Les Tchokwés sont un peuple bantou d'Afrique centrale et australe, surtout présent en République démocratique du Congo et en Angola, et à un moindre degré en Zambie. Quelques milliers vivent aussi en Namibie.
Selon les sources et le contexte on observe de très nombreuses variantes : A'hioko, A'kiolo, Atshokwe, Atuchokwe, Bachoko, Bachokwe, Badjok, Badjokwe, Bajokwe, Bakiolo, Baokwe, Basok, Batshioko, Batshokwe, Chiboque, Chokwe, Chokwes, Ciokwe, Cokwe, Djok, Djokwe, Jokwe, Ka-chioko, Kioko, Kiokue, Kiokwe, Quioco, Shioko, Tchiboko, Tchokoué, Tchokwe, Tchokwes, Tschokwe, Tshioko, Tshokwes, Tsiboko, Tsokwe, Tuchokwe, Tutchokwe, Utchokwe, Wachokwe, Watschiwokwe
Ils sont connus depuis le xixe siècle après avoir soumis leurs voisins lundas et balubas.
L'importance de l'artisanat tchokwé a été reconnue par le travail de collection de l'entreprise Diamang (conglomérat d'investisseurs étrangers autorisé par le gouvernement colonial portugais à exploiter les mines de diamants de l'Angola), un travail de récolte de plusieurs milliers d'objets qui ont été photographiés et inventoriés. L'entreprise a donné une part de ces objets au musée de Dundo (Angola) pillé durant la guerre civile. La Fondation Sindika Dokolo s'est donné pour objet de récupérer cet artisanat et de le transmettre à nouveau à l'Angola.
Les Tshokwe (ou Chokwe) peuplent une vaste région à la frontière entre l’Angola et la République Démocratique du Congo. (cf. carte dans Tshokwe_Photos et pour une vue générale, la carte de la note Les Arts du Bassin du Congo).
Ce sont des agriculteurs et des chasseurs. Aujourd'hui on dénombre environ 500 000 Tshokwe.
Leur histoire est proche de celle des Lunda dont ils ont conquis le territoire à la fin du XIXème siècle.
Le héros mythique civilisateur des Tshokwe est Tshibinda Ilunga.
(Rappelez-vous chez les Luba, c'est son père Kalala Ilunga qui a tué l'affreux oncle Nkongolo). Donc Tshibinda est d’origine Luba et fut le fondateur de la dynastie Lunda par son union avec une princesse originaire de cette ethnie.
Ce serait de la rebellion de quelques chefs Lunda que serait issu le peuple Tshokwe.
À travers les Lunda, Tshibinda Ilunga aurait apporté de nouvelles techniques de chasse (chasse à l’arc, fabrication de lances). Il serait également crédité de magie en sachant attirer le gibier et protéger les chasseurs des grands prédateurs.
On retrouvera donc dans sa représentation ou plus généralement dans celle d'un chef, les caractéristiques d’un homme puissant. Grands pieds, grandes mains… parce qu'il est capable de courrir pendant des heures... Un bâton à la main, auquel sont suspendus des charmes de chasse et de l'autre un fusil à silex (importé en pays Tshokwe à la fin du XVIIIème siècle, début du XIXème). Parfois c'est une corne emplie de substances magiques qu'il tient en référence à ses dons pour la magie.
La tête est ornée d'une haute coiffure cheffale cérémonielle avec des ailettes.
L'art Tshokwe se caractérise par sa grande diversité :
de très beaux masques en bois ou en fragile résine, des regalia (dont font partie des pipes richement décorées, des mortiers pour contenir du chanvre (fig. ci-contre), des sceptres ornés de figures de chef, des sièges sculptés...), mais aussi de petits objets tels des sifflets, et une abondante statuaire représentant des chefs ou des femmes de chef dont on ne connaît pas vraiment la fonction, toujours dans un bois de couleur sombre.
Remarquez les mains stylisées et puissantes de la femme de chef représentée en début de note, stature à l'image de celle de Tshibinda Ilunga... Toute la sculpture Tshokwe n'inspire que puissance et massivité.
Photo 1 : ©Staatliche Museen zu Berlin, Preussischer Kulturbesitz, Museum für Völderkunde
Photo 2 : ©Instituto portugués de museus, Lisbonne
Photo 3 : ©Casa Museu Teixeira Lopes, Casa municipal de Vila Nova de Gaia, Porto
/sources detoursdesmondes.typepad.com/
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- Francisco et Adriano C. Barbosa
- (dir.), Contes tshokwé d'Angola
- (trad. Marie-Claude Padovani), Karthala,
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- Marie Louise Bastin
- « Statuettes tshokwe du héros civilisateur
- Tshibinda Ilunga »,
- Arts d'Afrique noire,
- supplément au tome 19, octobre 1976
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- Marie Louise Bastin,
- La sculpture tshokwe,
- A. et F. Chaffin,
- Meudon, 1982,
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- Christiane Falgayrettes
- (dir.),
- Art et mythologie
- figures tshokwe
- Éditions Dapper,
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