Stephane Mallarmè
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Étienne Mallarmé, dit Stéphane Mallarmé, né à Paris le et mort à Valvins (commune de Vulaines-sur-Seine, Seine-et-Marne) le , est un poète français, également enseignant, traducteur et critique d'art1.
Admirateur de Théophile Gautier, de Charles Baudelaire et de Théodore de Banville, Stéphane Mallarmé fait paraître en revue quelques poèmes en 1862. Professeur d'anglais par nécessité, il est nommé en septembre 1863 au lycée de Tournon-sur-Rhône en Ardèche et séjourne à Besançon et Avignon, avant d'arriver à Paris en 1871. Il fréquente alors des auteurs littéraires comme Paul Verlaine, Émile Zola ou Auguste de Villiers de L'Isle-Adam et des artistes comme Édouard Manet, qui a peint son portrait en 1876.
S'il rencontre des difficultés dans son métier de professeur (il est chahuté par ses élèves), il mène une vie familiale paisible, avec cependant des difficultés financières et des deuils. Il poursuit l'écriture de poèmes très élaborés et reçoit ses amis créateurs lors des Mardis de la rue de Rome ou dans sa maison de campagne, à Valvins, près de Fontainebleau où il meurt le 9 septembre 1898 à 56 ans.
Attiré par l'esthétique de L'art pour l'art, il collabore au Parnasse contemporain dès 1866, cherchant à dépasser son sentiment d'impuissance lié à un état dépressif, il est dès lors en quête d'une beauté pure que seul peut créer l'art : « le monde est fait pour aboutir à un beau livre », affirme-t-il. Il entreprend des œuvres ambitieuses qu'il retravaillera longtemps comme Hérodiade (1864-1887) ou L'Après-midi d'un faune (1865-1876, dont Claude Debussy tirera une de ses œuvres symphoniques les plus célèbres en 1892-94). Admirateur d'Edgar Poe, il traduit Le Corbeau (1845), qui est publié en 1875 avec des illustrations d'Édouard Manet, et écrit le Tombeau d'Edgar Poe en 1876 (« Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change... »), avant de traduire en prose d'autres poèmes.
En 1887, il fait paraître une édition de ses Poésies qui montrent sa recherche stylistique, comme dans le « Sonnet en X », « Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx », ou le sonnet en octosyllabes « Une dentelle s'abolit » ( »Une dentelle s'abolit/Dans le doute du Jeu suprême/À n'entrouvrir comme un blasphème/Qu'absence éternelle de lit. »). L'aboutissement de cette ambition du poème absolu apparaît dans le poème graphique de 1897 « Un coup de dés jamais n'abolira le hasard ». Cette recherche d'une expression tendue vers l'épure lui vaut cependant dès l'époque le reproche d'hermétisme qui reste attaché à l'art mallarméen.
La renommée de Stéphane Mallarmé se consolide encore à partir de 1884, quand Paul Verlaine l'inscrit dans sa série des Poètes maudits par la publication d'un long article sur Mallarmé, et, porteur de modernité et proche des avant-gardes en art comme en littérature, il est reconnu comme un maître par les jeunes générations poétiques, d'Henri de Régnier et des symbolistes à Paul Valéry. Ainsi, auteur d'une œuvre poétique ambitieuse, Stéphane Mallarmé a été l'initiateur, dans la seconde moitié du xixe siècle, d'un renouveau de la poésie dont l'influence se mesure encore auprès de poètes contemporains comme Yves Bonnefoy.
l perd sa mère en 1847 et est confié à ses grands-parents. Mis en pension dès 1852, il se montre élève médiocre et se fait renvoyer en 1855. Pensionnaire au lycée de Sens, il est marqué par le décès de sa sœur Maria en 18572. À cette même époque, il compose ses premiers poèmes d'adolescence, recueillis dans Entre deux murs, textes encore fortement inspirés par Victor Hugo, Théodore de Banville ou encore Théophile Gautier. La découverte des Fleurs du mal de Charles Baudelaire en 1860 est marquante et influence ses premières œuvres. Cette même année, Mallarmé entre dans la vie active en devenant surnuméraire à Sens, « premier pas dans l'abrutissement » selon lui. En 1862, quelques poèmes paraissent dans différentes revues. Il fait la connaissance d'une jeune gouvernante allemande à Sens, Maria Gerhard, née en 1835, et quitte son emploi pour s'installer à Londres avec elle, ayant l'intention de devenir professeur d'anglais. Son séjour dure de novembre 1862 à la fin de l'été 18633.
