La Bohème film muet de 1926
La Bohème est un film américain muet, réalisé par King Vidor, sorti en 1926.
Pendant l’hiver 1830, dans le Quartier latin à Paris, de jeunes artistes - dont le jeune dramaturge Rodolphe et son ami et colocataire, le peintre Marcel - parviennent difficilement à régler leur loyer. La jeune couturière Mimi, leur voisine, connait les mêmes difficultés financières et doit engager ses biens chez un prêteur sur gages, mais la somme récoltée est insuffisante. Elle fait la connaissance d'un riche aristocrate, le vicomte Paul, dont elle repousse les avances ; elle peut régler son loyer et n'est pas expulsée.
Au cours d'une promenade à la campagne, Mimi avoue à Rodolphe qu’elle l'aime. Inspiré, Rodolphe compose une pièce et, pour lui permettre d'écrire tranquillement son œuvre, Mimi lui cache que l'éditeur qui publie parfois un de ses articles l'a renvoyé ; elle travaille secrètement la nuit et sa santé se détériore. Le vicomte Paul qui espère toujours la séduire, lui propose de montrer la pièce de Rodolphe à un directeur de théâtre, mais elle devra l'accompagner au théâtre. En les apercevant ensemble, Rodolphe devient furieux et refuse d'écouter les explications de Mimi.
Pendant qu’elle accompagne au théâtre le vicomte et qu'elle repousse à nouveau ses avances, Rodolphe stupéfait apprend qu'il a été licencié par son éditeur depuis plusieurs semaines. Mimi et Rodolphe s’expliquent, elle reconnait avoir travaillé pour lui mais il se méprend sur sa relation avec le vicomte et se met en colère, ce qu'il regrette lorsqu'il s'aperçoit qu'elle est très malade. Elle quitte son logement pendant qu'il est à la recherche d'un médecin. Il la recherche en vain, sa pièce devient un succès. Apprenant que sa fin est proche, Mimi rassemble ses dernières forces pour retourner dans son ancien logement et revoit Rodolphe juste avant de mourir.
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Fiche technique
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- Titre original :
- La Bohème
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- Réalisation :
- King Vidor
- ______________________
- Scénario :
- Fred De Gresac
- , d'après une adaptation
- par
- Ray Doyle
- et
- Harry Behn
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- du roman
- Scènes de la vie de bohèm
- e (Life in the Latin Quarter)
- de
- Henry Murger
- et
- de
- l'opéra
- de
- Giacomo Puccini
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- Décors :
- Cedric Gibbons,
- Arnold Gillespie
- _____________
- Costumes :
- Lillian Gish,
- Erté of Paris
- __________
- Photographie :
- Hendrik Sartov
- ________
- Montage :
- Hugh Wynn
- _____________
- Musique
- : William Axt
- ___________
- Producteur :
- Irving Thalberg
- ___________
- Société de production :
- Metro-Goldwyn-Mayer Corporation
- Société de distribution :
- Metro-Goldwyn-Mayer Distributing Corporation
- __________________
- Pays d'origine
- : États-Unis
- Langue originale :
- anglais
- _______________
- Format :
- Noir et blanc -
- 35 mm - 1,37:1 -
- Film muet
- ______________
- Genre :
- drame
- Durée :
- 95 minutes (9 bobines)
- ____________
- Date de sortie :
- États-Unis :
- (Première à New York)
- _______________
Distribution
- Lillian Gish
- : Mimi
- __________________
- John Gilbert :
- Rodolphe
- ______________________________
- Renée Adorée :
- Musette
- __________________
- George Hassell :
- Schaunard
- ____________
- Roy D'Arcy :
- vicomte Paul d'Aubray
- _______________
- Edward Everett Horton
- : Colline
- _______________
- Karl Dane :
- Benoit
- _____________
- Mathilde Comont :
- Mme Benoit
- ___________________
- Gino Corrado :
- Marcel
- _____________
- Eugene Pouyet :
- Bernard
- ______________
- Frank Currier :
- le directeur du théâtre
- ___________
- David Mir :
- Alexis
- _______________
- Catherine Vidor
- : Louise
- ___________________
- Valentina Zimina :
- Phemie
- __________________
- Blanche Payson :
- la directrice de la fabrique
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Gros Plan sur
Lillian Gish
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illian Gish est née le à Springfield (Ohio)1,N 1. Issue par sa mère d'une famille anglaise émigrée en Amérique en 1632 et alliée à des immigrants écossais, irlandais et français, Lillian Gish compte parmi ses ancêtres le douzième président américain, Zachary Taylor. Elle naît de l'union de James Leigh Gish et de Mary Robinson Mc Connel. Son père quitte le foyer alors qu'elle est encore une enfant. Elle et sa jeune sœur Dorothy Gish restent alors avec leur mère, qui exerce à New York la profession de vendeuse dans un magasin. La famille vit dans la pauvreté et sa mère, sur le conseil d'une amie, décide de devenir actrice de théâtre pour mieux subvenir aux besoins de son ménage. Elle s'expose ainsi au déshonneur dans une société encore corsetée, se déclassant en quelque sorte2.
