans une version italienne traduite par Antonio Ghislanzoni.

  

  
Costumes déssinés par Auguste Mariette : Radamès ; Radamès ;
un prisonnier éthiopien ; un joueur de trompette ; le roi.

En 1872, Teresa Stolz entre dans le vie de Verdi. Elle est la soprano préférée. On ne sait rien de leur liaison amoureuse éventuelle. Des articles odieux à sensation parurent à ce sujet dans les années 1875. Giuseppina Strepponi c'est émue à ce moment mais fut une grande amie de Teresa Stolz.

En 1873 il publie son premier quatuor à cordes en mi mineur chez Ricordi. Le 22 mai 1873, Alessandro Manzoni meurt. Verdi n'assiste pas aux obsèques. Il semble qu'il redoute à mêler sa tristesse personnelle à la manifestation publique. C'est ce qu'il exprime dans une lettre à Ricordi datée du 23 et ajoute : Je viendrai bientôt m'incliner sur sa tombe, seul, incognito, et peut-être (après plus ample réflexion et après avoir mesuré ma force) je proposerai quelque chose pour rendre honneur à sa mémoire.  Le 3 juin, il annonce son projet de Messe pour les morts à Ricordi. Il a besoin d'un grand orchestre, d'un chœur important et de 4 ou 5 solistes. Il demande à Ricordi de négocier avec la municipalité pour financer la création. Il s'engage à prendre à ses frais la copie, d'assurer les répétitions et de diriger. Le Requiemest créé le 22 mai 1874 à San Marco de Milan. Il est aussitôt donné à l'Opéra-Comique de Paris et à l'automne, il emménage dans sa résidence d'hiver du Palazzo Doria à Gênes.

Villa Doria à Gênes

En 1874 suite à la faillite de l'Opéra-Comique de Paris, Verdi perd d'importants revenus et se fâche avec Du Locle, le directeur.

En juillet 1877 il donne son Requiem à Cologne. En 1879 le Requiem est joué triomphalement  à la Scala de Milan au profit des victimes des inondations du début de l'été. A cette époque Giulio Ricordi a l'idée d'un nouvel opéra avec le participation de Boito, Othello.  Mais Verdi fait traîner l'affaire en longueur et lie une solide amitié avec Boito qui épris de wagnérisme lui était en un temps opposé.

En Avril 1880, une statue de Verdi est érigée dans le foyer de la Scala de Milan en présence du compositeur dont on joue le Pater Noster et l 'Ave Maria sous la direction de Faccio. Le projet Othello est arrêté pour la révision de Simon Boccanegra avec Boito.  Le 24 mars 1881, la nouvelle version de Simon Boccanegra est créée à la Scala. En été Ricordi et Boito séjournent à Sant'Agata pour discuter de l'opéra Othello avec Verdi. Ce dernier demande au peintre Domenico Morelli de faire un portrait de Iago.

En 1882 Verdi est à Paris pour gérer ses droits d'auteurs et entreprend avec Charles Nuitter la révision de Don Carlo.  Cette version n'est pas jouée à Vienne comme Verdi l'espérait, mais à la Scala le 10 janvier 1884. Le 27 mars pour une raison futile, Verdi abandonne le projet d'opéra Othello et offre le livret à Boito. Ce dernier prie Verdi de reprendre le projet. Otello est enfin créé le 2 février 1887 à la Scala de Milan déclanchant un véritable délire d'enthousiasme dans les rues de la ville.

En 1888, Verdi fait construire un petit hôpital près de Sant'Agata pour éviter aux paysans malades de trop longs trajets.

Il commence en 1889 la composition de ses Quatre pièces sacrées et se lance dans le projet d'un opéra-bouffe proposé par Boito, Falstaff d'après les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare. Le 10 juillet il est fermement décidé à composer cette nouvelle oeuvre et se met à la tâche. En même temps, il s'occupe d'acheter des terrains à Milan pour faire construire une maison de repos pour des musiciens âgés.