Réformé du service militaire en 1863, Stéphane Mallarmé se marie à l'Oratoire de Londres avec Maria le 10 août. Il obtient en septembre son certificat d'aptitude à enseigner l'anglais — il fut notamment le professeur d'Henri Barbusse — et est nommé au lycée impérial de Tournon (Ardèche), où il se considère comme exilé. Il ne cesse durant cette période de composer ses poèmes, comme Les fleurs, Angoisse, « Las d'un amer repos... ». Durant l'été 1864, Mallarmé fait la connaissance à Avignon des félibres, poètes de langue provençale : Théodore Aubanel, Joseph Roumanille et Frédéric Mistral, avec qui il entretient une correspondance. Sa fille Geneviève naît à Tournon le . Il fut parallèlement professeur d'anglais dans cette ville ainsi qu'à Besançon, Toulon et Paris durant la même période4.
Stéphane Mallarmé par Étienne Carjat, 1877.
L'année suivante, il compose L'Après-midi d'un faune, qu'il espère voir représenter au Théâtre-Français, mais qui est refusée. Il se lie avec le milieu littéraire parisien, notamment avec Leconte de Lisle et José-Maria de Heredia.
L'année 1866 marque un tournant pour Mallarmé : lors d'un séjour à Cannes chez son ami Eugène Lefébure, il entre dans une période de doute absolu qui dure jusqu'en 1869. Nommé professeur à Besançon, il entame en novembre une correspondance avec Paul Verlaine5. En 1867, alors qu’il est en poste à Avignon, démarre la publication de ses poèmes en prose et il va plusieurs fois rendre visite à Frédéric Mistral à Maillane. Il commence en 1869 l'écriture d’Igitur, conte poétique et philosophique laissé inachevé, qui marque la fin de sa période d'impuissance poétique débutée en 1866. En 1870, il se met en congé de l'instruction publique pour raisons de santé et se réjouit de l'instauration de la République en septembre. Son fils Anatole naît le à Sens et, Mallarmé ayant été nommé à Paris au lycée Condorcet, la famille s'installe au 29 rue de Moscou.
En 1872, Mallarmé fait la connaissance d'un jeune poète, Arthur Rimbaud, qu’il fréquente brièvement, puis, en 1873, du peintre Édouard Manet, qu'il défend lorsque ses tableaux sont refusés au Salon de 18746. C’est par Manet qu’il rencontre ensuite Zola. Mallarmé publie une revue, La Dernière Mode, qui fait paraître huit numéros et dont il est l'unique rédacteur sous divers pseudonymes, la plupart féminins. Nouveau refus des éditeurs en juillet 1875 de sa nouvelle version de L'Après-midi d'un faune, qui paraît néanmoins l'année suivante, illustrée par Édouard Manet, chez Alphonse Derenne. Il préface la réédition du Vathek de William Beckford. Dès 1877, des réunions hebdomadaires, devenues vite célèbres, se tiennent le mardi chez Mallarmé. Il fait la rencontre de Victor Hugo en 1878 et publie en 1879 un ouvrage sur la mythologie Les Dieux antiques. Cette année est marquée par la mort de son fils Anatole, le .
À partir de 1874, Mallarmé, de santé fragile, effectue de fréquents séjours à Valvins près de Fontainebleau. Il loue pour lui et ses proches le premier étage d'une ancienne auberge au bord de la Seine. Il finit par l'acquérir et l'embellit de ses mains pour en faire son home. Là, les journées s'écoulent entre deux parties de pêche avec Nadar ou d'autres illustres hôtes, face à la forêt miroitant dans la Seine, et le poète alors de dire : « J'honore la rivière qui laisse s'engouffrer dans son eau des journées entières sans qu'on ait l'impression de les avoir perdues. »
Édouard Manet, Portrait de Stéphane Mallarmé, 1876.
En 1884, Paul Verlaine fait paraître le troisième article des Poètes maudits consacré à Mallarmé ; cette même année, Joris-Karl Huysmans publie À rebours, dont le personnage principal, des Esseintes, voue une vive admiration aux poèmes de Mallarmé; ces deux ouvrages contribuent à la notoriété du poète. Stéphane Mallarmé est nommé au lycée Janson-de-Sailly. En 1885, il évoque l'explication orphique de la Terre. Son premier poème sans ponctuation paraît en 1886, M'introduire dans ton histoire. La version définitive de L'Après-midi d'un faune est publiée en 1887. Un an plus tard paraît sa traduction des poèmes d'Edgar Allan Poe.