Vers 1902, Lillian Gish commence à jouer au théâtre, dans des rôles d'enfants, en compagnie de sa jeune sœur, Dorothy Gish. Elle joue ainsi plusieurs années avec une compagnie itinérante, et participe même à une tournée avec Sarah Bernhardt3.
Débuts au cinéma
photographiée par Ruth Harriet Louise.
Lillian et Dorothy Gish débutent au cinéma en 1912, recommandées par Mary Pickford, déjà vedette, à son réalisateur D. W. Griffith, s'exposant ainsi au déshonneur dans le milieu théâtral. Les sœurs demeurent ensuite dans l'équipe du cinéaste. Lillian Gish montre dans chaque film où elle apparaît ses talents d'actrice.
C'est alors l'ère des directeurs de films américains, inaugurée par Griffith et une poignée d'autres. Ceux-ci, en auteurs complets, gèrent leurs tournages comme les directeurs de théâtre itinérant de l'époque, suivant de près les éléments de la production (décors, costumes, scénario et acteurs…). Si la paye est meilleure que pour les planches, la vedette d'un jour devient figurante le lendemain et le nom des interprètes n'apparaît pas encore au générique. Le nom du metteur en scène, en revanche, est indiqué. La cohésion de ces troupes est telle que lorsque Griffith change de studio, ses collaborateurs le suivent pour la plupart.
C'est pour Lillian Gish et les autres pionniers du cinéma américain une époque merveilleuse de formation et de création, sans star-system ni contrainte financière excessive. Gish, Blanche Sweet, Mae Marsh entre autres se partagent les rôles féminins. Les futures personnalités d'Hollywood se forment sur les tournages : Mack Sennett, W. S. Van Dyke, Raoul Walsh, Elmo Lincoln, etc. Bientôt survient le séisme de Naissance d'une nation, le film qui a transformé Hollywood en industrie, où elle est Elsie Stoneman, jeune fille nordiste enlevée par des esclaves affranchis. C'est elle qui berce le bébé entre chaque épisode du monumental Intolérance, incarnant la mère de l'humanité. Parmi les chefs-d'œuvre qui suivent, on peut citer Le Lys brisé, À travers l'orage ou Les Deux Orphelines, entre autres.
Tragédienne juvénile, héroïne pure et courageuse, Lillian Gish devient grâce aux mélodrames flambloyants de Griffith la Duse de l'écran. Cependant la rumeur vivace qui attribue à Griffith l'invention du gros plan en l'honneur de sa muse est fausse. La comédienne dirige également un film, Remodeling Your Husband, avec sa sœur Dorothy comme interprète, en 1920.
L'ère des studios[
Lillian Gish en couverture de la revue Photoplay de décembre 1921.
Le développement des studios et du star system relègue progressivement les réalisateurs au second plan. Une nouvelle génération s'impose. Lillian Gish et Griffith rompent leur collaboration artistique : son mentor conseille à l'actrice de diversifier sa carrière tandis qu'il entame un lent et pénible déclin. Pour la compagnie Inspiration, Gish joue avec succès une religieuse dans Sœur Blanche et une dame de la Renaissance italienne dans Romola, les deux signés Henry King - Lillian Gish et le réalisateur Henry King choisissent le britannique Ronald Colman, alors inconnu, pour le rôle masculin principal. Ses producteurs refusent ensuite son projet d'adaptation de Roméo et Juliette tournée à Vérone même, sous prétexte que le nom de Shakespeare fait fuir les Américains.
Elle accepte les propositions royales de la MGM et de son patron Louis B. Mayer, qui s'est enrichi grâce aux droits d'exploitation de Naissance d'une nation. Elle devient la première star de la firme, libre de choisir ses sujets, ses metteurs en scène et ses partenaires. Elle inaugure ce nouvel engagement en jouant le rôle de Mimi dans La Bohème de King Vidor. Malgré le succès et la qualité de cette production, la MGM entame discrètement une campagne de presse destinée à détruire la carrière de sa coûteuse et indépendante vedette. Louise Brooks a parfaitement raconté la chose : opposée à John Gilbert, nouveau jeune premier (et amoureux de sa partenaire tout comme le réalisateur King Vidor), dans La Bohème, une certaine presse, commanditée par Mayer, insinue que le bouillant débutant vieillit le jeu de Gish. La même presse compare Lilian Gish à Barbara La Marr (pour laquelle Louis Mayer éprouvait un profond penchant), juste promue vamp du studio, en Milady dans Les Trois Mousquetaires. Là encore la comparaison tourne au désavantage de Lillian Gish, que l'on s'ingénie à enterrer vivante.