Le 20 mars 1890, le premier acte de Falstaff est achevé. Le 27 novembre, l'élève de Verdi Emmanuel Muzio, chef d'orchestre au théâtre italien, professeur de chant à Paris et créateur d'Aïda à Paris meurt.

Falstaff est créé à la Scala le 9 février 1893. Verdi est ensuite à Rome, à Berlin. Le 18 avril, il est à Paris pour la création de Falstaff à l'Opéra-Comique de Paris. Le 12 octobre Otello fait un triomphe à l'Opéra de Paris.

En 1895 il travaille à son Te Deum : Une action de grâce, pas pour moi, mais à l'intention du public qui après tant d'années a été libéré de la nécessité d'écouter mes opéras !! écrit-il au chef d'orchestre Edoardo Mascheroni le 21 avril 1895.

Giuseppina Verdi meurt à Sant'Agata
le 14 novembre 1897

En janvier 1898, Ricordi publie les Quatre pièces sacrées (Quattro pezzi sacri). Le 7 avril Trois de ces pièces sont créées à l'Opéra de Paris. Les médecins interdisent à Verdi de se déplacer. Boito s'y rend à sa place. Verdi fonde  la Maison de repos des musiciens à Milan. Au début août 1898,  le conservatoire de Milan prend le nom de Conservatoire Giuseppe Verdi

Conservatorio «G. Verdi» sonne faux ! Un Conservatoire qui a essayé de me tuer (jen'éxagère pas) et dont je voudrai même oublier le souvenir. Et que se serait-il passé si ce saint homme, mon beau-père, en entendant la condamnation des prophètes du Conservatoire en juin 1832; m'avait dit «On me dit que tu n'es pas fait pour le musique, ce n'est donc pas la peine de gaspiller du temps et de l'argent? Retourne dans ton village natal, deviens de nouveau organiste, travaille la terre et meure en paix» Cela aurait été bien compréhensible [...]

G. Verdi à Giulio Ricordi, 13 août 1899

Pour la saison 1898-1899, Falstaff est repris à la Scala de Milan sous la direction de Toscanini. La construction de la Maison de repos pour les musiciens (Casa di riposo per musicisti)  est achevée en 1899. Elle ouvrira ses portes le 10 octobre 1902. Verdi lui a légué ses droits d'auteur.

Casa di riposo per musicisti 

Quand j'ai commencé à choquer le monde musical avec mes péchés, on subissait la calamité des primas donnas, des Rondos, maintenant, c'est la tyrannie des chefs d'orchestres ! Mauvais, très mauvais ! mais des deux maux, je préfère le premier !.

G. Verdi à Giulio Ricordi, le 18 mars 1899

Il meurt le 27 janvier 1901 dans son Hôtel à Milan.

 

Bibliographie

  • Les opéras sur le site Opera Glass (Stanford), http://rick.stanford.edu/opera/Verdi/main.html
  • Iite en anglais et italien, http://www.parmaitaly.com/verdik.html
  • BELLAIGUE C., Verdi. Henri Laurens, Paris sd.
  • BOURGEOIS JACQUES, Giuseppe Verdi. Juillard, Paris 1978
  • CABOURG JEAN, Guide des opéras de Verdi. Fayard, paris 1990
  • DE VAN GILLES, Verdi, un théâtre en musique. Fayard, Paris 1992
  • GATTI G., Revisioni e rivalutazioni verdiane. RAI, Roma 1952.
  • GIUSEPPE VERDI , Les lombards de la dernière Croisade (livret). Actes Sud, mars 2001 [120 p., ISBN : 2742732500]
  • La Traviata. L'Avant-Scène Opéra (51) 1983
  • LABIE JEAN-FRANCOIS, Le cas Verdi. Fayard, janvier 2001 (Laffont 1987) [450 p., ISBN : 221360813X EAN13 : 9782213608136]
  • PAROUTY MICHEL, La Traviata de Verdi, l'opéra sublime. Albums, Mille et une nuit, Arte, janvier 2001 (Aubier 1988) [ISBN : 2842055446]
  • PETIT PIERRE, Verdi.  «Solfèges», Le Seuil Paris 1976
  • PHILIPS-MATZ MARY JANE, >Giuseppe Verdi. Fayard, Paris1996
  • VAN LANGENHOVE BENOIT, La Traviata: de l'(a)moralité de la normalité, Privilège (7) 1994.
  • WEAVER WILLIAM, Verdi. Éditions Van de Velde, Tours, 1977