En 1891, sa santé se détériore à nouveau. Mallarmé obtient un congé puis une réduction d’horaire. Il fait la connaissance d’Oscar Wilde et de Paul Valéry au pont de Valvins (ce dernier faillit s'y noyer). Paul Valéry est un invité fréquent des Mardis mallarméens. En 1892, à la mort d'Eugène Manet, frère d'Édouard Manet, Mallarmé devient le tuteur de sa fille, Julie Manet, dont la mère est la peintre Berthe Morisot. C'est à cette époque que Claude Debussy débute la composition de sa pièce Prélude à l'après-midi d'un faune, présentée en 1894. Mallarmé obtient sa mise à la retraite en novembre 1893, l'année suivante, en 1894, il donne des conférences littéraires à Cambridgeet Oxford. Deux années passent, le poète assiste aux obsèques de Paul Verlaine, décédé le , il lui succède comme Prince des poètes.
En 1898, il se range aux côtés d'Émile Zola qui publie dans le journal L'Aurore, le 13 janvier, son article « J'accuse », en faveur du Capitaine Alfred Dreyfus (voir l’Affaire Dreyfus). Le , Mallarmé est victime d'un spasme du larynx qui manque de l'étouffer. Le soir même, il recommande dans une lettre à son épouse et à sa fille de détruire ses papiers et ses notes, déclarant : « Il n'y a pas là d'héritage littéraire... ». Le lendemain matin, victime du même malaise, il meurt dans les bras de son médecin, en présence de son épouse et de sa fille. Il est enterré auprès de son fils Anatole au cimetière de Samoreau, près de Valvins. Maria Mallarmé meurt en 1910
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« La Poésie est l'expression, par le langage humain ramené à son rythme essentiel, du sens mystérieux
des aspects de l'existence : elle doue ainsi d'authenticité notre séjour et constitue la seule tâche spirituelle. »
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En lisant Hegel, Mallarmé a découvert que si « le Ciel est mort », le néant est un point de départ qui conduit au Beau et à l'Idéal. À cette philosophie devait correspondre une poétique nouvelle qui dise le pouvoir sacré du Verbe. Par le rythme, la syntaxe et le vocabulaire rare, Mallarmé crée une langue qui ressuscite « l'absente de tous bouquets7 ». Le poème devient un monde refermé sur lui-même dont le sens naît de la résonance. Le vers se fait couleur, musique, richesse de la sensation, « concours de tous les arts suscitant le miracle ». C'est avec Mallarmé que la « suggestion » devient le fondement de la poétique antiréaliste et fait du symbolisme un impressionnisme littéraire. Son œuvre est alors celle de l'absence de signification qui « signifie davantage » et le poète cherche à atteindre les « splendeurs situées derrière le tombeau .
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- Hérodiade,
- 1864-1867 ;
- Brise Marine
- 1865 ;
- Don du Poème,
- 1865 ;
- L'Après-midi d'un faune,
- 1876 ;
- Préface au Vathek de William Beckford, 1876 ;
- Les Mots anglais. Petite Philologie à l'usage des classes et du monde,
- chez Truchy, 1877 ;
- Les Dieux antiques, chez Jules Rothschild,
- 1880 ;
- Album de vers et de prose,
- 1887 ;
- Pages
- , 1891 ;
- Oxford, Cambridge, la musique et les lettres,
- 1895 ;
- Divagations
- 1897.
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sources Wilkipedia
traductions
- Publications posthumes
- Poésies, 1899, dont « Sonnet en X »
- Un coup de dés jamais n'abolira le hasard, 1914 ;
- Vers de circonstance, 1920 ;
- Igitur, 1925 ;
- Thèmes anglais pour toutes les grammaires, préface de Paul Valéry, 1937 ;
- Pour un tombeau d'Anatole ;
- Les poèmes en prose de Stéphane Mallarmé
- , Éditions Émile-Paul Frères,
- 1942 ;
- Dialogue. 1893-1897, avec Francis Jammes, 1943 ;
- Nursery Rhymes, 1964.