Lillian Gish réussit encore à monter et jouer deux films réalisés par le Suédois Victor Sjöström, La Lettre écarlate, adaptation du célèbre roman de Nathaniel Hawthorne et surtout Le Vent, film inspiré d'un roman de Dorothy Scarborough. Aujourd'hui considéré comme un des sommets de l'art muet, Le Vent verra sa sortie sabordée et sera un échec commercial.
Il faudra que la mère de Gish, malade, réclame la présence de sa fille pour que la MGM lui propose un nouveau film. Mais ce sera un navet, qu'elle ne pourra refuser de tourner à son retour, tout étant prêt pour démarrer. Après l'actrice jette l'éponge : son contrat est rompu et Mayer la remplace dans Anna Karénine par Greta Garbo, une actrice de vingt ans ne maîtrisant pas l'anglais. Gish n'avait que trente ans lorsque son propre studio la représentait vieille, laide et triste auprès du public.
Le retrait du cinéma[modifier | modifier le code]
Pourtant Lillian Gish ne manque pas de propositions à Hollywood. Des soucis l'éloignent de l'écran et elle privilégie désormais la scène où elle a débuté si jeune. Elle reviendra à partir des années quarante sur le grand écran dans des seconds rôles parfois marquants. Duel au soleil marque ses retrouvailles avec son ancien prétendant, le metteur en scène King Vidor. Elle y retrouve également Lionel Barrymore, qui fut son partenaire chez Griffith. Dans Le Vent de la plaine de John Huston, le réalisateur n'en revient pas de la voir tirer plus vite que Burt Lancaster. Elle s'illustre aussi dans La Toile d'araignée de Vincente Minnelli et dans Les Comédiens de Peter Glenville avec Elizabeth Taylor et Richard Burton.
En 1955, Charles Laughton, avec La Nuit du chasseur, lui offre un rôle à sa mesure. Elle y joue une femme pure et courageuse. Robert Altman plus tard lui rendra un hommage « vibrant » (elle joue la morte) dans Un mariage. Dans Les Baleines du mois d'août, son dernier film, de l'Anglais Lindsay Anderson, Gish donne la réplique à une autre légende : Bette Davis.
Dans sa carrière cinématographique, Lillian Gish avouait deux regrets, deux projets longtemps caressés : l'adaptation de Peter Pan pour laquelle elle avait reçu l'accord de l'auteur, et une Jeanne d'Arc mise en scène par le français Abel Gance.
Carrière théâtrale
Lillian Gish à Paris en 1983.
À Broadway, entre 1913 et 1976, elle participe à dix-neuf productions (notamment : Oncle Vania d'Anton Tchekhov à deux reprises, en 1930 et 1973, une opérette en 1965, une comédie musicale - sa dernière apparition à Broadway - en 1975 et 1976. Comédienne exigeante, toujours à la recherche de nouveauté, Lillian Gish interprète Lizzie Borden, accusée d'avoir tué à coups de hache son père et sa belle-mère, mais est empêchée, à son grand regret, de créer (en 1941) Arsenic et vieilles dentelles que les producteurs lui ont proposé.
Lillian Gish s'éteint presque centenaire en février 1993 à New York.
Influence
Au faîte de sa gloire, l'actrice américaine a rencontré de nombreuses personnalités et inspiré des artistes et des écrivains. Francis Scott Fitzgerald par exemple était un de ses plus grands fans. Parmi les pionnières du cinéma, elle est sans conteste une de celles qui lui apportèrent le plus. Elle a aussi beaucoup œuvré pour la conservation des films muets, au contraire de son amie Mary Pickford, qui entreprit de détruire ses propres films par peur du ridicule.