Discographie

11 / 144
Deutsche Grammophon 410 514
1983

Giuseppe Verdi
Nabucco

Piero Cappuccilli - Placido Domingo - Evgeny Nesterenko - Ghena Dimitrova - Lucia Valentini Terrani

Chor und Orchester der Deutschen Opern Berlin
Giuseppe Sinopoli, dir.,

01 / 143
 DECCA 1998 421 412 (2 v.)

Verdi
Ernani
Drame en IV actes
Sur un livret de Francesco Maria Piave

Ernani, Luciano Pavarotti — Elvira, Joan Sutherland — Carlo, Leo Nucci — Silva, Paata Burchuladze — Giovanna, Linda McLeod — Riccardo, Richard Morton — Jago, Alastair Miles.

Orchestra and Chorus of Welsh National Opera
Richard Bonynge, dir.

02 / 143
EMI, 1989. 7 49952 1/2/4 (2v.)

Verdi
Attila
Drame lyrique en un prologue et trois actes sur un livret de Temistocle Solera

Attila,  Samuel Ramey — Odabella, Cheryl Studer — Foresto, Neil Shicoff — Ezio, Giorgio Zancanaro — Uldino,  Ernesto Gavalli — Leone, Giorgio Surian

Orchestra e Coro del Teatro alla Scala, Milano
Maestro di coro: Giulio Bertola
Riccardo Muti, dir

03 / 143
Deutsche Grammophon,1980 423 144 ((2 v.)

Giuseppe Verdi
Luisa Miller
Opéra tragique en trois actes sur un livret de Salvatore Cammarano

Il Conte di Walter, Gwynne Howel — Rodolfo, Placido Domingo — Federica, Elena Obraztsova — Wurm, Wladimiro Ganzarolli — Miller, Renato Bruson — Luisa, Katia Ricciarelli — Laura, Audrey Michael — Un contadino, Luigi De Corato

Choeur et orchestre de l'Opéra Royal de Covent Garden de Londres
Lorin Mazrl, dir.

Enregistré en juin 1979, à Londres, All Saints Church

04 / 143
Deutsche Grammophon 437 704 (2 v.)

Giuseppe Verdi
Rigoletto
Melodrame en trois actes sur un livret de Francesco Maria Piave

Carlo Bergonzi — Dietrich Fischer-Dieskau — Lorenzo Testi — Ivo Vinco — Fiorenza Cossotto — Renata Scotto

Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Rafael Kubelik, dir.

12 / 144
Deutsche Grammophon 423 860
1980

Giuseppe Verdi
Rigoletto

Il Duca di Mantova, Placido Domingo - Rigoletto, Piero Cappuccilli - Gilda, Ileana Cotruhas - Sparafucile, Nicolai (jhiaurov - Maddalena, Mena Ohra/tsova - Giovanna, Ilanna Schwari - Il Conte di Monterone, Kurt Moll - Marullo, Luigi De Corato - Borsa Matteo, Walter Gullino - II Conte di Ceprano, Dirk Sagemüller - La Contessa di Ceprano, Olive Fredricks - Usciere di corte, Anton Scharinger - Paggio della Duchessa, Audrey Michael

Wiener Staatsopernchor, Wiener philharmoniker
Carlo Maria Giulini, dir.

10 / 144
Deutsche Grammophon 423 858
1984

Giuseppe Verdi
Il Trovatore (Le Trouvère)

Placido Domingo - Rosalind Plowright - Brigitte Fassbaender - Giorgio Zancanaro  - Evgeny Nestrenko

Coro e Orchestra dell'accademia Nazionale di Santa Cecelia
Carlo Maria Giulini, dir.