- Traductions de l'anglais
- Le Corbeau d'Edgar Poe (The Raven), avec illustrations par Édouard Manet, Paris, Éditions Richard Lesclide, 1875 ;
- L'Étoile des fées de Mme W.C. Elphinstone Hope, 1881
- ;
- Poèmes d'Edgar Poe, avec illustrations par Édouard Manet, Bruxelles, Edmond Deman, 1888 ;
- Le Ten O'Clock de M. Whistler, 1888 ;
- La Valentine de James Abbott McNeill Whistler, 1888 ;
- Contes indiens de Mary Summer, 1893, réédition en 1927.
- Correspondance
- Lettres à Méry Laurent,
- Paris, Gallimard,
- 1986
- Correspondance. Lettres sur la poésie,
- préface de Yves Bonnefoy,
- édition de Bertrand Marchal, Paris, Gallimard, coll. « folio », 1995.
ouvres
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- Villiers de l'Isle-Adam,
- avec une remarque de Roger Lewinter
- sur « Le Tombeau d'Edgar Poe ». Lecture de la conférence (CD)
- par Roger Lewinter, Paris, éditions Ivrea, 1995
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- La Musique et les Lettres, Crise de vers,
- lecture des textes (CD)
- par Roger Lewinter,
- Paris, éditions Ivrea,
- 1999
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- Le Coup de Dés
- lu
- par
- Alain Cesco-Resia.
- Vidéo Joëlle Molina.
- Avignon.
- 2009
- pour
- Babel in Mystères d'Igitur.
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- Le Coup de Dés
- lu
- par
- Jihad Darwiche
- en arabe dans la traduction de Mohammed Bennis
- parue aux editions Ypsilon 2007. Vidéo Joëlle Molina.
- __________________
- Le Coup de Dés
- lu
- par
- Maria Lucia Puppo
- en portugais
- dans la traduction de Haroldo de Campos
- parue aux éditions Perspectiva en 2006.
- Vidéo Joëlle Molina.
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oeuvres
- Le Coup de Dés
- lu
- par
- ’elle termine sa thèse sur l’œuvre de Mallarmé à l’université de Paris8,
- Isabella Checcaglini
- en
- italien
- dans
- la traduction
- de
- Maurizio Cucchi
- paru
- chez
- Libri Scheiwiller -
- Playon en 2003
- . Vidéo Joëlle Molina.
- ________________
- Le Coup de Dés
- lu
- par
- Robin Frechet
- en anglais
- dans
- la traduction de E.H et A.M Blackmore
- paru
- chez Oxford World's
- Classics en 2006. Vidéo Joëlle Molina.
- _________________
- Igitur ou la folie d'Elbehnon.
- Lecture d'extraits du manuscrit d'Igitur
- par
- Jean Pierre Bobillot
- . Vidéo Joëlle Molina
- .Cerisy la Salle
- 2010.
Mallarmée en Musique
- Claude Debussy,
- Apparition,
- 1884
- Claude Debussy
- , Trois poèmes de Stéphane Mallarmé
- (Soupir ; Placet futile ; Éventail), 1913 ;
- _______________________________
- Claude Debussy,
- Prélude à l'après-midi d'un faune,
- 1891-189
- Maurice Ravel,
- Sainte,
- 1896 ;
- Maurice Ravel
- , Trois poèmes de Stéphane Mallarmé
- (Soupir ; Placet futile ; Surgi de la croupe et du bond), 1913
- __________________
- Claude Ballif,
- Chanson bas op. 3, pour soprano et piano, poèmes de Stéphane Mallarmé
- (Le cantonnier ; Le marchand d'ail et d'oignons ; La femme de l'ouvrier ; Le vitrier ; Le crieur d'imprimés ; La marchande d'habits), 1949 ;
Claude Ballif,
Un coup de dés op. 53, contre-sujet musical pour chœur symphonique, 6 musiciens et un ruban sonore, 1979.
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- Pierre Boulez,
- Pli selon pli, portrait de Mallarmé (Don du poème ; Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui
- ; Une dentelle s'abolit ; À la nue accablante tu ; Tombeau), 1957-1962 (diverses révisions dans les années 1980) ;
Amitiès
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- Edgar Allan Poe
- Charles Baudelaire
- le peintrehttps://musee-moreau.fr
- Gustave Moreau
- Peintre et Graveur
- Odilon Redon