Ses Films
- 1912
- : L'Invisible Ennemi
- de
- D. W. Griffith
- ________________
- 1912 :
- Two Daughters of Eve (en)
- de
- D. W. Griffith
- _____________
- 1912
- : So Near, Yet So Far
- de
- D. W. Griffith
- _______________
- 1912
- : Cœur d'apache
- (The Musketeers of Pig Alley)
- de
- D. W. Griffith
- ___________________
- 1912 :
- Le Chapeau de New York
- (The New York Hat)
- de
- D. W. Griffith
- ____
- : The Burglar's dilemma
- de
- D. W. Griffith
- _____________________
- 1913 :
- The Mothering Heart
- de
- D. W. Griffith
- ___________________
- 1914
- : Judith of Bethulia
- de
- D. W. Griffith
- ___
- The Battle of the Sexes
- de
- D. W. Griffith
- Home, Sweet Home
- de
- D. W. Griffith
- ______________
- 1915
- : Naissance d'une nation
- (The Birth of the Nation)
- de
- D. W. Griffith
- ___
- Enoch Arden
- de
- Christy Cabanne
- ___
- : Captain Macklin
- de
- John B. O'Brien
- ___
- : The Lily and the Rose
- de
- Paul Powell
- ____
- 1916
- : Daphne and the Pirate (en)
- de
- Christy Cabanne
- __
- : An Innocent Magdalene
- d'
- Allan Dwan
- __
- Intolérance
- (Intolerance)
- de
- D. W. Griffith
- ___
- Diane of the Follies (en)
- de
- Christy Cabanne
- __________________
- 1917 :
- Souls Triumphant
- de
- John B. O'Brien
- ___________
- 1918 :
- Cœurs du monde
- (Hearts of the World)
- de
- D. W. Griffith
- ___
- Le Grand Amour
- (The Great Love)
- de
- D. W. Griffith
- ______
- Une fleur dans les ruines
- (The Greatest Thing in Life)
- de
- D. W. Griffith
- _____________
- 1919
- : Le Roman de la vallée heureuse
- (A Romance of Happy Valley)
- de
- D. W. Griffith
- __
- : Le Lys brisé
- (Broken Blossoms)
- de
- D. W. Griffith
- __
- : Le Pauvre Amour
- (True Heart Susie)
- de
- D. W. Griffith
- __
- : Justice
- (The Greatest Question)
- de
- D. W. Griffith
- __________________
- 1920
- : À travers l'orage
- (Way Down East)
- de
- D. W. Griffith
- _____________
- 1921
- : Les Deux orphelines
- (Orphans of the Storm)
- de
- D. W. Griffith
- _________________
- 1923 :
- Dans les laves du Vésuve
- (The White Sister)
- d'Henry King
- _________________
- 1924
- : Romola
- d'Henry King
- : Romola
- 1925 : Ben-Hur (Ben-Hur: A Tale of the Christ) de Fred Niblo (non créditée)
- ______________
- 1926 :
- La Bohème
- de
- King Vidor
- : Mimi
- _________________
- 1926
- : La Lettre écarlate
- (The Scarlet Letter)
- de
- Victor Sjöström
- ______________
- 1927 :
- Le Signal de feu
- (Annie Laurie)
- de
- John S. Robertson
- _____________
- 1927
- : The Enemy
- de
- Fred Niblo
- _____________
- 1928
- : Le Vent
- (The Wind) de Victor Sjöström
- ___________
- 1930
- : One Romantic Night
- de
- Paul L. Stein
- 1933 : His Double Life
- d'Arthur Hopkins
- ____________
- 1942 :
- Le commando frappe à l'aube
- (Commandos strike at dawn)
- de
- John Farrow
- _______________
- 1943 :
- Top Man
- de
- Charles Lamont
- ____________
- 1946 :
- Le Bel Espoir
- (Miss Susie Slagle's)
- de
- John Berry
- _____________
- 1946 :
- Duel au soleil
- (Duel in the Sun)
- de
- King Vidor
- _______________
- 1948
- : Le Portrait de Jennie
- (Portrait of Jennie)
- de
- William Dieterle
- ______________
- 1955
- : la Toile d'araignée
- (The Cobweb)
- de
- Vincente Minnelli
- ____________
- 1955
- : La Nuit du chasseur
- (The Night of the Hunter)
- de
- Charles Laughton
- ________
- 1958 :
- Ordres de tuer
- (Orders to Kill)
- d'Anthony Asquith
- _______________
- 1960 :
- Le Vent de la plaine
- (The Unforgiven)
- de
- John Huston
- ______________
- 1966
- : Demain des hommes
- (Follow Me, Boys!)
- de
- Norman Tokar
- ___________
- 1967
- : La Nuit des assassins
- (Warning Shot)
- de
- Buzz Kulik
- _________________
- 1967
- : Les Comédiens
- (The Comedians)
- de
- Peter Glenville
- ______________
- 1978
- : Un mariage
- (A Wedding)
- de
- Robert Altman
- ____________
- 1986 :
- Sweet Liberty
- d'Alan Alda
- ___________
- 1987 :
- Les Baleines du mois d'août
- (The Whales of August)
- de
- Lindsay Anderson