13 / 144
EMI 7475388 (2. v)

Giuseppe Verdi
La Triaviata
Opéra en trois actes sur un livret de de Francesco Maria Piave d'après La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils. Créé à Venise, à La Fenice, le 6 mars 1853

Renata Scotto - Alfredo Kraus - Renato Bruson - Sarah Walker - Cynthia Buchan - Henry Newman -  Richard van Allan - Roderick Kennedy - Suso Mariategui

Ambrosian Opera Chorus
Band of H.M. Royal Marines
Philharmonia Orchestra London
Ricardo Muti, dior.

Enregistré le 20 avril 1987

05 / 143
Deutsche Grammophon 415 685, 1981

Giuseppe Verdi
Un Ballo in Maschera
Opéra en trois actes sur un livret d'Antonio Somma d'après Eugène Scribe.

Plácido Domingo — Katia Ricciarelli — Renato Bruson — Ruggero Raimondi — Giovanni Foiani — Edita Gruberova — Elena Obraztsova

Choeur et orchestre de la Scala de Milan
Claudio Abbado, dir

06 / 143
DECCA  421114, 1988

Verdi
Don Carlo
Opéra en cinq actes sur un livret deJoseph Méry et Camille Du Locle d'après Friedrich von Schiller, traduit en italien par Achille de Lauzières avec la révision de Angelo Zenardini

Carlo Bergonzi — Renata Tebaldi — Nicolai Ghiaurov — Grace Bumbry —  Dietrich Fischer-Dieskau — Martti Talvela — Tugomic Franc

Orchestra & Chorus of the Royal Opera House, Covent Garden
Georg Solti, dir.

07 / 143
Deutshce Grammophon 410 092  (3 v)
1982

Giuseppe Verdi
Aida
Opéra en IV actes sur un livret d'auteur inconnu, traduite en italien par Antonio Ghislanzoni

Radamès, Placido Domingo —  Il Re dell Egitto, Ruggero Raimondi — Amneris, Elena Obraztsova — Aida, Katia Ricciarelli — Ramfis, Nicolai Ghiaouriv — Amonasro, Leo Nucci — Un messaggero, Piero de Palma — Secerdotessa, Lucia Valentini Terrani

Orchestre et choeurs de la Scle de Milan
Claudio Abbado, dir.

08 / 143
 RCA VIctor GD 81 1969 (2 v)

Verdi
Otello
Opéra en IV actes sur un livret de Arrigo Boito d'après Shakespeare

Otello, Jon Vickers (ténor) — Desdemona, Leonie Rysanek (soprano) — Iago, Tito Gobbi (baryton) —Cassio, Florindo Andreolli (ténor) — Roderigo, Mario Carlin (ténor) — Lodovico, Ferruccio Mazzoli (basse) —Montano, Franco Calabrese (basse) — A Herald; Robert Kerns (Baryton)  —  Emilia, Myriam Pirazzini (mezzo-soprano)

Orchestre et choeurs de l'Opéra de Rome
Tullio Serafin, dir.

Enregistré en 1960

09 / 144
RCA Victor / BMG 7421 72372, 2000

Giuseppe Verdi
Falstaff

Sir John Falstaff, Giuseppe Valdengo (baritone) - Mistress Alice Ford, Herva Neill (soprano) - Mistress Meg Page, Nan Merriman (mezzo-soprano) - Mistress Quickly, Cloe Elmo (mezzo-soprano) - Ford, Frank Guarrera (baritone) Nannetta, Teresa Stich-Randall (soprano) - Fenton, Antonio Madasi (tenor) - Dr. Cajus, Gabor Carelli (tenor) - Bardolfo, John Carmen Rossi (tenor) - Pistoia, Norman Scott (bass)

NBC Symphony Orchestra
Robert Shaw Chorale
Arturo Toscanini, dir.

Enregistré en 1950

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